La Roche-sur-Yon - Mulhouse (8 mars 2008)

 

Quart de finale de division 2, match retour.

Les Scorpions étaient attendus à la patinoire Arago, remplie de 1100 spectateurs, par une équipe vendéenne vexée de s'être inclinée en terre alsacienne la semaine dernière. Quelques instants d'indiscipline avaient en effet renversé la situation en faveur des Mulhousiens qui avaient marqué deux buts en double supériorité numérique en moins de 20 secondes. Il soufflait donc un parfum de revanche ce soir et il était certain que l'on allait assister à une rencontre de très grande intensité.

On avait appris vendredi soir que La Roche devrait se passer des services de son entraîneur-joueur David Ribanelli qui avait été suspendu pour 2 matchs pour son geste sur David Croteau. Mais les Vendéens accueillaient avec grand plaisir le retour au jeu après blessure du défenseur Frédéric Grimaud.

Dans les rangs mulhousiens, si Laurent Arnaud ne cachait pas sa satisfaction de voir revenir Romain Pierrel, l'absence de Tomas Tupy, toujours blessé au genou depuis son dernier match, ne pouvait que l'inquiéter face à la détermination affichée des joueurs de La Roche.

Et c'est Cyril Selin qui ouvre les hostilités à la cinquantième seconde de jeu en adressant à Martel un premier tir cadré. Mulhouse bénéficie d'une première supériorité numérique suite à une faute de Varga. Les Scorpions installent leur jeu de puissance mais la Roche arrive à se dégager grâce à Pacull. Mais à dix secondes de la fin de la pénalité, Romain Pierrel signe magistralement son retour dans l'équipe en s'emparant du palet pour partir en contre et tromper Peter Stanga (0-1, 3'33"). Le ton monte immédiatement et le jeu se durcit. Les Vendéens se retrouvent désormais avec un handicap de trois buts. Un premier accrochage intervient entre Aubry et Barreteau, le Mulhousien écopant pour le coup d'une double pénalité mineure. La Roche veut profiter de sa première supériorité numérique et pousse énormément afin de revenir au plus vite au score. Samson fusille Martel, qui reste serein.

Les Mulhousiens doivent faire face aux attaques adverses venant de tous les côtés et ne peuvent éviter de commettre des fautes : Oulik, puis Olivier Lyon se retrouvent sur le banc des pénalités. Quant à Sylvain Lerch, le gardien remplaçant mulhousien présent au bord de la patinoire, il recevra quant à lui... une crosse en plein visage sur l'action précédente : première intervention du staff médical !

À 5 contre 3, La Roche a toutes les chances de marquer. Mais les joueurs vendéens se montrent très maladroits devant la cage. Erik Marinov, faisant pourtant preuve d'une très grande vitesse et d'une grande agilité en zone offensive, n'arrive pas à trouver le cadre. Il faut dire que les premiers arrêts spectaculaires de Martel ont eu de quoi déstabiliser les attaquants adverses. C'est même Oulik qui est à deux doigts de créer l'exploit en partant en contre. Les Yonnais se montrent fébriles et n'arrivent pas à installer leur jeu de puissance.

Les Mulhousiens ont bien résisté aux multiples déferlantes adverses, mais David Oulik reste à terre en heurtant la bande après une charge de Nicolas Payen. Oulik, grimaçant de douleur, est évacué et transféré à l'hôpital, blessé au genou. Avec Tupy, voilà un deuxième élément majeur de l'équipe mulhousienne qui fait défaut. Cet évènement affecte indiscutablement les esprits des Alsaciens. La Roche sent que c'est le moment d'accélérer encore le jeu, mais Mulhouse résiste notamment grâce à un très grand Martel dans les cages.

Après dix minutes, Mulhouse n'a tiré qu'une seule fois au but, alors que la Roche en est déjà à 10 ! Les Scorpions font bloc mais se compliquent encore une fois la vie en accumulant les pénalités. La pression de La Roche est énorme ! Les joueurs continuent à se provoquer : qui craquera le premier à ce petit jeu ? Mais le gardien canadien est éblouissant et insuffle une grande confiance à tous ses coéquipiers. Baptiste Rahm met toute son énergie pour couper une passe dangereuse et empêcher Barreteau de reprendre de volée. Les visiteurs attendent patiemment leur heure, qui arrive à 19'18. Immédiatement après une énorme occasion de Budos et Barreteau, David Croteau s'empare du palet et part seul en contre pour tromper Stanga (0-2). Un vent glacial souffle dans les gradins ! Au moment où Selin écope d'une pénalité pour charge incorrecte, la sirène renvoie tout le monde aux vestiaires.

Les Mulhousiens reprennent donc la deuxième période en supériorité numérique. Martel sauve une fois encore son équipe par un superbe lancer de botte face au tir bien ajusté de Varga, mais les coéquipiers de Vincent Bringuet reprennent le contrôle de la rondelle et la font bien circuler en zone offensive. Romain Pierrel conclut l'action collective par un tir anodin mais masqué (0-3, 21'44"). Les Mulhousiens, dominés par une équipe locale conquérante, sont en train d'opérer un véritable hold-up !

Mais moins de deux minutes plus tard, profitant d'un relâchement défensif, La Roche fait le jeu sans véritablement être inquiétée. Cyril Selon trompe Martel (1-3, 23'18"). Ce but réveille les spectateurs jusque-là quelque peu anesthésiés. Le jeu se durcit encore, à l'image de la charge adressée par Samson sur Tremellat. Roman Varga est éblouissant d'aisance lorsqu'il transperce littéralement toute la défense mulhousienne, mais échoue une fois encore sur Martel. Les Scorpions se retrouvent à nouveau en double infériorité. À 28'30, Baptiste Rahm fait l'objet d'une attitude inqualifiable de Benoît Barreteau qui s'effondre de tout son poids sur lui alors qu'il était en train de se relever. Sa tête heurte violemment la glace et, sonné, il met beaucoup de temps à s'en remettre. Mais ses équipiers arrivent à ne pas répondre aux provocations.

Marc-André Martel continue à travailler fort pour contrer les nombreux tirs. Samson Samson se distingue par des shoots puissants, souvent masqués. Les deux équipes jouent vite et les attaques se développent de chaque côté. Mais La Roche veut asphyxier ses adversaires et accélère encore le rythme. Marinov, une fois de plus, est sur tous les fronts. Le palet circule à grande vitesse et Martel est littéralement transpercé par la reprise de Selin (2-3 à 33'06"). Les spectateurs exultent ! Rien n'est encore fait, et La Roche croit en ses chances, d'autant plus que Mulhouse écope encore de 2' pour retard de jeu. Les actions se développent à cent à l'heure. Les Alsaciens essayent de calmer un peu le jeu, mais en vain. Après une charge incorrecte d'Arrial, l'occasion est trop belle pour La Roche qui est en pleine confiance. Orsolini, Samson et Varga mitraillent Martel, qui repousse à trois reprises mais doit concéder le rebond. Samson ne rate pas une si belle aubaine et remet son équipe à égalité au tableau de marque (3-3, 36'50"). Sur l'action, Rahm est blessé au menton. Il continuera à jouer et profitera de la pause pour se faire recoudre à vif par le médecin de l'équipe.

Que doit-il se passer dans les têtes mulhousiennes en reprenant le jeu ? D'autant plus que La Roche, poussée par toute la patinoire, reprend ce troisième tiers-temps sur le même rythme d'enfer. Orsolini, Payen, Varga... Tout le monde s'y met pour tromper Martel qui effectue trois arrêts décisifs de suite, et de toute beauté. Varga est intenable et donne le tournis aux Mulhousiens, mais ceux-ci font bloc et montrent un courage et une volonté hors norme. À 43'44", Croteau part une nouvelle fois en contre et Stanga effectue lui aussi un énorme arrêt. Tous les Mulhousiens se montrent soudés, et les joueurs restant au banc portent de la voix leurs coéquipiers sur la glace. C'est un pour tous et tous pour un !

Bringuet n'hésite pas une seconde, et se jette pour contrer le tir puissant de Selin. Les transitions sont extrêmement rapides dans les rangs vendéens qui montrent une confiance sans faille. Mais Mulhouse se dégage, souvent en "sauve qui peut" ! À 46'30", encore une grosse occasion pour le trio Bringuet/Croteau/Rahm, immédiatement suivie d'un contre diabolique de La Roche. Les tirs arrivent de tous les côtés. À 48'47", Olivier Lyon écope d'une pénalité, c'est le moment pour La Roche de demander son temps mort et mettre au point une tactique. Marinov multiplie les tirs... Martel repousse à chaque fois. Croteau part immédiatement en contre et bute à son tour sur le portier adverse. Le jeu s'équilibre un peu malgré toutes les tentatives avortées de Marinov.

Mulhouse est enfin au complet, mais quelle souffrance ! À 51'40, Pierrel et Tremellat travaillent fort dans la zone vendéenne ; le jeu est d'une intensité rare... Encore huit minutes à tenir ! Les visiteurs ne cherchent plus à construire, trop occupés à contrer les raids adverses. La Roche remporte désormais toutes ses mises en jeu. À 53'16, Payen rate le cadre, seul devant Martel, et Varga veut trop en faire et tombe tout seul. Les Mulhousiens multiplient les dégagements interdit afin de souffler un peu. Pierrel et Rahm jouent intelligemment et font tout pour garder le palet dans la zone de La Roche. À 56'56", pénalité contre Budos : Mulhouse demande à son tour son temps mort. Mais Marinov annule toutes les velléités offensives de Mulhouse. Croteau et Pierrel ont une grosse occasion, suivie immédiatement de la réplique par Pacull et Samson qui manque d'un cheveu sa reprise. Il reste deux minutes au chrono !

Rahm et Arrial montent à l'attaque, en vain. Nouveau dégagement interdit pour Mulhouse à 1'30 de la fin. Varga et Barreteau vont avoir encore chacun une occasion mais le tir de ce dernier ne trouve pas le cadre.

La sirène libératrice retentit enfin pour les Mulhousiens qui peuvent enfin laisser éclater leur joie devant la dizaine d'Ultras qui n'ont pas hésiter à traverser la France pour supporter leur équipe : ils remportent le droit de jouer une demi-finale face à Lyon dès samedi prochain à la patinoire de l'Illberg tout en laissant La Roche invaincue de la saison sur sa patinoire. Un très grand bravo aux deux valeureuses équipes qui ont livré ce soir un match exceptionnel.

Compte-rendu du site officiel de Mulhouse

 

Commentaires d'après-match (dans Ouest France et Vendée Matin)

David Ribanelli (entraîneur de La Roche-sur-Yon) : "Il faut avouer que Mulhouse a eu un sacré mental. On ne les a pas lâchés pendant quarante minutes. Il y a de quoi être déçu, même si je suis fier de mes joueurs. C'est frustrant de perdre ainsi. On a produit du jeu, on a fait deux poteaux. C'est le sport. On a sûrement perdu la qualification lors du match aller."

Erik Marinov (défenseur de La Roche-sur-Yon) : "Malgré cette élimination, je peux dire qu'on a réalisé notre meilleur match de la saison. Même si face à Brest (4-4), ce n'était pas mal non plus. Il nous a manqué de la chance. Dans le troisième tiers-temps, j'ai shooté plusieurs fois au but. Sur un de mes tirs, le gardien dévie le palet avec la dernière phalange de son dernier doigt... Même Lionel (Orsolini), qui est pourtant un très grand joueur, a manqué la cage à trois minutes de la fin..."

 

La Roche-sur-Yon - Mulhouse 3-3 (0-2, 3-1, 0-0)

Samedi 8 mars 2008 à 18h15 à la patinoire Arago. 1100 spectateurs.

Arbitrage de Jean-Michel Hamont et Arnaud Bellotte.

Pénalités : La Roche 18' (12', 4', 2'), Mulhouse 24' (14', 8', 2').

Tirs : La Roche 52 (18, 18, 16), Mulhouse 16 (4, 4, 8).

Engagements : La Roche 43, Mulhouse 29.

Évolution du score :

0-1 à 03'33" : Pierrel (sup. num.)

0-2 à 19'18" : Croteau

0-3 à 21'44" : Pierrel assisté d'Aubry et Croteau (sup. num.)

1-3 à 23'18" : Selin assisté de Varga et Budos

2-3 à 33'06" : Selin assisté de Fargeot et Samson

3-3 à 36'05" : Samson assisté de Budos et Varga (sup. num.)

 

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