Rouen - Caen (13 février 2008)

 

Match avancé de la vingt-quatrième journée de la Ligue Magnus.

En cette veille de Saint-Valentin, les Dragons allaient-ils être plein d’attention envers leurs hôtes d’un soir, les Drakkars ? Bien que les deux adversaires se croisent depuis plusieurs saisons (avec des interruptions) et bien que la proximité géographique puisse aussi aider au rapprochement, il n'y a pas eu pour l'instant de déclarations enflammées de l'un envers l'autre.

Alors, à quoi allons-nous assister ce soir entre le deuxième au classement et la lanterne rouge du championnat ? Un carnage du style 14-4 ? En tout cas, Rouen a peut-être le regard plus porté sur Bercy, même si les joueurs ne vont pas l'admettre, que sur ce match avancé. De même, il faudrait éviter d'autres blessures avant la finale de la coupe de France. En effet, Julien Desrosiers est absent ce soir (il serait laissé au repos avant le match de dimanche) et Benoît Quessandier est à l'infirmerie pour trois semaines minimum. Le tournoi de l'équipe de France en Suisse a donc laissé quelques traces chez les noir et or.

C'est Arnaud Goëtz qui garde les buts caennais ce soir et il est à la parade sur le premier tir de la partie après 3'05" : un premier lancer d'Éric Doucet sur une passe d'Olivier Bouchard. Les Rouennais semblent monopoliser le palet lors de ces premières minutes de jeu, mais à 4'38" c'est un premier avertissement sans frais arrêté par Ramon Sopko. Seize secondes plus tard, Josef Liska trompe la vigilance de Sopko par un tir ras de glace qui touche l'intérieur des jambières du numéro soixante rouennais avant de rentrer (0-1). Tristan Lemoine tente bien de répliquer à 6'01" mais les Drakkars lancent ensuite deux fois au but en neuf secondes d'intervalle. À 7'27", un palet qui rebondit sur le corps d'un joueur aurait même pu faire le 0-2.

À 8'19", le point de Rouen est refusé car un attaquant est rentré en même temps que le palet dans le but de Goëtz. Après avoir demandé à ma charmante voisine assise à ma gauche, il semble bien que ce soit Bouchard qui déménagea la cage. Ce n'est sans doute que partie remise. Tomas Nemcicky se fait siffler pour un "retenir la crosse". Un bombardement rouennais s'ensuit mais les Caennais arrivent à tuer la pénalité infligée. De toute façon, les Rouennais préfèrent marquer à égalité numérique pour ne pas qu'on les accuse de profiter de leurs avantages numériques... C'est chose faite par Bouchard sur un lancer en angle après un premier tir repoussé de Doucet (1-1, 11'13").

À 12'53", Rouen n'évolue plus qu'à quatre défenseurs. Petri Virolainen regagne la chambre car il vient d'être heurté par un palet au niveau de la bouche. Une minute plus tard, Doucet prend deux minutes car l'arbitre l'accuse d'un coup de coude alors qu'il venait de faire une charge épaule contre épaule. C'est du hockey messieurs les arbitres, pas du basket... À 14'31", Liska fauche un rouennais. Cela aurait pu équilibrer les choses mais Daniel Carlson prend lui aussi deux minutes pour "attitude anti-sportive" suite à quelques protestations. Nous resterons donc à quatre contre cinq. Les pénalités ne donnent rien, puis c'est Jonas Liwing qui lance après un très beau jeu de Thinel.

À 18'23" tout le public (ou presque) croit que Doucet a marqué mais c'est un fantastique arrêt de Goëtz qu'il faut aussi applaudir. Les Rouennais vont devoir finir ce premier tiers en infériorité car Jérémie Romand se fait pénaliser pour un "faire trébucher". Cela n'empêche pas Doucet de partir en échappée et de finir à son tour dans le but avec un défenseur caennais accroché à lui à 19'57". Pas de but accordé, pas de faute sifflée.

Le deuxième tiers commence donc par 1'01" d'infériorité numérique pour les noir et or. Mais nous pouvons constater que Virolainen est revenu au jeu. Luc Chauvel obstrue le passage de Lemoine : deux minutes. Vingt-quatre secondes plus tard le palet semble être rentré dans la cage mais les officiels ne valident pas le 2-1. Le palet a sans doute heurté un montant finalement.

Thibault Geffroy se rappelle aux bons souvenirs des supporters rouennais à 25'57". Il commet une faute sur Doucet et a droit à la bronca de l'audience. La pénalité ne donnera rien. Et puis Caen reste toujours dangereux en contre. N'oublions pas que nous sommes toujours à un but partout au tableau d'affichage. À 30'37", Geffroy goûte à nouveau au banc des pénalisés. La supériorité numérique s'installe, et après une grosse foire d'empoigne dans le slot, c'est Ladislav Benysek qui en sort vainqueur (2-1, 31'25").

Caen, peut-être assommé, flotte un peu et Eric Houde en profite pour asséner le 3-1 avec ce lancer plein axe dans la partie haute du filet (32'07"). Rodolphe Garnier demande alors un temps mort. La fin du deuxième tiers est agréable avec un jeu viril mais correcte, et à 38'58", Thibault Geffroy prend une troisième pénalité pour "accrocher". Le jeu de puissance s'installe à nouveau et Doucet a encore failli marquer comme en fin de premier tiers. Ici, son lancer de côté fait vibrer l'arrière du cordage du but de Goëtz.

En ce début de troisième période, le jeu semble s'équilibrer, mais c'est dans ma tribune qu'il y a le plus d'occasions. En effet, ce n'est plus une, ni même deux (ce serait trop simple, public), mais trois ravissantes femmes blondes qui m'entourent désormais. Dans un geste d'allégresse je laisse tomber mon petit carnet de notes et je me dresse les mains jointes vers le ciel en lançant un : "Grazie Dio, grazie tanto !". C'est alors que j'entends derrière moi des : "Eh, ho, assis !". Ils ont raison... Pour Hockey Archives, je dois rester concentré. J'ai une mission, moi ! Ramassons donc ce petit carnet et reprenons sérieusement ce compte-rendu. C'est alors qu'un petit personnage déguisé en diable rouge briançonnais me souffle à l'oreille : "Tu ne vas pas en rester là avec ses trois belles femmes autour de toi quand même !..." Il veut me disperser, la sueur perle à mon front (de loin ça donne envie, hein ?...) mais je dois rester fort. Je ne peux pas me passer de vous narrer un élégant geste technique de Thinel, un Goëtz qui ne craque pas, un Doucet qui ne fait pas le voyage pour rien dans la bande... La balustrade en tremble encore lorsque je termine cette phrase qui n'en semblait plus finir tellement le plexi a résonné.

Et nous voilà arrivé dans les dernières minutes de jeu. À 57'21", Bouchard se fait prendre par la patrouille. Soixante-quinze secondes plus tard, Carl Mallette écope de deux minutes pour "coup de poing" car il n'a pas aimé être maintenu à terre devant le but. M. Garnier décide alors de sortir Goëtz pour que les Drakkars puissent évoluer à six contre trois.

Du suspense pour terminer la partie et les spectateurs sont maintenant debout. C'est pas pratique pour écrire mais si je reste assis je ne vais plus voir grand-chose. Et je fais bien de retrouver ma position verticale car Bouchard qui sort de prison s'empare du disque, contré par Jarkko Glad, et va scorer en cage vide à 59'27". Ouf... Quand j'y pense, elle avait un drôle de goût, cette boisson prise avant le dernier tiers.

Désignés joueurs du match : Ladislav Benysek pour Rouen et Arnaud Goëtz pour Caen.

Compte-rendu signé Christophe Boulven

 

Rouen - Caen 4-1 (1-1, 2-0, 1-0)

Mercredi 13 février 2008 à 20h00 au centre sportif Guy Boissière. 2663 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté de Pascal Telliez et Matthieu Loos.

Pénalités : Rouen 14' (8', 0', 6'), Caen 18' (4', 8', 6').

Évolution du score :

0-1 à 04'55" : Liska assisté de Geslain et Rusnak

1-1 à 11'13" : Bouchard assisté de Doucet et M.-A. Thinel

2-1 à 31'25" : Benysek assisté de Bouchard et Doucet (sup.num.)

3-1 à 32'07" : Houde assisté de Romand et Tarantino

4-1 à 59'27" : Bouchard assisté de Glad (inf. num., cage vide)

 

Rouen

Gardien : Ramón Sopko.

Défenseurs : Jonas Liwing - Ladislav Benýsek ; Jarkko Glad - Petri Virolainen ; Daniel Carlsson (A) - [un des quatre autres en alternance].

Attaquants : Olivier Bouchard - Éric Doucet - Marc-André Thinel (A) ; Loïc Lampérier - Carl Mallette (C) - Tristan Lemoine ; Lionel Tarantino - Éric Houde - Jérémie Romand.

Remplaçants : Ronan Quemener (G), Lucas Bini, Thomas Baubriau, Peter Bourgaut. Absents : Édouard Dufournet (ligaments croisés du genou), Julien Desrosiers (blessé), Benoît Quessandier (déchirure musculaire au niveau de la cage thoracique).

Caen

Gardien : Arnaud Goëtz (sorti de sa cage de 58'52" à 59'27").

Défenseurs : Luc Chauvel (C) - Olivier Vandecandelaere ; Stefan Rusnak - Michal Cesnek ; Jonathan Janil - Alexis Gomane (A).

Attaquants : Brice Chauvel - Arnaud Hascoët - Jaroslav Prosvic ; Graham Avenel - Josef Liska - Tomas Nemcicky ; Thomas Decock - Jonathan Avenel - Thibault Geffroy ; Charles Geslain.

Remplaçant : Petr Tucek (G). Absent : Fredérick Brodin.

 

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