Demi-finale de division 1, match aller.

Le coach des Bisons avait jugé utile de déclarer, avant le match, au journal Midi Libre, "La faiblesse de Montpellier vient de leur nombre d'étrangers qui ne transmettent pas l'amour du maillot et manquent de combativité". La réponse, c'est une équipe, un club et un public qui l'a donné, sur sa glace de Végapolis.

Heureuse ville sportive que Montpellier. En un même soir on retrouvait un match de handball (3000 spectateurs), de hockey sur glace (1000), de basket féminin (900), de water-polo (400), de roller (300). Les 1012 spectateurs qui avaient choisi le hockey sur glace en auront eu pour leur argent. Un match d'une intensité incroyable leur a été offert.

Dès la première mise au jeu, les deux équipes montraient que les débats seraient sans concession. C'est le convalescent Erik Möller qui trouvait la faille par une passe en direction de Marc André Allard. L'ailier du deuxième bloc se présentait seul devant Julien Figved, qui l'avait vu pour la dernière fois lors d'un pénalty logé très exactement sous la barre transversale, un certain 22 octobre. Cette fois, c'est du côté plateau qu'il allait succomber (1-0, 3'06").

Les échanges montaient d'un cran, alternant vitesse d'exécution et rythme soutenu. C'est le vétéran Franck Saunier qui montrait le premier que les charges se terminent sur l'homme. Le match prenait alors une autre dimension, avec six minutes de vrai bonheur, les deux équipes cherchant le KO par la vitesse et le défi physique, soutenues par un arbitre à son meilleur en ce tiers-temps.

Martin Gascon a un job à faire et il le fait bien. Le premier bloc de Montpellier avait la lourde charge de surveiller l'homme de la division 1. Le Montréalais allait leur montrer que sa réputation de top scorer n'était pas usurpée. Servi directement sur engagement par Garrett Larson, le Québécois trompait Robert Marton par un tir au-dessus de la botte allongée (1-1, 10'21).

Profitant d'une pénalité infligée à Juraj Huska, les Bisons faisaient admirer une merveille de combinaison à une touche de palet. À dix secondes de la fin de l'infériorité, Garrett Larson concluait dans une cage vidée de son gardien par la vitesse du mouvement, sur les relais de Martin Gascon et Tomas Mysicka (1-2, 17'37). Mais, Marc André Allard n'avait pas tout dit dans cette période. Un fort travail de "cycling" effectué par le duo Möller - Billard permettait de trouver le jeune attaquant, isolé dans le slot. Celui ci s'en allait définitivement enterrer sa longue période de disette et renaître par ces deux superbes réalisations (2-2, 19'41).

Le but marqué pour clore l'ultime minute du premier tiers-temps avait eu pour effet de galvaniser le public de Végapolis qui s'était un peu éteint, comme douché après la démonstration du trio de stars de Neuilly.

Mais les joueurs avaient besoin de souffler après la débauche d'énergie d'un premier tiers temps de folie. C'est donc un hockey plus convenu que les deux équipes allaient livrer tout au long d'une période plutôt ponctuée par des éclairs des uns et des autres que par une volonté générale d'en découdre encore. C'est donc comme deux boxeurs qui s'observent, surpris de voir l'autre encore debout après l'orage qu'il lui a fait subir, que les deux formations s'adonnaient à un round pour rien ou presque. L'occasion quand même d'admirer les feintes de Juraj Huska, la vista d'exception de Martin Gascon et le solide travail de deux gardiens taille Magnus. Mais rien, pas le moindre petit but, pour dissiper la tension palpable crée par cette égalité.

À ce jeu de "trouver la faille", ce sont les Vipers qui dégainaient les premiers. Lorsque Garrett Larson et Francis Ballet partaient simultanément visiter le banc de pénalités des visiteurs, un peu délaissé par l'arbitre Laurent Vaissaire (Végapolis, c'est son jardin, il y reçoit les hôtes des Vipers avec mansuétude), le public ne pouvait s'empêcher de retenir son souffle... Les deux frères Filip s'accordaient alors trente secondes pour orchestrer la punition. C'est Marko qui décalait Richard Filip pour un tir vers un coin de la cage, devenu soudain un trou béant (3-2, 39'27). Le travail de masque du gardien effectué par Milan Takac avait fait son œuvre...

Encore une fois les Bisons avaient cédé dans les dernières secondes d'un tiers-temps. Après l'égalisation, voilà que le "mano a mano" allait reprendre, comme disent les amateurs de feria qui commencent à poindre dès les beaux jours, dans la région.

En ce début de troisième tiers, c'est le troisième bloc montpelliérain qui se mettait en évidence. Ayant contenu le troisième bloc de "rêve" des Bisons, les Vipers trouvaient l'occase par Yann Fornaguera qui lançait Andrej Bozik pour un breakaway. "Papy" avait promis un but, c'est avec la satisfaction du devoir accompli qu'il prenait Julien Figved par son point faible, le plateau, d'une feinte du revers sobre et efficace (4-2, 44'02).

L'explosion de joie du public avait eu à peine le temps de décroître que Laurent Vaissaire allait jouer au jeu de "qui c'est qui sait ?". Un premier exercice était proposé au public. Le tir de pénalité pour accrochage de l'attaquant par le dernier défenseur. La réponse sera donnée par un prochain résumé vidéo. Une patinoire bien partagée sur la question voyait s'élancer Martin Gascon, parvenir à faire se coucher Robert Marton et loger tranquillement le palet au fond des filets (4-3, 44'20).

L'intensité ne faiblissait pas après cet épisode et, encore une fois, le troisième bloc allait toucher la cible. Bien relayé par Moore et Fornaguera, le palet atterrissait dans la palette d'Andrej Bozik qui trompait encore une fois Julien Figved (5-3, 53'05). Un but qui faisait vaciller les Bisons, sentant la puissance physique des Vipers, encore bien présente dans cette fin de match.

À ce moment de la partie, un souffle aurait transformé la défaite des Franciliens en déroute... C'est au contraire Martin Gascon qui profitait d'une erreur de défense pour se saisir du dernier palet porté par la contre-attaque de Garrett Larson et Pavol Svitana et pour tromper encore une fois Robert Marton (5-4, 59'22).

Compte-rendu officiel des Vipers

Commentaires d'après-match (sur le site officiel de Montpellier)

Lionel Bilbao (entraîneur de Montpellier) : "J'avoue avoir été surpris par l'allure qu'a pris ce match. Je m'attendais plutôt à un long round d'observation. Le fait qu'on marque d'entrée a contribué à l'accélération très nette du jeu. Avec deux équipes joueuses, on retrouve vite de l'électricité, des étincelles, Neuilly a pris de la vitesse, et on a répondu du tac au tac. Notre équipe, malgré ses qualités défensives, est tout de même faite pour produire du jeu. C'est ce qu'on a décidé de faire dès qu'on a vu que l'adversaire ne comptait pas le fermer de son côté. Au final, on a assisté à une excellente rencontre de hockey à Végapolis. Le résultat nous convient puisqu'on part à Neuilly avec une avance, ce qu'on avait fixé comme objectif. En fait, 5-4 avec un match ouvert ou 1-0, avec un match fermé, c'est pareil... Autant avoir joué. [...]La configuration du match retour va être modifiée par le fait de jouer sur une petite glace. C'est peut-être le moment pour mettre beaucoup de pression sur leurs quatre défenseurs, qu'on a bien réussi à mettre en difficulté ce soir."

Montpellier - Neuilly-sur-Marne 5-4 (2-2, 1-0, 2-2)

Samedi 5 avril 2008 à 19h30 à Végapolis. 1012 spectateurs.

Arbitrage de M. Vaissaire assisté de MM. Garbay et Margry.

Pénalités : Montpellier 28' (6', 8', 4'+10'), Neuilly 16' (2', 8', 6').

Tirs : Montpellier 31 (13, 8, 10), Neuilly 27 (9, 7, 11).

Évolution du score :

1-0 à 03'06" : Allard assisté de Möller

1-1 à 10'21" : Gascon assisté de Larson

1-2 à 17'37" : Larson assisté de Mysicka et Gascon (sup. num.)

2-2 à 19'41" : Allard assisté de Billard

3-2 à 39'27" : R. Filip assisté de M.Filip (double sup. num.)

4-2 à 44'02" : Bozik assisté de Fornaguera

4-3 à 44'20" : Gascon (tir de pénalité)

5-3 à 53'05" : Bozik assisté de Fornaguera et Moore

5-4 à 59'22" : Gascon assisté de Larson et Svitana

Gardien : Robert Marton.

Défenseurs : Richard Filip - Milan Takac ; Jérôme Catil - Marco Filip ; Thomas Duménil (A) - Franck Saunier.

Attaquants : Juraj Huska - Julius Malcek - Marek Michalovic (C) ; Erik Möller - Alexis Billard - Marc-André Allard ; Andrej Bozik - Ryan Moore - Yann Fornaguera (A) ; Massimo Alfieri.

Remplaçant : Fabrice Agnel (G), Martin Barnay. Absents : Anthony Duchosal, Robert Mokry, Jeffrey Mettler (blessés).

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Ludovic Duranceau - Joshua Boileau ; Jérôme Wagner (A) - Francis Ballet.

Attaquants : Garett Larson - Martin Gascon - Grégory Tarlé (A) ; Tomas Mysicka - Benoît Paillet - Benjamin Galmiche (C) ; Milan Vastusko - Pavol Svitana - Clément Rey ; Thomas Appert.

Remplaçants : Roman Svaty (G), Guillaume Leclancher. Absents : Tony Delage (ligaments), Laurent Veret (ligaments), Waldemar Pelikovsky, Jérôme Véret.

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