Viry-Châtillon - Bordeaux (29 mars 2008)

 

Match comptant pour la vingt-sixième et dernière journée de division 1.

La rencontre revêt une importance très différente pour les deux équipes. Pour Viry-Châtillon, c'est la fin de saison. Le classement de l'équipe (douzième) ne bougera plus. L'entraîneur Sébastien Roujon est parti avec l'équipe de France des moins de 18 ans dont il est l'assistant-coach, et comme d'habitude en son absence, c'est son frère Olivier qui le supplée sur le banc. Le gardien n°1 usuel, Francis Larivée, est en civil et en tribune. La seule tenue qu'il a revêtue aujourd'hui était zébrée puisqu'il a arbitré le match cadet excellence en lever de rideau. C'est Geoffroy Marcon qui est dans les cages.

Pour Bordeaux, c'est différent. Une victoire ici, et c'est l'aboutissement de la saison, la qualification assurée pour les demi-finales. Une défaite obligerait les Boxers à espérer un faux-pas conjoint d'Avignon à Montpellier.

D'entrée, Alexis Gautron fait un soleil (ou faut-il dire "une Anelka" cette semaine ?) au-dessus de Yann Vannienwenhove. C'est le premier signe de la domination physique des gabarits bordelais dans les bandes. Les Castelvirois sont bloqués quand ils essaient de déborder, alors que les visiteurs parviennent à passer, même si leurs remises dans le slot ne trouvent ensuite presque jamais preneur.

À la douzième minute, après une séquence d'usure de l'adversaire dans les coins en zone offensive, Bordeaux récupère le palet en zone neutre et Nicolas Courally décale Cyril Boubé tout seul sur la gauche, alors que toute la défense essonnienne s'est consommée et consumée de l'autre côté. Le défenseur dribble Marcon et s'ouvre la cage (0-1, 11'37"). Lorsque les Virois sont installés en attaque, ils pèsent moins sur la défense. Anthony Kodyjasz s'y résout une passe en retrait à l'aveugle... Tellement en retrait qu'elle trouve le seul Jérôme Patard à sa ligne bleue et l'envoie en break. Geoffroy Marcon gagne son face-à-face avec l'ex-Angloy, mais l'action se poursuit et Yann Lecompère le bat côté bouclier (0-2, 14'22"). Deux erreurs défensives, deux buts : le premier tiers est cruel pour Viry. Il y a également eu un poteau pour chaque équipe, un pour Kodyjasz qui avait réussi à décaler le gardien, un de Larrieu excentré à droite.

Yvan Kerneis rentre très motivé dans le deuxième tiers-temps. Il soulève même Vannienwenhove sur une mise en échec, ce qui pourrait constituer une épreuve qualificative pour les championnats du monde d'haltérophilie. Viry est plus incisif, Kevin Ledoux réussit une bonne incursion, et Christophe Burnet ne sait pas où est passé le palet sur ce tir. Il jette un regard inquiet derrière lui, et les Jets lèvent alors les bras. But ou pas ? Non, tranchent les arbitrres (24'24"). La réduction du score intervient quatre minutes plus tard, sur un centre de la gauche de Harond Litim pour Romain Danton qui reprend à bout portant entre les jambières du gardien (2-1, 28'12").

À la trente-cinquième minute, nouveau 2 contre 1 de Danton et Litim. Le défense bordelais anticipe sur ce dernier, donc Romain Danton choisit logiquement le tir, paré du bras. Sur l'action suivante, Harond Litim aura lui-même un breakaway mais échouera sur Burnet. Ces deux failles défensives à la suite convainquent le banc bordelais d'appeler son temps mort. La table de marque, qui ne permettait déjà pas de faire défiler la pénalité précédente, continue de bugger puisque la sirène retentit après quinze minutes. On doit donc réengager au centre de la glace, avec chrono à zéro. Et on se demande à quoi a servi le temps mort de Bordeaux, car Antoine Cohen est totalement oublié à gauche à la bleue. Il s'avance, absolument seul, et... son tir n'est pas cadré.

Viry est réduit à trois contre quatre pendant seize secondes après une pénalité d'Astic pour accrocher. Au cours de cette phase favorable aux Bordelais, une passe transversale de Jean-François Savage trouve Steve Michou qui pense avoir la cage ouverte, mais Geoffroy Marcon est à la parade après un bon déplacement latéral. Il arrêtera aussi deux bons tirs de Courally avant la fin du deuxième tiers, un revers cherchant le trou entre les bottes et un tir du haut de l'enclave capté de la mitaine.

Au retour sur la glace, on constate que Bordeaux a changé de gardien et fait tourner son effectif. Avec un but d'avance, c'est louche. Sans connaître le score, on se doute bien que ça veut dire qu'Avignon a perdu à Montpellier, où le match a commencé une heure plus tôt, et que les Boxers se savent qualifiés. L'enjeu diminuant, c'est surtout Viry qui cherche à égaliser, avec une barre transversale au passage. Mais à huit minutes de la fin, sur une action confuse devant la cage locale, Marcon est à terre et Nicolas Mariage lève le palet dans le haut du filet (1-3, 52'00"). Bordeaux aurait même pu creuser l'écart pendant vingt secondes à cinq contre trois, mais un contrôle approximatif de Stéphane Tartari permet à Litim de placer un dernier contre.

Les deux équipes se saluent par une poignée de mains très chaleureuse. Les Bordelais peuvent laisser éclater leur joie, et glisser à plat ventre devant leurs supporters venus nombreux. Ils ont affrété spécialement un autocar, et pendant qu'ils chasseront les autographes de joueurs virois, ils découvriront que leur car a aussi reçu une dédicace, non sollicité celle-là, d'un artiste local qui pousse l'abstraction jusqu'à se contenter d'apposer sa signature, malheureusement encore peu cotée...

L'entraîneur-joueur Stéphan Tartari a été un des derniers à quitter la glace, en savourant visiblement chacun de ces moments de congratulations. Après avoir appris la nouvelle à ses joueurs dans l'intimité du vestiaire, il reviendra nous annoncer sa décision, qui peut paraître attendue vu de l'extérieur mais qui fait tout de même un choc à tous les suiveurs du hockey bordelais...

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Stéphan Tartari (entraîneur-joueur de Bordeaux) : "Ce n'était pas évident de garder le score à partir du moment où on a su le résultat d'Avignon. On a eu des petits problèmes de glace, on a enchaîné parfois cinq matches à l'extérieur ou à domicile, et dans ce contexte, on a fait une super saison. Je suis fier de ce qu'a fait ce groupe, français à 85%. On a atteint notre objectif, la suite, ce n'est que du bonus. On va affronter Gap qui a quinze victoires d'affilée. S'ils ont un point faible, c'est peut-être qu'ils ont un jeune gardien, qu'on pourrait mettre sous pression. [...] Je voudrais vous annoncer que j'arrête. C'est idéal à 35 ans de quitter sur cette belle saison. Je pense que je peux apporter encore plus comme entraîneur et comme coach, où j'ai eu l'aide de Michel Girard ces trois dernières années. C'est une page qui se tourne, ça fait douze ans que je suis à Bordeaux, d'abord comme joueur puis comme entraîneur-joueur après avoir été l'adjoint de Goicoechea. Je veux aussi m'occuper de faire monter encore ce club au niveau du sponsoring. Il y a du potentiel à Bordeaux, on reçoit beaucoup de CV. Un jour on sera peut-être à la place de Grenoble, et je pourrai jouer contre ce frérot..."

 

Viry-Châtillon - Bordeaux 1-3 (0-2, 1-0, 0-1)

Samedi 29 mars 2008 à 20h30 à la patinoire des Lacs. 300 spectateurs.

Arbitrage de Philippe Forget assisté de Nicolas Lobry et Yann Vandaele.

Pénalités : Viry 12' (0', 4', 8'), Bordeaux 14' (4', 6', 4').

Tirs : Viry 28 (13, 7, 8), Bordeaux 26 (10, 8, 8).

Évolution du score :

0-1 à 11'37" : Boubé assisté de Courally et Patard

0-2 à 14'22" : Lecompère assisté de Patard et Courally

1-2 à 28'12" : R. Danton assisté de Kerneis et Litim

1-3 à 52'00" : Mariage

 

Viry

Gardien : Geoffroy Marcon.

Défenseurs : Guillaume Jeannette (A) - Yann Morette ; Virgil Ponticelli - Yvan Kerneis ; Jérémy Buigues - Hugo Astic.

Attaquants : Antoine Cohen - Mickaël Marouillat (C) - Kévin Ledoux (A) ; Victor Peduzzi - Alexis Gautron - Anthony Kodyjasz ; Harond Litim - Romain Danton - Mehdi Belhassem.

Remplaçants : Eddy Persico (G), Jimmy Persico. Absents : Romain Costes (épaule), Francis Larivée, Cédric Gassiot.

Bordeaux

Gardien : Christophe Burnet puis Xavier Chatelin à 40'00".

Défenseurs : Yann Lecompère (C) - Christophe Perez ; Cyril Boubé - Peter Vojtek ; Jean-François Savage ; puis Thomas Giraudau à 40'00".

Attaquants : Jérôme Patard (A) - Nicolas Courally - Gautier Lafrancesca ; Stéphan Tartari - Yann Vannienwenhove - Raphaël Larrieu (A) ; Vincent Cadren - Steve Michou - Nicolas Mariage ; Cyril Lambert.

Absents : Jill Cauly (nez cassé), Jan Majercak (déchirure acromio-deltoïdienne).

 

Retour à la division 1