Caen - Chamonix (8 mars 2008)

 

Ligue Magnus - Barrage de relégation, match 4.

Pour ce deuxième match en territoire bas-normand, Chamonix a l'avantage psychologique depuis sa victoire aux tirs aux buts de la veille. Ils prennent également l'avantage au nombre de victoires, n'ayant plus à en obtenir qu'une pour se sauver de la relégation.

Laisser parler la foudre

C'est bel et bien l'objectif des Drakkars. Il leur faut prendre le match en main et se mettre à l'abri de la terrible capacité des Haut-Savoyards à revenir au score. En face, Andy Foliot les attend fort de sa prestation de fin de match de la veille où il avait stoppé l'hémorragie. Et il réalise très bien son office au début du premier tiers, malgré la ténacité de ses opposants. Mais Thibault Geffroy ouvre la brèche à ses partenaires en ouvrant le score (1-0, 17'58"). Tomas Nemcicky ne tarde pas à suivre son exemple (2-0, 18'39"). Les Drakkars sont en feu et Jonathan Janil vient accroître la liesse à une seconde de la première sirène. Il décoche un missile de la bleue qui porte l'écart à trois buts.

L'agressivité est un peu plus retenue sous la houlette de Monsieur Bourreau. L'absence de buts au deuxième tiers met en avant la performance des deux gardiens. Si les Savoyards sont attentistes et ne parviennent pas à revenir au score, les locaux ménagent leurs forces en vu du dernier tiers.

Et c'est de circonstance, car la pression aidant, les deux équipes écopent de pénalités à répétition. Mais c'est Chamonix qui fait une nouvelle fois preuve de son efficacité dans ce secteur de jeu grâce à Granath qui marquent le premier but de son équipe en double supériorité (3-1, 44'28"). Encouragés par la réduction du score, les Chamois mettent la pression en retirant leur gardien cinq minutes plus tard. L'exercice s'avère payant et Pain ramène les siens à un point d'écart (3-2, 49'02"). L'angoisse revient à son comble car la remontée paraît implacable. Des deux côtés, les pénalités s'enchaînent. Mais profitant d'une supériorité bas-normande, Charles Geslain pousse le rebond au fond des cages, procurant à ses partenaires une avance sécurisante (4-2, 53'43"). Décidé à jouer le tout pour le tout, Allan Jacob, rappelle une nouvelle fois son gardien. Mais cette fois, les défenseurs renversent la pression et Arnaud Hascoët file à l'attaque pour faire trembler les filets de la cage vide (5-2, 55'04").

Rastislav Böhme a beau réduire l'écart (5-3, 57'29"), les Drakkars ne sont jamais rejoints. Ils décrochent joliment le droit de jouer le match final en terre haut-savoyarde.

Compte-rendu signé Benoît Gy

 

Commentaires d'après-match (dans Ouest France)

Luc Chauvel (capitaine de Caen) : "Je ne pense pas encore à ma fin de carrière, vu l'enjeu du dernier match. Je le vivrai sans doute plus intensément, les dernières minutes seront sans doute chargées émotionnellement, mais je veux tout donner. C'est ma saison la plus galère. Au niveau sportif, bien sûr, mais aussi parce que je n'ai pas retrouvé dans ce groupe les valeurs qui ont toujours été les miennes. Il n'y a pas de problème, les gars sont gentils, mais sur la glace on ne voyait pas l'osmose nécessaire. Nous n'avons pas identifié de problème particulier, nous avons tout essayé. J'ai changé mes discours d'avant-match, parfois rien dit, j'ai songé aussi à renoncer. Et puis je me suis dit qu'il fallait continuer. Tout le monde a fait preuve d'orgueil. Personne n'a envie de voir son nom dans la liste de ceux qui ont fait descendre le club. Nous ne faisons pas non plus un sport où un joueur peut se dire : 'Bon, c'est pas grave, j'irai chercher mes 50 000 € mensuels dans une autre équipe l'an prochain.' Si on veut s'en sortir, c'est tous ensemble. Je vois enfin sur la glace les qualités que je sentais, mais que nous ne montrions pas. Et puis les gars formés à Caen, nous sommes quand même 9 sur 19 dans ce cas, se rendent compte ce que c'est d'être en élite. Ils sont à 110 %. J'ai senti la fibre locale se ranimer dans les vestiaires."

Allan Jacob (entraîneur de Chamonix) : "Dans ce genre de série, on sait que ça se joue sur des détails, et que ce n'est pas toujours la meilleure équipe qui s'impose au final... Ce qui m'embête le plus, ce sont nos débuts de match. On se sent prêt, mais à chaque fois on passe au travers, on se fait matraquer et on est trop faible défensivement, alors que Caen a beaucoup plus de réussite. Pourtant, quand on se met à jouer, on arrive à dominer. [...] J'ai fait des constats durs sur l'équipe : je l'ai récupérée dans le trou, démobilisée et démotivée. Il y avait des problèmes de discipline, d'absentéisme, il a fallu tout remettre à plat, redonner l'envie aux joueurs, et faire un gros travail psychologique. L'avantage, c'est que j'ai une formation de coach mental. Je suis notamment un adepte d'une méthode américaine qui mène vers le flow, une sorte de zénitude que l'on atteint quand tout va bien physiquement et mentalement, et qui procure la confiance en soi, donc le bien-être vis-à-vis du groupe. En général, il faut 8 à 12 semaines pour que cela porte ses fruits, mais cela ne fait qu'un mois que je suis là... L'équipe est jeune, mais pas physique du tout : dans ce domaine-là, on s'est fait malmener royalement par Caen ! Il y a un bon esprit, de bons étrangers, mais qui ne parlent ni anglais ni français pour la plupart : question communication, c'est quand même dur !"

 

Caen - Chamonix 5-3 (3-0, 0-0, 2-3)

Samedi 8 mars 2008 à 20h00 à la patinoire de Caen la mer. 955 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté d'Adrien Ernecq et Fabien Linek.

Pénalités : Caen 26' (6', 2', 18'), Chamonix 22' (8', 2', 12').

Évolution du score :

1-0 à 17'58" : Geffroy assisté de Hascoët et Liska

2-0 à 18'39" : Nemcicky assisté de Janil et B. Chauvel

3-0 à 19'59" : Janil assisté de B. Chauvel

3-1 à 44'28" : Granath assisté de Torgersson et Tobiasson-Harris (sup. num.)

3-2 à 49'02" : Pain assisté de Riendeau (sup. num.)

4-2 à 53'43" : Geslain assisté de Hascoët et Geffroy (sup. num.)

5-2 à 55'04" : Hascoët assisté de Janil et Geffroy (cage vide)

5-3 à 57'29" : Böhme assisté de Torgersson et Aimonetto (sup. num.)

 

Caen

Gardien : Petr Tucek.

Défenseurs : Luc Chauvel (C) - Jonathan Janil ; Frédérick Brodin (A) - Alexis Gomane (A) ; Olivier Vandecandelaere - Michal Cesnek.

Attaquants : Josef Liska puis Charles Geslain à 40'00" - Thibault Geffroy - Arnaud Hascoët ; Tomas Nemcicky - Jaroslav Prosvic - Brice Chauvel ; Jonathan Avenel - Graham Avenel - Thomas Decock.

Remplaçants : Arnaud Goëtz (G), Stefan Rusnak.

Chamonix

Gardien : Andy Foliot

Défenseurs : Tibor Schneider ; Damien Torfou ; Anders Torgersson (A) ; Ratislav Böhme ; Fabien Veydarier.

Attaquants : Yannick Riendeau - Richard Aimonetto (C) - Erwan Pain (A) ; Tobias Granath (A) - Emil Tobiasson-Harris - Vincent Kara ; Alexandre Audibert - Matthieu Seguy - Nicolas Motreff.

Remplaçants : Johan Scanff (G), Valérian Croz, Kevin Maresca; Nicolas Primout. Absent : Aram Kevorkian (genou).

 

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