Montpellier - Viry-Châtillon (18 octobre 2008)

 

Championnat de France de division 1, cinquième journée.

Superstition

Les Vipers étaient passés sur le banc de droite, celui dévolu aux visiteurs les saisons passées. L'humiliation subie contre Bordeaux les a sans doute décidés à regagner leurs pénates. La superstition, ça a parfois du bon. C'est avec 9 buts qu'ils ont tenu à célébrer le retour au traditionnel côté gauche.

Lionel Bilbao a un capital qui sommeille dans les bottes de ses deux gardiens, hors de question, en ces temps d'évaporation de plus-values, de le laisser se dévaluer. C'est donc à celui qui avait le plus besoin de se refaire une confiance que la responsabilité de la cage échoyait : le gardien Robert Marton était envoyé dans la mêlée.

D'entrée, l'arbitre, Marie-Tjana Picavet donnait du sifflet pour calmer les ardeurs d'une équipe viroise préoccupée seulement de s'imposer physiquement. Réduits à trois, les Franciliens payaient le prix d'une entame heurtée par l'ouverture du récital Marc-André Allard, aidé de Jonathan Dick et d'un Marcel Simak qui commence à trouver ses marques (1-0, 2'38"). Le jeu allait lentement décroître en ce tiers-temps où les locaux allaient à leur tour vérifier que les bancs de prison dévolus aux Vipers se trouvaient encore à la bonne place. Rassurés sur ce point, les Montpelliérains semblaient tomber dans une torpeur qui n'annonçait rien de bon. Les spectateurs, le coach, bref, Végapolis, semblaient attendre autre chose...

C'est une certitude... Encaisser un but alors que l'on est en supériorité numérique n'est jamais anodin. Lorsque Jonathan Dick captait la passe de Marcel Simak qui avait intercepté une relance hasardeuse des Franciliens, le Québécois ne ratait pas l'occasion en contournant la cage de Geoffroy Marcon et en enfilant le palet du revers au fond de la cage (2-0, 26'21").

Il fallait passer la moitié de la période pour voir revenir l'indiscipline des jaunes et verts qui les réduisait à nouveau à 3 contre 5. Quelques secondes suffisaient au premier trio d'attaquants pour se mettre en place et réussir une triangulation parfaite. Initié par Jonathan Dick, le mouvement passait par Bruno Champagne qui transmettait à Marc-André Allard pour un tir sans contrôle, pile poil dans le vide laissé par le gardien virois (3-0, 33'38").

La fin de tiers temps semblait tourner en faveur des joueurs de Francis Larivée, qui se voyaient même offrir une supériorité de deux hommes à 5 contre 3. Les défenseurs et le gardien montpelliérains limitaient la casse de telle façon que les joueurs de Viry commençaient à s'énerver, Harond Litim portant même une vilaine charge dans le dos à Ilya Urusev (39'59"). Un geste très dangereux que l'arbitre ne punissait que par deux minutes, le même tarif que celui infligé à Julius Malcek, qui s'était porté au secours de son coéquipier.

L'épisode Litim avait sans doute réveillé les hommes de Lionel Bilbao. C'est décidés à en finir que les Vipers revenaient du vestiaire. Pourtant en infériorité numérique, les Montpelliérains profitaient des largesses d'une défense hésitante pour déferler sur Geoffroy Marcon par John Sandsjö qui décalait Matus Hanes pour un tir en pleine lucarne (4-0, 41'00"). À parité de force, Yann Fornaguera trouvait Matthieu Hottegindre qui tirait sur les bottes du gardien, Sébastien Aris se saisissait du rebond (5-0, 44'36"). Une ligne "noire" (couleur du chasuble d'entraînement) qui allait encore se signaler lorsqu'elle était envoyée par le coach en supériorité numérique. Jérôme Catil, placé devant le gardien, déviait un lancer de Thomas Dumenil (6-0, 51'23").

C'est encore une charge dans le dos, mieux sanctionnée cette fois, qui renvoyait Bruno Champagne au vestiaire, coupable d'avoir envoyé contre la bande un Virois qui avait freiné le dos tourné (51'49"). Avec huit secondes à écouler de la pénalité infligée, Robert Marton ne pouvait préserver son "blanchissage" (sorte de "fanny" au hockey). Dans une mêlée autour de la cage, Robin Chrétien parvenait à tromper Marton (6-1, 53'41").

Mais les choses ne pouvaient en rester là, les Vipers avaient retrouvé l'ivresse de marquer. Marc-André Allard exécutait Geoffroy Marcon d'un très joli mouvement du poignet (7-1, 54'05"). John Sandsjö semblait marquer du patin et provoquait la sortie du gardien virois (8-1, 54'48"). Pas rassasié, Marc-André Allard reprenait une superbe passe dans le slot pour déjouer le nouveau gardien Adrien Morel Hervillard (9-1, 59'42").

Comme un exutoire aux frustrations subies contre Gap et Bordeaux, ce tiers-temps de totale réussite aura laissé aux Vipers le sentiment qu'ils vont inéluctablement progresser. Dans le championnat qui prend peu à peu ses marques, l'incertitude, les retournements de situation vont être nombreux, la compétition sera palpitante. La suite au prochain épisode, pour un deuxième tour de Coupe de France contre Anglet qui va valoir son pesant d'émotion.

Compte-rendu du site officiel des Vipers

 

Commentaires d'après-match (sur le site officiel des Vipers)

Yann Fornaguera (attaquant de Montpellier) : "On a vécu ce match comme un rachat. On a beaucoup travaillé pendant la semaine, Lionel a été très clair par rapport à ce qu'il voulait voir et qui n'a pas eu lieu contre Bordeaux, et ce qui a eu lieu mais qu'il n'aurait jamais voulu voir. On est donc partis dans cette game avec l'unique envie de montrer un visage complètement différent de celui du match précédent, en faisant un match sérieux, solide, et sans aucun passage à vide du début jusqu'à la fin. Depuis qu'on rencontre cette équipe de Viry, on a toujours eu des oppositions très serrées, on ne s'attendait pas du tout à ce qu'on ait à la fin du match un score aussi large que celui-là. On a réussi à marquer des buts, chacun a donné plus de soi, on a pu créer des occasions, et surtout bien les contenir derrière. On a peut-être encore une fois trop visité le banc des pénalités, mais la saison est longue et on a un peu de temps pour régler tout cela."

 

Montpellier - Viry 9-1 (1-0, 2-0, 6-1)

Samedi 18 octobre 2008 à 19h30 à Végapolis. 615 spectateurs.

Arbitrage de Marie-Tjana Picavet assisté de Jean-Charles Llorca et Guillaume Barthe.

Pénalités : Montpellier 30' (6', 10', 4'+10'), Viry 18' (6', 8', 4').

Tirs : Montpellier 51 (15, 21, 15), Viry 30 (13, 7, 10).

Engagements : Montpellier 53 (13, 21, 19), Viry 27 (8, 12, 7).

Évolution du score :

1-0 à 02'38" : Allard assisté de Dick et Simak (double sup. num.)

2-0 à 26'21" : Dick assisté de Simak et Champagne (inf. num.)

3-0 à 33'38" : Allard assisté de Champagne et Dick (double sup. num.)

4-0 à 41'00" : Hanes assisté de Sandsjö (inf. num.)

5-0 à 44'36" : Aris assisté de Hottegindre et Fornaguera

6-0 à 51'23" : Catil assisté de Duménil (sup. num.)

6-1 à 53'41" : Chrétien assisté de Marouillat et Ledoux (sup. num.)

7-1 à 54'05" : Allard assisté de Dick

8-1 à 54'48" : Sandsjö assisté d'Urusev et Malcek

9-1 à 59'42" : Allard assisté de Malcek

 

Montpellier

Gardien : Robert Marton.

Défenseurs : Josse Mielonen - Marcel Simak ; Ilya Urusev - Stanislav Vernikov ; Thomas Duménil (A) - Jérôme Catil (A).

Attaquants : Marc-André Allard - Jonathan Dick - Bruno Champagne puis Romain Cerneau à 51'49" ; John Sandsjö - Julius Malcek - Matus Hanes ; Sébastien Aris - Mathieu Hottegindre - Yann Fornaguera (C).

Remplaçant : Fabrice Agnel (G). Absent : Alexis Billard (formation au Brevet Fédéral 2e degré).

Viry-Châtillon

Gardien : Geoffroy Marcon puis Adrien Morel Hervillard à 54'49".

Défenseurs : Yann Morette - Guillaume Jeannette (C) ; Jérémy Buigues - Yvan Kerneis (A) ; Virgile Ponticelli.

Attaquants : Harond Litim (A) - Kevin Ledoux - Arnaud François ; Fabien Foata - Mickaël Marouillat - Johann Marouillat ; Robin Chrétien - Alexis Gautron - Romain Costes ; Giovanni Lelièvre - Geoffroy Berardet.

Absents : Victor Peduzzi (suspendu), Hugo Astic, Jérôme Mô, Anthony Kodyjasz.

 

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