Allemagne - Bélarus (19 avril 2008)

 

Match international.

Le Bélarus aggrave son point faible

L'équipe d'Allemagne est encore en construction, sans les finalistes du championnat, alors que le Bélarus est presque au complet.

Les Allemands ont rajouté peu de joueurs après les demi-finales de DEL : uniquement Sebasian Osterloh pour Francfort et Patrick Reimer pour Düsseldorf. En particulier, on note l'absence de Daniel Kreutzer, inéboulonnable pilier de la sélection depuis dix ans. L'ailier de Düsseldorf n'a pas retrouvé son niveau de jeu depuis sa mononucléose de l'an passé. Le troisième ajout dans l'équipe allemande, c'est le gardien Dimitri Pätzold, après sa saison en AHL (il en passé une bonne partie sur le banc des San José Sharks en NHL, mais pour n'y jouer que 43 minutes).

Tous les joueurs biélorusses qui sont ici s'envoleront pour Québec, où ils seront rejoints par les Nord-Américains. L'évènement est le retour d'Aleksey Kalyuzhny. Le centre d'Omsk n'était plus reparu en équipe nationale depuis la qualification olympique de 2005, le match le plus traumatisant de l'histoire du hockey biélorusse. Konstantin Koltsov, récent champion de Russie avec le Salavat Yulaev Ufa, est aussi du voyage, mais uniquement comme spectateur pour l'instant, car il s'est blessé aux côtes lors du quatrième match de la finale.

Ce match a ceci de particulier pour le sélectionneur Uwe Krupp qu'il affronte sur le banc adverse Curt Fraser... qui est son ex-coach chez les Atlanta Thrashers. Les précédentes rencontres de l'Allemagne avaient fait le plein en Bavière, et la Saxe réserve le même accueil avec plus de cinq mille spectateurs bruyants (le quart de la population de la ville) dans cette patinoire "à l'ancienne" du parc de Crimmitschau, ouverte sur les côtés.

Pour le Bélarus, le but principal de cette campagne de préparation est de déterminer son nouveau gardien n°1 après la retraite internationale confirmée de Mezin. Deux portiers, Vitali Koval et Dmitri Karpikov, doivent se livrer une concurrence saine. C'est Koval qui a le redoutable privilège de commencer... Dès le premier avantage numérique allemand, Michael Waginger dévie un lancer de Michael Bakos dans les filets. Puis ce sont Jason Holland et Michael Wolf qui enchaînent avec un but chacun. À la sixième minute de jeu, le score est déjà de 3-0, et c'est un Vitali Koval très énervé qui est sorti par son entraîneur. Il faut dire que le troisième but a en fait été mis contre son camp par un ricochet sur le patin de son défenseur Makritsky...

La soirée se déroule mieux, dans un premier temps, pour le gardien remplaçant Karpikov. Il n'encaisse qu'un seul but, marqué par Andy Reiss, cet ancien attaquant que Hans Zach a transformé avec succès en défenseur à Hanovre. Les Allemands sont moins percutants offensivement, et en face, Pätzold a plus de travail. Les locaux ne profitent pas d'une situation de cinq contre trois, et ils se retrouvent dans la configuration inverse, sans les défenseurs Osterloh (faire trébucher) et Tölzer (accrocher). Mialeshka dévie un tir d'Ugarov pour inscrire le premier but biélorusse.

Makritsky en inscrira un autre, mais il paraîtra totalement anecdotique à côté de la blessure de son gardien une minute plus tôt. Karpikov s'est déchiré les muscles de l'aine dans un grand écart, et il peut tirer une croix sur les Mondiaux. Koval se retrouve seul, après un début de match pas fait pour lui donner confiance...

 

Commentaires d'après-match

Uwe Krupp (entraîneur de l'Allemagne) : "Nous avons bien commencé le match et nous avons donné le ton au premier tiers. Nous avons réussi à prendre à défaut la concentration de l'adversaire. Ensuite, les Biélorusses ont mobilisé leurs forces et joué de mieux en mieux. Mais notre équipe a su tirer bénéfice de son avantage à garder la situation sous contrôle pendant soixante minutes. Dans la patinoire, il y avait une atmosphère comme à une fête populaire. C'est pourquoi les gars étaient aussi motivés. [...] La ligne Seidenberg-Ullmann-Tripp fera partie de l'effectif final pour les Mondiaux. On n'ira sûrement pas non plus à Halifax sans Michael Wolf, mais je ne sais pas encore au sein de quelle ligne."

Curt Fraser (entraîneur du Bélarus) : "Nous étions lents pendant les dix premières minutes et nous l'avons payé. Nous avons été meilleurs qu'eux ensuite. Cela fait trois fois de suite que nous ratons nos débuts de match, c'est une tendance négative qu'il faut combattre. J'étais inquiet de la mauvaise prestation de Koval, mais je ne vais pas le rendre seul responsable de la défaite. Malheureusement, Karpikov ne pourra pas aller aux championnats du monde. C'est dommage, je comptais sur lui. Il n'y a pas d'alternative : nous n'avons pas pris Shabanov de toute la saison en sélectin, il faut appeler Stepan Goryachevskikh. Il a été longtemps blessé, mais il avait été très bon aux Mondiaux l'an passé."

Dmitri Karpikov (gardien du Bélarus) : "Il y a de quoi en pleurer : se blesser ainsi juste avant les championnats du monde, qui ont lieu qui plus est au Canada. En plus je ne m'étais jamais gravement blessé auparavant. J'ai tout de suite compris que c'était sérieux, car je n'ai pu me relever qu'avec l'aide de mes coéquipiers. Je sais qu'ils ont appelé Goryachevskikh à ma place. C'est normal : malgré sa jeunesse, Stepy a de l'expérience. Pour moi, au lieu des Mondiaux, je devrai voir les docteurs. Les premiers diagnostics indiquent qu'il me faudra être opéré."

 

Allemagne - Bélarus 4-2 (3-0, 1-1, 0-1)

Samedi 19 avril 2008 à 18h00 au Sahnpark de Crimmitschau. 5134 spectateurs.

Arbitrage de Milan Minar assistés de Thomas Gemeinhardt et Nikolei Ponomarjow (ALL).

Pénalités : Allemagne 18' (4', 10', 4'), Bélarus 26' (6'+10', 6', 4').

Évolution du score :

1-0 à 02'24" : Waginger assisté de Bakos (sup. num.)

2-0 à 03'02" : Holland

3-0 à 05'45" : Wolf

4-0 à 23'34" : Reiss assisté de Tölzer

4-1 à 34'23" : Mialeshka assisté d'Ugarov (double sup. num.)

4-2 à 52'23" : Makritsky asssité de Kalyuzhny

 

Allemagne

Gardien : Dimitri Pätzold.

Défenseurs : André Reiss - Michael Bakos (C) ; Chris Schmidt - Jason Holland ; Sebastian Osterloh (4') - Steffen Tölzer (6') ; Martin Ancicka (4') - Rainer Köttstorfer (2').

Attaquants : Michael Waginger - Petr Fical (A) - Patrick Reimer ; Yannic Seidenberg - Christoph Ullmann (A) - John Tripp ; Felix Schütz (2') - Michael Hackert - Michael Wolf ; Patrick Hager - Patrick Buzas - Christoph Melischko.

Remplaçants : Dimitrij Kotschnew (G), Aleksander Polaczek.

Bélarus

Gardien : Vitali Koval [remplacé par Dmitri Karpikov de 05'45" à 51'14"].

Défenseurs : Aleksandr Makritsky - Andrei Antonov ; Viktor Kastyuchonak - Oleg Leontiev (2') ; Andrei Bashko - Aleksandr Zhurik (6') ; Siarhei Kolosov.

Attaquants : Dmitri Mialeshka - Andrei Mikhalev (A) - Yaroslav Chuprys ; Oleg Antonenko (C) - Aleksei Kalyuzhny - Aleksandr Kulakov ; Aleksei Ugarov (2') - Aleksandr Borovkov (4'+10') - Artyom Senkevich ; Viktor Andrushchenko - Evgeni Kurilin - Sergei Zadelenov - Sergei Demagin (2').

 

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