Montpellier - Valence (1er novembre 2008)
Championnat de France de division 1, septième journée.
C'est à un vrai duel de gardiens que nous ont conviés les deux portiers du soir. Même si Fabrice Agnel a fait le show, Jeremy Valentin lui a répondu du tac au tac. Avec 35 tirs, le gardien des Lynx a cédé deux fois (dernier but des Vipers en cage vide) quand son homologue Montpelliérain a pu arrêter 36 des 37 tirs cadrés.
Si le premier tiers-temps a appartenu à Jérémy Valentin, c'est peut être parce que Matus Hanes a échoué sur une ruée en solitaire devant le cerbère de la Drôme. Comme à la parade, le blanc et rouge aura su balayer la feinte que tentait l'ailier slovaque (2'54"). Le ton était donné pour les attaquants montpelliérains, comme si un mur invisible avait entouré le filet valentinois, ils allaient mystérieusement tirer à côté, sur le poteau, ou bien partout où se trouvait le félin au casque rouge.
La leçon du match de Coupe semblait n'avoir pas tout à fait été apprise, lorsque les joueurs de Pierre Rossat-Mignod donnaient à l'arbitre Garbay, l'Angloy ayant bravé la tempête sévissant sur nos contrées, l'occasion de servir du sifflet. Après avoir envoyé deux fois consécutivement Jonathan Dick au banc des punitions, celui-ci allait offrir aux Montpelliérains une séquence de quatre minutes de supériorité numérique en envoyant Olivier Lyon méditer vers la table de marque. Inutile, même en y rajoutant deux autres pénalités, les Montpelliérains allaient se heurter à un gardien en état de grâce, aucun des 18 tirs n'allaient trouver son chemin au delà de la fameuse ligne rouge.
Au tour de Fabrice Agnel de briller. Rassurés par un gardien qui semblait infranchissable, les Lynx appuyaient sur l'accélérateur avec pas moins de 20 lancers dans le deuxième tiers temps sur le portier montpelliérain. Déchaînés, les rouges et blancs... Et l'on retrouvait (on ne va pas dire "enfin"...) l'équipe dure à jouer et accrocheuse qui a fait de sa ténacité comme une marque de fabrique "made in Rossat Mignod". C'est sur une supériorité numérique locale qu'un défenseur héraultais ne parvenait à stopper l'échappée d'un valentinois qu'au prix de l'octroi d'un tir de pénalité. Eric Medeiros, le big shot des Lynx, s'élançait sous les sifflets et tenter une feinte à ras de poteau que Fabrice Agnel allait écarter du bout de la botte (32'31"). Explosion des 1000 spectateurs...
Comme souvent, les occasions manquées débouchent sur une cruelle désillusion. Réduits à trois par une obstruction de Mathieu Bidoli et un retenir de Cyril Josseaume, les Lynx cédaient sous la combinaison initiée par Stanislas Vernikov, qui trouvait Alexis Billard parfaitement isolé au poteau pour rediriger le palet au fond des filets de Valentin (1-0, 34'39"). L'intensité montait d'un cran quand Fabrice Agnel ne s'écartait pas pour éviter le train Sébastien Savajol qui le percutait violemment, faisant voler casque et gant d'attrape (35'16"). Mais le gardien allait retrouver sa cage et le tiers-temps allait se terminer sur ce mince avantage pour les locaux.
Ceux qui pensaient assister à une seconde humiliation pour les Lynx allaient se trouver privés de dessert. Non seulement les joueurs de la Drôme résistaient mais ils créaient l'égalité avec une rage digne de la bête noire des Vipers. Plantés dans leur zone, étouffés sous les assauts des Lynx, les orange et bleu étaient incapables d'empêcher Eric Medeiros de capter la passe de Quentin Fournier pour glisser le palet sous la botte de Fabrice Agnel (1-1, 45'39").
Sans doute hanté par la défaite (2-1) subie l'an dernier à pareille époque au Polygone valentinois, l'un des rescapés de l'édition 2007/2008, Julius Malcek, décidait de prendre les choses en main. Le virtuose slalomeur allait passer en revue tout l'effectif des Lynx sur la glace pour se poster derrière la cage et trouver Ilya Urusev qui fusillait Jérémy Valentin (2-1, 49'17").
La rage des Lynx allait croître lorsque l'arbitre donnait aux Montpelliérains, malgré tout bien coupables, le coup de pied de l'âne. Une petite double infériorité (51'38) longue de deux minutes... Heureusement les Vipers avait le vaccin antirabique qui convenait : Fabrice Agnel. Le fantasque portier sauvait l'égalisation certaine lorsqu'il détendait sa jambe à l'extrême. Le public scandait son surnom "Babou" alors que ses coéquipiers s'échinaient encore à tenter de brûler cette maudite double infériorité.
Pierre Rossat Mignod pariait sur un coup de poker, la sortie du gardien en dernière minute de match. Bruno Champagne captait le puck et scellait définitivement l'affaire (3-1, 59'03").
Un autre des Vipers, heureux du dénouement, était Robert Marton. Le gardien slovaque, qui avait vécu avec intensité le match, pouvait aller féliciter son homologue. Les bons gardiens ne se jalousent jamais...
À pareille époque, l'an dernier, les Vipers avaient cédé devant la furia valentinoise, mais à Valence. À Végapolis, cette année, le public aura peut-être été le septième homme... Ou peut-être que pour des Lynx à la robe si blanche, être une bête noire fait tache.
Compte-rendu du site officiel des Vipers
Montpellier - Valence 3-1 (0-0, 1-0, 2-1)
Samedi 1er novembre 2008 à 19h30 à Végapolis. 1018 spectateurs.
Arbitrage de Laurent Garbay assisté de Gildas Fontaine et Guillaume Barthe.
Pénalités : Montpellier 20' (4', 10', 6'), Valence 18' (8', 6', 4').
Tirs : Montpellier 35 (18, 10, 7), Valence 37 (9, 20, 8).
Engagements : Montpellier 46 (17, 14, 15), Valence 29 (11, 8, 10).
Évolution du score :
1-0 à 34'39" : Billard assisté de Vernikov (double sup. num.)
1-1 à 45'39" : Medeiros assisté de Q. Fournier
2-1 à 49'17" : Urusev assisté de Malcek
3-1 à 59'03" : Champagne (cage vide)
Montpellier
Gardien : Robert Marton.
Défenseurs : Josse Mielonen - Marcel Simak ; Ilya Urusev - Stanislav Vernikov ; Thomas Duménil (A) - Jérôme Catil (A).
Attaquants : Marc-André Allard - Jonathan Dick - Bruno Champagne ; Alexis Billard - Julius Malcek - Matus Hanes ; Sébastien Aris - John Sandsjö - Yann Fornaguera (C).
Remplaçants : Fabrice Agnel (G), Mathieu Hottegindre, Romain Cerneau.
Valence-sur-Rhône
Gardien : Jérémy Valentin.
Défenseurs : Simon Pelisse (A) - Cyril Josseaume ; Dan Alvarez - Quentin Fournier ; Olivier Lyon - Samson Samson ; Damien Cabaré.
Attaquants : Sébastien Savajol (A) - Éric Medeiros (C) - Alexis Pelisse ; Benjamin Oliver - Antoine Pelisse (A) - Thomas Gaulier ; Geoffrey Bidoli - François Hernandez - Adryan Serrano ; Mathieu Bidoli - Jonathan Manon - Mickaël Bouvier.
Remplaçants : Lucas Fournier (G), Jimmy Josseaume.