Grenoble - Morzine-Avoriaz (15 novembre 2008)

 

Ligue Magnus - Onzième journée.

Quatre jours après s'être affrontés en quart de finale de la coupe de la ligue, Grenoble et Morzine se retrouvent cette fois en Ligue Magnus et à Pôle Sud pour le deuxième match de leur trilogie qui verra les deux équipes s'affronter à trois reprises en deux semaines. Un rythme de play-offs qui rappelle quelques bons souvenirs aux Brûleurs de Loups puisqu'ils avaient remporté la coupe Magnus en 2007 face à ces mêmes Morzinois. Depuis, les deux effectifs ont bien changé, et ils sont au complet puisque la trêve internationale n'a pas fait de dégât particulier.

Petite surprise au coup d'envoi côté grenoblois avec la titularisation de Maxime Moisand aux dépens d'Antonin Manavian. Le début de rencontre est très ouvert, avec deux équipes visiblement animées par de belles intentions offensives. Le jeu va d'une cage à l'autre et les occasions se multiplient, obligeant Florian Hardy et Eddy Ferhi à s'employer pour préserver leurs cages inviolées. Nilsson écope de la première pénalité de la rencontre, suivi par Hascoët quelques instants plus tard. À quatre contre quatre, les espaces sont encore plus nombreux et Ludek Broz en profite pour trouver l'ouverture dans la défense morzinoise en adressant une passe parfaite à Maxime Moisand, idéalement placé devant les cages. Le jeune défenseur grenoblois prend son temps pour ajuster Hardy d'un tir croisé et marquer ainsi son premier but en ligue Magnus (1-0, 08'40"). Grenoble essaie d'enfoncer le clou dans la minute suivante, mais la pénalité de Motreff est vite annulée par une faute inutile de Damien Fleury en zone offensive.

Morzine essaie de revenir dans la rencontre et propose des contre-attaques très rapides, s'appuyant sur la vitesse de patinage des Gras, Hascoët ou encore Lebey. Les défenseurs grenoblois peinent parfois à contenir la fougue des attaquants morzinois mais Eddy Ferhi joue parfaitement son rôle de dernier rempart. Cyril Trabichet, à la lutte dans la bande avec son frère Teddy, se fait sanctionner et Grenoble en profite pour installer le jeu de puissance. Les Brûleurs de Loups trouvent finalement la faille à la dernière seconde sur un tir anodin côté droit de Mitja Sivic dont la trajectoire au milieu de trafic trompe Hardy (2-0, 15'31"). Les hommes de Stéphane Gros perdent leur avantage du bon début de match en accumulant les pénalités et souffrent en infériorité numérique. Deux nouvelles pénalités concédées par Elian puis Jestin n'aggravent pas la marque malgré une énorme occasion de Damien Fleury à bout portant qui semblait avoir trouvé le fond des buts.

Morzine débute la deuxième période en supériorité numérique à cause d'un surnombre concédé par les Grenoblois en toute fin de tiers. Une belle occasion de revenir dans le match, mais au lieu de cela, les Haut-savoyards cafouillent un palet à la ligne bleue, ce dont profite Nilsson pour lancer une contre-attaque. Il s'appuie sur Wallin dont le tir est repoussé par Hardy sur... Johan Forsander qui ne rate pas l'occasion de jouer un mauvais tour à son ancienne équipe (3-0, 20'38"). Tout sourit aux Isérois qui semblent s'acheminer vers un succès facile mais une pénalité de Krayzel permet aux Morzinois de se relancer. En supériorité numérique, Tardif sert devant le but Zwikel qui met le palet dans la lucarne de Ferhi d'un joli tir du poignet (3-1, 24'03"). Les Pingouins ont enfin stoppé l'hémorragie et peuvent espérer se relancer. Une pénalité d'Elian doit profiter à Grenoble mais Amar se fait sanctionner à son tour en s'accrochant hors du jeu avec un joueur morzinois, une des nombreuses pénalités plutôt contestables sifflées ce soir par M.Mendlowictz. Finalement, suite à une nouvelle pénalité de Krayzel, Morzine se retrouve à quatre contre trois. Une situation de jeu favorable dont profitent les Pingouins : sur une contre-attaque rondement menée, Tartari dégage le palet in extremis mais Mille le récupère et sert Hascoët dont le tir est repoussé par Ferhi. Gras a plus de réflexes que Bergström pour se saisir du rebond et envoie le palet au fond (3-2, 29'29").

Le match est donc complètement relancé au moment d'aborder la seconde moitié de la rencontre. Les affaires grenobloises qui semblaient pliées quelques minutes plutôt prennent une mauvaise tournure lorsque M.Mendlowictz envoie simultanément Calle Bergström et Jan Hammar en prison. Les Pingouins bénéficient de deux minutes pleines en double supériorité numérique, l'occasion rêvée d'égaliser. Mais la résistance de la défense iséroise est héroïque et les coéquipiers de Baptiste Amar se sortent sans dommage de cette mauvaise passe. Un tournant dans le match. Car si Morzine essaie de durcir la rencontre pour perturber les Brûleurs de Loups, cela se traduit surtout par une pénalité de Luc Tardif, un peu trop généreux dans ses mises en échec. Martin Masa rate en fin de tiers deux grosses occasions de redonner deux buts d'avance à son équipe : en très bonne position face à la cage, il manque de lucidité au moment de conclure. C'est donc sur un tout petit but d'avance que les Brûleurs de Loups regagnent le vestiaire.

Même scénario qu'au début de la période précédente, avec une pénalité sifflée en toute fin de tiers qui permet cette fois à Grenoble d'évoluer en supériorité numérique au coup d'envoi de la troisième période. Un avantage guère mis à profit par les Brûleurs de Loups, même si Pôle Sud frémit sur un but refusé à cause d'un coup de sifflet préalable de l'arbitre. Pourtant les Dauphinois semblent mieux en jambes que lors de la période intermédiaire. Ils prennent plus d'initiatives sous l'impulsion de leur duo tchèque Krayzel-Broz qui met le feu dans la défense morzinoise. Et à force de passes transversales et de renversements de jeu, les deux compères finissent par trouver la faille dans la défense haut-savoyarde : long centre de Broz pour Krayzel idéalement placé devant le but lequel ne rate pas l'occasion de fusiller Hardy de près (4-2, 44'19"). Grenoble se donne de l'air et peut entrevoir plus sereinement le reste du match. D'autant que quelques secondes plus tard, sur un engagement en zone offensive, Nilsson récupère le palet, va à la cage et glisse la rondelle entre Hardy et le poteau, profitant peut-être du manque de concentration du portier morzinois qui avait pris un long temps d'arrêt pour se préparer avant l'engagement (5-2, 44'37"). En l'espace de dix-huit secondes, les Pingouins ont perdu tout le bénéfice de leur remontée et voient s'envoler toute chance de victoire.

La rencontre semble pliée mais alors que Grenoble évolue en supériorité numérique, un incident sorti de nulle part ravive les tensions : Pousset s'accroche avec Forsander le long de la bande, l'attaquant de Grenoble s'éloigne mais Pousset sort de ses gonds et saute par derrière sur le Suédois en lui assénant plusieurs coups de poing. Rouleau vole au secours de son coéquipier en se jetant dans la mêlée, Nilsson et Dieude-Fauvel participent à la grande explication qui conduit à l'expulsion de Pousset (pénalité de match) et de Rouleau (méconduite de match). Le jeu reprend avec une double supériorité numérique pour les Brûleurs de Loups, qui manquent l'occasion d'inscrire un sixième but, en partie grâce à une bonne résistance de Florian Hardy. Les dix dernières minutes de jeu seront plus calmes, chaque équipe écopant pourtant de deux pénalités qui ne changeront rien à l'affaire, Morzine ayant baissé les bras depuis longtemps. Grenoble peut ainsi savourer son deuxième succès de la semaine face à l'équipe haut-savoyarde.

Encore une fois, les Brûleurs de Loups se sont fait peur en se faisant remonter dans un match qu'ils avaient pourtant bien en mains... Décidément une constante depuis le début de la saison. Les trois buts marqués en début de rencontre auraient dû pourtant leur permettre de gérer tranquillement le reste de la rencontre mais c'est dans l'adversité, en double infériorité numérique pendant deux minutes, que les Grenoblois ont su faire front et contenir la poussée morzinoise. Une sortie d'ensemble globalement réussie, donc, mais pas irréprochable sur l'ensemble des soixante minutes avec un deuxième tiers encore une fois plutôt faible. Sur le plan individuel, on retiendra la performance de Ludek Broz, encore impeccable dans son rôle de distributeur de palets gagnants et dont la complicité avec Krayzel se confirme match après match, même si ce dernier a vu sa performance ternie ce soir par une certaine indiscipline. Enfin, la combativité de Forsander et Nilsson, de plus en plus à l'aise sur leur ligne, et la bonne tenue de Ferhi auront également marqué le match, tout comme le premier but de Maxime Moisand. De bon augure avant les déplacements à Chamonix et Neuilly la semaine prochaine.

Du côté morzinois, on peut nourrir certains regrets car l'égalisation était proche au deuxième tiers-temps et l'issue du match aurait pu être différente si les Pingouins avaient marqué en double supériorité numérique. Offensivement, les deux premières lignes ont misé énormément sur leur vitesse pour surprendre la défense grenobloise, ce qui a bien failli fonctionner à plusieurs reprises. Mais le manque de réalisme leur a coûté cher au final car la défense ne fut pas non plus exempte de tout reproche avec quelques oublis coûteux. Florian Hardy est à créditer d'une performance moyenne dans l'ensemble vu le nombre de tirs auxquels il a eu à faire face, mais il prend deux buts relativement faibles. Quant à Nicolas Pousset, son geste inconsidéré pourrait bien l'éloigner des patinoires pendant quelques matchs. Une absence à combler pour Morzine alors que deux échéances importantes s'annoncent la semaine prochaine : mardi à Montpellier en coupe de France et samedi face à Chamonix en Ligue Magnus dans un match important du bas de tableau.

Désignés meilleurs joueurs du match : Ludek Broz (Grenoble) et Laurent Gras (Morzine).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Grenoble - Morzine-Avoriaz 5-2 (2-0, 1-2, 2-0)

Samedi 15 novembre à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3400 spectateurs.

Arbitrage de Marc Mendlowictz assisté de Geoffrey Barcelo et Alexis Grabit.

Pénalités : Grenoble 47' (6', 10', 6'+5'+20'), Morzine-Avoriaz 51' (10', 6', 10'+25').

Évolution du score :

1-0 à 08'40" : Moisand assisté de Broz et Krayzel

2-0 à 15'31" : Sivic assisté de Rouleau

3-0 à 20'38" : Forsander assisté de Wallin et Nilsson (inf. num.)

3-1 à 24'03" : Zwikel assisté de Tardif et Dieude-Fauvel (sup. num.)

3-2 à 29'29" : Gras assisté de Hascoët et Mille (sup. num.)

4-2 à 44'19" : Krayzel assisté de Broz et Masa

5-2 à 44'37" : Nilsson assisté de Tartari

 

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Teddy Trabichet [puis Antonin Manavian à 46'57"] - Calle Bergström ; Viktor Wallin - Maxime Moisand ; Alexandre Rouleau [puis Trabichet à 46'57"] - Baptiste Amar (C).

Attaquants : Johan Forsander - Christophe Tartari (A) - Anders Nilsson ; Ludek Krayzel - Ludek Broz (A) - Martin Masa ; Jan Hammar - Mitja Sivic - Damien Fleury ; Julien Baylacq - Mathieu Frecon - Nicolas Arrossamena.

Remplaçants : Lucas Normandon (G), Jason Crossman. Absent : Martin Jansson (genou, saison terminée).

Morzine-Avoriaz

Gardien : Florian Hardy.

Défenseurs : Nicolas Pousset [puis Maxime Michaud à 46'57"] - Benjamin Dieude-Fauvel ; Mathieu Mille (A) - Mathieu Jestin ; Nicolas Motreff - Christian Elian.

Attaquants : Julien Lebey - Jonathan Zwikel (C) - François Rozenthal ; Maurice Rozenthal (A) - Laurent Gras - Arnaud Hascoët ; Luc Tardif jr - Mickaël Brodin - Cyril Trabichet.

Remplaçants : Olivier Courally (G), Loïc Gaydon, Théophile Mourin.

 

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