Amnéville - Montpellier (15 mars 2008)

 

Match comptant pour la vingt-cinquième journée de division 1.

Les Vipers ont pu éprouver la fragilité d'une logistique utilisant TGV + bus + hôtel (les bus couchettes n'existent pas en Languedoc-Roussillon). Immobilisés plus de deux heures sur une voie de chemin de fer avant Nîmes, les Montpelliérains ont couru toute la journée après les correspondances et l'horaire pour rejoindre la Lorraine en temps voulu. Une issue heureuse, car, malgré le retard, les élus municipaux d'Amnéville ont accepté d'annuler une séance publique prometteuse et le match a pu se dérouler. Des élus joignables un samedi matin, veille d'élections municipales... Pas mal !

On a enfin l'explication sur le nom d'équipe d'Amnéville, les Galaxians. Dans le formidable complexe ludique qui entoure la patinoire lorraine, le Galaxie est la salle de spectacle voisine. Ce point de détail élucidé, revenons à la rencontre dans laquelle les Mosellans entraient comme des fusées pour le dernier match à domicile de leur saison.

Les Montpelliérains, un peu engourdis par leurs incessants changements de moyens de transports, par une alimentation de quai de gare et une arrivée "limite temps" en bus, s'attendaient à subir les assauts des locaux.

Surgissant de partout, les Lorrains assiégeaient la cage de Robert Marton. Le gardien montpelliérain, resté sur une prestation moyenne contre Courbevoie, tenait sans doute à rassurer sur sa capacité à tenir l'équipe dans les gros matchs qui vont suivre... Les réalisations de l'attaque galactique allaient l'y aider très tôt. Un autre qui allait apporter son concours, c'est l'arbitre sanctionnant, à juste titre, des Vipers dépassés.

Outre les arrêts de Marton qui se succédaient, c'est l'impression de sérénité de la défense qui déconcertait les attaquants. Ceux-ci, appelés à bombarder un camp héraultais retranché lors de la première double supériorité numérique, comprenaient que le meilleur box play de la division allait leur poser des problèmes. Une sérénité défensive toutefois absente en attaque alors qu'à leur tour, les Mosellans étaient pris par la patrouille et se voyaient réduits à trois. Une pénalité montpelliéraine réduisait l'avantage et ne permettait pas aux Vipers d'ouvrir le score.

C'est lorsqu'arrivait la deuxième séquence d'infériorité numérique que Robert Marton allait réellement frustrer les Galaxians, en sortant toute sa maîtrise et ses réflexes pour tenir dans le match ses coéquipiers encore réduits à trois.

Les Montpelliérains avaient laissé passer l'orage.

Le deuxième tiers-temps s'ouvrait sur le réveil des joueurs du Languedoc-Roussillon. Erik Möller débordait comme si 4 mois d'interruption n'étaient pas survenus. Contournant le défenseur adverse, il ne lui restait plus qu'à trouver Andrej Bozik qui glissait le palet sous la botte du portier mosellan (0-1, 21'12). Amnéville répliquait aussitôt avec un gros break du défenseur Marian Hanzel qui échouait devant Robert Marton.

L'intensité montait alors d'un cran, Alexis Billard et Marian Hanzel se retrouvant même inextricablement enchevêtrés par leurs patins après un contact vigoureux. Les Vipers ne faiblissaient pas et Marek Michalovic trouvait Juraj Huska. Le sniper glissait lui aussi le palet sous la botte de Cédric Dietrich (0-2, 27'25). Les Mosellans réagissaient de la pire des manières avec un net durcissement des gestes. Lorsque Julius Malcek et Marc-André Allard partaient contre la bande sur des charges non sifflées, le spectre de la blessure d'Erik Möller au match aller ressurgissait.

Heureusement le jeu reprenait ses droits, et c'est Cédric Dietrich, de plus en plus sollicité, qui se mettait en valeur. À un bel arrêt du gant du portier lorrain (31'34) répondait un sauvetage de son homologue montpelliérain (32'30). La palme revenait encore une fois à Robert Marton lorsqu'il stoppait net une échappée de Michal Goga (39'12).

La nouvelle, à la pause, de la défaite d'Avignon à Bordeaux avait informé le vestiaire montpelliérain que la troisième place était acquise.

Pas de calcul pour les Montpelliérains qui sont depuis lundi en préparation des demi-finales. C'est d'ailleurs en essayant une combinaison toute en largeur qu'ils inscrivaient un but de toute beauté. Refusé par l'arbitre. Pas découragés, les joueurs du sud se déchaînaient pour trouver la faille. Cédric Dietrich montrait par ses arrêts que lui aussi avait la taille patron, devant une succession d'actions impliquant les trois lignes concoctées par Lionel Bilbao.

La frustration palpable des joueurs de la Lorraine trouvait son exutoire à la fins d'actions offensives qui mettaient en danger Robert Marton. Thomas Dumenil y mettait le hola, se chargeant d'un Essipov jugé trop agressif. Les Lorrains allaient encore appuyer en supériorité numérique. Dans le "sauve qui peut" confus qui naissait dans une défense débordée, c'est encore une fois Robert Marton qui se montrait décisif. Comment lui refuser le titre d'homme du match du côté montpelliérain ? Il allait donc en hériter lors du sifflet final, laissant à son compatriote Marian Hanzel le soin de recueillir le titre pour son œuvre du côté des Galaxians en cette soirée.

Mais il fallait finir en beauté. Profitant d'une double supériorité, bien servi par Julius Malcek, Juraj Huska, repositionné en pointe du power play, propulsait une véritable bombe en pleine lucarne de Cédric Dietrich (0-3, 58'44).

Fin du bal à domicile pour une équipe des Galaxians qui aura su jouer toute la saison dans le haut du tableau et qui dispose, pour le futur, d'un environnement très prometteur.

Désormais certains de rencontrer les Nocéens en demi finales, les Vipers repartaient pour un improbable voyage retour dont le terme aura été la gare de Montpellier à 11h55, le lendemain, non sans visiter celles de Dijon et de Lyon...

Les Vipers ont donc terminé par une 9e victoire sur 13 matchs leur série de déplacements. Il reste encore un match de saison régulière à domicile, un match pour atteindre, là aussi, la 9e victoire sur 13 matchs.

Compte-rendu officiel des Vipers

 

Commentaires d'après-match (sur le site officiel de Montpellier)

Lionel Bilbao (entraîneur de Montpellier) : "Dans le monde du hockey, on appelle ça un voyage de pêche. Un trajet rocambolesque avec un train en retard, une correspondance loupée, un bus à prévenir, un repas à décommander, un club à avertir. On est finalement parvenus à Amnéville avec 2 heures de retard. Je vais remercier Jonathan Paredes qui s'est mobilisé dès 8h le matin, le club d'Amnéville, le président de la COS de l'Est. La mairie a accepté de déplacer le début du match, une première... Mais les garçons ont su rigoler du coté 'folklo' de l'aventure, c'était finalement un bon moment à vivre. Beaucoup avaient travaillé la veille, malgré tout, tous avaient la banane. C'est vraiment un sacré groupe ! [...] Encore une fois, Robert Marton a été très bon en déplacement. Avec la fatigue des 12 heures de voyage, nous débutons souvent en retard, moins engagés, moins percutants, ce qui nous voue automatiquement aux infériorités numériques. Robert a su nous tenir dans le match, qui a tourné à notre avantage par la suite. En ouvrant le score, on a pu rentrer dans notre jeu de gestion. Amnéville a créé tout de même beaucoup de jeu, mais on a su débloquer un match qui n'avait pas vraiment débuté notre faveur. [...] Erik a fait un très bon retour sur la glace, pour une reprise on peut dire qu'il s'est beaucoup livré, voire un peu trop..."

 

Amnéville - Montpellier 0-3 (0-0, 0-2, 0-1)

Samedi 15 mars 2008 à 19h00 au Galaxie. 300 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de David Courgeon et Sueva Torribio.

Pénalités : Amnéville 16' (4', 8', 4'), Montpellier 32' (12'+10', 4', 6').

Évolution du score :

0-1 à 21'12" : Bozik assisté de Möller et Billard

0-2 à 27'25" : Huska assisté de Michalovic

0-3 à 58'44" : Huska assisté de Malcek (double sup. num.)

 

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