Caen - Angers (9 septembre 2008)

 

Match comptant pour la Coupe de la ligue, groupe A.

Erreur de casting ?

Une fois encore, la formule de la coupe de la ligue ne convainc pas. Cette compétition n'a de rapport avec la ligue que le nom, comme le prouve la présence de Caen dans la poule A. La différence de niveau entre les équipes de D1 et de Magnus semble promettre une victoire facilement acquise au cours d'un match sans réelle compétition. Angers présente un visage attractif et devrait se maintenir dans le haut du tableau de la Magnus. Les Drakkars, de leur côté, ont affiché de très bons résultats en préparation avec 33 buts marqués contre 8 encaissés. Mais le niveau des adversaires (Reims et Cergy en fin de tableau D1 et Brest en D2) ne permet pas de s'engager sur les qualités de l'équipe.

L'avant-match se déroule dans un climat de retour de vacances. La patinoire est quasi-déserte, le son n'est pas encore totalement réglé et les tambours des Fanatics sont manifestement restés en vacances.  Heureusement, les amicaux du mois d'août ont permis d'éviter les difficultés à la table de marque, habituelles à la reprise de saison.

À l'inverse, sur le glaçon, le redémarrage est immédiat. Les Ducs se portent à l'offensive et veulent montrer leur supériorité. Le HCC organise rapidement sa défense sous les ordres de son gardien Arnaud Goëtz, réel leader de l'équipe dans cette partie du terrain. Après avoir tué une première pénalité, les Bas-Normands retournent à ce qu'ils font de mieux : mettre la pression à l'attaque. Leur combativité surprend Baluch qui commet deux fautes simultanées, rapidement suivi par Igier. Là encore, on ne reconnaît pas les locaux. Le jeu de puissance est fluide, agressif, bien loin de la torpeur de la saison passée. C'est d'abord, Thierry Poudrier, la "petite" recrue canadienne de l'équipe, qui manque d'ouvrir le score. Son tir échoué sur le poteau est récupéré et circule vers Vorobel qui lance de la bleue. Gilbert a beau toucher le palet de la jambe, il rebondit à l'intérieur des filets (1-0 à 04'52"). Toujours à 5 contre 3, Prosvic se pose en meneur de jeu. Installé au poteau droit, il distribue le palet pour faire bouger la défense angevine, jusqu'à ce qu'il se retrouve devant un but totalement dégagé (2-0 à 05'51").

Piqués au vif, les Ligériens intensifient leur jeu en zone offensive. La première ligne est solide et expérimentée. Elle le montre en poussant les équipiers de Goëtz à la faute, puis en concrétisant ce power play par Jodoin (2-1 à 08'44"). Trois minutes plus tard, alors que l'équipe évolue en infériorité numérique, Fortier profite d'un caffouillage pour s'emparer du palet dans le dos de la défense et va défier Goëtz qui ne peut rien faire (2-2 à 09'44"). Ce regain d'efficacité n'est que de courte durée puisque Mans Papaux s'échappe deux minutes plus tard. Il réussit à centrer le palet vers Himler à l'autre aile. Gilbert ferme la porte mais se trouve battu sur le rebond (3- 2 à 11'51"). C'est Dostal qui conclut ce tiers en mettant en pratique les conseils donnés à ses troupes : toujours à l'offensive ! Servi par son compère Vorobel, il lance un contre éclair malgré un joueur de moins sur la glace et creuse l'écart (4-2 à 18'28").

Ce premier tiers s'est joué à une allure un peu folle. Et l'arbitre n'a pas pu empêcher l'emballement suite à un contact entre Papaux et Fortier. Le retour au vestiaire a permis à Heikki Leime de recadrer ses joueurs. De fait les Angevins prennent un avantage physique sur leur adversaire sans aller à la faute. Ils ne subiront d'ailleurs que deux pénalités individuelles avant que ne retentisse la fin de la rencontre.

Les Ducs en profitent pour mettre la pression dans la zone des Caennais qui défendent avec acharnement. Il faut alors tout le talent de la deuxième ligne ligérienne pour revenir à la marque. Le schéma est classique : récupération à l'engagement, shoot de Simon Lacroix et récupération du rebond par Julien Albert, qui surgit de nulle part (4-3 à 27'35"). La course aux buts est relancée ! Au bout de trente secondes, Charles Geslain part en contre et donne tout pour distancer son adversaire. Il est obligé de se jeter au sol pour décocher son tir... qui fait trembler les filets (5-3 à 28'09"). Yven Sadoun renvoie l'ascenseur une minute plus tard sur une erreur de replacement de Goëtz (5-4 à 28'54"). Prosvic remet ça, et trompe Gilbert après un slalom dans la défense angevine (6-4 à 29'31"). Le rythme est intense et pousse Chevalier à la faute. Cette prison est immédiatement sanctionnée par Lacroix qui tire au but dès la réception de l'engagement (6-5 à 29'54"). Au bout de 11 buts en 30 minutes de match, les deux équipes fatiguent. La qualité de jeu baisse et Caen ne reprend le large que grâce à la fraîcheur de Vorobel, la force tranquille (7-5 à 37'03").

Finalement, le troisième tiers voit l'entrée en jeu de Koivula dans un but angevin qui sera peu sollicité. En parallèle, les stars angevines tentent de disloquer la défense bas-normande, à l'image de Bellemare, qui fait une démonstration de maîtrise du palet. Mais Goëtz est vigilant ; impressionnant même, par sa performance en fin de match alors que ses équipiers commettent faute sur faute. Seul Julien Albert trouve la faille pour ramener les deux équipes à un point (7-6 à 58'31"). Le coach d'Angers fait bien sortir son gardien mais la pénalité de Bellemare pour méconduite les prive d'un homme de champ et les empêche de revenir au score.

Pour conclure, s'il est surprenant que l'équipe caennaise, en D1, participe à la coupe, la victoire des Drakkars l'est encore plus. Qui aurait pu parier sur eux au regard de la saison passée ? Quelle est cette ironie qui fait que le club en Magnus peine contre les équipes de D1, et qu'une fois en D1, l'inverse se produise ? Le HCC a en tout cas réussi à impressionner. Pour les Angevins, tout n'est pas perdu puisque les Caennais restent toujours pronostiqués derniers dans cette poule où évoluent également Tours et Rouen. De plus, il n'est pas sûr que la coupe figure dans les objectifs des Ducs.

Compte-rendu signé Benoît Gy

 

Commentaires d'après-match (dans Ouest France)

Alexis Gomane (défenseur de Caen) : "Il y a une vie après la mort ! Avec ce match, on fait le deuil de la relégation. Angers nous a bananés toute la saison dernière. Contre eux, on voulait faire passer le message qu'il y a bien une équipe de hockey à Caen."

Heikki Leime (entraîneur d'Angers) : "Certaines têtes étaient un peu grosses dans le vestiaire, elles repartent plus petites. Ce résultat est inquiétant, mais il va nous servir d'avertissement."

 

Caen - Angers 7-6 (4-2, 3-3, 0-1)

Samedi 9 septembre 2008 à 20h00 à la patinoire de Caen la mer. 400 spectateurs

Arbitrage de Nicolas Barbez assisté de Matthieu Loos et Adrien Ernecq.

Pénalités : Caen 32' (10', 4', 18'), Angers 32' (12', 10', 10').

Évolution du score :

1-0 à 04'52" : Vorobel assisté de Janil (sup. num.)

2-0 à 05'51" : Prosvic assisté de Vorobel et Poudrier (sup. num.)

2-1 à 08'44" : Jodoin assisté de Metsaranta et Baluch (sup. num.)

2-2 à 09'44" : Fortier assisté de Bellemare (inf. num.)

3-2 à 11'51" : Himler assisté de Papaux

4-2 à 18'28" : Dostal assisté de Vorobel (inf. num.)

4-3 à 27'35" : Albert assisté de Lacroix

5-3 à 28'09" : Geslin assisté de Poudrier

5-4 à 28'54" : Sadoun

6-4 à 29'31" : Prosvic assisté de Poudrier

6-5 à 29'54" : S. Lacroix assisté de Bellemare (sup. num.)

7-5 à 37'03" : Vorobel assisté de Prosvic

7-6 à 58'31" : Albert assisté de S. Lacroix et Sadoun

 

Caen

Gardien : Arnaud Goëtz.

Défenseurs : Slavomin Vorobel - Jonathan Janil ; Alexis Gomane - Roch Chevalier ; Olivier Vandecandelaere (C) - Udo Marie.

Attaquants : Charles Geslain - Jaroslav Prosvic - Thierry Poudrier ; Jonathan Avenel (A) - David Dostal - Graham Avenel ; Peter Himler (A) - Mans Papaux - Kevin Da Costa.

Remplaçants : Clément Fouquerel (G), Pierre Bennett, William Ohlund, Hugo Deschamps.

Angers

Gardien : Frédéric Gilbert puis Ville Koivula à 40'00".

Défenseurs : Pavol Mihalik - Kévin Igier ; Pierre-Antoine Simonneau - Simon Lacroix ; Jean-François Jodoin (A) - Lauri Lahesalu.

Attaquants : Tomas Baluch - Jonathan Bellemare - Pierre-Luc Laprise ; Yven Sadoun - Martin Lacroix - Julien Albert ; Rodolphe Bretault - Matias Metsäranta - Hermanni Vidman ; Juho Jokinen, Éric Fortier.

Remplaçant : Nicolas Deshaies.

 

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