Suède - Russie (7 février 2008)

 

Match comptant pour les LG Hockey Games, troisième manche de l'Euro Hockey Tour.

Nouvelle déception pour la Suède

L'étape domestique de l'Euro Hockey Tour voit Bengt-Åke Gustafsson faire appel à une équipe nettement plus classique et expérimentée que celle qui avait fermé la marche au cours de l'épisode russe de décembre. Le sélectionneur s'est néanmoins plaint que le défenseur Daniel Tjärnqvist n'ait pas été lâché par son club du Lokomotiv Yaroslavl. Le club russe a répondu que c'est le joueur qui avait choisi de rester pour reposer ses adducteurs douloureux.

Côté russe, Vyacheslav Bykov a décidé de laisser à la maison Aleksei Morozov et ses collègues de Kazan, qui paraissent avoir leur place déjà acquise pour les Mondiaux. L'innovation aurait dû venir du retour d'Alexei Yashin, mais son passeport est obsolète. Elle prendra donc la forme de la convocation d'un autre des derniers champions du monde russes de 1993 (une équipe dont faisait partie Bykov lui-même) : Andrei Nikolishin, qui porte les couleurs du Traktor Chelyabinsk, sa cinquième tunique depuis son retour d'Amérique du Nord en 2004. Lundi dernier, Ivan Nepryaev, qui fêtait ce jour-là son anniversaire, a vu la blessure à la cuisse droite qui le tourmente depuis quelque temps s'aggraver. Il a donc dû quitter le stage d'entraînement et a été remplacé par Perezhogin.

La situation se débloque sur un double avantage numérique russe. Nils Ekman, sur le flanc pour crosse haute, est rejoint en prison par David Petrasek, coupable d'avoir dégagé le palet en dehors de l'aire de jeu. Le capitaine russe Maksim Sushinsky délivre une parfaite passe levée de l'autre côté du but pour Sergei Mozyakin qui a le filet ouvert (0-1, 16'57").

La pénalité de Fedor Fedorov en toute fin de tiers permet à la Tre Kronor de pousser sur l'accélérateur. Cette faute concédée en zone offensive est d'autant plus mal venue que Tony Mårtensson remet les pendules à l'heure sur un lancer dévié par la crosse de Videll ou plutôt par le genou du défenseur (1-1, 21'31"). Dans la foulée, Mattias Weinhandl reçoit un palet en sortie de zone et se lance une contre-attaque. Mårtensson, son coéquipier à Linköping, est plus rapide que son défenseur et se place ainsi pour une situation de 2 contre 1. Il est servi, remet le palet en retrait dans le slot à Weinhandl qui a la cage presque ouverte... Presque, parce qu'Eremenko tend son bras pour dévier le palet in extremis avec le gant. La mitaine du gardien russe reste chaude pendant cette phase de jeu nettement dominée par la Tre Kronor, qui impose un jeu physique et sort gagnante dans les bandes. Mais faute d'avoir concrétisé, la Suède finit par encaisser un but. Après un bon travail collectif de Schastlivy et de Mikhnov, le palet parvient dans le slot, entre la crosse de Nikolaï Kulemin qui veut le pousser au fond et celle de Weinhandl qui a l'objectif contraire. Palette contre palette, le choc aboutit à une trajectoire lobée qui envoie la rondelle en lucarne (1-2, 32'17").

La Russie enfonce le clou en troisième période : la passe en retrait de Mozyakin n'arrive pas jusqu'à Sushinsky, car celui-ci est devancé par le défenseur Robin Jonsson... qui marque contre son camp (1-3, 45'01"). La Suède ne perd pas espoir pour autant car Alexandre Eremenko, excellent jusqu'ici, prend un mauvais but entre les jambières sur un lancer en entrée de zone de Patric Hörnqvist (2-3, 46'15"). Vingt secondes plus tard, Mårtensson laisse filer entre ses jambes une passe latérale avant la bleue de Videll, ce qui permet à Mattias Weinhandl de rentrer en zone seul à droite. Arrivé dans le cercle, il décoche un puissant lancer croisé et égalise (3-3, 46'39").

Pour la seconde fois de la soirée, Weinhandl a même la palet de l'avantage au bout de la crosse. Il récupère son propre rebond et tente le tour de cage, sauvé in extremis. La Suède a eu sa chance, mais c'est la Russie qui va s'imposer : Daniel Fernholm se fait dribbler comme un poussin à la bleue par Aleksei Mikhnov, qui peut ensuite décaler Denis Platonov au poteau opposé pour le but vainqueur (3-4, 51'40").

C'est la cinquième défaite consécutive pour la Suède, et la cinquième victoire consécutive pour la Russie. Ces séries assez rares seraient-elles le signe d'une tendance de fond ? Les Scandinaves ont pourtant eu leurs chances pour remporter ce match.

Le lien vidéo du match à la télévision suédoise.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaires d'après-match

Bengt-Åke Gustafsson (entraîneur de la Suède) : "Nous n'étions tournés que vers la victoire, ce qui est naturel sous les yeux de nos supporters. Il y a eu beaucoup de buts, ce qui plaît au public. Malheureusement, il y en a eu plus dans nos filets. Nous n'avons pas concrétisé les occasions que nous avons eues. Eremenko m'a fait bonne impression. Je le prendrais bien dans mon équipe."

Vyacheslav Bykov (entraîneur de la Russie) : "L'impression que je garde de ce match est double. Il y a beaucoup de choses qu'il est possible et nécessaire de corriger. Mais nous étions prêts à contenir la forte pression suédoise du début. En bref, nous n'avons pas cédé à la panique. Nous avons presque entièrement suivi notre plan de jeu."

 

Suède - Russie 3-4 (0-1, 1-1, 2-2)

Jeudi 7 février 2008 à 19h00 au Globen de Stockholm. 10340 spectateurs.

Arbitrage d'Aleksi Rantala (FIN) assisté de Fredrik Carlman et Peter Sabelström (SUE).

Pénalités : Suède 10' (6', 2', 2'), Russie 16' (8', 6', 2').

Tirs : Suède 48 (10, 21, 17), Russie 32 (11, 8, 13).

Évolution du score :

0-1 à 16'57" : Mozyakin assisté de Sushinsky et Kuteykin (double sup. num.)

1-1 à 21'31" : Mårtensson assisté de Junland et Weinhandl (sup. num.)

1-2 à 32'17" : Kulemin assisté de Mikhnov et Schastlivy

1-3 à 45'01" : Mozyakin assisté de Sushinsky et Kuryanov

2-3 à 46'15" : Hörnqvist assisté de Johansson et Ekman

3-3 à 46'39" : Weinhandl assisté de Videll et Junland

3-4 à 51'40" : Platonov assisté de Mikhnov

 

Suède

Gardien : Daniel Larsson [sorti à 58'58"].

Défenseurs : Kenny Jönsson (C) - Johan Åkerman ; Daniel Fernholm - Jonas Junland ; Jonas Frögren (2') - Robin Jonsson ; Sanny Lindström (A) - David Petrasek (2').

Attaquants : Nils Ekman (4') - Andreas Johansson - Patric Hörnqvist ; Linus Videll - Tony Mårtensson - Mattias Weinhandl ; Karl Fabricius (2') - Rickard Wallin - Fredrik Warg ; Martin Thörnberg - Johan Davidsson - Daniel Widing.

Remplaçant : Stefan Liv (G).

Russie (2' pour surnombre)

Gardien : Aleksandr Eremenko.

Défenseurs : Konstantin Korneev - Ilya Nikulin (4') ; Sergei Peretyagin - Daniil Markov ; Evgeny Biryukov - Vitaly Atyushov (A) ; Andrei Kuteykin (2') - Aleksei Emelin (4').

Attaquants : Oleg Saprykin - Andrei Nikolishin - Denis Platonov ; Dmitry Afanasenkov - Aleksei Tereschenko - Fedor Fedorov (2') ; Aleksei Mikhnov - Piotr Schastlivy - Nikolaï Kulemin (2') ; Sergei Mozyakin - Anton Kuryanov - Maksim Sushinsky (C) ; Aleksandr Perezhogin.

Remplaçant : Semion Varlamov (G).

 

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