Detroit Red Wings - Pittsburgh Penguins (26 mai 2008)

 

Finale de la Coupe Stanley, match 2.

Fort du net succès 4-0 au premier match, les Red Wings de Detroit vont chercher à enfoncer le clou à domicile. Pour ce faire, ils bénéficient du retour de Johan Franzen, meilleur buteur des playoffs avec 12 réalisations mais absent depuis le premier match de la finale de conférence contre Dallas pour une commotion. Il remplace Darren McCarty dans l'alignement et rejoint Filppula et Samuelsson en 2e ligne.

Pittsburgh, transparent pendant deux périodes, doit impérativement réagir et espère que la nervosité d'une première finale soit effacée ce soir. Une bonne nouvelle est le retour du vétéran Gary Roberts, aligné en lieu et place du teigneux Georges Laraque. Les deux bagarreurs spécialistes sont donc écartés : place au jeu, encore plus. Les lignes des Penguins sont donc sérieusement secouées. Malone, qui s'est cassé le nez au match 1, passe aux côtés de Crosby et Hossa, Talbot rejoignant Malkin et Sykora et Dupuis tombant en 3e ligne avec Staal et Kennedy.

Pittsburgh fait illusion... d'invisibilité

Pittsburgh entame le match avec beaucoup d'intensité, portée par une ligne Roberts, Staal et Kennedy chargée des premières mises en échec. Mais la première chance revient à Henrik Zetterberg, parfaitement servi par le "tricoteur" Pavel Datsyuk entre les cercles. Le palet vit bien, Detroit attendant clairement Pittsburgh dans la neutre, quitte à punir un joueur inattentif, à l'image d'une charge de Kronwall sur Ruutu. Fleury, pour sa part, fait face aux contres de Cleary avec aplomb. Le rythme est élevé et les duels féroces, même si les Penguins sont privés de tirs.

Detroit paraît mieux en jambes ; Filppula travaille dans l'axe, puis vole le palet à Malkin, qui tente un geste difficile dans la neutre. Le Finlandais décale Brad Stuart à droite, pour un slap surpuissant, peut-être dévié légèrement par un défenseur qui ouvre le score (1-0). Stuart, le grand voyageur de la NHL, trouve là une juste récompense après son énorme premier match de cette finale. Pittsburgh est invisible et perd même Rob Scuderi, touché par une crosse haute de son coéquipier Gill, à la lutte avec Filppula. Les vagues rouges continuent : une longue passe envoie Draper en un contre un, mais il ne cadre pas son tir puissant. Puis, Datsyuk travaille sur le côté. Tomas Holmström récolte le palet derrière le but et l'expédie dans l'axe, vers Zetterberg qui ne le contrôle pas vraiment. Suffisamment toutefois pour que le disque glisse derrière Fleury et que l'astucieux Holmström, collé au poteau, le pousse au fond (2-0).

Dans les cordes, les Penguins bénéficient d'une pénalité cotre Stuart pour réagir immédiatement. Gonchar réalise alors le premier tir de son équipe, à la 12e minute ! Osgood s'en empare, puis sauve devant Crosby dans l'enclave, puis Malkin de la bleue et le palet est enfin dégagé. Une occasion manquée, et les Wings accélèrent encore. Datsyuk, du revers, Rafalski de la bleue enchainent. Frustrés, les joueurs de Michel Therrien perdent leur nerfs ; Malone est ainsi puni pour une mauvaise charge, offrant une occasion aux rouges d'assomer la partie. Malgré de bonnes séquences, Fleury et sa défense tiennent bon avant de revenir en supériorité lorsque Cleary est sanctionné à son tour, accrochant Malkin dans la neutre. La défense locale est remarquable pour couper les lignes de passes, même si Osgood doit rester vigilant sur deux actions à bout portant, Crosby, puis Staal et Roberts frôlant la réduction du score. Un Staal très actif, qui obtient deux nouvelles chances, annulées finalement par une pénalité contre Gary Roberts dans les dernières secondes. 2-0 à la pause à l'issue de vingt minutes totalement contrôlées par les Wings.

Technique et physique sans faille

Roberts débute donc sur le banc de la prison et les Wings espèrent tuer le match d'entrée. Datsyuk multiplie les gestes techniques et les Penguins peinent à se dégager ; Fleury doit geler le palet pour changer de ligne, et Roberts revient. Cela ne change rien, Detroit étant toujours premier sur le palet et contrôlant le jeu et le rythme. Pittsburgh ne parvient pas à approcher de Chris Osgood, alors que de l'autre côté les attaquants protègent la rondelle, décalant Zetterberg pour un bon tir. Crosby et ses partenaires sont sous l'éteignoir, ne parvenant pas à trouver des espaces. En face, c'est tout le contraire. Un jeu vivant et précis, une technique à toute épreuve... et une présence physique symbolisée par la charge de Stuart sur un Sykora invisible.

À la mi-match, Holmström et Orpik sortent pour une petite friction derrière le but de Fleury, offrant au public un 4 contre 4. Pittsburgh tente de développer du jeu mais ne passe pas. Ils finissent tout de même pas se créer une chance en or par Jordan Staal, qui profite d'une passe de Roberts après la glissade d'un défenseur. En deux temps, Osgood sauve et un défenseur dégage devant le but vide. Pas plus de réussite pour Marian Hossa à la réception d'une passe de Crosby ; l'attaquant slovaque est non seulement trop court, mais il voit aussi Ryan Malone prendre deux minutes, sans conséquence.

Contrôle tentaculaire

L'ultime période débute mal pour Pittsburgh : Marian Hossa se retrouve en prison dès la 22e seconde ! Nouvelle chance d'enfoncer le clou. Zetterberg, au dessus, manque la seule occasion de ces deux minutes. Les Penguins reviennent au complet, tout en restant transparents ; à l'instar de Malkin, beaucoup trop individuel, rien ne ressort de l'attaque, qui ne parvient même pas à tirer au but. Les rares efforts, comme ce tir d'Hall Gill de la bleue, ne sont pas suivis près des cages et les Wings parviennent à se dégager facilement. On passe petit à petit à une physionomie bien claire : Detroit joue plus en défense, laissant le palet à son adversaire mais sur les extérieurs. Pittsburgh gagne un peu plus de mises au jeu également, après avoir été balayé dans cet exercice au premier match. Et c'est une bonne nouvelle, puisque Dallas Drake est sévèrement sanctionné pour un faire trébucher en zone offensive. Pittsburgh s'installe pour décaler Gonchar, malheureusement pour eux Ryan Malone est immédiatement puni pour une obstruction sur Osgood. Un peu d'expérience de la part du gardien, qui va chercher le contact dans sa zone bleue... Une erreur fatale car à 4 contre 4, Valtteri Filppula est parfaitement servi à la bleue des Penguins. Il parvient à prendre un pas sur Letang en un contre un. Ce dernier le fait trébucher, mais le Finlandais plonge vers le palet et parvient à le glisser derrière le gardien (3-0).

Il n'y a plus vraiment de match dès lors, tant Detroit remporte tous les duels. La frustration est telle que Gary Roberts vient assener un mauvais coup à Franzen, qui reste sur la glace, sonné. Le grand Suédois, à peine autorisé à rejouer par les médecins, est ici victime d'une agression que les arbitres n'ont pas vu... Fort heureusement, cela n'a d'autre conséquence que quelques échanges d'amabilité sur la présence suivante, Franzen reprenant le jeu. Une petite échauffourée qui envoie Talbot sur le banc et remet le jeu de puissance des Wings sur la glace. Si la rondelle circule correctement, ce n'est pas assez pour tromper la défense. Les dernières minutes manquent évidemment d'intensité. On a l'impression que les visiteurs ont abdiqué, alors que les pensionnaires de la Joe Louis Arena conservent leur concentration. Ils obtiennent même un nouvel avantage numérique, qui leur permet de manger le temps tout en trouvant encore Fleury sur une déviation. La pénalité est encore tuée, mais il est vrai qu'il n'y a pas eu trop d'efforts offensifs... Les prisons se remplissent bien dans la dernière minute. Une mauvaise charge de Sykora sur Osgood met le feu aux poudres ; Orpik, Roberts, Talbot s'en mêlent, les gants pleuvent, de même que le traditionnel poulpe !

Le public peut célébrer ce succès encore une fois maîtrisé... 4-0 et 3-0, deux victoires impressionnantes de Detroit ; l'expérience et la solidité des Wings font clairement la différence face à une équipe démoralisée et frustrée.

Étoiles du match : 1 Chris Osgood (Detroit), 2 Valteri Filppula (Detroit), 3 Brad Stuart (Detroit).

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match

Mike Babcock (entraîneur de Detroit) : "On n'attendait pas deux blanchissages, mais deux victoires. Je crois que c'était important de garder l'avantage de la glace. Rien n'arrive dans une série tant que vous ne gagnez pas à l'extérieur, mais seulement après avoir fait le travail chez soi. Donc ils vont se remobiliser et tout donner, on devra faire notre meilleur match au match 3. On jouera mieux, on est une bonne équipe à l'extérieur depuis le début de saison. On est contents d'y aller, car parfois à la maison on est pris dans les oppositions de lignes et cela casse un peu votre jeu. Là, on va aller à Pittsburgh et simplement laisser les gars jouer, et travailler."

Michel Therrien (entraineur de Pittsburgh) : "C'est difficile de créer le danger contre eux. Ils sont bons en écrans et ce sera difficile de les bouger, si les règles restent les mêmes. C'est la première fois qu'on rencontre une équipe qui pratique l'obstruction, et on a du mal à développer notre patinage. On a pris deux pénalités sur leur gardien, alors qu'on n'en avait aucune dans ces playoffs. Je vais vous dire, j'ai revu les actions. Osgood est un bon acteur, il va vers nos joueurs et plonge, annulant notre jeu de puissance. Je sais que nos joueurs sont frustrés. C'est difficile de jouer notre jeu."

Sidney Crosby (attaquant de Pittsburgh) : "On doit juste faire le travail. Je veux dire, ils ont quelques occasions, mais en ont-ils eu tant que cela ? Je ne crois pas. Ils en ont eu quelques-unes et les ont mises au fond. On touche le poteau et quelques palets passent devant nous sans qu'on les exploite. C'est la différence, à vrai dire. On a quelques mouvements lancés, très peu, mais quand on les a, on doit capitaliser. À aucun moment ils n'ont plus d'occasions que nous. C'est serré dans la zone neutre, pour les deux équipes. Je serais inquiet s'ils déboulaient dans notre zone à chaque fois et se créaient des tonnes d'occaions, mais c'est la nature du je : ils convertissent leurs occasions, et nous, non."

 

Detroit Red Wings - Pittsburgh Penguins 3-0 (2-0, 0-0, 1-0)

Lundi 26 mai 2008 à 20h00 à la Joe Louis Arena. 20066 spectateurs.

Arbitrage de Marc Joanette et Brad Watson assistés de Pierre Racicot et Jean Morin.

Pénalités : Detroit 16' (4', 2', 10'), Pittsburgh 46' (4', 4', 18'+10'+10').

Tirs : Detroit 34 (12, 11, 11), Pittsburgh 22 (6, 6, 10).

Évolution du score :

1-0 à 06'55" : Stuart assisté de Filppula

2-0 à 11'18" : Holmström assisté de Zetterberg

3-0 à 48'48" : Filppula assisté de Franzen et Stuart

 

Detroit Red Wings

Gardien : Chris Osgood.

Défenseurs : Nicklas Lidström - Brian Rafalski ; Brad Stuart - Nicklas Kronwall ; Brett Lebda - Andreas Lilja.

Attaquants : Pavel Datsyuk - Henrik Zetterberg - Tomas Holström ; Johan Franzen - Valtteri Filppula - Mikael Samuelsson ; Dallas Drake - Kris Draper - Daniel Cleary ; Jiri Hudler - Darren Helm - Kirk Maltby.

Remplaçant : Dominik Hasek (G). En réserve : Darren McCarty, Tomas Kopecky, Kyle Quincey, Justin Abdelkader, Derek Meech, Aaron Downey, Chris Chelios, Mattias Ritola, Mark Hartigan, Jakub Kindl, Jonathan Ericsson, James Howard (G).

Pittsburgh Penguins

Gardien : Marc-André Fleury.

Défenseurs : Sergei Gonchar (A) - Brooks Orpik ; Rob Scuderi - Hal Gill ; Kristofer Letang - Ryan Whitney.

Attaquants : Ryan Malone (A) - Sidney Crosby (C) - Marian Hossa ; Maxime Talbot - Evgeni Malkin - Petr Sykora ; Pascal Dupuis - Jordan Staal - Tyler Kennedy ; Gary Roberts - Adam Hall - Jarkko Ruutu.

Remplaçant : Ty Conklin (G). En réserve : Darryl Sydor, Georges Laraque, Kris Beech, Jeff Taffe, Dany Sabourin (G).

 

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