Amiens - Saint-Gervais/Megève (4 mars 2008)

 

Premier tour des play-offs de Ligue Magnus, match 2.

La gifle reçue en Haute-Savoie n'offre aucune alternative aux Amiénois. Il leur faut retrouver un semblant de mordant sur le plan offensif, tout en évitant de retomber dans les travers aperçus dernièrement. La tâche ne s'annonce pas simple, surtout quand on se remémore la dernière visite de l'Avalanche en début de saison. À une époque où un certain Thomas-Jason Guidarelli était désigné meilleur Gothique de la rencontre... Une éternité certes, mais un signe qu'Amiens aura besoin de toutes ses ressources pour dépasser l'Avalanche.

Feu d'artifice...

La crispation palpable dans les tribunes, que le speaker tente de chauffer, est vite dissipée. En effet, l'Avalanche n'a pas le temps de prendre ses marques que Rod Stevens s'échappe sur la droite, d'où il alerte Loïc Sadoun, bien seul devant la cage (1-0 à 01'12"). À peine le temps de changer les lignes que Mathieu Jestin vient à son tour troubler une défense sous pression, à l'image de Johann Morant, pénalisé. Le jeu de puissance picard ne fait pas dans la dentelle, et la paire Gras-Sadoun sort la rondelle pour Pavel Kowalczyk et son lancer puissant (2-0 à 02'54").

Ce n'est qu'après cinq minutes que l'Entente sort de l'ornière, par un lancer rasant de Nicolas Antonoff, détourné bien à propos par Henri-Corentin Buysse, préféré à Macrez. Servi par Christian Pouget, Sébastien Subit prend à son tour sa chance, suite à une mésentente dans la défense adverse.

...ou pétard mouillé ?

Ce grain de sable remet en scelle les visiteurs, qui réduisent l'écart par Étienne Croz, suite à un travail derrière la cage du combatif Subit, chargé pour la deuxième fois mais toujours lucide (2-1 à 09'21"). Malgré la frayeur présentée par Élie Marcos, qui force Lukes à une sortie peu orthodoxe, l'Entente est bien en place et joue haut face à une formation de plus en plus réprimandée par le corps arbitral. Ces quelques ingrédients suffisent à entraîner une prise d'assaut du but de Buysse, inflexible devant Ohberg, devant Croz, venu le défier sur une pénalité différée, et face au lancer en lucarne de Pouget, qu'il dévie à temps. Avec deux joueurs de plus, le vétéran opte finalement pour la combinaison avec Auvitu, sur la droite du but, ce qui profite à Antonoff (2-2 à 15'35"). La fronde du public envers Monsieur Hauchart ne perturbe aucunement l'ancien Grenoblois, bien placé pour donner l'avantage aux siens, en se retournant (2-3 à 16'31"). Une avance que le pressant Yohann Auvitu passe près de doubler, mais le gant du cerbère gothique prend le dessus.

Au moment où leurs protégés vacillent, les Gargoyles préfèrent les encouragements aux sifflets. Bien leur en prend car les hommes de Denis Perez repartent de l'avant, certes de façon peu assurée. Sur un rebond, Laurent Gras et Rod Stevens s'échangent les politesses, si bien que les Gothiques regagnent le vestiaire en posture difficile. Comme souvent en saison régulière, mais cette fois l'heure est plus grave...

Vous avez dit efficacité offensive ?

La donne change totalement dans le deuxième tiers, où, nettement moins fringante, l'Avalanche subit de plus en plus les débats. Les vagues se succèdent vers Radek Lukes, d'abord initiées par les arrières. Thomas Roussel voit ainsi son lancer dévié par Anthony Mortas, avant que Bachet, Dieude-Fauvel et Jestin ne viennent à leur tour pointer leurs crosses à l'avant. Hormis Romain Orset, qui ne trouve que le gant de Henri-Corentin Buysse, les attaquants sont rappelés aux tâches défensives par Christian Pouget, lui même contraint de concéder un dégagement interdit. À force de plier, le Mont-Blanc finit par concéder des pénalités. La succession de séquences à cinq contre trois n'annonce rien de bon pour les visiteurs. La résistance de Croz, de Simonneau devant Sadoun ou de Lukes face à Kowalczyk retarde un temps l'inéluctable. Mais les deux prisons successives pour retard de jeu sont fatales à Étienne Croz, qui ne peut cette fois dégager les siens et cède devant le tir en force de Loïc Sadoun (3-3 à 30'23").

Toujours amputé de deux équipiers, Radek Lukes se couche à temps sur le palet, suite à une nouvelle salve d'Anthony Mortas. Celui-ci pénalisé, le Tchèque pense voir les siens reprendre de l'air, mais le jeu de puissance alpin se montre nettement moins létal. Au retour à cinq, et même si Christian Pouget inquiète enfin Buysse de la ligne bleue, c'est même Élie Marcos qui convertit en but l'offrande de Lionel Wiotte, en force (4-3 à 37'12"). Une manière de scorer que n'aurait pas renié Pavel Kowalczyk, plus doux pour permettre, de la droite, à Mickaël Bardet de devancer Radek Lukes (5-3 à 37'55").

Amiens aborde le dernier acte avec assurance, un peu trop parfois car en infériorité numérique, Sébastien Subit abandonne la rondelle à Étienne Croz, venu en soutien, mais Henri-Corentin Buysse ferme par deux fois la porte. Denis Perez exhorte les siens, notamment Julian Marcos, qui se replace à temps pour trouver la faille (6-3 à 45'24"). L'Avalanche ne peut revenir, même si Clément Masson profite d'un rebond capricieux pour tester Buysse de près, et cède encore du terrain devant Rod Stevens, qui récupère le palet devant la cage et l'expédie hors de portée de Radek Lukes, en pivot (7-3 à 49'41"), et Brian Henderson, au cœur d'une défense qui peine à se dégager (8-3 à50'52").

La fin de match permet à chaque formation de faire tourner ses hommes, laissant le soin aux plus jeunes de s'exprimer. Et quand les habituels titulaires reprennent possession de la glace, c'est pour se donner rendez-vous pour la rencontre décisive du lendemain, comme en témoigne la charge appuyée de Johann Morant sur Julian Marcos, qui se relève en douceur.

Denis Perez s'est souvent plaint de l'absence de buteur patenté dans son attaque, témoin d'un manque d'efficacité. Ce soir, son attaque a trouvé par huit fois le chemin des filets adverses, même s'il est vrai que l'Avalanche a baissé pavillon à la mi-match. Histoire de conserver des réserves pour la troisième manche ?

Désignés meilleurs joueurs du match : Loïc Sadoun pour Amiens et Nicolas Antonoff pour Saint-Gervais/Megève.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaires d'après-match

Denis Perez (entraîneur d'Amiens) : "On est toujours dans notre partie de tennis en gagnant le deuxième set. Le match est passé par différentes étapes ; après un bon début, le Mont-Blanc remonte bien et il a fallu aller chercher la victoire. Au troisième tiers, les joueurs se sont lâchés, c'est intéressant. Ils ont enchaîné les matchs tendus, avec des hauts et des bas, et ont besoin de confiance et du soutien du public. Il faut toutefois rester lucides, nous n'avons fait qu'un match."

Christian Pouget (défenseur de Saint-Gervais/Megève) : "On était averti, sachant qu'il y aurait une réaction de leur part. Nous sommes bien revenus et pensions tenir, mais l'équipe a mal joué en deuxième période. Je tire mon coup de chapeau aux Gothiques, qui ont bien travaillé. Je pensais que sans faire d'erreurs nous aurions des chances de l'emporter. Nos faiblesses et l'arbitrage, un temps en notre faveur, ont joué. Nous n'avons pas un gros effectif. Nos avants ont manqué de peps au deuxième tiers, perdant beaucoup de palets en zone neutre. Les matchs rapprochés nous prennent beaucoup de potentiel. Demain, nous allons essayer de donner une bonne image et du répondant. Ce soir, Amiens y croit plus que nous. Nous sommes un peu déçus d'avoir lâché le match."

 

Amiens - Saint-Gervais/Megève 8-3 (2-3, 3-0, 3-0)

Mardi 4 mars 2008 à 20h00 au Coliséum. 2 200 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté d'Adrien Ernecq et Éric Bouguin. 

Pénalités : Amiens 14' (6', 4', 4'), Mont-Blanc 16' (4', 8', 4'). 

Évolution du score :

1-0 à 01'12" : Sadoun assisté de Stevens et Gras

2-0 à 02'54" : Kowalczyk assisté de Sadoun et Gras (sup. num.)

2-1 à 09'21" : Croz assisté de Subit et S. Nicoud

2-2 à 15'35" : Antonoff assisté de Auvitu et Pouget (double sup. num.)

2-3 à 16'31" : Antonoff assisté de Pouget et Auvitu (sup. num.)

3-3 à 30'23" : Sadoun assisté de J. Marcos et Kowalczyk (double sup. num.)

4-3 à 37'12" : E. Marcos assisté de Wiotte et Petit

5-3 à 37'55" : Bardet assisté de Kowalczyk et Sadoun

6-3 à 45'24" : J. Marcos assisté de Gras (sup. num.)

7-3 à 49'41" : Stevens assisté de Gras et Sadoun

8-3 à 50'52" : Henderson assisté de Bardet et Mortas

 

Amiens

Gardien : Henri-Corentin Buysse.

Défenseurs : Vincent Bachet (C) - Thomas Roussel ; Pavel Kowalczyk - Julian Marcos ; Benjamin Dieude-Fauvel - Mathieu Jestin ; Alexis Birolini.

Attaquants : Brian Henderson - Anthony Mortas - Mickaël Bardet ; Loïc Sadoun (A) - Laurent Gras (A) - Rod Stevens ; Élie Marcos - Lionel Wiotte - Grégory Béron [puis Simon Petit à 20'00"] ; Pierre-Charles Hordelalay, Mans Papaux.

Remplaçant : Landry Macrez (G). Absent : Fabien Leroy.

Saint-Gervais/Megève

Gardien : Radek Lukes.

Défenseurs : Kaj Ohberg - Pierre-Antoine Simonneau ; Christian Pouget - Johann Morant ; Numa Besson.

Attaquants : Sylvain Nicoud - Étienne Croz - Sébastien Subit (A) ; Mathias Arnaud - Clément Masson - Yohann Auvitu ; Romain Orset - Thierry Nicoud (C) - Nicolas Antonoff (A) ; Thomas Czubernat - Fabrice Leglaive - Jordan Revel.

Remplaçant : Guillaume Richard (G). Absents : Tuomas Tikkanen (maladie de Crohn), Markus Laine (entorse). 

 

Retour à la Ligue Magnus