Finale du championnat de France espoir excellence.

Ce dernier match du tournoi final espoir excellence oppose Viry à Amiens, avec un avantage a priori pour les Gothiques. Les Jets ont en effet perdu gros hier face à Deuil. Le match tout d'abord (3-4), trois blessés en cours de partie, et surtout quatre suspensions dans des altercations d'après-match. Gardien remplaçant hier, Geoffroy Marcon s'y est laissé embringuer alors qu'il était prévu titulaire aujourd'hui. Eddy Persico reste donc seul avec la charge des filets essonniens. Compte tenu de cette défaite, Viry ne peut plus espérer obtenir le titre que dans une égalité à trois et doit donc l'emporter par plus de deux buts d'écart.

L'espoir excellence, à force d'être allongée en âge, n'a rien d'une catégorie au rabais. Chez les jaunes, on recense la moitié de l'équipe de D1 de Viry, renforcée par des cadets déjà champions d'excellence et candidats à l'élite l'an prochain. Chez les noirs, si les meilleurs juniors sont bien sûr dans l'équipe espoir élite, on compte un renfort de choix en la personne de Thomas Roussel, défenseur titulaire de l'équipe de Ligue Magnus, qui est pour sa part qualifiable dans la catégorie inférieure.

Viry panse ses plaies après le match d'hier. Alexis Gautron, qui avait l'épaule en écharpe, s'y refait mal dans les premières minutes quand elle est emportée en arrière avec sa crosse au moment d'une mise en échec. Il suffit de voir ses rictus sur le chemin des vestiaires pour comprendre qu'il déguste. Au troisième tiers, il sera même atteint au visage. Et pourtant, en dépit de la douleur et de la malchance qui s'acharnent, il jouera jusqu'au bout ce dernier match de l'année...

Son handicap initial, Viry le remonte dans les dix premières minutes, en mettant la pression en fond de zone et devant la cage d'Amiens. Les deux pénalités sifflées simultanément à l'encontre d'Antoine Cagnard et de Gauthier Leroux permettent à Jérémy Buigues de marquer deux fois. D'abord, il fait admirer sa puissance de lancer en lucarne, puis il vient jouer un rôle différent en se plaçant devant la cage pour prendre à ras glace le rebond d'un tir de la bleue d'Antoine Cohen (2-0, 09'40").

Viry se montre plus discipliné. Sa première pénalité est concédée sur une faute "utile", une obstruction de Virgile Ponticelli sur Bastien Osmont qui a la cage ouverte sur un rebond. Et au moment où cette pénalité s'achève, Antoine Cohen part en contre et, même accroché, parvient à pousser le palet du patin puis à le glisser de la crosse entre les bottes du gardien (3-0, 16'10"). En supériorité, Yvan Kerneis se fait piquer le palet par Gauthier Leroux et le retient, sans empêcher un breakaway bien arrêté par Eddy Persico, qui réalise un excellent match.

Le climat particulièrement chaud de ce premier week-end de mai n'aide pas la glace à prendre après le resurfaçage. Arbitres, joueurs et spectateurs patientent un bon quart d'heure, mais la surface de jeu reste constellée de flaques et les palets ne glissent pas. Finalement, on se résout à rappeler la surfaceuse pour qu'elle fasse un second passage à sec (méthode qui sera directement employée à la pause suivante). Le deuxième tiers-temps commence donc à 18h, pour un match programmé à 16h20...

Amiens reprend le jeu en supériorité numérique, bientôt doublée par un accrocher de Robin Chrétien. À la seconde où le 5 contre 3 se termine, Bastien Osmont se jette à genoux pour reprendre la passe en retrait de Hugo Delecour et propulser le palet dans le haut du filet (3-1, 21'19"). Viry ne sort pas de sa zone pendant plusieurs minutes et souffre énormément.

Le jeu change du tout au tout vers la mi-match. Rodolphe Chartier accroche Jimmy Persico sur un contre virois, Delecour le rejoint en prison pour crosse haute, et Yvan Kerneis passe à Antoine Cohen à côté du poteau pour un but d'école (4-1, 29'50"). C'est maintenant Viry qui domine intensément sur la lancée de son but en double avantage numérique.

Et puis l'arbitre, clément sur les dégagements hors limites car la patinoire d'Asnières ne possède aucun plexi latéral, finit par infliger un retard de jeu à Eddy Persico. Son frère Jimmy presse en zone offensive mais est pris à revers et donne un grand coup de crosse dans la crosse de l'adversaire pour ralentir la remontée de palet. Il part à son tour en prison, bientôt rejoint par Buigues qui retient un Amiénois devant la cage en double infériorité. Avec Chrétien qui purge une méconduite, ils sont pas moins de quatre Jets à se tasser dans le petit box des pénalités. Les secondes paraissent interminables à la tribune de supporters essonniens, qui mettront d'autant plus de voix dans leur "Viry, Viry" pour exprimer leur soulagement. En effet, peu de tirs arrivent jusqu'à la cage et Mehdi Belhassen écarte bien les palets dans ces instants fatidiques.

En début de troisième période, avec Chartier en prison pour avoir fait trébucher Buigues en venant au pressing à un contre deux, Viry marque un autre but, refusé car l'arbitre a sifflé avant. Osmont attrape le genou de Belhassem, puis Cagnard fait encore trébucher Buigues : ce sont trois avantages numériques de suite dont les Jets ne profitent pas. Ensuite, ils passent quatre minutes très difficiles dans leur zone (dont une infériorité). Mais sur leur seule occasion depuis un long moment, Mehdi Belhassem convertit le centre de Cohen (5-1, 54'54"). Un breakaway de Belhassem aurait même pu porter le score à 6-1, mais il échoue sur Adrien Fenart.

Viry a construit ce succès sur un jeu collectif bien construit avec des passes propres, et sur son abnégation en infériorité numérique. Amiens a aussi eu ses temps forts dans ce match, surtout dans les fins de tiers face à un effectif réduit, mais n'a pas su faire craquer son adversaire. L'apport de Thomas Roussel (5 sélections en équipe de France) ne s'est pas concrétisé collectivement. Il a essayé de devenir le sauveur par des montées solitaires, mais cela n'a fonctionné que dans la dernière minute. Sur un engagement en zone neutre, il perce tout seul la défense et bat Eddy Persico (5-2, 59'24"). Il essaie de remettre ça à quinze secondes de la sirène, mais il s'enferme au milieu des Jets qui récupèrent le palet.

C'est par une nouvelle médaille d'or, après celle obtenues chez les cadets excellence, que Viry conclut sa saison. Il n'est pas sûr que cela se conclut par une montée en junior élite, car pour le barrage de promotion à jouer en début de saison prochaine face au 10e de l'élite (Reims), beaucoup de joueurs auront quitté la catégorie, contrairement à ce qui se passe pour les cadets. En tout cas, ce match décisif aura été d'une haute intensité, aussi bien sur la glace que dans les tribunes au niveau cardiaque et sonore.

Les joueurs s'y sont totalement impliqués physiquement et mentalement, ce qui se ressent dans la volonté d'Alexis Gautron à jouer blessé, autant que dans les larmes du capitaine amiénois Jean-Philippe Perrier (Bisontin qui a passé ses années minimes à Viry avant de partir en Picardie) au moment de la cérémonie de clôture.

Compte-rendu signé Marc Branchu

Commentaires d'après-match

Harond Litim (coach de Viry) : "On est bien parti en dépit de notre faux-pas d'hier. On a plutôt favorisé le jeu offensif, sachant qu'il fallait gagner de trois buts pour être champion. On a su marquer rapidement et on a bien gardé le score, bien que l'on ait beaucoup de blessés et beaucoup de jeunes qui manquent d'expérience. J'arrive à faire la part des choses, même s'il y a dans cette équipe sept personnes avec qui je joue en senior. Ils le comprennent bien. J'ai pris du plaisir à entraîner cette saison, jusqu'à ces deux titres à la fin de l'année. Je remercie Sébastien Roujon qui m'a aidé tout au long de l'année et Anthony Kodyjasz qui a fait un super boulot à mes côtés pour coacher les défenseurs."

Viry-Châtillon - Amiens 5-2 (3-0, 1-1, 1-1)

Dimanche 4 mai 2008 à 20h30 à la patinoire des Courtilles, à Asnières. 320 spectateurs.

Arbitrage de Stéphane Peronnin assisté d'Adrien Ernecq et Charlotte Girard.

Pénalités : Viry 34' (6', 10'+10', 8'), Amiens 60' (10'+10', 16', 14'+10').

Tirs : Viry 37 (12, 11, 14), Amiens 32 (13, 12, 7).

Évolution du score :

1-0 à 09'24" : Buigues assisté de Cohen (double sup. num.)

2-0 à 09'40" : Buigues assisté de Cohen (sup. num.)

3-0 à 16'10" : Cohen

3-1 à 21'19" : Osmont assisté de Delecour (sup. num.)

4-1 à 29'50" : Cohen assisté de Kerneis et Buigues (double sup. num.)

5-1 à 54'54" : Belhassen assisté de Cohen et Kerneis

5-2 à 59'24" : Roussel

Gardien : Eddy Persico.

Défenseurs : Jérémy Buigues - Yvan Kerneis (A) ; Yann Morette (A) - Virgil Ponticelli (C).

Attaquants : Robin Chrétien - Jimmy Persico - Antoine Cohen ; Mehdi Belhassem - Alexis Gautron - Éric Blossier ; Yohann Marouillat - Quentin Blanchot.

Remplaçants : Fabien Foata, Sébastien Moraitis. Suspendus : Geoffroy Marcon, Romain Costes, Hugo Chagnon, Nicolas Tarenberque.

Gardien : Adrien Fenart.

Défenseurs : Aurélien Delanchy (A) - Jean-Philippe Perrier (C) ; Thomas Roussel - Morgan Padrou ; Hugo Delecour - Antoine Cagnard.

Attaquants : Gauthier Leroux - Kevin Hoyer (A) - Rémi Feuillet ; Guillaume Cazier - Bastien Osmont - Pierre Gimel ; Rodolphe Chartier - Aurélien Zajac - Jonathan Boehrer ; Valentin Sénéchal, Clément Caillat.

Remplaçants : Rémi Beauvillain (G), Vincent Jacquemin, Florent Chaffin.

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