Match comptant pour la vingt-cinquième journée de la Ligue Magnus.

Dernier match à domicile pour Tours, et face à un rival direct : Dijon. Les Bourguignons, huitièmes au classement, espèrent bien profiter de leur séjour en Touraine pour recoller au peloton luttant pour se positionner entre la 5e et la 8e place.

Dijon débute bien

Un petit groupe de supporters des Ducs se fait entendre rapidement, et à juste titre car les blancs dominent la première minute en tentant de s'installer devant le but de Girouard. Ils contrôlent le palet, sous l'impulsion de Michal Dian. Tours peine à sortir de sa zone et à développer son jeu : c'est fort logiquement que Dijon est récompensé par un cinglage de Devèze (03'48"). Pourtant, les Diables se montrent incisifs en contre. Miroslav Pazak, intenable, crée un 2 contre 1 avec Sebo, envoyant le petit attaquant au duel face à Hurajt, qui s'impose en se couchant. Dans la continuité, Girouard n'est pas en reste en sauvant du gant un lancer à bout portant de Fiser. La pénalité est tuée sans que l'on joue à cinq très longtemps, puisque Rozendal sort à son tour (06'07"). Agressifs à l'échec avant, les locaux parviennent à manger l'horloge sans être inquiétés.

Petit à petit, les mises en échec se font plus appuyées, une tactique qui profite à Tours, très maladroit à la relance. Après un démarrage en contre-attaque, les hommes de Millette obtiennent deux minutes contre Peter Lalka. Une situation passée exclusivement dans la zone des Ducs, pour quelques situations chaudes mais sans réussite, avant un contre de Fontana au retour à cinq. Le match est plutôt équilibré, avec une possession de palet progressivement tourangelle. Un rythme cassé par une obstruction de Lukas Filip (14'47"). L'occasion de voir Girouard à l'oeuvre sur un lancer dévié et son rebond, bien maîtrisé, puis sur un tir de la bleue avec écran. Il fait face à un tir du cercle sans sourciller, bien aidé par une défense habile au bloc. Les contacts se durcissent. À 18'17", Juraj Sadlon s'écroule sur un contact avec Dominic Perna : les deux hommes sont punis, le premier pour cinglage, le deuxième pour charge avec la crosse. La période se termine sur ce 0-0 assez logique, à l'issue d'un tiers plutôt serré et tendu.

Un rythme endiablé

La période reprend avec autant de tension et de petites provocations, Rozendal se retrouvant dans son élément... Quelques mèches sont allumées mais les deux gardiens sont là. Duels dans les bandes, duels très physiques : à ce petit jeu, Noël sort pour dureté et Stephen Dugas pour cinglage (22'08"). L'occasion pour Rozendal de se présenter seul face à Hurajt, qui s'impose en se couchant sur la glace. Alors que Girouard sauve aussi de son côté, Pavol Milec prend deux minutes en zone offensive pour un faire trébucher flagrant (02'50"). À 4 contre 3, Tours profite des espaces pour s'installer en zone offensive. Le palet circule de belle manière : Pazak, Sebo, Filip, Perna et à nouveau Pazak, à une touche de puck, après deux belles passes à travers l'enclave (1-0 à 23'51"). Un but collectif absolument remarquable. Les Diables doivent cependant ce méfier : Michal Divisek sort pour un accrochage derrière le but de Girouard (25'31"). Ce dernier est présent de la crosse face à Sadlon. Quelques instants plus tard, Martin Filip est le plus rapide pour récupérer un palet dans la zone dijonnaise, et sert Dominic Perna depuis le coin pour un but en infériorité (2-0 à 27'00"). Une réalisation qui soulage le public et permet aux Diables de dérouler leur jeu plus facilement, en imposant des duels physiques avec la ligne Corran-Subrani-Devèze.

Dijon est à la peine : Rozendal appuie dans les bandes et provoque une pénalité d'Aymeric Gillet (30'17"). Aucun tir malgré deux minutes dans le camp de Hurajt. Une occasion manquée, d'autant que Rozendal sort à son tour (33'38"). Les hommes de Daniel Maric n'abdiquent pas et poussent, se créant quelques opportunités, jusqu'à ce que Pavol Milec sorte pour accrocher (35'13"). Au retour de Rozendal, Tours part en contre-attaque et gaspille un 4 contre 1 ! Ce n'est que partie remise. Martin Filip crée un 2 contre 1 en décalant Rozendal à la bleue, lequel offre un caviar en toupie à son capitaine Perna, qui ajuste le gardien seul dans l'enclave (3-0 à 36"58"). Le temps mort de Daniel Maric ne change malheureusement pas grand chose. Les Diables Noirs déroulent et Amsellem trouve la lucarne sur un tir en pivot, à la réception d'une passe d'Andy Corran ligne de fond (4-0 à 38'00"). Les accélérations tourangelles mettent les Ducs à la dérive : Peter Strapaty prend deux minutes à son tour (38'49"). Les Noirs s'installent sans creuser plus l'écart : 4-0 en vingt minutes, Tours a haussé son niveau de jeu !

Gestion du score

Les Ducs alignent Julien Rouiller dans les cages pour le dernier tiers. Le reliquat de pénalité ne donne rien et le jeu reprend ses droits, plutôt de manière équilibrée. Comme au premier tiers, Dijon essaie de s'installer et manque de peu la réduction du score, manquant une cage ouverte. Puissance physique excessive : Scott Rozendal, déjà bien bouillant dans ce match, prend une pénalité de match pour une sévère charge dans le dos sur Pavol Milec (44'00"). Cinq minutes de jeu de puissance pour Dijon... qui ne produit strictement aucune occasion, gêné par un pressing haut et une maladresse coupable à la passe. Les Diables Noirs, eux, ne manquent pas leur chance. Une remise en retrait revient à Michal Divisek, qui attend un écran pour allumer de la bleue ras glace (5-0 à 49'28"). Pas la même réussite pour Michal Dian, qui ne piège pas Girouard en échappée peu après. Lukas Filip, lui, sort pour obstruction lors d'une tentative de 2 contre 1 bourguignonne (52'07"). Son homonyme Martin Filip se montre pour sa part de manière plus positive avec une passe géniale, flippée par dessus un défenseur en contre-attaque, frôlant le sixième but. Les Ducs sont à la peine, se heurtant à un Girouard pas si serein mais suffisamment solide pour sauver un tir de loin et son rebond de près. Sur l'action, Amsellem prend deux minutes (54'55"). Un avantage de courte durée puisque Miroslav Kristin sort peu après (55'19").

Girouard tient le choc... mais, alors que Tours en fait trop sur un 3 contre 2, Dijon envoie Michal Dian en échappée et l'attaquant sauve l'honneur (5-1 à 55'48"). Pas de blanchissage pour le gardien, battu côté crosse, et qui doit se montrer vigilant lorsque Drzik est puni pour obstruction (56'10"). Le 4 contre 3 ne donne rien mais, à peine Amsellem le pied sur la glace, le Québécois plie à nouveau face à un lancer du cercle gauche de Fontana (5-2 à 56'59"). Dijon, encore en supériorité, tente le tout pour le tout et sort Rouiller... mais Pazak, en force, parvient à marquer cage vide (6-2 à 57'45"). Cette fois-ci le match est bien plié, d'autant que Kristin prend deux minutes (58'59"). Une ultime attaque tourangelle ne donne rien : victoire 6-2, entièrement logique et méritée.

Les Diables Noirs ont su faire le spectacle en deuxième tiers, après une entame plus laborieuse. Dijon n'avait vraiment pas les armes ce soir.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

Commentaires d'après-match

Robert Millette (entraîneur de Tours) : "C'était un beau match de A à Z, l'équipe a été forte physiquement ce soir dans les balustrades. Un bon travail de Girouard et de toute l'équipe, ça allait très vite. On a bien travaillé ce match, on monte en puissance... Les pénalités, c'est dommage, on aurait pu avoir le blanchissage, mais ce qui compte c'est le bon travail. J'ai été patient toute la saison, j'ai joué avec tout le monde et maintenant les réservistes ont fait du bon boulot. Physiquement ça compte pour les playoffs. On s'est entraînés très fort toute la semaine, une grosse réunion lundi très physique. Je suis bien content du score, avec de très bonnes séquences de Pazak, de Noël. La victoire était importante pour être prêt, et les victoires contre Grenoble et Dijon montrent que physiquement on est prêts."

Pierre-Olivier Girouard (gardien de Tours) : "À chaque fois, il faut donner la meilleure chance à l'équipe, les défenseurs ont fait la différence et j'ai eu de la chance sur les échappées. Ce n'est jamais plaisant de perdre le blanchissage mais il faur garder le focus sur le match, ce n'est pas le premier ni le dernier. L'équipe est confiante et je suis content d'avoir du temps de jeu, j'essaie de jouer mes chances. Ce seront mes premiers playoffs professionnels, c'est excitant, une bonne expérience. Ce qui compte, c'est la force mentale, les playoffs sont une deuxième saison."

Tours - Dijon 6-2 (0-0, 4-0, 2-2)

Samedi 23 février 2008 à 20h00 à la patinoire municipale de Tours. 1800 spectateurs.

Arbitrage de Marc Mendlowictz assisté de Jérémy Rauline et Pascal Telliez.

Pénalités : Tours 45' (8', 6', 6'+5'+20'), Dijon 18' (4', 10', 4').

Tirs : Tours 24 (6, 13, 5), Dijon 26 (8, 7, 11).

Évolution du score :

1-0 à 23'21" : Pazak assisté de Perna et M. Filip (sup. num.)

2-0 à 27'00" : Perna assisté de M. Filip et Stepan (inf. num.)

3-0 à 36'58" : Perna assisté de Rozendal et M. Filip (sup. num.)

4-0 à 38'00" : Amsellem assisté de Corran et Subrani

5-0 à 49'28" : Divisek assisté de Sebo

5-1 à 55'48" : Dian assisté de Fiser

5-2 à 56'59" : Fontana assisté de Lalka et Mrena

6-2 à 57'45" : Pazak assisté de Noël (inf. num., cage vide)

Gardien : Pierre-Olivier Girouard.

Défenseurs : Michal Divisek - Jozef Drzik ; Radek Stepan (A) - Marcel Simak ; Lukas Filip.

Attaquants : Scott Rozendal - Dominic Perna (C) - Martin Filip ; Miroslav Pazak - Dominic Noël - Jan Sebo ; Andy Corran - Franco Subrani - Antoine Amsellem ; Bastien Quinsac - Claude Devèze (A) - Zdenek Novosad.

Remplaçant : Vladimir Hiadlovsky (G). Absent : Vladimir Sabol (rupture des ligaments du genou droit).

Gardien : Radovan Hurajt puis Julien Rouiller à 40'00"

Défenseurs : Peter Lalka - Andrej Mrena ; Aymeric Gillet - Juraj Sadlon ; Kevin Dugas - Peter Strapaty.

Attaquants : Miroslav Fiser - Michal Dian - David Dauphin ; Stephen Dugas - Miroslav Kristin - Anthony Guttig ; Yvan Fontana - Pavol Milec - Yannick Offret.

Absents : Alexandre Lefebvre (mononucléose), Yassine Fahas.

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