Nice - Dunkerque (15 mars 2008)

 

Demi-finale de division 2, match aller.

Face à un adversaire qui vient de s'offrir le luxe de tomber Brest et qui ne donne pas l'impression de vouloir s'en tenir à ça, le but d'Anders Karlsson inscrit après 15 secondes de jeu dynamise les Aigles et son public. Soutenus par un groupe de supporters qui n'ont pas hésité à prendre l'avion pour encourager leurs joueurs, les Corsaires se ressaisissent et parachèvent l'échauffement de Daniel Svedin, très solide devant son filet. Sur un avantage numérique pour surnombre, Nice pousse et double la mise par Anton Nyberg à la neuvième minute. Nice gère bien son premier tiers et augmente même son avance en infériorité trois minutes plus tard par Pascal Margerit.

La troupe de Peter Almasy a le vent en poupe et regagne le vestiaire avec un avantage satisfaisant, mais perd son capitaine Augustin Gillardin, touché à la mâchoire par une crosse dunkerquoise sur une action confuse, y laissant deux dents au passage. Partiellement masqués sur l'action, les arbitres n'ont pu déterminer si le geste était ou non intentionnel, voyant même un coude niçois heurter la mâchoire, ce qui explique qu'il n'y ait pas eu de sanction.

De retour sur la glace, le public constate avec soulagement que le capitaine des Aigles, équipé d'une grille pour l'occasion, n'a pas voulu renoncer au match. Un match qui commence à basculer dans l'autre sens tant les Corsaires se montrent dangereux sur la cage niçoise. Il ne faut d'ailleurs pas attendre longtemps pour voir François Moretti réduire l'écart, trois minutes après la reprise. Les Niçois souffrent et commettent des fautes qui leur valent de longs moments à l'infériorité. Un but dunkerquois en double avantage numérique est logiquement annulé en raison d'une crosse haute. Soulagement dans les gradins, mais les visiteurs ne relâchent pas leur étreinte et entendent bien recoller au score, toujours sans succès, malgré une nouvelle situation à 5 contre 3.

Profitant d'un énième avantage numérique, les Nordistes reviennent à une longueur des Azuréens après une minute de jeu dans la dernière période par Benjamin Louf. Le jeu se durcit et les charges sont de plus en plus fortes de part et d'autre. Sur l'une d'elles, Daniel Bochner s'écroule le long de la bande, sa pommette ayant heurté la balustrade. Sonné, le défenseur israélien regagne les vestiaires mais reviendra au jeu quelques minutes plus tard. Entre temps, la machine niçoise, quelque peu grippée depuis son troisième but, se remet en marche. Sur un double avantage numérique, Anton Nyberg redonne deux longueurs d'avance aux Aigles. Après une nouvelle pénalité contre Clément Thomas, Tomas Banas s'invite aussi à la fête, avant qu'Aurélien Macon n'inscrive le sixième but une poignée de secondes plus tard. Les esprits s'échauffent et les bancs des pénalités sont rarement vides. Grégory Dubois est encore sanctionné pour trébucher, et à 4 contre 3, Johan Hedman aggrave le score. Le match touche à sa fin mais les Dunkerquois n'ont pas jeté l'éponge et, en prévision du match retour, Karl Dewolf réduit la marque en plaçant un bon lancer du poignet en lucarne. Vexés, les Aigles réagissent dans la minute, Anton Nyberg ne manquant pas le caviar d'Anders Karlsson (8-3).

Grâce à cette victoire, les Aigles prennent une bonne option en prévision du match retour à Dunkerque. En revanche, ce match a laissé des traces, notamment sur Augustin Gillardin et Daniel Bochner, tous deux évacués aux urgences après le match. Premier bilan, faute d'un spécialiste dentaire présent hier soir, Augustin n'a pas été gardé aux urgences mais devra s'y représenter ce dimanche pour réparer les dégâts. La situation est un peu plus inquiétante pour Daniel qui est resté en observations à Saint-Roch toute la nuit et devra passer un scanner.

Compte-rendu signé Pascal Saintier

 

Commentaires d'après-match (sur le site officiel du NHCA)

Aurélien Macon (attaquant de Nice) : "On est rentré tout de suite dans le match et on a imposé notre jeu. Au deuxième tiers, c'est parti un peu en sucette. Au troisième, on a calmé tout ça et on voit le résultat. On est parvenu à se maîtriser. Cinq points d'avance, c'est très bien avant d'aller jouer là-haut. Ce qu'on se dit à 3-2 ? Qu'il faut toujours positiver ! Si on commence à baisser la tête et les bras, c'est fini ! Sincèrement, il y avait une bonne ambiance sur le banc, une bonne mentalité de la part de tout le monde, même quand c'est un peu difficile au deuxième tiers. Tout le monde était là à encourager l'un et l'autre. Du coup, à la fin, mentalement, on était là  ! Ce n'est pas gagné pour autant, mais on part déjà un peu plus confiant. Si on joue comme ce soir, je pense qu'on peut accéder à une belle finale. Franchement, je ne m'attendais pas à ça en début de saison."

Peter Almasy (entraîneur de Nice) : "Ce match-là, il fallait le jouer de manière à gagner avec le plus de buts possible. 8-3, c'est bien sûr un score intéressant. C'est toujours mieux pour la confiance, mais ce n'est pas gagné d'avance non plus. En hockey sur glace, les choses vont vite. Je suis très satisfait de mes garçons, car le jeu de Dunkerque était stupide par moments. C'est dur, comme qualificatif, mais c'est la vérité des choses. Il y avait des charges dans le dos et c'est dommage parce que ça casse le jeu : on voyait bien en deuxième période qu'ils cherchaient à provoquer. Chez eux, ça va être très dur dans tous les sens du terme : il ne faudra pas qu'on s'installe de manière défensive dans la tête. La meilleure défense, c'est l'attaque ! C'est notre force, le patinage, le jeu collectif avec les passes... Les Suédois ? Ils ont marqué presque tous les buts et ils ont développé le jeu pendant tout le match. Ce n'est pas vraiment facile dans pareil contexte, pour contrer un adversaire qui ne cherche qu'à faire mal. Je connaissais Dunkerque et je pensais que c'était comme ça qu'ils avaient battu Brest. Ils sont arrivés à nous déconcentrer pendant la deuxième période, mais ensuite, on a remonté la pente."

Julien Peyre (gardien de Dunkerque) : "Le 3-0 de départ nous a fait mal : on a vu un message complètement différent de nos premiers matchs de playoffs, que ce soit contre Brest ou Nantes. On s'est regardé après le premier tiers, en se disant que merde, on était en train de tout gâcher. On sait qu'on peut jouer Nice, mais il faut se bouger le cul. On fait l'effort pour le 3-2 et c'est vraiment dommage d'avoir craqué comme ça, car l'écart est vraiment lourd. Chaque but est important, qu'il soit marqué ou pris. On n'a pas fait de croix sur le retour : en saison régulière, à la fin du deuxième tiers, on était à 4-1, donc +3, ce qui veut dire qu'on peut rattraper cet écart. On ne veut pas finir comme ça chez nous. On sait qu'on a le public qui nous suit, on a même des supporters qui se déplacent maintenant. À chaque match de playoffs, on a de plus en plus de monde ! On a pris du plaisir jusque là, et ce soir, il est un peu redescendu. On avait dit qu'on voulait sortir sans regret, quel que soit le tour. Ce soir, c'est sûr qu'on peut en avoir sur le score, mais tout reste faisable. Chez nous, c'est une petite glace, on est plus physique. Cinq buts, il va falloir aller les chercher un à un."

Karl Dewolf (entraîneur-joueur de Dunkerque) : "Nice est prêt dès le début, on est un peu absents. On a le temps d'en parler un peu dans le vestiaire et on gagne le deuxième tiers. Au troisième, on ne peut pas dire que ce soit la fatigue ou notre façon de jouer... Je n'aime pas dire du mal des arbitres, mais ils avaient dit qu'ils allaient tout siffler. Certes, il le fallait parce que ça partait un peu en débandade et ils se devaient d'être stricts. Bon, maintenant, voilà... De toute façon, ce match, on ne pourra pas le refaire. Nice a pris une large avance, mais les qualifications se jouent sur 120 minutes : j'espère qu'on réagira fort chez nous. C'est un défi à remonter, qui n'est pas insurmontable : il va falloir le prendre au sérieux et on fera les totaux à la fin. Avec cinq buts d'avance, Nice a fait un pas vers les finales, mais il faut en faire deux. Ce soir, je vais dire à mes joueurs qu'on a pris cinq buts de la même manière. On se ré-entraîne mardi. Il y aura des explications et on préparera le match retour. Inutile de se mettre une pression énorme. Il est vrai qu'au départ, notre objectif n'est pas la finale, mais quand on en est là aujourd'hui, on ne peut pas se dire qu'on a atteint notre but. Ce que je veux surtout, c'est qu'on soit sans regret, quelle que soit l'équipe qui passera."

 

Nice - Dunkerque 8-3 (3-0, 0-1, 5-2)

Samedi 15 mars 2008 à 19h15 à Jean-Bouin. 1000 spectateurs.

Arbitrage de Bruno Catelin et Kamel Kattouche.

Pénalités : Nice 34' (6', 18', 10'), Dunkerque 52' (6', 8'+10', 18'+10').

Évolution du score :

1-0 à 00'15" : A. Karlsson assisté de Nyberg et Svedin

2-0 à 09'00" : Nyberg assisté de A. Karlsson et Hedman (sup. num.)

3-0 à 11'46" : Margerit assisté de Dryler et Gillardin (inf. num.)

3-1 à 23'22" : Moretti assisté de Delmotte

3-2 à 41'01" : Louf assisté de Thomas (sup. num.)

4-2 à 45'03" : Nyberg assisté de A. Karlsson (double sup. num.)

5-2 à 48'41" : Banas assisté de A. Karlsson et Gillardin (sup. num.)

6-2 à 49'14" : Macon assisté de Margerit et Dryler

7-2 à 53'56" : Hedman assisté de A. Karlsson et Bochner (sup. num.)

7-3 à 58'54" : Dewolf assisté de Thomas (sup. num.)

8-3 à 59'29" : Nyberg assisté de A. Karlsson et P. Karlsson

 

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