Ligue Magnus, onzième journée.

On arrive à un moment du championnat où les positions ont commencé à se décanter. La trêve internationale a mis sous pression les équipes de bas de tableau, qui ont eu le temps de re-consulter le classement. Neuilly-sur-Marne (12e avec 6 points) et le Mont-Blanc (14e avec 5 points) n'ont pas besoin qu'on leur rappelle l'importance de ce match.

Une équipe le commence mieux que l'autre. Une minute de jeu, engagement dans la zone locale gagné par Ludovic Duranceau. La relance de Jérôme Wagner envoie Milan Vastusko seul en contre, comme le Slovaque le faisait à l'époque de la D2 ou de la D1. La défense de Mont-Blanc a été naïve, et son gardien Radek Lukes laisse passer le palet entre ses jambières (1-0, 01'02"). Kainulainen égalise sur une passe au second poteau, mais l'arbitre avait sifflé auparavant : deux pénalités d'un coup contre Carnegie et Boileau, voilà une chance à ne pas laisser passer pour les visiteurs. Julien Figved referme in extremis ses bottes sur un tir de Mikkonen. S'ensuit une bonne activité du trio Immonen-Vastusko-Wagner. Ce dernier récupère même le palet et subit un cinglage de Clément Masson : la seconde minute d'infériorité ne se joue plus qu'à 3 contre 4. Neuilly-sur-Marne contrôle le palet dès le retour au complet, puis s'installe en zone offensive avec un bon travail dans le coin de Rey. Le palet parvient dans le cercle gauche à Alexis Birolini qui marque son premier but en Ligue Magnus (2-0, 05'56").

En deux pénalités, un cinglage de Croz et un accrocher de Paukkunen, le Mont-Blanc va encaisser deux nouveaux buts. C'est d'abord Rane Carnegie, après un premier tir contré au départ, qui re-dévie aussitôt le palet vers Santeri Immonen dans l'axe (3-0, 09'50"). Puis, après un tir de la droite de Vastusko, Benjamin Galmiche, seul au second poteau, dépose le palet dans la cage ouverte au rebond (4-0, 12'23"). Le 3-0 oblige Ari Salo à prendre un temps mort, et le 4-0 lui fait sortir un Radek Lukes vraiment pas à son affaire.

Le Mont-Blanc est beaucoup moins convaincant en supériorité numérique pendant la prison de Duranceau. Il cherche trop sa dernière recrue Tuomas Mikkonen, sur qui l'on compte apparemment comme finisseur, mais il est trop lent pour contrôler et la défense a compris et anticipé. Sur la contre-attaque en 2 contre 1, Jérôme Veret choisit le tir, qui frôle le poteau opposé. On repart dans l'autre sens et Christopher Lepers reprend une passe transversale devant la cage, mais échoue dans le petit filet. Le vétéran hurle sa frustration de cette occasion ratée.

Ce n'est déjà plus la même chanson en deuxième période. Neuilly gâche deux supériorités par de mauvais choix de à la ligne bleue T.J. Caig, dont la vigueur de patinage n'est pas jusqu'ici à la hauteur de son temps de jeu. L'Entente Saint-Gervais-Megève reprend espoir par son atout maître Christian Pouget. Il entre en zone sur la droite, et au lieu de faire la passe en première intention, il attend parfaitement que Tobias Granath franchisse la bleue à son tour pour une passe fatale en retrait (4-1, 28'32").

Le Mont-Blanc a droit à 40 nouvelles secondes à 5 contre 3, mais elle sont encore négociées avec trop peu d'entrain. Neuilly a cependant de plus en de mal à sortir de sa zone, même à cinq. À force de subir le jeu, une pénalité est concédée par Immonen. Carnegie se fait sortir du point d'engagement, mais T.J. Caig démontre alors toute son utilité en gagnant deux mises au jeu puis en dégageant le palet. L'avantage se renverse par un cinglage de Croz. L'action démarre mal pour Neuilly avec une glissade de Tony Delage devant son but... mais elle s'achève par un débordement de Caig et un but de Carnegie au-dessus de la jambière droite de Guillaume Richard (5-1, 37'28"). Carnegie se montrera ensuite trop altruiste en 2 contre 1 avec Caig alors qu'il était plus en mesure de tirer. Un but partout sur ce deuxième tiers-temps, les Bisons s'en sortent bien.

Un cinglage de Masson permet à Neuilly de s'installer en début de troisième période, mais Virtanen est contré à la ligne bleue et doit commettre une obstruction. La supériorité numérique échoit de nouveau à Saint-Gervais/Megève, et sur une passe de derrière la cage de Kainulainen, Clément Masson trouve la lucarne opposée (5-2, 43'14"). Mais comme l'an dernier avec le duo Gascon/Larson, il suffit que Neuilly ait des difficultés pour que la nouvelle paire-vedette puisse marquer à tout moment : passe de Carnegie pour tir de Caig à mi-hauteur (6-2, 45'07").

Clément Masson perd un palet dans le coin en zone offensive et prend sa troisième pénalité. Tobias Granath est servi à la bleue pendant cette infériorité, mais sa feinte n'abuse pas Julien Figved qui pare de la botte droite. La prison de Birolini est presque convertie en revanche : le palet roule sur l'épaule de Figved, mais Immonen le sauve sur la ligne. Au retour au complet, Guillaume Richard concède son troisième but face au duo Carnegie-Caig, le troisième du côté de la plaque (7-2, 52'48"). Onze secondes plus tard, Mikkonen marque à ras glace. Après une pénalité de Caig, le gardien local Figved a dépassé la vingtaine de tirs affrontés au troisième tiers lorsqu'il subit un lancer de la bleue de Christian Pouget, à mi-hauteur côté mitaine (7-4, 55'48").

Ari Salo sort son gardien à trois minutes de la fin. Carnegie et Caig tournent autour de la cage vide en vain, mais T.J. Caig finit par trouver la cible. Yvan Fontana marque même un dernier but sur une contre-attaque, une lucarne du côté de la mitaine celle-là (9-4, 59'21").

Face à des gardiens vraiment pas irréprochables, Neuilly-sur-Marne a construit sa victoire au premier tiers-temps alors que ses deux attaquants canadiens ne semblaient pas encore dans le rythme du match. Mais ensuite, Caig et Carnegie ont fait preuve d'efficacité et ont rendu vaines les tentatives de l'Entente Saint-Gervais/Megève pour réduire l'écart alors même qu'elle dominait nettement le jeu et mettait Figved à rude épreuve. Cette réaction tardive ne pouvait pas compenser un début de match manqué, où le Mont-Blanc n'y était pas mentalement.

Compte-rendu signé Marc Branchu

Commentaires d'après-match

Jérôme Pourtanel (entraîneur de Neuilly-sur-Marne) : "Ce n'était pas le match le plus spectaculaire, mais c'était sérieux dans l'ensemble même s'il y a eu du relâchement sur la fin. Leur premier gardien a raté son match et ça nous a aidés. On avait enchaîné cinq matches à 14 joueurs, et la pause a été la bienvenue pour la récupération. Ce n'est pas évident de récupérer en s'entraînant à 21h40. Qu'il y ait désormais un match par semaine, ça ne me dérange pas. Je ne tiendrais peut-être pas le même discours si j'avais l'équipe au complet, mais aujourd'hui c'est mieux comme ça. [...] Sur le plan de l'état d'esprit, j'aurais préféré garder le duo Gascon/Larson. Carnegie et Caig sont moins imprégnés dans l'équipe. On connaît ça à Neuilly avec la proximité de Paris, mais comme ils sont tous deux Canadiens anglophones, ils restent entre eux et cela empire le problème. Larson était certes anglophone mais était tout seul. Je suis satisfait de Caig et Carnegie sur la glace, même si je leur reproche un certain manque de travail dans le repli défensif. [...] On a toujours l'ambition de la douzième place minimum et on est dans la marche à suivre. Toutes les équipes à notre portée à domicile, on les a battues. Dommage qu'on ait rencontré Tours trop tôt, on aurait pu les prendre ici, ce ne sera pas la même histoire chez eux. J'ai deux regrets, à Morzine et à Villard. On veut réussir à l'extérieur, et on passera un bon test à Chamonix dans quinze jours."

Rane Carnegie (attaquant de Neuilly-sur-Marne) : "On a bien préparé ce match, on est bien entré dans la partie, et il y avait beaucoup d'enthousiasme de la part de nos fans. Ce sont deux gros points pour nous. Nous avons eu cinq jours 'off', puis un gros travail pendant une semaine à l'entraînement. [...] C'est mon agent qui m'a proposé l'opportunité de venir en France dans une équipe qui pourrait m'amener à un niveau supérieur. Mon grand-oncle [Ossie Carnegie] était décédé, mais ma mère m'a parlé du bon temps qu'il avait passé en France. [...] Nous avons pas mal de blessés, mais quans nous serons au complet, je pense que nous pourrons viser plus haut."

Neuilly-sur-Marne - Saint-Gervais/Megève 9-4 (4-0, 1-1, 4-3)

Samedi 15 novembre 2008 à 18h30 à la patinoire municipale de Neuilly-sur-Marne. 437 spectateurs.

Arbitrage de Damien Bliek assisté de Yann Furet et Adrien Ernecq.

Pénalités : Neuilly-sur-Marne 22' (8', 8', 6'), Mont-Blanc 16' (6', 6', 4').

Tirs : Neuilly 28 (9+2, 7, 8), Mont-Blanc 46 (7, 15, 24).

Évolution du score :

1-0 à 01'02" : Vastusko assisté de Wagner et Duranceau

2-0 à 05'56" : Birolini

3-0 à 09'50" : Immonen assisté de Carnegie et Fontana (sup. num.)

4-0 à 12'23" : Galmiche assisté de Vastusko et Boileau (sup. num.)

4-1 à 28'32" : Granath assisté de Pouget

5-1 à 37'28" : Carnegie assisté de Caig et J. Veret (sup. num.)

5-2 à 43'14" : Masson assisté de Pouget (sup. num.)

6-2 à 45'07" : Caig assisté de Carnegie et J. Veret

7-2 à 52'48" : Carnegie assisté de Caig et J. Veret

7-3 à 52'59" : Mikkonen assisté de Masson et Kainulainen

7-4 à 55'48" : Pouget assisté de Kainulainen (sup. num.)

8-4 à 57'58" : Caig assisté de Wagner et Carnegie (cage vide)

9-4 à 59'21" : Fontana assisté de Birolini

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Joshua Boileau - Sami Virtanen ; Santeri Immonen - Jérôme Wagner (C) ; Alexis Birolini - Tony Delage.

Attaquants : Trevor Jon Caig - Rane Carnegie - Jérôme Veret (A) ; Milan Vastusko (A) - Ludovic Duranceau - Benjamin Galmiche ; Grégory Tarlé - Yvan Fontana - Clément Rey.

Remplaçant : Eddy Persico (G). Absents : Tyler Harrison (ligaments internes du genou), Laurent Veret (ligaments internes du genou), Pierre-Charles Hordelalay (tendon sectionné), Benoît Paillet (plateau tibial), Roman Svaty (déchirure aux adducteurs).

Gardien : Radek Lukes puis Guillaume Richard à 12'50".

Défenseurs : Christian Pouget (A) - Christopher Lepers ; Markku Paukkunen - Antoine Vigier ; Numa Besson - Francis Ballet.

Attaquants : Sylvain Nicoud - Étienne Croz (A) - Mathias Arnaud ; Mikko Kainulainen - Clément Masson - Tuomas Mikkonen ; Thierry Nicoud (C) - Tobias Granath - Robin Gaborit.

Remplaçant : Romain Orset. Absent : Sébastien Subit (hernie discale cervicale, saison terminée).

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