Match comptant pour la cinquième journée de la poule de maintien de division 2.

Wasquehal et Champigny ont déjà fait le trou, mais les deux adversaires de ce soir ne sont pas pour autant déjà relégués en D3. En effet, la descente de Caen de Ligue Magnus en division 1 signifie que sa réserve ne pourra rester en D2. Il y a donc une place de plus pour le maintien, que l'ACBB et Meudon vont donc se disputer dans ce derby.

Meudon paraît tout de suite plus physique et plus rapide. Après deux minutes, Quentin Peltier part en prison, et il n'y reste pas longtemps. Juste avant de prendre une bonne charge, Florian Nesa a le temps de transmettre le palet à Guilhem. Le gardien local Thierry Lallemand, sans doute masqué, laisse passer le tir sous sa jambière (0-1, 02'35").

L'impression de supériorité meudonnaise se dissipe cependant un peu. La volonté des blancs de mettre des boîtes se heurte à des Boulonnais souvent plus solidement bâtis. L'ACBB entre dans son match et connaît de bonnes séquences en zone offensive. Mais Meudon connaît une réussite maximale : après une entrée de zone de Marc-Harris Wentzo, un petit tir de Kevin Nickels est dévié juste ce qu'il faut devant la cage pour mourir au second poteau (0-2, 08'45").

Sur sa deuxième supériorité numérique, Meudon patauge en zone neutre. Nicolas François se fait contrer en zone neutre par Raphaël Ostré qui part à son rythme vers la cage et déclenche un tir a priori anodin... qui se loge précisément au-dessus de la botte droite de Romain Verhoeven (1-2, 11'31"). L'ACBB gagne maintenant tous les duels pour le palet. La confiance a changé de camp. Les Boulonnais se surpassent avec une magnifique séquence collective en jeu de puissance : Raphaël Ostré, près du poteau, se trouve au centre d'un jeu en triangle à destination de son capitaine Anthony Becaglia... qui lui rend le palet pour un véritable caviar avec la cage vide (2-2, 14'07"). Ostré déborde encore sur la droite pour un tir rasant. On ne reconnaît plus l'ACBB, déchaîné.

Yoann Guilhem, en bon capitaine, sonne la révolte pour Meudon. Après une accélération décisive en zone neutre, il donne en retrait à Sébastien Grasset qui bute sur Lallemand. Le gardien boulonnais s'interpose aussi sur deux bons tirs de Nickels, l'un en puissance et l'autre en subtilité. Les visiteurs finissent cependant le tiers en infériorité, après une obstruction de François sur Ostré, pas fulgurant pour deux sous mais dans tous les bons coups.

Lorsque le héros du premier tiers Raphaël Ostré prend une pénalité dès la reprise, on se dit que cette deuxième période ne sera pas la même musique... Effectivement, à un moment où les Boulonnais commencent à s'installer en zone offensive, Antoine Bernardon et Nicolas François partent en 2 contre 1 face au seul Daguerre. La passe derrière le défenseur est parfaitement reprise d'un tir croisé (2-3, 25'40"). Les attaques de Meudon sont inspirées et rapides, et Lallemand doit réaliser une bonne sortie de la crosse devant Wentzo servi dans l'intervalle par la parfaite remise de François.

Les Boulonnais ne savent pas monter le palet avec autant de vitesse et de précision, mais ils sont déterminés dans le grattage. À force de volonté, ils arrivent même à envoyer le palet dans la cage adverse, un but refusé pour une crosse haute... Une minute plus tard, ils encaissent le but fatal sur une percée de Bernardon (2-4, 34'39"). La domination meudonnaise se fait de plus en plus nette, et au plus fort de la pression, Romain Soustelle reste étendu un moment dans le coin par une rudesse de Syrigos qui prend 2'+2'. Un avantage numérique qui fait mouche en quatre secondes sur un lancer rasant de la bleue de Nicolas François (2-5, 37'57").

Les jeux sont faits. Thierry Lallemand pense bloquer facilement un tir du cercle gauche de François avec sa jambière droite, mais il se retourne et constate que le palet est passé par dessous (2-6, 42'05"). Ce mauvais but lui vaut d'être rappelé au banc et remplacé par Mathieu Gillot dans la minute qui suit. La doublure boulonnaise encaissera autant... les arrêts en moins !

L'horloge est arrêtée depuis au moins trente secondes à 45'55" et les supporters meudonnais s'époumonent à hurler "chrono" à la table de marque (qui est hermétiquement close et située de l'autre côté de la glace, donc qui ne risque pas d'entendre). Le banc du MHC finit par réagir et par s'en rendre compte, au moment où son équipe met encore un palet dans les filets. Les arbitres viennent à la table de marque qui tente une réinitialisation du chronomètre. Le score affiché est de 0-0, ce qui amuse la délégation meudonnaise. Finalement, on annonce le temps qui reste à jouer et on reprend...

Malgré les efforts désordonnés de l'ACBB pour réduire le score, Meudon creuse l'écart sur sa seule occasion, une contre-attaque et un tir de la droite au premier poteau de Florian Nesa (2-7, 51'00"). Kevin Nickels, au sol, arrive encore à glisser le palet entre les jambières de Gillot (2-8, 53'15"). Le moral local est plombé et les nerfs craquent. Gaël Cler lâche ses gants et veut se battre avec Guilhem. Un peu plus tard, c'est Ostré qui s'en prend à Soustelle. Les arbitres distribuent des méconduites et tous ces joueurs rentrent au vestiaire.

Le score est lourd pour l'ACBB, mais au vu de ses grosses lacunes dans les sorties de zone, cette équipe pouvait difficilement espérer battre une équipe de Meudon déjà meilleure individuellement. La dernière place est maintenant inévitable pour Boulogne-Billancourt, concluant la lente dégradation constatée depuis plusieurs années.

Compte-rendu signé Marc Branchu

AC Boulogne-Billancourt - Meudon 2-8 (2-2, 0-3, 0-3)

Samedi 22 mars 2008 à 18h15 à la patinoire de Boulogne-Billancourt. 90 spectateurs.

Arbitrage de Thierry Fraysse et Jean-Michel Hamont.

Pénalités : ACBB 36' (4', 8', 4'+10'+10'), Meudon 26' (6', 0', 0'+10'+10').

Tirs : ACBB 24 (9, 8, 7), Meudon 28 (12, 12, 1+3).

Évolution du score :

0-1 à 02'35" : Guilhem assisté de Nesa et Grasset (sup. num.)

0-2 à 08'45" : Nickels assisté de Wenti et Guilhem

1-2 à 11'31" : Ostré (inf. num.)

2-2 à 14'07" : Ostré assisté de Becaglia et Ferey (sup. num.)

2-3 à 25'40" : François assisté de Bernardon et Guilhem

2-4 à 34'39" : Bernardon assisté de Soustelle et Guilhem

2-5 à 37'57" : François assisté de Leroux et Guilhem (sup. num.)

2-6 à 42'05" : François

2-7 à 51'00" : Nesa assisté de Valembois

2-8 à 53'15" : Nickels

Gardien : Thierry Lallemand puis Matthieu Gillot à 42'58".

Défenseurs : Warren Demirdjian - Thomas Syrigos (A) ; Quentin Peltier - Anthony Daguerre.

Attaquants : Pierre-Xavier Barranger - Christophe Jolly - Julien Libat (A) puis Jean-Baptiste Lamandé à 40'00" ; Gaël Cler - Jérôme Mô - Robin Ekmann ; Raphaël Ostré - Franck Ferey - Anthony Becaglia (C) ; William Gillot.

Remplaçants : Stéphane Nouadje, Mathias Deles. Absents : Charles-Henri Odin, Julien Villaret, Florent Fauvre.

Gardien : Romain Verhoeven.

Défenseurs : Romain Dubourdieu - Sébastien Grasset ; Romain Schindler - Mathieu Pierdet ; Alexandre Leroux.

Attaquants : Marc-Harris Wentzo - Yoann Guilhem (C) - Nicolas François ; Florian Nesa - Antoine Bernardon (A) - Romain Soustelle ; Stéphane Valembois - [Nesa ou Wentzo ou Guilhem] - Kévin Nickels.

Remplaçant : Jean-Philippe Langevin (G). Absents : Arnaud Obrecht, Thomas Ruffin, Sébastien Derderian, Julien Hourde, Yvan Martin.

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