Garges-lès-Gonesse - Montpellier (25 octobre 2008)

 

Championnat de France de division 1, sixième journée.

Non, Garges n'est pas un coupe gorge... C'est ce qu'a dû se dire Bruno Champagne, dont la profonde estafilade à quelques millimètres de la carotide a donné des sueurs froides au staff des Vipers puis au médecin appelé en renfort. Plus de peur que de mal pour l'attaquant des Vipers qui en aura été quitte par une peur rétrospective lorsqu'un patin en l'air a frôlé son cou d'un mouvement involontaire.

Un match qui commence par une minute de silence en l'honneur d'un entraîneur tatar, c'est un peu de la découverte de ce club pas tout à fait comme les autres, qui survit comme une enclave entêtée au milieu de la banlieue. Une résistance farouche de dirigeants qui refusent d'abandonner ce bout de glaçon et de le laisser sans crosses ni palets... Un vrai courage...

Un match placé totalement sous l'égide de la rigueur équitable, peut-être un chaînon indispensable du développement durable (du hockey)... Toutes les fautes étant sifflées, les équipes ont été traitées avec équité. C'est Garges qui ouvrait le bal avec deux pénalités consécutives, donnant aux Montpelliérains l'occasion de tester leur jeu de puissance. Une phase dans laquelle la seule permission d'apparaître était donnée à Jonathan Dick, encore en délicatesse avec sa cheville. Lorsque venait le tour des joueurs de Lionel Bilbao, ceux-ci tenaient bien le choc, pour céder dès la parité retrouvée. Rastislav Kurilovsky profitait des largesses de son vieux complice des Anges du Vésinet, Jean-Denis Aurouze, et de celles de Petr Jaros pour mettre le palet au fond des filets de Robert Marton (1-0, 9'49").

La réponse du berger à la bergère allait venir lorsque, réduits à trois, les Chiefs ne parvenaient pas à protéger Franck Constantin de l'arme fatale : la triangulation du trio québécois. Cette fois, c'était dans l'ordre : Bruno Champagne, Jonathan Dick, Marc-André Allard (1-1, 12'37"). Une sortie de Robert Marton provoquait un attroupement ponctué de quelques envolées de gants. L'arbitre concluait que les coupables étaient montpelliérains et réduisait à trois les Héraultais sur la glace. Après avoir résisté une minute, les Vipers cédait sur un tir appuyé de Rastislav Kurilovsky sous la barre (2-1, 17'44"). Une nouvelle pénalité laissait entrevoir de sérieuses difficultés aux joueurs de Lionel Bilbao qui rentraient au vestiaire avec la certitude d'entamer le deuxième tiers encore en infériorité.

Sans doute amenés par leur entraîneur à une profonde réflexion sur la nécessité de revenir à plus de discipline, les Vipers remettaient d'entrée les compteurs à parité. Bien lancé par Julius Malcek, Matus Hanes fonçait vers Franck Constantin et logeait le palet à côté de ses bottes (2-2, 20'22"). Revenus au score bien qu'en infériorité numérique, les Vipers frappaient aussi en supériorité numérique. Ilya Urusev, posté à la pointe supérieure du dispositif de Lionel Bilbao, adressait une fusée... que détournait Alexis Billard (2-3, 29'44"). Passés devant, les Montpelliérains Marc-André Allard et Bruno Champagne saisissaient les opportunités en donnant la chance à Josse Mielonen d'ouvrir son compteur personnel à 5 contre 3 (2-4, 35'51").

Si Robert Marton a fait une saison pleine l'an dernier, il faut dire que deux sorties prématurées contre Bordeaux et Gap n'ont pas contribué à un vrai climat de confiance. Même si les sorties de Robert ont permis de constater que Fabrice Agnel était revenu à son vrai niveau, c'est bien sur deux bons gardiens que comptaient les Vipers en début de saison...

Le gardien slovaque a profité du dernier tiers-temps contre Garges pour montrer que lui aussi était de retour... D'entrée réduits à trois, les Vipers s'en remettaient à leur gardien pour les garder dans le match. Ils ne devaient pas être déçus, tant Robert multipliait les arrêts clés contre une équipe francilienne déchaînée. Une défense qui allait devoir tenir encore lorsque deux engagements chassés laissaient les Montpelliérains à court d'un joueur (58'48").

Le coach des Chiefs, Éric Lamoureux, décidait alors de faire sortir son gardien pour donner plus de poids à son dispositif en le portant à six joueurs de champ. Les immenses bras de Marcel Simak interceptaient le palet et le dirigeaient dans la cage vide (2-5, 59'06"). Un peu plus incompréhensible, le coach rappelait encore son gardien au banc alors que Robert Marton venait de se saisir du palet. Celui-ci déposait le palet en lobant tous les joueurs dans la palette de Julius Malcek qui le déposait au fond des filets désertés (2-6, 59'32").

Encore une fois, les Vipers sortent victorieux d'un match en Ile de France. Il ne fallait pas partir la fleur au fusil contre une équipe qui a su sortir Courbevoie de la Coupe de France. C'est ce qu'ont su faire les joueurs de Lionel Bilbao en livrant leur meilleur match défensif depuis le début du championnat. Une sérénité perceptible, à laquelle n'est sûrement pas étranger un certain Marcel Simak...

Compte-rendu du site officiel des Vipers

 

Commentaires d'après-match (sur le site officiel des Vipers)

Jérôme Catil (défenseur de Montpellier) : "Face à une équipe de Garges qui a commencé le match avec beaucoup d'occasions, on a eu beaucoup de mal à de suite les contrer, à rester disciplinés sur la glace, à sortir de leur système de jeu qui leur donnait cet avantage. On s'est bien fait reprendre par le coach à la pause, qui, à 2-1, nous a dit de ne pas paniquer, qu'il restait encore 40 minutes et qu'on savait nous-mêmes qu'on pouvait faire mieux. On est revenus sur la glace plus solides, en réduisant l'espace de jeu des Chiefs, en accélérant nos sorties de zone et en profitant de contre-attaques. Le match est resté tendu, mais l'essentiel était de revenir avec les deux points. [...] On a eu un début de saison difficile, avec les mouvements divers de départs et de non venues. Lors de la préparation, on n'était souvent que 3 ou 4 défenseurs sur la glace pour s'entraîner. Si les joueurs d'Amérique du nord vivent souvent ça en début de saison (arrivées, départs), ici, ce n'est pas courant. Depuis le camp, on se retrouve sur la même ligne Thomas [Duménil] et moi, même avec les mouvements au sein de la défense, on a pu travailler nos mécanismes. On va dire que depuis qu'on n'a plus bougé les lignes, on fonctionne bien et même si on n'est pas les plus techniques, on parvient à faire de bonnes choses."

 

Garges-lès-Gonesse - Montpellier 2-6 (2-1, 0-3, 0-2)

Samedi 25 octobre 2008 à 20h15 à la patinoire Val de France.

Arbitrage de Savice Fabre assisté de Fabien Linek et Sueva Torribio.

Pénalités : Garges 28' (12', 12', 4'), Montpellier 26' (14', 4', 8').

Évolution du score :

1-0 à 09'49" : Kurilovsky assisté de Jaros et Aurouze

1-1 à 12'37" : Champagne assisté de Dick et Allard (double sup. num.)

2-1 à 17'44" : Kurilovsky assisté de Jaros et Ilczyszyn (double sup. num.)

2-2 à 20'22" : Dick assisté de Malcek (inf. num.)

2-3 à 29'44" : Billard (sup. num.)

2-4 à 35'51" : Mielonen assisté de Champagne et Allard (double sup. num.)

2-5 à 59'06" : Simak (cage vide)

2-6 à 59'32" : Malcek assisté de Marton (cage vide)

 

Garges-lès-Gonesse

Gardien : Franck Constantin.

Défenseurs : Rastislav Kurilovsky - Petr Jaros (C) ; Marc-André Crête - Carl Michaelson (A).

Attaquants : Damien Ilczyszyn (A) - Ales Skokan - Anthony Mathias ; Guillaume Langlois - Jean-Denis Aurouze - Julien Gadeau ; Nicolas Cousin - Florent Sorres - Pierre Magnier.

Remplaçants : Stephen Iborra (G), Gaëtan Portier. Absent : Romain Vitali.

Montpellier

Gardien : Robert Marton.

Défenseurs : Josse Mielonen - Marcel Simak ; Ilya Urusev - Stanislav Vernikov ; Thomas Duménil (A) - Jérôme Catil (A).

Attaquants : Marc-André Allard - Jonathan Dick - Bruno Champagne ; Alexis Billard - Julius Malcek - Matus Hanes ; Sébastien Aris - John Sandsjö - Yann Fornaguera (C) ; Mathieu Hottegindre.

Remplaçant : Fabrice Agnel (G).

 

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