Reims - Montpellier (2 février 2008)

 

Match comptant pour la dix-neuvième journée de division 1.

L'exorciste et la prière sont désormais les seuls recours pour tenter d'enrayer l'infernale série noire qui touche les Vipers. À moins qu'un marabout puisse intervenir... Déjà bien entamés, les Montpelliérains ont vu au dernier entraînement, vendredi, le jeune centre Massimo Alfieri sortir de la glace atteint par ce qui semble être une pubalgie. À 8'41 du premier tiers temps, c'est Anthony Duchosal qui s'effondrait, victime d'une rupture des ligaments du genou.

Voir l'échauffement avant le match permettait de s'apercevoir du déséquilibre, au moins numérique, des forces en présence. Avec leurs 14 joueurs, dont deux gardiens, les rangs des Vipers semblaient vraiment clairsemés à côté des 22 patineurs qu'alignaient les Phénix. Le plan de match de Lionel Bilbao comprenait deux lignes de défenseurs et trois d'attaquants, la troisième, tronquée, étant composée de Martin Barnay et Thomas Dumenil, deux défenseurs.

La leçon du match contre Valence semblait avoir été apprise, c'est une équipe montpelliéraine sérieuse, appliquée et concentrée qui entamait le match. Gestes économes, positionnement parfait, le dispositif inspirait d'emblée confiance. Les Rémois s'y brisaient vite, et lorsque les entrées en zone leur réussissaient, Robert Marton leur montrait que le rempart montpelliérain se trouvait aussi dans les cages. Lorsque Duchosal sortait sur civière, les Vipers resserraient encore plus leurs maigres rangs et ce sont eux qui devenaient dangereux, obligeant le gardien des Phenix, Marek Raczka, à des arrêts acrobatiques. Juraj Huska se retrouvait même en breakaway pour une parade du gardien polonais.

La première erreur des Montpelliérains survenait à quarante-cinq secondes de la fin du tiers. Un engagement mal négocié, et c'est le centre adverse qui part au but tout proche avec le palet. Quand le centre en question est Roman Trebaticky, tout devient grave. Sur la passe du vétéran slovaque, l'espoir local Marc Slupski venait clore le chapitre en ajustant Robert Marton (1-0, 19'15).

Il en est des légions étrangères, on nomme ainsi des joueurs de hockey venus d'ailleurs, comme du reste. Si on n'est pas fiers de certaines, d'autres représentent un honneur à encadrer, avec les joueurs français qu'elles entourent. C'est ce qu'il en est de cet effectif montpelliérain, tant l'orgueil et la fierté de ces garçons submergés par les blessures sont une satisfaction pour leur club. Alors qu'on les attendait abattus et résignés, c'est en lions qu'ils revenaient sur la glace. Comme s'ils n'avaient pas été réduits à deux lignes, les Vipers surclassaient leurs adversaires maintenant deux fois plus nombreux.

Les rares supériorités numériques étaient sanctionnées, d'abord par Juraj Huska qui plaçait sous la barre transversale le palet transmis par Jérôme Catil (1-1, 25'53), puis par Milan Takac qui reprenait le rebond créé par Juraj Huska (1-2, 33'09). Ensuite, les Vipers se créaient des occasions nettes de but au travers des larges espaces concédés par des Phénix désorientés. Même si Billard puis Huska manquaient le KO, les Montpelliérains donnaient une impression de maîtrise sans aucun rapport avec leur infériorité en nombre.

Pour faire un bon match, il faut être trois. Les adversaires, bien sûr, doivent l'être, mais aussi les arbitres. Le trio qui arbitrait ce soir était tout simplement très bon. Comme toujours dans ces cas là, les joueurs ne pensent qu'à jouer. Les deux équipes reprenaient le cours du match avec l'intention de bien faire et de bien finir.

Les Vipers poursuivaient leur domination territoriale, laissant aux Rémois les longs raids échevelés permis par un banc totalement garni. Un incident allait encore entamer les forces des Montpelliérains. Jérôme Catil brisait sa lame et le staff s'apercevait avec terreur que la seconde paire de patins n'était pas dans le sac du défenseur. C'est donc dix minutes qu'il fallait tenir sans l'apport du grand Alsacien, défenseur d'habitude associé à Marko Filip. Mais les forces diminuaient, les palets sortis de la zone de défense avec moins de netteté. Une troisième pénalité dans le tiers allait réclamer des forces supplémentaires à puiser dans les organismes fatigués de ceux qui avaient tant donné.

Le sport est cruel. Un palet mal relancé qui atterrit dans la poitrine du défenseur posté à la ligne bleue. Son renvoi dans le coin, un léger cafouillage, et c'est encore l'ancien, le vétéran, l'expérimenté, Roman Trebaticky qui trouvait l'autre espoir du club, Valère Vrielynck, pour l'égalisation (2-2, 57'19). Les Montpelliérains allaient encore trouver des ressources pour pousser, pour faire encore basculer le destin de leur côté. Celui-ci avait fermé son livre pour cette soirée...

S'il y a des points de gagnés par une équipe décimée, comme devant une équipe de Valence, patineuse et pugnace, il en est de perdus, comme celui abandonné ce samedi soir devant une équipe de Reims qui n'aurait pas existé sans le sous-effectif des Vipers. Il ne reste plus aux Montpelliérains qu'à prier pour que soient de retour au plus vite les joueurs qui lui manquent. On sait déjà que Robert Mokry ne sera plus de ceux là et qu'il reste un mince espoir pour qu'Anthony Duchosal ne soit pas, comme le vétéran défenseur, condamné à une saison terminée.

 

Reims - Montpellier 2-2 (1-0, 0-2, 1-0)

Samedi 2 février 2008 à 20h00 à Bocquaine. 380 spectateurs.

Arbitrage de Damien Bliek assisté de Nicolas Cregut et Yann Vandaele.

Pénalités : Reims 14' (2', 10', 2'), Montpellier 12' (4', 2', 6').

Évolution du score :

1-0 à 19'15" : Slupski assisté de Trebaticky

1-1 à 25'53" : Huska assisté de Catil (sup. num.)

1-2 à 33'09" : Takac assisté de Huska (sup. num.)

2-2 à 57'19" : Vrielynck assisté de Trebaticky

 

Reims

Gardien : Marek Raczka.

Défenseurs : Gaétan Tourte - Joe Mollard ; Wilfried Molmy (C) - Armand Coustenoble ; Christophe Marcelle - Damien Morel.

Attaquants : Valère Vrielynck - Roman Trebaticky (A) - Marc Slupski ; Kirill Sokolov - Marc Lira (A) - Dennis Martindale ; William Richard - Michaël Marchand - Germain Raimbourg.

Remplaçants : Dimitri Frapart (G), Albin Terrenoire, Tristan Lohou, Didier Lemoine, Grégoire Piermay, Vladimir Kovin.

Montpellier

Gardien : Robert Marton.

Défenseurs : Milan Takac - Richard Filip ; Jérôme Catil - Marco Filip.

Attaquants : Andrej Bozik - Julius Malcek - Juraj Huska ; Antony Duchosal - Marek Michalovic (C) - Alexis Billard ; Thomas Dumenil (A), Martin Barnay.

Remplaçant : Fabrice Agnel (G). Absents : Erik Möller (épaule), Massimo Alfieri (pubalgie), Joffrey Mettler (adducteurs), Marc-André Allard, Yann Fornaguera, Robert Mokry.

 

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