Montpellier - Garges-lès-Gonesse (23 février 2008)

 

Match comptant pour la vingt-deuxième journée de division 1.

Madame le Maire, Hélène Mandroux, s'était sans doute souvenue de la dernière fois où elle avait vu Tom Charton dans ses œuvres. C'était le 10 septembre 2005 et le gardien faisait partie de l'équipe des Taureaux de Feu de Limoges. Les Vipers avaient été humiliés 4-8. Pour cette lointaine "revanche", elle aura encore vu du bon Tom Charton, mais cette fois, les Vipers ont, non seulement muselé les attaquants adverses, mais aussi fait parler la poudre pour un final en feu d'artifice.

C'est dans une patinoire de Végapolis pas mal dépeuplée, à la fois par les vacances scolaires qui débutent et peut-être aussi par un France-Angleterre de rugby tardivement télévisé, que les Vipers recevaient des Chiefs arrivés en nombre réduit, comme toujours en déplacement.

Le commando banlieusard allait frapper très vite. Profitant d'une perte de palet en zone neutre des Montpelliérains, le duo Havel - Skokan se mettait à patiner, Lamoureux à leurs côtés. C'est, bien sûr, Ales Skokan qui terminait l'action d'un tir qui ne laissait aucune chance à Robert Marton (0-1, 3'21). Dans ce cas de figure, ouverture du score par l'adversaire, les statistiques ne sont pas favorables aux Vipers, avec 5 défaites pour un nul et 3 victoires...

C'est pourtant complètement sereins que les joueurs de Lionel Bilbao allaient poursuivre la construction d'un jeu qui les emmenait à occuper le terrain pour une domination territoriale incontestable. Les belles actions s'enchaînaient pour les bleu et orange, et c'est pourtant Garges qui faisait trembler Végapolis par l'inévitable Skokan qui déflorait à nouveau la cage de Robert Marton, mais M. Barbez jugeait le tir postérieur au déchaussement des poteaux. L'indignation des Chiefs s'éteignait lorsque la même aventure arrivait à Alexis Billard pour un but refusé par les mêmes motifs. Les équipes se quittaient sur cet avantage des joueurs de Garges.

L'arbitre M. Barbez n'aime pas que l'on conteste ses décisions. L'autorité n'est peut être pas la tasse de thé de Guillaume Scallie. Bref, le tiers commençait par la mise de côté du contestataire. Quand Peter Jaros le suivait, l'on se disait que le moment du retour au score était particulièrement propice... Hélas, la mise en œuvre du "power play" tardait à se montrer efficace et c'est au retour à forces égales que les Vipers allaient revenir. Le puissant Jérôme Catil portait le palet en terre gargeoise, transmettant le cylindre de caoutchouc à Andrej Bozik qui trouvait la faille dans une forêt de crosses et de patins (1-1, 23'33).

Quand on parle de "coup de main" de la part de Franck Saunier, c'est pas de l'aide chichement accordée, mais un engagement total. Le vétéran trouvait le fond des filets par un vif tir du poignet qui avait vu le trou laissé par Tom Charton (2-1, 28'15).

Des poitrines un peu oppressées s'échappait enfin un air connu, celui de l'avantage au score, quand Massimo Alfieri s'en allait au banc des punitions. Lorsque Jérôme Catil le suivait, les grimaces refaisaient leur apparition. Forcés à 3 contre 5, les Vipers opposaient une défense sérieuse et appliquée. Trop, peut-être, car, sur une passe de Ales Skokan devant la cage, Marek Michalovic aplatissait son bâton sur la glace et déviait le palet dans les buts du malheureux Marton, qui avait déjà anticipé et se retrouvait positionné pour faire face à un tir éventuel (2-2, 31'14).

Les Vipers ne pouvaient en rester là et c'est la ligne Malcek-Allard-Huska qui redonnait à son équipe un avantage qui allait s'avérer décisif. Cette fois, c'est Juraj Huska qui profitait d'une crosse adverse pour créditer son compte but d'une unité supplémentaire (3-2, 34'27). Dès lors, il n'y avait plus qu'une équipe sur la glace. Venant de partout, les Montpelliérains déferlaient littéralement sur les Chiefs. Mais trop de précipitation nuit et les tentatives sur le gardien provoquaient des regrets tant une passe certaine attendait le coéquipier démarqué pour conclure...

Les Chiefs, pendant ce temps, noyaient leur rancœur par des comportements aussitôt sanctionnés par l'arbitre, qui envoyait Jeannin puis Skokan à réfléchir sur leur méconduite pendant 10 minutes chacun.

Quand on aime le sport, on aime aussi voir son équipe gagner. Madame le Maire, un peu frustrée pour ses dernières venues à Végapolis, allait avoir un aperçu des capacités de l'édition 2007/2008 des Vipers. C'est d'abord Juraj Huska qui reprenait la passe de Julius Malcek pour foncer droit au but. Le défenseur Jaros s'apprêtait à l'accrocher, mais dans le plongeon, l'attaquant des Vipers parvenait à "poke-checker" (pousser le palet) entre les jambes de son gardien (4-2, 43'44).

Profitant d'une certaine fatigue du court effectif des adversaires du soir, les Vipers accéléraient, et dans ce cas de figure, c'est Julius Malcek qui s'en allait virevolter autour de la cage de Tom Charton. Dans un seul mouvement, il allait changer de direction brutalement et glisser, en se retournant, et du revers, le palet au fond de la cage (5-2, 49'08).

Il restait en travers de la gorge de Marek Michalovic la crosse malencontreuse qui avait permis de lentement voir le palet glisser vers la cage à Marton. Sur une action solitaire, le capitaine enfonçait la défense gargeoise pour tirer entre les bottes du gardien un palet qui fera exactement la même chose, pénétrer lentement derrière la ligne de but (6-2, 49'51).

Il fallait rattraper les stats du powerplay, c'est Richard Filip qui s'y collait en logeant d'un superbe tir en pleine lucarne, le palet transmis par Juraj Huska (7-2, 50'38).

Avec patience et obstination, les Vipers ont su encore une fois bâtir un succès probant. Dans cette période où les matchs font tous 4 points et où les plus solides doivent obligatoirement s'imposer, ils ont un atout majeur. La solidarité. Cette petite chose en plus qui fait que l'un travaille pour l'autre et vice versa. Les Montpelliérains poursuivent leur chemin vers la qualification pour les demi finales...Le chemin est encore très long, il passera par Annecy, samedi prochain.

Compte-rendu officiel des Vipers

 

Commentaires d'après-match (sur le site officiel de Montpellier)

Lionel Bilbao (entraîneur de Montpellier) : "Je vais enfoncer une porte ouverte en disant ce que tout le monde a pu voir. Les joueurs n'ont visiblement pas adhéré au plan prévu pour l'entame du match. Je leur avais demandé de presser, de les contenir dans leur zone, d'emballer la partie. On a pris un but à froid et les réflexes de prudence sont revenus. La deuxième période, on avait plus d'élan, plus de vivacité, mais que d'occasions perdues ! Je n'en ai jamais vu autant en un seul match. Dans le troisième tiers, les Chiefs ont payé physiquement cash leur indiscipline du deuxième tiers. Aller trois fois en méconduite avec un effectif aussi court, c'est suicidaire. [...] Avec les blessures, j'ai demandé aux joueurs de s'économiser, de jouer le contre, d'attendre l'adversaire sans faire d'erreurs. Les garçons ont appris à évoluer avec ces consignes là depuis le match de Gap. Là, changement de braquet, il faut du pressing, de l'envie, de la percussion... Clairement, ça les a un peu déstabilisés, il a fallu du temps pour que l'allumage se fasse."

 

Montpellier - Garges-lès-Gonesse 7-2 (0-1, 3-1, 4-0)

Samedi 23 février 2008 à 19h30 à Végapolis. 722 spectateurs.

Arbitrage de Nicolas Barbez assisté d'Alexis Hery et Patrick Peythieu.

Pénalités : Montpellier 20' (4', 6', 10'), Garges 46' (4', 6'+10'+10'+10', 6').

Tirs : Montpellier 48 (15, 21, 12), Garges 19 (7, 5, 7).

Évolution du score :

0-1 à 03'21" : Skokan assisté de Lamoureux et Havel

1-1 à 23'33" : Bozik assisté de Catil

2-1 à 28'15" : Saunier

2-2 à 31'14" : Skokan (double sup. num.)

3-2 à 34'27" : Huska

4-2 à 43'44" : Huska assisté de Malcek

5-2 à 49'08" : Malcek assisté de Bozik

6-2 à 49'51" : Michalovic

7-2 à 50'38" : R. Filip assisté de Huska (sup. num.)

 

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