Finale de division 1, match aller.

Une semaine après sa qualification contre Montpellier (4-5 et 8-5), un nouveau défi se présente à Neuilly-sur-Marne : le favori du championnat Gap. Les tribunes sont complètement remplies pour l'occasion. Mais la marche est sensiblement plus haute cette fois. Face à la meilleure défense de D1, il paraît cette fois plus difficile de l'emporter en encaissant dix buts. Il faudra donc être plus régulier pendant les 120 minutes de l'aller-retour.

La première pénalité contre Benoît Paillet est encouregeante à ce titre, quand on voit Tomas Mysicka garder le palet contre la bande face à des gabarits qui le dépassent largement (Jelen puis Kutnansky) et gagner ainsi vingt secondes en zone offensive. Neuilly semble aborder ce match sur le bon tempo et l'engagement nécessaire, mais cela ne dure que cinq minutes. Le rouleau-compresseur de Gap se met alors en marche. L'enclave locale semble mal défendue, et Julien Figved doit multiplier les arrêts déterminants. En face, Mickaël Gasnier n'a plus rien à faire, hormis être vigilant sur un tir en entrée de zone de Paillet. Lorsque les Bisons relèvent enfin la tête et reviennent à l'attaque, ils se prennent un breakaway de Jiri Rambousek. Il est arrêté par Boileau mais un tir de pénalité est accordé. Romain Moussier se charge de le tenter mais Figved repousse. Sur l'engagement, Hottegindre reçoit un bon palet dans l'enclave mais son tir frôle la lucarne.

Matus Luciak est pénalisé à la fin de cette séquence, mais on ne s'en inquiète guère. Le jeu de puissance de Neuilly tarde à s'installer à cause de plusieurs approximations. Et une fois en place, la passe le long de la bleue de Joshua Boileau pour Ludovic Duranceau est assez moyenne. Le défenseur la contrôle néanmoins avec le patin et envoie le palet vers la cage... où Garret Larson glisse le rebond du revers, à une seconde de la fin de la prison (1-0, 16'41"). Mené contre le cours du jeu, Gap accuse du coup et passe toute la fin de période dans sa zone défensive, du moins jusqu'à une pénalité de Francis Ballet (19'20"). C'est Jiri Jelen qui permet alors aux Rapaces de regagner les vestiaires avec le sourire, d'un beau lancer à mi-hauteur côté mitaine (1-1, 19'40").

En début de deuxième période, Clément Rey part en breakaway et feinte Mickaël Gasnier pour le déplacer et viser entre ses jambières. Le palet est repoussé de justesse par l'intérieur de la botte gauche de Gasnier, qui arrête aussi le rebond tandis que la cage bouge. Les joueurs nocéens se congratulent mais l'arbitre prend la bonne décision : absolument pas de but, mais deux minutes de pénalité pour retard de jeu. Une supériorité numérique aussitôt convertie par Tomas Mysicka dans le cercle gauche qui marque dans la lucarne gauche (2-1, 23'40"). Sur l'action suivante, Larson prend un tir dans l'enclave, Gasnier repousse sur le côté mais Grégory Tarlé glisse le palet du revers dans les filets (3-1, 23'54"). La feuille de match n'a ni le bon buteur ni le bon assistant, mais elle a au moins le bon score.

Ces deux buts en quatorze secondes peuvent faire très mal à Gap. C'est encore Jiri Jelen qui relance la machine. Il gagne le palet dans le coin dans sa zone et le protège tellement bien qu'il provoque une faute de Paillet en remontant la glace. Moussier tombe ensuite à la renverse à proximité de Vastusko, pénalisé pour un accrocher douteux. Le "métier" de Gap a obtenu 41 secondes à cinq contre trois... inexploitées. Lafrenière et Luciak prennent place dans le slot, mais ils ne viennent pas à bout de Figved.

Gap n'y arrive pas, et quand un palet de Kutnansky est contré par le patin de Larson, il revient devant Martin Gascon qui s'échappe seul dans l'axe. Gasnier pare de la jambière la tentative du rapide Québécois, et le palet termine sa course... sur le dessus du filet. Sur l'engagement, le troisième trio rouge referme ses tenailles autour de la cage. M. Durand se place derrière la cage pour attester que le palet, sous Gasnier, a bien franchi la ligne : but de Clément Rey (4-1, 34'32"). Gap utilise son temps mort, et dans la foulée, Ballet est encore sanctionné pour un accrocher. Pendant la supériorité, la passe de Jelen est déviée dans les filets par Lafrenière près du poteau, mais l'arbitre a sifflé avant car Vidal était dans la zone du gardien.

Les Rapaces prennent le match en mains en troisième période, mais ils ne trouvent toujours pas la clé, malgré un poteau de Jiri Rambousek (45'30"). Les provocateurs sont ensuite de sortie. Benoît Paillet va chercher des noises au gardien adverse après une mitaine. Puis, pendant une pénalité différée contre Cornaire, Romain Moussier, mécontent d'un coup de crosse de Gascon, attrape la tête du centre qui lui file entre les doigts et prend alors celle de Boileau à la place. Tous les protagonistes partent en prison, et on reprend à cinq contre cinq. Le match semble verrouillé à 4-1, Gap n'arrive plus à accélérer, mais sur une contre-attaque à deux contre un (que conteste le banc de Neuilly qui a vu un hors-jeu), Charette centre au second poteau pour Moussier qui marque un but important (4-2, 57'38").

Neuilly-sur-Marne est une équipe qui a toujours des temps forts et des temps faibles. Elle a exploité les premiers (le début de deuxième période), mais Gap n'a pas su profiter des seconds (les dix minutes avant l'ouverture du score), ce qui explique le résultat. Compte tenu des caractéristiques de cette équipe capable de tout, on ne peut pas dire qu'il aurait existé un écart suffisant pour Neuilly avant le match retour, ni un écart minimal nécessaire. Tout ce qu'on peut dire de ces deux buts d'avance, c'est qu'ils préservent vraiment le suspense dans les pronostics.

Plus que le résultat, c'est la manière qui est plus importante pour les Bisons. Pour une fois, ils n'ont pas gagné par la seule grâce du duo nord-américain Larson/Gascon, mais par un vrai effort collectif. C'est même la troisième ligne, dont le rendement avait laissé sceptique l'adversaire montpelliérain, qui a eu la contribution la plus régulière à chacune de ses présences. Souvent, elle est entrée sur la glace par un engagement dans sa zone et en est ressortie en laissant l'engagement en zone d'attaque, alors que la ligne de Gascon a connu plus d'une fois le cas inverse. Le plus beau mouvement offensif a d'ailleurs été effectué en deuxième période par ce troisième trio Vatsusko-Svitana-Rey. La remarque vaut aussi pour Julien Figved, qui avait connu des moments délicats en demi-finale mais a été très bon ce soir.

Compte-rendu signé Marc Branchu

Commentaires d'après-match

Jérôme Pourtanel (entraîneur de Neuilly-sur-Marne) : "On avait prévu d'être très présents sur le palet et on l'a été. Malheureusement, au premier tiers, on était un peu stressés. On ressent une petite frustration sur la fin de match et on regrettera le hors-jeu sur le deuxième but. On ne peut pas fermer le jeu en hockey, et vu notre style offensif, on attaquera aussi à Gap. J'y attends une grosse ambiance, comme ici. On a chacun une patinoire atypique. Gap a une grande glace ouverte à tous vents dans la montagne. Nous avons une petite patinoire dans le 9-3 qui ne paie pas de mine mais donne un cachet pour les joueurs qui viennent ici."

Neuilly-sur-Marne - Gap 4-2 (1-1, 3-0, 0-1)

Samedi 19 avril 2008 à 18h45 à la patinoire de Neuilly-sur-Marne. 680 spectateurs.

Arbitrage de Gilles Durand assisté d'Aurélien Smeeckaert et Teddy Madrias.

Pénalités : Neuilly 22' (6', 12', 4'), Gap 12' (2', 4', 6').

Tirs : Neuilly 32 (12, 11, 9), Gap 32 (15, 7, 10).

Évolution du score :

1-0 à 16'41" : Larson assisté de Duranceau et Boileau (sup. num.)

1-1 à 19'40" : Jelen assisté de Roussin-Bouchard (sup. num.)

2-1 à 23'40" : Mysicka assisté de Wagner et Ballet (sup. num.)

3-1 à 23'54" : Gascon assisté de Duranceau

4-1 à 34'32" : Rey

4-2 à 57'38" : Moussier assisté de Charette

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Jérôme Wagner (A) - Francis Ballet ; Ludovic Duranceau - Joshua Boileau.

Attaquants : Tomas Mysicka - Benoît Paillet - Benjamin Galmiche (C) ; Garett Larson - Martin Gascon - Grégory Tarlé (A) ; Milan Vastusko - Pavol Svitana - Clément Rey.

Remplaçants : Roman Svaty (G), Mickaël Goujot, Mickaël Denis, Thomas Appert. Absents : Tony Delage (ligaments), Laurent Veret (ligaments), Waldemar Pelikovsky, Jérôme Véret.

Gardien : Mickaël Gasnier.

Défenseurs : Johan Orsoni - John Halverson ; Andrej Kutnansky - Matus Luciak ; Alexandre Cornaire [à 40'].

Attaquants : Éric Lafrenière - Jiri Jelen - Frédéric Roussin-Bouchard ; Jiri Rambousek - Jean-Charles Charrette [ou Mathieu Hottegindre] - Romain Moussier (A) ; Sébastien Vidal [ou Hottegindre] - Nicolas Ravoire (C) - Fabien Matheron.

Remplaçants : Aurélien Bertrand (G), Mathieu Combe, Ondrej Mertl, Maximilien Tromeur, Julien Correia. Absent : Julien Maréchal.

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