Montpellier - Avignon (29 mars 2008)

 

Match comptant pour la vingt-cinquième journée de division 1.

C'en est fini de cette saison régulière avec un match qui aura permis de revoir une patinoire pleine. Les derbys sont toujours autant courus entre Castors et Vipers, tant mieux pour la notoriété du hockey dans le sud. Pour le reste, l'enjeu sportif, la barre avait été fixée un peu trop haute, avec une qualification des Vauclusiens qui a penché plutôt du côté de Bordeaux.

Les arbitres font un travail que l'on ne voit pas toujours. Respirant l'odeur de poudre que pouvait contenir une rivalité traditionnelle, doublée de l'enjeu d'une qualification pour Avignon, les hommes en rayé avaient décidé d'encadrer sévèrement les débats. En amont, Montpelliérains et Avignonnais étaient donc prévenus : pas le moindre écart ne serait toléré.

Il ne fallait pas être en retard à Végapolis. Déjà, pour trouver une place, car la capacité était atteinte. Ensuite, parce que les équipes en présence, à l'inverse des feux d'artifice traditionnels, nous ont offert le bouquet final avant son terme.

Mojmir Bozik a contribué à la solidité défensive des Castors, qui finissent troisièmes dans ce secteur. Les Vipers ne lui laissaient pas le loisir d'entrer dans le match. C'est toute l'équipe d'Avignon qui était cueillie à froid lorsque Marek Michalovic entrait dans la zone pour trouver Juraj Huska (1-0, 1'52). Mieux, dans la foulée, Alexis Billard récupérait le palet transmis par Marko Filip et crucifiait les espoirs des Castors de voir les hommes de Lionel Bilbao balbutier leur hockey (2-0, 2'35).

Mais la patrouille veillait et deux défenseurs montpelliérains se faisaient ouvrir la porte du banc des pénalités. Milan Takac et Marko Filip, qui entamait là le début d'une longue soirée, permettaient à Avignon de se retrouver en position idéale. Nul autre que Jonathan Guay, le top scorer des bords du Rhône, ne pouvait mieux se charger de Robert Marton, livré à lui-même à 3 contre 5 (2-1, 8'441). Le Canadien redonnait vie à un groupe atteint par l'entame tonitruante des Vipers. Le retour au jeu d'un des punis montpelliérains, Marko Filip, visiblement mécontent des décisions arbitrales, lui valait d'en reprendre, mais cette fois pour 10 minutes.

Les deux premiers blocs de l'équipe héraultaise avaient frappé, l'un à la suite de l'autre. C'est le premier qui reprenait du souffle lorsque Juraj "a star is born" Huska bonifiait la passe du compère Julius Malcek pour assommer son compatriote slovaque, impuissant dans ses cages (3-1, 10'23). C'est alors que le tir d'Aurélien Frasier surprenait Robert Marton (3-2, 10'56). Les supporters vauclusiens exultaient et même un peu plus, certains se souvenant que le jeune homme avait fait partie la saison dernière de l'équipe de division 3 du M.A.H.C.

La suite n'allait, malheureusement, plus être de la même veine. Seul un échange d'amabilités entre Massimo Alfieri et Erik Mazuch, revenu guéri de blessure, retenait retenir l'attention.

Le deuxième tiers-temps s'ouvrait avec un tableau d'affichage comme gagné d'impatience. En effet, spectateurs et joueurs pouvaient lire sur le dit tableau le score de 4-2 en faveur des locaux au lieu du 3-2, celui-là bien conforme. Un simple pied de nez de la technologie à la réalité, tant ce fameux quatrième but allait se faire attendre...

En effet, c'était plutôt le "jour le plus long" qui était joué sur la glace avec de vaines tentatives pour prendre des falaises nommées Bozik et Marton.

En général, les pénalités ont ceci de bon qu'elles servent souvent à relancer le jeu, à ranimer l'intérêt, mais, lorsque les Avignonnais bénéficiaient d'un avantage de deux hommes, ils trouvaient le moyen de s'en priver par la faute de Georges-Étienne Coté, renvoyé lui aussi en pénalité...

On sentait chez les Vauclusiens comme une baisse d'intensité, comme si peu à peu s'éteignait une flamme. Sans doute les nouvelles en provenance du match de Bordeaux à Viry leur parvenaient, avec une avance de deux buts pour les Boxers. Un moment difficile pour les Castors qui voyaient s'éloigner le rêve d'une participation au carré final. Ce petit coup de blues semblait atteindre, par contagion, des Vipers qui, eux, en seront. C'est ainsi que le temps glissait jusqu'à la fin du tiers. Heureusement, les droits du derby se manifestaient à nouveau, lorsque Marko Filip et George-Étienne Coté écopaient d'une pénalité pour un petit bourre-pif, sans conséquence mais révélateur (40'00").

Le tableau d'affichage avait sagement effacé le but en trop, l'ordre régnait à nouveau dans les diodes. Ce sont les Vipers qui réimprimaient au match un peu de tempo. Sensibles sans doute au fait que le public aime le spectacle, les joueurs de Lionel Bilbao préparaient un peu mieux le prochain match en partant à l'assaut d'un excellent Bozik.

Les Castors, remis dans la partie par le rythme montpelliérain et conscients que ce tiers serait le dernier d'une belle saison, se mettaient à enchaîner les bons mouvements. Ils offraient même le breakaway de la soirée avec l'impeccable arrêt de Robert Marton, bottes couchées, dans un "jeté" de toute beauté.

L'éclair venait encore de la première ligne des Vipers avec le virtuose Julius Malcek qui enchaînait les dribbles jusqu'à donner le tournis à des défenseurs épuisés à suivre le playmaker des Vipers. Un jeu qui agaçait peut-être Mathieu Bertrand, qui diminuait encore les capacités offensives de son équipe en se laissant infliger 10 minutes de méconduite et un retour aux vestiaires. Avec son passeur désormais attitré Marek Michalovic, Juraj Huska faisait exploser la patinoire, d'un tir qui ne laissait aucune chance au gardien des Castors (4-2, 53'25).

Ce petit bonheur fait au public, les débats retombaient d'un cran et ce match qui n'avait pas tenu toutes ses promesses pouvait s'achever. Le rideau se tirait, sur la saison et une cinquième place pour les Castors, sur la saison régulière pour les Vipers avec une provisoire troisième place.

Encore une fois les Vipers ont maîtrisé leur sujet. Même si l'on peut regretter que l'enjeu, pour les Castors, n'ait pas été suffisant pour délivrer aux Montpelliérains une opposition plus dense, le résultat est là et la confiance intacte.

Compte-rendu officiel des Vipers

 

Commentaires d'après-match (sur le site officiel de Montpellier)

Lionel Bilbao (entraîneur de Montpellier) : "Mes instructions étaient de percuter très vite, en imposant notre rythme dès le premier shift, sans laisser trop d'espoir à l'équipe adverse. Les joueurs ont fait une bonne entame avec un pressing bien haut sur le porteur du palet. Sur les 40 minutes restantes, c'était difficile de développer notre jeu avec la quantité de pénalités qui se succédaient. On a tout de même pu avoir du temps pour travailler notre infériorité numérique, à 4-contre-5, 3-contre-4 et 3-contre-5. Je reste persuadé que dans d'autres circonstances on aurait largement pu garder le rythme des dix premières minutes. [...] Ryan Moore s'est remis dans une condition physique idéale pour la situation, mais ce n'est vraiment pas sur ce premier match qu'on peut porter un jugement sur lui. Il a un peu d'appréhension quant à son épaule, mais il se rassure au fur et à mesure de sa participation au collectif... Après une saison blanche, il ne fera sans doute pas de miracles sur la glace en cette fin de saison, mais il a sa pierre à apporter. Il a montré sa volonté de s'impliquer dans le jeu avec Yann [Fornaguera] et Andrej [Bozik], c'est un atout dont je compte bien me servir lors des prochains matchs."

 

Montpellier - Avignon 4-2 (3-2, 0-0, 1-0)

Samedi 29 mars 2008 à 19h30 à Végapolis. 1268 spectateurs.

Arbitrage de Fabrice Hurth assisté de Patrick Peythieu et Guillaume Barthe.

Pénalités : Montpellier 44' (14'+10', 12', 8'), Avignon 34' (8', 8', 8'+10').

Tirs : Montpellier 39 (11, 12, 16), Avignon 28 (8, 11, 9).

Évolution du score :

1-0 à 01'52" : Huska assisté de Michalovic

2-0 à 02'35" : Billard assisté de M. Filip

2-1 à 08'44" : Guay assisté de Ribourg et Pointet (double sup. num.)

3-1 à 10'23" : Huska assisté de Malcek (inf. num.)

3-2 à 10'56" : Frasier

4-2 à 53'25" : Huska assisté de Michalovic

 

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