Finlande - Slovaquie (7 mai 2008)

 

Championnats du monde, premier tour, groupe C.

La Finlande travaille sa défense

Après sa défaite contre l'Allemagne, la Slovaquie ne peut plus se permettre de perdre. Sinon, elle abordera le deuxième tour avec zéro point, ou pire, pourrait même aller en tour de relégation si les Norvégiens battaient ensuite les Allemands ce soir. Mais la Finlande, elle non plus, ne veut plus abandonner de points en route après avoir été accrochée par la Norvège.

Deux joueurs font leurs débuts dans ces Mondiaux. Le défenseur offensif Sami Lepistö est finalement ajouté comme huitième arrière à l'équipe de Finlande, qui a plutôt l'habitude d'inscrire treize attaquants. C'est de toute façon provisoire puisqu'elle aura le droit à deux noms supplémentaires au deuxième tour. L'autre nouveau est le gardien Peter Budaj (Colorado, NHL) qui arrive dans les cages slovaques.

Malheureusement pour lui, Budaj commence très mal son tournoi : un peu masqué, il laisse filer entre ses jambières un tir lointain et a priori anodin de Niko Kapanen (1-0). Encaisser le premier but ressemble à un scénario-catastrophe pour les Slovaques. Ils ne peuvent pas vraiment se découvrir face à la vitesse adverse, notamment celle de Mikko Koivu qui déborde à gauche jusque derrière la cage d'où il passe le palet à son compère Tuomo Ruutu, qui échoue sur Budaj.

Prudente pour fermer l'accès à son territoire, la Slovaquie a besoin d'un palet de contre. Et justement, Andrej Kollar en récupère un dans sa zone et part seul au but... mais il rate son dernier geste et tire totalement à côté. La pénalité de Melicharek n'arrange rien. Peter Fabus fait un bon travail en infériorité, mais pas Andrej Podkonicky qui presse dans le vide, facilement évité par le défenseur. Les trois Slovaques restants vont tous du même côté et ne voient pas Tuomo Ruutu qui arrive comme une fusée par la droite pour reprendre la passe transversale de Niko Kapanen (2-0).

La Slovaquie a le mérite de continuer de travailler, en tirant dès que possible. Dans une position quelconque, Marcel Hossa provoque ainsi un rebond, et Robert Petrovicky devance Antti-Jussi Niemi pour glisser le palet sous le gardien (2-1). Les bleus ont eux aussi une supériorité numérique, mais Niklas Bäckström reste vigilant face à Hossa dans le slot après un lancer de la bleue de Starosta. D'ordinaire, quand la Finlande mène de deux buts, la victoire est presque garantie. Mais aujourd'hui, on la voit perdre des palets dans sa zone, et elle ne paraît assurée de rien. Il est donc logique que les Slovaques égalisent. Miroslav Kovacik va chercher son propre rebond (2-2). Malgré les récriminations du capitaine Ville Peltonen qui a plus de langue que de dents, l'arbitre ne consulte pas la vidéo et a raison : le palet est rentré avant que la cage ne bouge.

Le seul souci pour les Slovaques, c'est cette pénalité prise avant la pause. Ils subissent d'entrée la pression du powerplay finlandais. Peter Budaj repousse le tir du revers de Mikko Koivu, mais sur le rebond, le palet touche le poteau puis l'arrière de l'épaule du gardien slovaque qui écarte la rondelle d'une fantastique manchette dans son dos juste avant qu'elle ne franchisse la ligne. Un geste-réflexe qui laisse les Finlandais incrédules. Cette fois, au premier arrêt de jeu (deux minutes plus tard), l'arbitre accède à la demande de Peltonen et fait appel à la vidéo. Celle-ci montre qu'il s'en est fallu de très peu que ce palet rentre.

La Finlande ne semble pas totalement dans son assiette ce soir. Sur l'avantage numérique suivant, elle tarde à s'installer... mais une fois qu'elle est en place, le lancer à distance de Teemu Selänne passe au-dessus de la jambière droite de Budaj (3-2). Les blancs ne paraissent cependant toujours pas à l'abri. En témoigne cette affreuse passe transversale du fantôme d'Olli Jokinen à l'entrée de la zone neutre. Elle est interceptée dans l'axe par Marcel Hossa qui se présente seul mais manque un peu la fin de sa feinte. Niklas Bäckström repousse de la jambière.

Les Slovaques doivent tuer deux pénalités et Peter Fabus fait encore du très bon travail en infériorité. En se couchant pour contrer un lancer, il fait cadeau du palet à... un spectateur finlandais tout content, dans les tribunes.

Menés au score après quarante minutes, les Slovaques sont obligés de prendre les choses en main. Ils se heurtent cependant à un bloc finlandais solide qui ne leur concède aucun espace. Une obstruction de Väänänen pendant une mise au jeu permet à Kollar de créer deux bonnes occasions, mais Bäckström parvient on ne sait trop comment, d'un "coup du scorpion" à la Higuita, à repousser de la botte un palet de Skladany qui semblait devoir rentrer. C'est la journée des sauvetages miraculeux.

Le tournant du match a lieu à neuf minutes de la fin. Tomas Starosta, déjà coincé par Pihlström, prend une rude charge avec élan contre la bande de Hannes Hyvönen et est soutenu jusqu'au vestiaire. Une direction également prise par Hyvönen, qui laisse son équipe cinq minutes en infériorité. Le manque de créativité des Slovaques est flagrant durant cette phase décisive où ils n'arrivent pas à déstabiliser la bonne boîte finlandaise. Il est curieux que l'autrre défenseur offensif Peter Podhradsky ne soit presque pas utilisé pour soulager un peu Lubomir Visnovsky, usé jusqu'à la corde avec onze minutes de temps de glace dans ce troisième tiers. Malgré un petit moment chaud en fin de match avec la sortie de Budaj, le score ne variera pas.

On sent que la Finlande est normalement supérieure en technique et en vitesse, mais elle a commis un nombre élevé d'approximations ce soir. Le troisième tiers-temps l'a cependant rassurée sur son jeu défensif, au prix d'un renoncement total à l'offensive : zéro tir en vingt minutes, du jamais vu sans doute dans l'histoire finlandaise ! Le remaniement est de toute façon programmé dans l'attaque finlandaise, du fait de l'arrivée de Saku Koivu... et des contre-performances désarmantes d'Olli Jokinen.

Quant aux Slovaques, privés de leurs talents offensifs, ils ont eu le mérite de se chercher d'autres armes que celles qu'ils emploient habituellement. Sous l'impulsion de Marcel Hossa et de son expérience des glaces nord-américaines, ils ont fait leur un jeu plus direct, avec plus de lancers et de recherche de rebonds. Mais lorsqu'ils ont été obligés de faire le jeu face à un adversaire regroupé, ils ont paru désespérément stériles. Rançon d'un effectif limité, la Slovaquie devrait probablement manquer les quarts de finale. Et elle doit même se muer en supportrice de l'Allemagne ce soir pour éviter de devoir jouer le barrage de relégation...

Désignés joueurs du match : Niko Kapanen pour la Finlande et Radovan Somik pour la Slovaquie.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Finlande - Slovaquie 3-2 (2-2, 1-0, 0-0)

Mercredi 7 mai 2008 à 16h30 au Halifax Metro Center. 7262 spectateurs.

Arbitrage de Danny Kurmann (SUI) et Marcus Vinnerborg (SUE) assistés de Sylvain Losier (CAN) et Tobias Wehrli (SUI).

Pénalités : Finlande 29' (2', 0', 2'+5'+20'), Slovaquie 8' (4', 4', 0').

Tirs cadrés : Finlande 31 (15, 16, 0), Slovaquie 39 (19, 6, 14).

Évolution du score :

1-0 à 02'05" : Kapanen assisté de Niemi

2-0 à 13'00" : Ruutu assisté de J. Jokinen et Kapanen (sup. num.)

2-1 à 13'14" : Petrovicky assisté de Hossa et Kolnik (sup. num.)

2-2 à 18'21" : Kovacik assisté de Fabus

3-2 à 25'17" : Selänne assisté de Peltonen et O. Jokinen (sup. num.)

 

Finlande

Gardien : Niklas Bäckström.

Défenseurs : Mikko Jokela - Janne Niskala ; Anssi Salmela - Ossi Väänänen ; Mikko Luoma - Antti-Jussi Niemi ; Ville Koistinen - Sami Lepistö.

Attaquants : Ville Peltonen (C) - Olli Jokinen (A) - Teemu Selänne ; Jussi Jokinen - Mikko Koivu (A) - Tuomo Ruutu ; Antti Pihlström - Niko Kapanen - Hannes Hyvönen ; Mika Pyörälä - Riku Hahl - Sean Bergenheim.

Remplaçant : Petri Vehanen (G).

Slovaquie

Gardien : Peter Budaj.

Défenseurs : Andrej Sekera - Lubomir Visnovský (A) ; Dominik Granák - Ivan Majeský ; Tomas Starosta - Martin Strbák (A) ; Branislav Mezei - Peter Podhradský.

Attaquants : Marcel Hossa - Robert Petrovický (C) - Juraj Kolník ; Frantisek Skladaný - Andrej Kollár - Tibor Melichárek [puis Kovácik] ; Radovan Somík - Andrej Podkonický - Ivan Ciernik ; Miroslav Kovácik [puis Melichárek] - Peter Húzevka - Peter Fabus.

Remplaçant : Jan Lasák (G).

 

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