Strasbourg - Saint-Gervais/Megève (23 septembre 2008)
Ligue Magnus, troisième journée.
Strasbourg occupe la tête du classement en riche compagnie, avec Rouen, Grenoble et Angers, et comme deux de ces équipes s'affrontent ce soir, ce match sans doute une bonne occasion pour l'Étoile Noire de prendre une place inattendue sur le podium avant de recevoir le champion en titre Rouen samedi, avec on l'espère une meilleure affluence que pour ce match en semaine.
Un incident sur une porte de la balustrade retarde le début de match de vingt minutes et donne l'occasion à tout le monde d'arriver à l'heure. Il vaut mieux car le premier but est marqué au bout de... 19 secondes. Julien Payraud est récompensé de son activité au pressing depuis le début de saison par son premier but en Magnus : son tir du poignet passe au-dessus du bouclier de Hiadlovsky (0-1, 00'19").
Strasbourg revient assez vite à la marque sur une accélération de Yanick Riendeau suivie au rebond par David Cayer (1-1, 07'21"). Le Mont-Blanc parvient cependant à contrôler le match et à marquer en contre, encore une fois par un de ses jeunes joueurs. Romain Orset marque à son tour en lucarne, du côté de la mitaine pour sa part (1-2, 10'53"). Le gant du gardien slovaque prend sa revanche sur ce même Orset quelques minutes plus tard. Voir le Mont-Blanc mener au score est logique, mais Juho Lehtisalo égalise à mi-distance sur une bonne passe de Devin (2-2, 15'53"). Même s'il a été riche en buts et pauvre en pénalités (zéro !), ce premier tiers-temps a en fait été assez terne et pas si rythmé.
Les deux premières prisons sont strasbourgeoises, contre un "accrocher" de Marcos et un surnombre. La défense alsacienne les tue facilement. Le jeu est toujours aussi poussif et le seul fait saillant est une décision arbitrale cocasse. L'arbitre M. Hauchart est prévenu par un juge de ligne d'une charge dangereuse à la tête, commise par un Strasbourgeois. Il laisse l'équipe locale décider du "coupable". C'est finalement Philippe Bastian qui sert de bouc émissaire alors qu'il était sur le banc lors de cette action... L'Entente dispose donc de cinq minutes pleines d'avantage numérique pour terminer le tiers-temps. Elle ne se réveille pas pour autant, à l'image d'un Étienne Croz en détresse offensive, qui n'arrive vraiment plus à marquer ces derniers temps.
Hormis un tour de cage de Maxime Catelin et un poke-check de Vladimir Hiadlovsky sur Sylvain Nicoud, la troisième période n'apporte rien de plus, et chaque équipe semble satisfaite de ce point petitement gagné.
C'est en prolongation que le match va sérieusement s'animer. Fait curieux, elle commence à 3 contre 3. En effet, deux pénalités simultanées ont été sifflées juste avant la fin du match, une faute de Cayer et une simulation de Lepers.
Or, sur ce point, le règlement est formel : "Si le temps réglementaire s'est terminé à 4 contre 4, la prolongation commence à 4 contre 4. Lorsque le nombre de joueurs sur la glace atteint 5 contre 4 ou 5 contre 5 le nombre des joueurs est ajusté à la situation, soit 4 contre 3, soit 4 contre 4, dès le premier arrêt de jeu."
L'arbitre ne connaît donc pas ses règles, mais les joueurs et le public encore moins, de toute façon. Et c'est justement ce qui va poser problème par la suite. Cruchandeau est pénalisé une seconde avant le retour des bannis, et c'est là que le bordel commence... Le speaker explique que les joueurs ne reviendront sur la glace qu'à un arrêt de jeu (ce qui est faux, c'est le contraire, cf ci-dessus)... et une seconde plus tard, ils sortent de prison en cours d'action, comme ils en ont en fait le droit. Les spectateurs sont interloqués, et surtout les joueurs n'ont pas l'air de savoir où ils en sont. Cayer rentre à son banc et Strasbourg ne sait plus très bien s'il doit jouer à trois ou à quatre. Le seul qui a arrêté de se poser des questions depuis longtemps, c'est le vétéran Christian Pouget. Il vient près de la cage glisser le palet dans les filets du revers (2-3, 61'52").
Trompé par l'annonce faite au micro, le public est scandalisé. Et certains se mettent à jeter des canettes... Un comportement condamné par l'immense majorité des supporters alsaciens, œuvre de quelques individus souvent jeunes et décérébrés à voir la joie que leur procure cette "action". Ils seront d'ailleurs identifiables puisque les tribunes de l'Iceberg sont surveillées par deux caméras. Ce désordre inhabituel à Strasbourg pourrait valoir cher au club en commission de discipline.
Strasbourg a peut-être perdu plus que son premier point ce soir. Sur la glace, il n'y a pas de quoi s'affoler même si c'était loin d'être un grand match. Si le bon début de saison était dû à la bonne intégration des recrues, elles n'ont rien fait de révolutionnaire ce soir. C'est plutôt le fidèle Milan Dirnbach qui a été le meilleur joueur de son équipe.
Compte-rendu signé Thierry Frechon
Commentaires d'après-match (dans le communiqué officiel du HC Mont-Blanc)
Ari Salo (entraîneur du Mont-Blanc) : "Ce match a été parfaitement maîtrisé par l'équipe, notre système défensif commence à être réellement efficace. Strasbourg est difficile à manœuvrer sur sa glace et je suis bien entendu très satisfait des deux points récoltés ce soir. Une mention spéciale à Numa Besson qui s'est montré particulièrement à son avantage."
Strasbourg - Saint-Gervais/Megève 2-3 après prolongation (2-2, 0-0, 0-0, 0-1)
Mardi 23 septembre 2008 à 20h30 au Iceberg. 630 spectateurs.
Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté d'Éric Bouguin et Laurent Roueche.
Pénalités : Strasbourg 35 (0', 4'+5'+20', 2'), Mont-Blanc 6' (0', 2', 4, 0').
Tirs : Strasbourg 26 (9, 7, 9, 1), Mont-Blanc 21 (5, 10, 4, 2).
Engagements : Strasbourg 42 (16, 15, 8, 3), Mont-Blanc 33 (11, 11, 11, 0).
Évolution du score :
0-1 à 00'19" : Payraud assisté de Kainulainen et Pouget
1-1 à 07'21" : Cayer assisté de Riendeau et Silvander
1-2 à 10'53" : Orset assisté de N. Besson et Arnaud
2-2 à 15'53" : Lehtisalo assisté de Devin et Cruchandeau
2-3 à 61'52" : Pouget (sup. num.)
Strasbourg
Gardien : Vladimir Hiadlovsky.
Défenseurs : Milan Dirnbach - Pavol Resetka ; Hugues Cruchandeau - Philippe Bastian ; Julien Burgert - Michal Cesnek.
Attaquants : Juha Silvander - Yannick Riendeau (A) - David Cayer (A) ; Pierre-Antoine Devin - Juho Lehtisalo - Romain Bonnefond ; Élie Marcos - Maxime Catelin (C) - Yannick Maillot.
Remplaçants : Gilles Beck (G), Timothée Franck, Quentin Wilhelm, Esa Hämäläinen, Jérémy Quillier.
Saint-Gervais/Megève
Gardien : Radek Lukes.
Défenseurs : Christopher Lepers - Francis Ballet ; Markku Paukkunen - Antoine Vigier ; Numa Besson - Marek Babic.
Attaquants : Christian Pouget (C) - Mikko Kainulainen - Julien Payraud ; Sylvain Nicoud (A) - Étienne Croz - Sébastien Subit (A) ; Romain Orset - Clément Masson - Mathias Arnaud ; Thomas Czubernat - [Pouget] - Robin Gaborit.
Remplaçants : Guillaume Richard (G), Jordan Revel. Absents : Thierry Nicoud (deux broches dans le doigt).