Dijon - Chamonix (4 octobre 2008)
Ligue Magnus, cinquième journée.
Avant-derniers de la Ligue Magnus juste devant Chamonix, les Dijonnais savent qu'ils ne sont pas à leur place grâce à leur deux victoires en coupe de la ligue. Ils se doivent donc de profiter de la venue de cette équipe de Chamonix, déjà battue chez elle dans cette compétition annexe, pour remporter enfin leur première victoire en championnat. Les Chamois, pour leur part, ont à prouver qu'ils peuvent battre une autre équipe que leurs voisins du Mont-Blanc - même si ça fait toujours plaisir - s'ils veulent se maintenir.
Ce sont les visiteurs qui entrent dans le match avec plus d'intensité. Boris Zahumensky se retrouve les fesses posées sur la glace, sous le regard effaré et agacé de Daniel Maric. Dans le prolongement de l'action, Fabien Veydarier s'avance pour reprendre la passe en retrait d'Erwan Pain (0-1, 01'42"). Chamonix met la pression mais ce bon début de match est stoppé par une faute de la dernière recrue Michal Pinc. En supériorité numérique, le lancer dans le trafic d'Anthony Guttig est freiné et Sami Heinonen ne sent pas le palet glisser à l'intérieur de sa jambière (1-1, 03'35"). Le gardien finlandais n'aura pas le temps de ruminer ce but malchanceux car la partie change complètement de physionomie. Pendant toute la première période, il se démène dans tous les sens. Il remporte un face-à-face avec Thomas Decock et est contraint à toutes les acrobaties face aux slaps à répétition de Gillet, de Bochna et de leurs collègues. Le score nul à la pause reflète mal la nette domination dijonnaise.
Le deuxième tiers-temps repart sur les mêmes bases. Luc Mazerolle part çà son tour en breakaway, sans succès. Puis c'est au tour de Miroslav Kristin, contraignant Geffroy à la faute. Le buteur slovaque s'élance lui-même pour le tir de pénalité, mais trouve encore et toujours Heinonen sur sa route. La température monte autour du gardien de Chamonix... et autour de Maric qui peste contre l'inefficacité de ses joueurs. Il faut attendre la troisième pénalité chamoniarde de suite - la seconde contre Veydarier - pour qu'ils trouvent enfin la faille, sur une belle de transversale Vladimir Sabol pour la reprise en angle de Kristin (2-1, 36'47").
L'attaque dijonnaise emmenée par Miro Kristin continue de dominer les débats au troisième tiers, mais sans concrétiser. À dix minutes de la fin, on croit enfin la délivrance venue. Bochna passe en retrait à Thomas Decock dans l'axe qui allume Heinonen en lucarne (3-1, 49'54"). Le soulagement dure deux minutes et demie, jusqu'à un tour de cage d'Emil Tobiasson-Harris qui surprend Hurajt à son poteau (3-2, 52'24"). Rien à faire, Dijon se fera peur jusqu'au bout. Un piquage de Gillet (2'+2'+10'), partiellement annulé par une faute inutile de Tobiasson-Harris peu après l'engagement, est suivi une minute plus tard par une autre pénalité en zone offensive de Kristin. Alan Jacob sort son gardien et Dijon doit jouer quarante secondes à 3 contre 6... Hormis un tir de Cesky qui part dans les airs, le danger est circonscrit.
Chamonix est apparu engagé physiquement mais limité. Kevorkian, Aimonetto et Cesky sont enthousiastes offensivement mais ne peuvent pas tout faire. Dijon a un potentiel clairement supérieur, mais est barré par son inefficacité. Le meilleur exemple est justement un ex-Chamoniard, le désespérant Ondrej Prokop qui ne marque même pas dans une cage ouverte.
Commentaires d'après-match (dans le Bien Public)
Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "C'est notre meilleur match de la saison avec celui de Grenoble. On s'est créé énormément d'occasions. À la fin, les joueurs se sont arraché la tête. On a eu la lucidité de bien défendre à trois contre six. [...] On ne frappe pas. On ne met pas une boîte. On encaisse encore deux buts bêtes. On a pas mal de powerplays mais on n'en met que deux. On aurait dû et pu augmenter notre nombre de shoots, surtout en supériorité. On a été un peu trop tendre. Quand on slape, il faut le faire avec envie et détermination. On pèche encore là-dessus."
Alan Jacob (entraîneur de Chamonix) : "C'est toujours la même histoire. On écope de prisons stupides qui cassent notre rythme. Tu te retrouves à quatre éléments, il faut se relancer et se réajuster en permanence. Ce n'est pas simple d'autant plus que sur cette petite glace, les contacts sont fréquents. Notre jeu est basé sur la vélocité, ici, tu ne peux pas le mettre en place. On fait de surcroît des gestes que l'on ne doit pas faire. On joue avec le feu. Tant que l'on ne prendra pas conscience qu'il faut être discipliné, ce sera compliqué."
Dijon - Chamonix 3-2 (1-1, 1-0, 1-1)
Samedi 4 octobre 2008 à 20h30 à la patinoire Trimolet. 759 spectateurs.
Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté de David Courgeon et Matthieu Loos.
Pénalités : Dijon 24' (4', 4', 6'+10'), Chamonix 18' (6', 10', 2').
Tirs : Dijon 44 (18, 17, 9), Chamonix 18 (6, 6, 6).
Évolution du score :
0-1 à 01'42" : Veydarier assisté de Pain et Kara
1-1 à 03'35" : Guttig assisté de Senko et S. Dugas (sup. num.)
2-1 à 36'47" : Kristin assisté de Sabol et Balcik (sup. num.)
3-1 à 49'54" : Decock assisté de Bochna et K. Dugas
3-2 à 52'24" : Tobiasson-Harris assisté d'Aimonetto et Veydarier
Dijon
Gardien : Radovan Hurajt.
Défenseurs : Martin Balcik - Vladimir Sabol ; Aymeric Gillet (A) - Boris Zahumensky ; Juraj Senko - Marek Jancek.
Attaquants : Stephen Dugas (C) - Miroslav Kristin (A) - Anthony Guttig ; Kevin Dugas - Erik Bochna - Thomas Decock ; Tomas Janak - Luc Mazerolle - Ondrej Prokop ; Mathieu Séguy, David Dauphin.
Remplaçants : Julien Roullier (G), Antoine Cohen, Yassine Fahas.
Chamonix
Gardien : Sami Heinonen [sorti de 58'28" à 59'35" et de 59'55" à 60'00"].
Défenseurs : Anders Torgersson - Damien Torfou ; Patrick Mbaraga - Fabien Veydarier ; Maxime Claret-Tournier.
Attaquants : Jaroslav Cesky - Richard Aimonetto (C) - Aram Kevorkian (A) ; Thibault Geffroy - Emil Tobiasson-Harris (A) - Michal Pinc ; Vincent Kara - Erwan Pain - Alexandre Audibert.
Remplaçants : Tom Charton (G), Valerian Croz, Marc Slupski. Absents : Todd Paul (raisons médicales), Dorian Duchosal.