Championnat de France de division 1, première journée.

La préparation n'a été simple pour aucun des deux adversaires. Validé tardivement en division 1 et confronté au départ de son entraîneur Sébastien Roujon promu à un poste fédéral à plein temps, Viry n'a presque pas pu travailler à la constitution de son effectif. La plupart des matches amicaux prévus ont été annulés, et les Jets ont pour seule référence une victoire 8-3 sur une demi-équipe de Reims, qui s'était déplacé sans ses étrangers.

Le calendrier leur réserve pourtant un gros morceau, le vainqueur de la dernière saison régulière Gap, qui n'est pas non plus exempt de soucis. Sa patinoire est fermée depuis un mois à cause d'une fuite de fréon, et les Rapaces doivent donc monter à Orcières-Merlette pour s'entraîner.

En plus, les deux équipes sont privées de leur buteur. Anthony Kodyjasz, dont le prêt des Français Volants a été renouvelé un peu tard, n'a pas reçu sa licence validée à temps. C'est encore plus ennuyeux pour Gap, puisque son joueur-vedette Jiri Rambousek a reçu un coup au niveau de la rate dans le match de coupe de la ligue de mardi. Le Tchèque est toujours en observation à l'hôpital de Grenoble dans l'attente d'un diagnostic.

Sa place en première ligne est occupée par l'international des moins de 18 ans Alexis Dicharry, qui inaugure sa première présence officielle en senior... en prenant deux pénalités sur la même action, accrocher et trébucher. Sur cette supériorité numérique, amputée de moitié par une pénalité de Peduzzi, Viry peut déplorer alors l'absence de Kodyjasz : le palet parvient plusieurs fois dans le slot, mais les tirs en pivot sont empreints de fébrilité. Quand Hopson part à son tour en prison, l'occasion est trop belle pour Viry, qui doit jouer une minute à cinq contre trois... À l'abordage ! Un palet contré part dans les airs, Romain Moussier file pour le récupérer avant la ligne bleue et, totalement seul, le glisser entre les jambières de Francis Larivée (0-1, 04'23").

On assiste pendant quelques minutes à une opposition de styles entre le jeu intensif de Viry, qui patine beaucoup et presse à tout va, et le jeu calme de Gap, tout en contrôle, placement et circulation de palet. Les visiteurs semblent attendre que les jeunes Castelvirois s'épuisent pour prendre peu à peu l'ascendant.

Celui-ci devient net pendant une pénalité de Morette. Le gardien Larivée est mis à rude épreuve. Il commence par un plongeon spectaculaire devant un palet traînant et ne laisse plus de rebonds sur les tirs suivants. Ce n'est pas en infériorité que Viry encaisse, c'est en supériorité, en laissant une nouvelle échappée à Jiri Jelen (0-2, 13'56"). Un palet encore perdu dans la foulée oblige Kerneis à faire faute, et il ne rejoint la geôle qu'après avoir poussé une gueulante envers ses partenaires. Au moment où on revient à cinq, Moussier glisse le palet du revers à ras glace (0-3, 16'30"). Gap aura tout de même son but en supériorité pour compléter sa collection, avec un tir de Milan Tekel joliment dévié en lucarne par Keenan Hopson (0-4, 17'36").

Viry change de gardien à la pause. Geoffroy Marcon aura moins de breakaways, mais sûrement pas moins de travail. Manque de chance pour lui, le lancer puissant à ras glace de Victor Peduzzi dans le cercle droit (1-4, 22'42") fait réagir les visiteurs, avec un 2 contre 1 parfaitement exécuté par Jelen et Hopson (1-5, 24'11"). Gap fait le siège permanent des cages locales. Marcon, parfois suppléé par des défenseurs (Morette), doit réaliser des miracles pour que le score ne s'aggrave pas... jusqu'au cinglage de Kevin Ledoux. En supériorité numérique, les Gapençais sont évidemment installés. Jiri Jelen reçoit la passe dans l'enclave et ajuste la lucarne gauche (1-6, 32'05").

Le capitaine gapençais Romain Moussier, sanctionné pour retenir, fait demi-tour devant la porte de la prison parce qu'elle est fermée à son approche et essaie de rejoindre son banc ni vu ni connu. Des fois que ça passe... Ça ne passe pas. Il n'échappera pas à son destin. Sur la supériorité numérique, un lancer rasant dela bleue de Guillaume Jeannette fait tinter le poteau et rentre (2-6, 34'01"). Viry résiste à trois contre quatre pendant une minute et demie et tent era une dernière contre-attaque avant la sirène, un superbe travail de Mickaël Marouillat qui n'est pas conclu par Harond Litim.

Viry accumule les pénalités au début du troisième tiers-temps, en premier lieu Litim et le revenant Jérôme Mô qui prennent chacun 2'+10' pour charge dans le dos. Julien Correia est placé au centre du dispositif gapençais en powerplay, et quand il n'envoie pas le palet dans le masque de Marcon, il le place côté mitaine (2-7, 46'28"). Les Jets essaieront jusqu'au bout de sauver l'honneur. Le meilleur palet de but est pour Giovanni Lelièvre, de retour dans son club formateur après être parti trois ans au Mont-Blanc en compagnie de son collègue Auvitu, mais il ne peut convertir ce centre en retrait.

Prendre deux buts bêtes alors qu'on évolue en supériorité numérique n'est pas le meilleur moyen d'ouvrir sa saison. La suite du match a prouvé aux Jets que cela aurait changé peu de choses, tant Gap est encore un cran au-dessus. Même impression de supériorité indiscutable que l'an dernier.

La première ligne des Rapaces a été transparente sans Rambousek, par contre ils ont sans doute trouvé un deuxième trio efficace. Le point d'ancrage reste le même, le solide Jiri Jelen, qui a imposé sa technique, happé le palet, dominé aux engagements et survolé la rencontre.

Compte-rendu signé Marc Branchu (photos de Philippe Rivier)

Commentaires d'après-match

André Svitac (entraîneur de Gap) : "On a fait un match correct en gagnant avec sécurité. On a pris beaucoup de prisons au début, mais on a su réagir en marquant à quatre et même à trois. Cela nous a donné un avantage psychologique sur l'adversaire. Beaucoup de joueurs en face voulaient mettre la pression, ils ont démontré de l'envie et de l'engagement physique. On prend match par match avec la même ambition que l'an dernier, aller le plus loin possible. Ce n'est pas facile sans patinoire. Nous faisons trois à quatre entraînements par semaine, alors que nous en aurions voulu deux par jour par moments, et il y a la fatigue des voyages à Orcières en plus."

Viry-Châtillon - Gap 2-7 (0-4, 2-2, 0-1)

Samedi 13 septembre 2008 à 20h30 à la patinoire des Lacs. 180 spectateurs.

Arbitrage de Philippe Forget assisté de Nicolas Lobry et Thomas Caillot.

Pénalités : Viry 44' (8', 8', 8'+10'+10'), Gap 28' (8'+10', 6', 4').

Tirs : Viry 31 (9, 8, 14), Gap 52 (18, 19, 15).

Évolution du score :

0-1 à 04'23" : Moussier assisté de Cornaire (double inf. num.)

0-2 à 13'56" : Jelen assisté de Luciak (inf. num.)

0-3 à 16'30" : Moussier

0-4 à 17'36" : Hopson assisté de Tekel (sup. num.)

1-4 à 22'42" : Peduzzi assisté de Litim

1-5 à 24'11" : Hopson assisté de Jelen et Correia

1-6 à 32'05" : Jelen assisté de Hawkins (sup. num.)

2-6 à 34'01" : Jeannette assisté de Ledoux et Marouillat (sup. num.)

2-7 à 46'28" : Correia assisté de Hopson (sup. num.)

Gardien : Francis Larivée puis Geoffroy Marcon à 20'00".

Défenseurs : Yann Morette - Guillaume Jeannette (C) ; Yvan Kerneis (A) - Virgile Ponticelli ; Jérémy Buigues.

Attaquants : Romain Costes - Mickaël Marouillat - Kevin Ledoux ; Harond Litim (A) - Alexis Gautron - Victor Peduzzi ; Fabien Foata - Jérôme Mô - Giovanni Lelièvre ; Robin Chrétien.

Absents : Anthony Kodyjasz (problème de licence), Hugo Astic, Yohann Marouillat.

Gardien : Mickaël Gasnier.

Défenseurs : Trevor Hawkins (A) - Roman Jasko ; Matus Luciak - Milan Tekel ; Maximilien Tromeur - Yohan Orsoni ou Alexandre Cornaire.

Attaquants : Alexis Dicharry [puis Ramos ou Zampa à 40'00"] - Jean-Charles Charette - Romain Moussier (C) ; Keenan Hopson - Jiri Jelen - Julien Correia ; Sébastien Vidal - Lucas Franck - Julien Zampa ou Clément Ramos [puis Dicharry à 40'00"].

Remplaçant : Jakub Macek (G). Absents : Jiri Rambousek (hospitalisé), Julien Maréchal (genou), Maxime André (cuisse).

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