Montpellier - Reims (15 novembre 2008)

 

Championnat de France de division 1, neuvième journée.

Les Phénix ne sont pas les Caennais... Avec une entame de match pareille, le Drakkar avait déjà plombé la musette des Montpelliérains de quatre buts, samedi dernier. Fabrice Agnel, de retour dans le filet, allait donc avoir à s'employer avec une bande de jeunes Rémois biens décidés à bousculer des Vipers assez erratiques et brouillons.

Il y a dans un match quelques gestes essentiels que le gardien doit faire, sous peine de donner au match une allure absolument pas souhaitée. Lorsque le gardien rémois Vladimir Neumann repérait la sortie de prison de Damien Morel, son coéquipier, il lui transmettait un palet astucieux qui donnait aux Champenois une situation de deux joueurs seuls face au gardien. Lukas Sax héritait de la dernière passe, mais Fabrice Agnel faisait l'arrêt devant le sniper slovaque. Un arrêt essentiel à ce moment de la partie.

Un premier tiers-temps frappé du sceau de l'entraîneur des Phénix, qui donnait à ses jeunes la bonne impulsion pour s'en aller faire douter un effectif héraultais en proie aux maladresses et aux hésitations.

Si la station aux vestiaires est nécessaire aux organismes comme à la surfaceuse, elle l'est aussi à l'entraîneur pour recadrer son équipe. Celui dévolu aux Vipers avait dû résonner des bons échos, tant le retour au jeu présentait une toute autre physionomie. Passant outre les intimidations d'un effectif rémois qui se bat avec ses armes, la ligne d'attaque Malcek-Billard-Hanes allait se mettre la première en ordre de marche.

Le "little big man" montpelliérain, Julius Malcek, avait déjà démontré la saison dernière sa capacité à mobiliser le jeu, attirant à lui les défenseurs adverses. C'est ainsi qu'il trouvait Matus Hanes, isolé, pour une fois plus rapide que le gardien des Phénix (1-0, 29'09"). Un gardien qui allait devenir l'attraction de la soirée, tant il allait "voler" des buts certains à des attaquants montpelliérains frustrés de tant de réussite.

Des Montpelliérains désormais en charge du match, qui n'hésitaient plus à faire sentir le poids d'une attaque venant de partout. C'est d'ailleurs sur une montée un peu hasardeuse que la contre-attaque des Rémois permettait aux Phénix de revenir au score. Un repli défensif mal négocié donnait un peu d'affolement devant le gardien montpelliérain, avec deux Vipers revenus sur un Kirill Sokolov tout surpris de n'être pas dépossédé du palet. Son compère Valère Vrielynck étant libre de tout marquage, le jeune homme pouvait le servir en toute quiétude pour exécuter Fabrice Agnel (1-1, 35'22").

C'est en toute fin de tiers que Jonathan Dick, à 4 contre 4, partait seul au filet, une grappe de Rémois accrochés à ses basques. Finissant par s'écrouler, le jeune Québécois attendait de l'arbitre le tir de pénalité qui lui aurait rendu justice. Celle-ci décidait curieusement d'attribuer deux pénalités simultanées aux Phénix (39'59").

Une décision qui allait toutefois permettre aux Montpelliérains de prendre les devant en ce début de troisième tiers-temps. Profitant de la minute offerte à 5 contre 3, Stanislas Vernikov entrait tranquillement en zone pour installer le jeu de puissance. Alors qu'il venait de multiplier les beaux arrêts, le gardien Neumann avait un moment de relâchement. Très mal choisi, car le grand défenseur des Vipers repérait l'instant de déconcentration et logeait le palet d'un mouvement balayé fulgurant, en pleine lucarne (2-1, 41'13").

Lorsqu'il écopait de la seule pénalité des Vipers en ce tiers-temps, Julius Malcek savait qu'il pouvait compter sur ses complices de ligne pour lui permettre de poser la cerise sur le gâteau d'une soirée qui lui devra beaucoup. Matus Hanes sera celui qui le décalera pour loger le palet sous la barre du gardien rémois (3-1, 50'57").

Si Jonathan Dick et sa ligne québécoise avait eu son lot de frustration (angle de lucarne sortant, mitaine magique de Neumann...). les "rouges" allaient toutefois ajouter leur écot au résultat lorsque Marc-André Allard transmettait à Josse Mielonen pour un tir sur lequel le gant d'attrape du gardien ne parvenait à garder le palet. Jonathan glissait au fond du filet le cylindre noir relâché (4-1, 53'13). Des Montpelliérains enfin détendus qui ajoutaient un cinquième but tout à l'envie, but légitimement refusé pour présence dans la zone...

La mise au jeu de François Trinh-Duc, international rugbyman, vainqueur du Stade Français ce vendredi, a peut être permis aux Vipers, spectateurs du match la veille, de comprendre qu'à Montpellier on aimait le sport mais aussi la victoire. Les hôtes de Végapolis ont fait ce qu'il fallait devant une équipe pétillante pour qu'elle en reste aux bulles. Ils ont hérité de la quatrième place. Il va maintenant falloir se battre pour la garder...

Compte-rendu du site officiel des Vipers

 

Montpellier - Reims 4-1 (0-0, 1-1, 3-0)

Samedi 15 novembre 2008 à 19h30 à Végapolis. 785 spectateurs.

Arbitrage de Marie-Tjana Picavet assisté de Gildas Fontaine et Patrick Peythieu.

Pénalités : Montpellier 10' (6', 2', 2'), Reims 12' (2', 6', 4').

Évolution du score :

1-0 à 29'09" : Hanes assisté de Malcek

1-1 à 35'22" : Vrielynck assisté de Sokolov

2-1 à 41'13" : Vernikov (double sup. num.)

3-1 à 50'57" : Malcek assisté de Hanes

4-1 à 53'13" : Dick assisté de Mielonen et Allard (sup. num.)

 

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