Tours - Rouen (9 septembre 2008)

 

Coupe de la Ligue, groupe D - première journée.

Pour cette ouverture de la saison, le public de la rue de l'Élysée accueille les Dragons de Rouen, favoris. Les deux formations sont loin d'être au complet. Rouen joue sans Lionel Tarantino, Édouard Dufournet et Jean-François David. Tours évolue sans Michael Clarke, suspendu, Steven Kaye, blessé et Nolan Boike, Mathieu Wathier et Vincent Ouellette, non validés par la FFHG pour l'instant pour quelques soucis administratifs.

La première action survient après 50 secondes grâce au petit Patrick Gannon, qui déborde côté droit et sert Olivier Proulx devant le but. L'ancien Diable Noir Ramon Sopko s'impose. Rouen réagit rapidement et Marc-André Thinel se présente seul devant Adam Russo : le gardien ne laisse aucun espace ras glace (02'52"). Sur la première infériorité numérique, Tours se montre agressif, à l'image d'une superbe charge de Radek Stepan. Quelques tirs rouennais manquent le cadre mais font passer des frissons dans le public. Des frissons de bonheur peu après, quand un dégagement de Jozej Drzik permet à Nicholas Romano de s'échapper côté droit. Il contourne la cage et remet dans l'axe, dans le dos des deux défenseurs, à Olivier Filion : l'artilleur tourangeau, tout seul, ne manque pas la cible, en lucarne, à 6 secondes de la fin de la pénalité (1-0 à 04'57"). Un but qui déchaîne les Diables Noirs : Andy Corran intercepte un palet côté gauche et file au but, mais, trop collectif, il cherche la passe devant Sopko. À 4 contre 4, Tours est plus habile pour exploiter les espaces et les rebonds du palet : Jozef Drzik allume Sokpo, Dominic Noël ne peut s'emparer de la rondelle. Rouen, un peu en difficulté, voit ensuite Carl Mallette sanctionné pour un accrochage inutile en zone offensive. Les hommes de Bob Millette jouent avec autorité en avantage numérique comme à 4 contre 4, menaçant encore Ramon Sopko. C'est la panique dans la défense devant les assauts de Michaël Tessier ou Adrian Saul.

À la mi-période, la rencontre est totalement à l'avantage des locaux ; il faut cependant un Adam Russo énorme pour sauver devant Marc-André Thinel, parti en échappée (10'23"). De l'autre côté, Patrick Gannon fait son numéro : après avoir évité une charge le long de la bande, il efface son défenseur d'un petit pont et trouve la plaque de Sopko. Tours accélère encore, multipliant les passes et poussant Jaako Niskavaara à la faute ; avantage numérique. Une bonne remontée de palet côté droit, une passe levée d'Olivier Filion superbement contrôlée par Jozef Drzik qui allume de la bleue et fait mouche (2-0 à 13'15"). Rouen est dans les cordes. La réaction ne tarde pas, avec une longue présence consécutive à deux erreurs d'Omar Ennaffati à la relance, puis d'Andy Corran ; une pénalité tombe et le jeu de puissance des Dragons se met en place. Adam Russo se montre très solide, de la botte comme de la plaque, puis sur la ligne en sauvant un rebond laissé. Rouen ne conclut pas, mais sa vitesse de jeu et sa qualité technique, notamment Mallette et Julien Desrosiers, commence à peser. Tous vire en tête 2-0 dans un duel de très haut niveau, joué à cent à l'heure pendant vingt minutes.

On reprend d'entrée sur le même rythme avec une mauvaise relance de Sopko, qui manque de peu de profiter à Drzik ligne bleue. Le jeu se pose toutefois assez vite et Ennaffati, à la peine, concède un retard de jeu. L'occasion pour Russo de briller devant Daniel Carlsson, avant de voir Glad sorti pour une charge avec la crosse. 4 contre 4 à venir... et Tours déboule en contre, en trois contre deux. La passe en retrait offre un tir sorti par Sopko, et Éric Doucet se voit puni à son tour. Les Diables Noirs ont renversé l'avantage numérique en quelques secondes, mais, malgré beaucoup d'intensité, ne parviennent pas à menacer à nouveau le gardien. La présence offensive se poursuit, le travail de conservation de palet est énorme. Rouen est en danger et plusieurs rondelles longent le poteau. Les Diables Noirs jouent en patrons, pour l'un de leurs plus beaux matches ces dernières années. Les Dragons sont battus dans les duels et dans l'agressivité, ne restant menaçants que grâce à la vitesse de leur trio vedette. Les hommes d'Alain Vogin bénéficient d'une pénalité contre Mike Novosad, sa troisième du match, pour casser enfin l'élan adverse. Le jeu de passe de Thinel, Desrosiers et Mallette déstabilise la défense, mais pas un Adam Russo toujours bien placé : les Normands ne reviennent pas.

La partie est contrôlée par les Diables Noirs, attentifs aux interceptions, bien positionnés en défense face à une équipe incapable de construire et d'enchaîner des passes. Les meilleures chances restent aux mains des hommes de Robert Millette, qui ne profitent pas de la fébrilité adverse pour creuser le score, malgré une nette domination technique et collective. Et ce qui devait arriver arriva : une mine de Jaako Niskavaara ligne bleue, sur une mise au jeu rouennaise, transperce Russo (2-1 à 38'30"). Contre le cours du jeu, les Dragons reviennent. Une pénalité contre Tessier vient donner des frayeurs au public, mais Julien Desrosiers fait trébucher un adversaire le long de la bande et annule l'avantage numérique. Le score ne reflète guère le déroulement de la période, durant laquelle la possession du palet fut majoritairement tourangelle.

Les bonnes intentions des troupes de Millette se confirment dès les premières secondes de l'ultime période. Le bras de fer se poursuit, Russo fait son travail mais Tessier accroche un défenseur en zone offensive et offre l'occasion aux Dragons de revenir. Le jeu de puissance se montre très laborieux, accumulant les mauvaises passes. Mais quelques secondes après le retour de Tessier, Sébastien Strozynski transforme un rebond d'un tir de Cédric Custosse, de près (2-2 à 44'32"). Rouen a repris du poil de la bête, sans vraiment convaincre. Mieux pour les hommes de Vogin, un tir de Doucet venu d'une mise au jeu surprend Russo (2-3 à 45'37"). Le match a basculé en 7 minutes et deux mises au jeu...

Le jeu s'emballe et on file d'un but à l'autre, Russo sauvant son camp face à un centre de Thinel. Tours part à l'abordage et concède des espaces, avec une équipe coupée en deux qui s'expose à la vitesse des Dragons. À 47'50", Rouen se voit même logiquement refuser un but, marqué par une crosse bien trop haute. En face, avec leur banc réduit, les locaux enchaînent les actions, au duel. Tessier, Gannon, Noël et Proulx trouvent Sopko sur leur chemin. L'intensité est tourangelle mais la froide efficacité rouennaise les rend dangereux sur la moindre action. La fatigue commence à se faire sentir dans les rangs tourangeaux. Ils se font ainsi piéger par une échappée, sauvée par le retour désespéré de Drzik. Le temps file et Rouen contrôle, plus frais sur la fin de match. Pire, alors que Novosad laisse filer le palet sur une bonne occasion tourangelle, Drzik doit concéder la faute à moins de deux minutes de la sirène. Heureusement, la pénalité tombe immédiatement en face, Jarkko Glad, au temps de jeu extraterrestre, accrochant un attaquant des Diables parti en contre. Robert Millette demande alors un temps mort et sort son gardien, il reste 54 secondes. La première mise au jeu offre la chance aux Normands de tuer le match, mais la rondelle glisse au ras du poteau. La seconde, sur le dégagement interdit, contraint Sopko à un double arrêt. Le gardien est tout aussi attentif sur un centre de Romano depuis le coin.

Rouen s'impose 3-2, dans la douleur et sans vraiment convaincre. La froide efficacité et l'accélération en début de troisième tiers auront fait la différence, mais c'est bien Tours qui a montré le plus de choses ce soir dans un match très ouvert et très offensif.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne, photos de Charlotte Vinot

 

Commentaires d'après-match :

Robert Millette (entraîneur de Tours) : "On est déçus mais on peut sortir la tête haute. Rouen jouait avec un défenseur en moins, nous avec 5 joueurs en moins, des joueurs importants. C'est une sortie convaincante, on a tenu tête au champion de France à 4 défenseurs. Les joueurs y ont cru jusqu'au bout, ils ont montré beaucoup de caractère malgré la défaite. Ce n'était pas évident jusqu'à la dernière minute avec ces transferts, mais les joueurs ne se sont pas laissés impressionner et on a vu beaucoup de choses. C'est très positif, un bon baromètre de ce qu'on peut faire alors qu'il nous manquait un bloc complet. Le public a vu un beau spectacle, un bel adversaire. Il n'y aura pas de décompression samedi à Neuilly, on part sur un rythme de deux matches par semaine et on aura le retour des absents au prochain match. Rouen a de la profondeur, et c'est une bonne préparation, d'autant que l'on est pas éliminés car les deux premiers passent."

 

Tours - Rouen 2-3 (2-0, 0-1, 0-2)

Mardi 9 septembre 2008 à 20h00 à la patinoire municipale "Elyseum". 1300 spectateurs.

Arbitrage de M. Bergamelli assisté de MM. Juret et Cregut.

Pénalités : Tours 20' (6', 6', 8'), Rouen 18' (6', 6', 6').

Tirs : Tours 32 (11, 10, 11), Rouen 37 (11, 10, 16).

Évolution du score :

1-0 à 04'57" : Filion assisté de Romano et Drzik (inf. num.)

2-0 à 13'15" : Drzik assisté de Filion et Tessier (sup. num.)

2-1 à 38'30" : Niskavaara assisté de Desrosiers

2-2 à 44'32" : Strozynski assisté de Custosse et Desrosiers

2-3 à 45'37" : Doucet assisté de Thinel et Peltola

 

Tours

Gardien : Adam Russo.

Défenseurs : Michael Novosad - Jozef Drzik ; Omar Ennaffati - Radek Stepan.

Attaquants : Andy Corran - Olivier Filion - Michaël Tessier ; Olivier Proulx - Dominic Noël (C) - Nicholas Romano ; Alexis Ouellette - Adrian Saul - Patrick Gannon.

Remplaçant : Pierre Pochon (G). Absents : Steven Kaye (blessé), Michael Clarke (suspendu), Mathieu Wathier, Nolan Boike, Vincent Ouellette (non qualifiés).

Rouen

Gardien : Ramon Sopko.

Défenseurs : Jaako Niskavaara - Jarkko Glad ; Daniel Carlsson (A) - Petri Virolainen ; Cédric Custosse.

Attaquants : Éric Doucet (C) - Mikko Peltola - Marc-André Thinel ; Sébastien Strozynski - Carl Mallette - Julien Desrosiers ; Jérémie Romand - Peter Bourgault - Loïc Lampérier.

Remplaçant : Ronan Quemener (G), Thomas Baubriau, Alexandre Mulle. Absents : Jean-François David (déchirure à la cuisse), Édouard Dufournet, Lionel Tarantino.

 

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