Trophée Copifac (29 au 31 août 2008)

 

La seconde édition de ce tournoi de pré-saison bordelais accueillait une nouvelle fois quatre équipes de haut-niveau dont Villard de Lans, première équipe de Ligue Magnus à faire le déplacement en terre girondine.

 

Premier : Villard-de-Lans.

Cette année, le favori logique l'a emporté. Seule formation de l'élite française, les Ours n'avaient, a priori, rien à craindre des trois autres équipes. L'équipe de Stéphane Barin était venue pour trouver "plus de légèreté" dans l'adversité, afin que son équipe soit capable de prendre le jeu à son compte, ce qui ne fut pas le cas lors de ses premières joutes amicales (face à Grenoble 1-7 et à Mont-Blanc 1-6).

Mais la partie ne fut pas si facile que ça pour les joueurs des Alpes. Le match de Brest s'est certes conclu sur une belle victoire, mais il a fallu profiter des supériorités numériques pour creuser l'écart. Néanmoins, on a pu s'apercevoir lors de ce premier match du week-end de l'élément qui allait faire la différence : le physique. En effet, les Villardiens étaient bien un ton au-dessus dans ce domaine. Leurs mises en échec étaient bien plus appuyées, bien plus solides que celles de leurs adversaires Néanmoins, on a parfois eu l'impression que les Ours s'appuyaient un peu trop sur cette qualité pour étouffer leur adversaire.

Autre point fort, classique pour une équipe de Magnus qui affronte des équipes d'un niveau inférieur : la maîtrise du palet. Dans les matchs contre Brest et Courbevoie, les Villardiens n'ont eu aucun problème à s'emparer du palet, à le remonter et à s'installer durablement dans la zone offensive.

Néanmoins, tout n'est pas complètement rose pour les hommes de Barin. Le premier point d'inquiétude pourrait concerner les relances de l'arrière : ce fut notamment le cas lors de la confrontation avec l'équipe locale où la défense a eu beaucoup de mal à trouver leurs attaquants sur des relances rapides. Les Boxers furent en effet prompts à les intercepter, ce qui grippa quelque peu la belle machine huilée.

Ensuite, et toujours lors du match contre Bordeaux, les Villardiens ne sont pas parvenus à rester dans le rythme durant les soixante minutes. S'ils affirmèrent leur supériorité physique durant le premier tiers, le dernier fut nettement un cran en dessous avec des mises en échec manquées, des impacts bien moins lourds et une tendance à subir le jeu... Ce fut également le cas lors du dernier tiers contre Courbevoie où les Francilliens se sont imposés 1-0.

Mais Villard a bel et bien gagné, sans trop d'inquiétudes. Une fois Brest balayé, ils ont maitrisé les Boxers dans un exercice habituel pour les équipes de Magnus : la séance de tirs de fusillade. Enfin, face à des Coqs quelque peu affaiblis physiquement, ils ont tranquillement déroulé, s'appuyant toujours sur un très grand nombre de lancers. Autour d'un Romain Carry meilleur pointeur du tournoi avec 4 points, Matthieu Leblond et Cyril Papa ont pu montrer leurs qualités respectives, pendant que la défense et les deux portiers ont terminé le tournoi avec la meilleure défense (5 buts encaissés).

 

Deuxième : Bordeaux

Les Boxers terminent de nouveau leur trophée à la deuxième place. Mais le bilan est finalement assez intéressant, sans doute autant voire plus que l'an passé à la même période. Il est tout de même assez pertinent de noter que lors de la première édition du Trophée Copifac, certaines individualités s'étaient illustrées dont Dave Grenier pour Lyon, Xabi Lassalle et Mickaël Wiart pour Anglet. Et bien ces trois-là font désormais partie intégrante de l'effectif des Girondins.

Les Boxers ont entamé leur tournoi face à l'autre équipe de D1 présente, les Coqs de Courbevoie. Les deux premiers tiers furent joués sérieusement, avec une équipe de Bordeaux solide. Seulement, à force de baisser le rythme, ils finirent par jouer avec celui de Courbevoie, ce qui leurs fut fatal avec une défaite de 3 buts à 4. Finalement, ce dernier tiers face à Courbevoie fut le seul point noir du tournoi.

Le lendemain, c'était le match que tout le monde attendait : la preuve, pas de moins de 800 personnes trouvaient place dans les gradins pour une opposition avec les Ours de Villard. La dernière fois que le public de Mériadeck eut l'occasion de voir évoluer une équipe de Magnus, c'était lors de la dernière saison des Dogues dans l'élite française (le 3 octobre 1998 face à Angers). Du coup, les joueurs étaient surmotivés, peut-être trop si l'on fait le bilan des pénalités accumulées durant les deux premières périodes. Pourtant, les Boxers réalisèrent dix premières minutes de fort belle facture, faisant jeu égal avec les pensionnaires de l'élite. Mais sur une erreur défensive, les Ours prirent l'avantage en infériorité numérique, suivi de deux autres buts consécutifs à des prisons tombant plus facilement sur les Boxers que sur les charges à retardement des Ours. À 3-0 à la fin du premier tiers, on pense les choses pliées, mais les Boxers vont réaliser un véritable exploit en revenant au score en toute fin de match. La séance de tirs de pénalité perdue fut finalement anecdotique, tant l'entraîneur Tartari était satisfait du comportement de ses joueurs.

Enfin, le lendemain, les Boxers, minés par les absences et la fatigue de certains éléments, prirent l'avantage sur les Albatros en laissant un grand temps de jeu à ceux qui évoluent habituellement sur la quatrième ligne. Seul blasé du tournoi : Julien Leclerc, le second gardien, qui n'a pu jouer la moindre minute, la faute à une mitaine cassée lors de l'échauffement du premier match. Le bilan est donc plus que satisfaisant avec un incroyable match face à Villard qui a fait se lever la foule comme s'il s'agissait d'une victoire décisive en championnat. Contrairement à l'an passé, les lignes ont été constamment (et volontairement) modifiées afin d'offrir plus de variété dans la composition d'équipe, et ce, dès l'entame du championnat.

 

Troisième : Courbevoie.

S'il y a une chose que les Coqs savent faire, c'est imposer leur rythme. Un rythme peu élevé et qui fait déjouer l'adversaire. Bordeaux est tombé dans le panneau dans le troisième tiers, de même que Villard, alors que seuls les Brestois furent capables de relever la tête pour l'emporter sur les banlieusards parisiens.

Le groupe de Rishi Ovide-Etienne était amputé de quelques éléments, mais le coach des Coqs avaient pris soin d'emmener avec lui tous ses nouveaux étrangers, ainsi que deux jeunes, le tout dans l'optique d'évaluer leur capacité d'adaptation au niveau de la D1 ainsi que leur professionnalisme, afin de ne pas retomber dans les écueils rencontrés l'an passé avec des joueurs qui n'avait de professionnel que le contrat.

Du coup, il y eut beaucoup de roulements durant les matchs courbevoisiens, dont l'intérêt premier n'était vraiment pas les résultats. Hormis le duo de gardien éprouvé (Drouot - Fourcade) et la traditionnelle première ligne composée de Motte, Sarnovsky et Timko, les autres lignes eurent droit à d'incessants changements. S'étant débarrassé de la plupart des Slovaques de l'an passé, on a pu voir à l'œuvre d'autres Slovaques comme Peter Macek, Juraj et Roman Varga ainsi que le revenant Lubomir Duda, mais aussi quelques jeunes comme Kévin Guimbard (ex-Asnières) ou Thomas Barre (ex-ACBB). Visiblement, d'après les confidences de Rishi Ovide-Etienne, tout ce beau monde ne sera pas conservé, reste à savoir lesquels seront conviés de retourner à leurs études.

Car les Coqs ont finalement livré trois matchs de bonne facture. Ils ont tout d'abord réussi à renverser la tendance en l'emportant face à des Bordelais qui menaient 3-1. Ensuite, ils ont lutté jusqu'au bout avec les Albatros de Brest et une défaite 4-3. Bien sur, la dernière rencontre face à Villard a été très mal entamée avec un 6-0 à l'issue des deux premières périodes avant de se reprendre dans l'ultime tiers-temps, gagné 1-0 grâce à un joli but de l'éternel Zdenko Sarnovsky.

Au final, le bilan est mitigé pour l'équipe de Courbevoie. Ne cachant pas ses ambitions de retrouver le podium de D1, le coach sait qu'il va devoir repartir à la recherche d'éléments susceptibles de lui permettre d'atteindre ses objectifs. Malgré tout, il sait qu'il peut avoir confiance dans son noyau dur : outre la première ligne offensive, citée plus haut, plusieurs joueurs ont apporté des motifs de satisfaction. Lubomir Duda n'a rien perdu de son sens du placement qui lui permit d'être un pilier de la défense de nombreuses équipes de Magnus. Toujours derrière, Cyril Boissière est toujours à son niveau alors que devant, les habituels Bougaran, Capet ou Caillaux ont su exploiter toutes les opportunités qu'ils ont eu. Une petite mention particulière à Kévin Guimbard qui, s'il n'a pas encore toutes les cartes pour évoluer en D1, a fait montre de certaines qualités qui pourraient l'amener à évoluer en équipe première dans peu de temps.

 

Quatrième : Brest.

Les Brestois ne s'étaient pas déplacés au complet : leur championnat reprenant bien plus tardivement que ceux de Magnus ou de division 1, les Albatros étaient présents sans leurs deux renforts russes, Timkin et Vokov, ainsi que du dernier renfort en date : le Québécois Mathieu Brunelle. Néanmoins, d'autres nouveaux étaient présents et cela permettaient au duo Toukmatchev / Oprandi de tester ceux-ci.

Ce fut le cas notamment de Mojmir Bozik, élu meilleur gardien de D1 la saison passée et qui incorpore l'armada brestoise avec la ferme intention de glaner le championnat, ce qui est d'ailleurs, l'objectif clairement annoncé du club. Bozik a été à la hauteur de sa réputation bien que son entrée dans le tournoi ait été quelque peu délicate. Mais très vite, l'ex-Castor a retrouvé la pleine possession de ses moyens et de ses facéties, puisqu'il s'est permis par deux fois de dégager le palet au pied ! Devant lui, la première ligne de défense composée du géant Ivan Borzik et de l'ex-Bordelais Peter Vojtek a été très performante. Pour Vojtek, il s'agissait même d'une révélation puisqu'il a marqué trois buts alors qu'on ne lui connaissait pas encore ces qualités de finisseur. Pour le reste de la défense, si le rugueux Lilian Prunet a été à la hauteur, quelques doutes persistent sur les jeunes du cru bien qu'ils aient sporadiquement montré de bonnes choses.

Devant, les Albatros n'ont pas eu bien longtemps la possibilité d'utiliser Ocelka puisque celui-ci s'est blessé dès le premier match. Néanmoins, le redoutable Matej Kiska, arrivé de Font-Romeu, a été à la hauteur de sa réputation : vif, endurant, bon meneur de jeu, il ne lui manque plus qu'à retrouver le chemin des filets pour retrouver son degré de performance qui lui avait valu de terminer meilleur pointeur de Division 2. À leurs côtés, Bruno Maynard et Tomas Kaspar sont des joueurs de très bon acabit et qui ont réussi leur tournoi, de même que le très jeune William L'Arvor, capable d'infiltrations étonnantes au cœur des défenses adverses. Quant au Québcois Guillaume Fournier, s'il est resté particulièrement discret durant le premier match, il a su relever la tête dans le suivant au point d'offrir la victoire aux Albatros face au Coqs de Courbevoie.

Au final, les Brestois peuvent avoir le sourire à l'issue de ce tournoi. Ils auront bien résisté pendant un tiers-temps aux Ours de Villard, ils auront vaincu Courbevoie, sixième de Division 1 l'an passé et finalement, ils se seront inclinés, victimes de la fatigue eux aussi, face aux locaux qui avaient fait jouer leurs jeunes pousses encore physiques. De quoi satisfaire les exigences du célèbre Président Bounoure qui espère qu'avec les renforts à venir, l'équipe sera performante au point d'aller titiller l'autre favori de Division 2, Lyon.

 

Brest - Villard-de-Lans 1-5 (0-1, 0-2, 1-2)

Bordeaux - Courbevoie 3-4 (1-0, 1-1, 1-3)

Courbevoie - Brest 3-4 (1-1, 2-2, 0-1)

Bordeaux - Villard-de-Lans 3-4 t.a.b. (0-3, 1-0, 2-0, 0-1)

Villard-de-Lans - Courbevoie 6-1 (4-0, 2-0, 0-1)

Bordeaux - Brest 5-2 (2-2, 3-0, 0-0)

Classement final : 1 Villard-de-Lans 6 (+9), 2 Bordeaux 3 (+2), 3 Courbevoie 2 (-5), 4 Brest 2 (-6).

 

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