Blues Espoo - SC Berne (19 novembre 2008)

 

Ligue des Champions, groupe B.

L'Ours ne griffe qu'une fois

Les Blues peuvent se qualifier en cas de succès ce soir. En face, il faut gagner par 4 buts pour continuer à y croire.

La partie débute de la meilleure des manières possibles pour les Suisses, qui ouvrent le score dès la première minute, en infériorité numérique. Ramzi Abid sur le banc, c'est Christian Dubé qui s'échappe au nez et à la barbe de Kahko et Keller et parvient à glisser la rondelle entre les jambières de Mikko Koskinen, préféré à l'Autrichien Brückler dans les cages (0-1). La partie est déjà assez physique avec plusieurs bonnes charges.

Malheureusement pour les visiteurs, c'est un avantage de courte durée. Une mise au jeu gagnée revient plein axe et le tir de Juuso Puustinen entre les deux cercles trompe le gardien côté mitaine (1-1). C'est le troisième match consécutif avec un but pour Puustinen, revenu cet été en Finlande après deux saisons à Kamloops en junior majeur. Simon Gamache s'est montré un peu lent devant Sami Ryhänen, qui a réussi à sortir le palet du cercle d'engagement où il substituait Öhman renvoyé par le juge de ligne.

Le SC Berne n'abdique pas en appuyant ses contacts, tout en étant un peu en difficulté à la relance. Une bonne sortie de zone manque d'envoyer Martin Plüss en échappée, mais il est repris sans pouvoir faire un tir correct. Puis, c'est Gamache qui allume de la bleue, croisant trop son tir. La défense suisse s'impose, à l'image de Travis Roche, auteur d'une bonne mise en échec.

La partie est légèrement dominée par les Blues, qui gardent mieux le palet et combinent plus souvent. Une longue présence se termine à la 12e par une mauvaise charge de Ramzi Abid, qui met Rami Alanko au sol : le capitaine reste immobile quelques instants avant d'être aidé pour rentrer au vestiaire, sonné. Il ne reviendra pas après cette charge un peu les bras en avant, qui n'est pas sanctionnée. Les occasions ne tardent pas et Marco Bührer s'impose devant Kahkonen, plein axe. Christian Dubé est puni sur l'action. Le jeu de puissance, victimisé en début de rencontre, est cette fois-ci plus en vue. Le Canadien Ryan Keller est à la conclusion. Le tir de la bleue sur mise au jeu est dévié par le gardien mais Keller parvient à prendre le rebond ligne de fond et à le ramener au fond des filets (2-1).

La domination nordique se confirme avec un débordement de Juuso Puustinen stoppé irrégulièrement par Thomas Ziegler : encore une pénalité. Puustinen est très en vue avec un tir de l'aile puis un rebond d'un lancer de Clarke, bien sorti par le gardien. Le travail de Gamache permet de gagner du temps, avant que Uhlbäck ne contourne la cage pour servir parfaitement Kahkonen plein axe : ce dernier manque le cadre sur cette superbe occasion. La pénalité est tuée mais le danger n'est pas repoussé. Une passe de Gelinas en zone offensive décale son partenaire pour un tir... contré, et c'est une échappée de Clarke, que Bührer sauve de justesse ras glace. Le portier vient de sauver Berne, qui rentre au vestiaire avec un seul but de retard.

Les deux formations repartent de l'avant. Keller et Eaves sont les plus dangereux avec un premier tir qui rase le montant. Rajamäki enchaine en sortant du coin, mais Bürher ferme l'angle. Dominés, les Suisses ne peuvent que répliquer physiquement avec une altercation initiée par Dubé. Ils profitent aussi d'une mauvaise relance de Ryan Keller : lancer de Ziegler, sauvetage du gardien des Blues, en catastrophe. Berne, frustré, prend ensuite deux minutes pour une charge de Jobin, là encore les bras en avant. La première chance du jeu de puissance revient à Keller, qui croise trop son tir en hauteur. La pénalité est finalement facilement tuée. Berne reprend un peu des couleurs, sous l'impulsion de Ziegler. Malheureusement, l'élan est rapidement brisé. À force de chercher les mises en échec, Gamache et Leuenberger sortent. Le jeu de puissance, à 5 contre 4, tourne bien le palet, sans se créer de grosse chance.

Les Ours sont toujours autant en difficulté. Koskinen n'est guère inquiété, pas même par un essai de Sébastien Bordeleau. De l'autre côté, Bührer réalise un petit miracle lorsque Keller déborde et centre pour Eaves qui patiente et lance au but. Un arrêt très important pour rester dans le match. Une rencontre qui s'éteint peu à peu, à l'instar du public. Il n'y a pas grand chose à signaler, avec une suite de mauvaises passes. L'une d'entre elles offre une échappée à Sami Ryhänen, qui vole le palet à Gamache. Il s'avance seul mais Bürher est encore là. Sur la mise au jeu, Sallinen est bien servi au premier poteau, sans trouver la faille. Bürher est un mur ce soir, et tient son équipe à bout de bras. Les Blues combinent en revanche parfaitement, avec un collectif bien huilé. C'est fort logiquement qu'ils mènent 2-1 après deux périodes, pas cher payé.

Les joueurs repartent sur les mêmes bases. Travis Roche intercepte un centre levé de Eaves, mais en deux temps il expédie la rondelle dehors : deux minutes. Le travail de Dubé est énorme, gagnant un temps précieux avant de décaler Gerber pour un tir de la bleue en infériorité numérique. À la fin de la pénalité, Rajamäki déborde et manque encore une belle chance pour les Blues. On tombe ensuite dans un faux rythme, aucune équipe ne parvenant à développer des séquences intéressantes. Finalement, Rajamäki prend deux minutes pour un accrochage. Bordeleau puis Plüss s'essaient au tir, sans réussite. Berne essuie une contre-attaque dangereuse et Plüss se fait punir, un renversement d'avantage numérique qui ne donne rien.

La maîtrise du jeu des hommes de Petri Matikainen est convaincante. Placement, présence physique, repli défensif, rigueur et discipline : tout y est et le petit score de 2-1 ne reflète pas vraiment la partie. Le temps défile et les Suisses paraissent avoir baissé les bras ; il est vrai qu'on est loin des 4 buts d'avance nécessaires. Les Blues, eux, assurent le spectacle avec un bon jeu de passe qui permet à Eaves de prendre un pas d'avance sur Dubé pour une échappée. Il ne parvient pas à lancer au but mais provoque tout de même la faute. La fin de match dérape un peu, Travis Roche mettant le feu aux poudres avec un mauvais geste, un cinglage sur le gardien. Les esprits chauffent un peu et plusieurs pénalités tombent dans cette dernière minute.

La partie se termine sur ce 2-1 qui qualifie les Blues Espoo à l'issue de 60 minutes parfaitement contrôlées. Ce sont donc les demi-finales qui se profilent...

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match

Petri Matikainen (entraîneur d'Espoo) : "Tous les joueurs se sont battus durement à chaque match, et à chaque présence. C'était notre meilleur match dans cette compétition. Nous étions disciplinés, concentrés. Nous voulons aller en finale et gagner la Lugue des Champions. C'est notre objectif. Le choix du gardien s'est fait sur la base de l'intuition. Koskinen continuera à recevoir de la confiance."

Ryan Keller (attaquant d'Espoo) : "Nous avons fait un travail drastique pour bloquer leurs tirs. C'était notre meilleur match en CHL. Ils étaient très forts en infériorité numérique. Le premier but est dû à une erreur de ma part. J'ai aussi commis une erreur malheureuse sur ma seconde présence, en leur laissant le palet dans notre zone. Je ne sais pas à quoi je pensais. Heureusement, Koskinen m'a secouru. C'est une bonne équipe, et même quand quelqu'un fait une erreur, personne ne lui met la tête dans le sable quand il revient au banc. Les joueurs et les entraîneurs vous encouragent seulement à continuer le match et à oublier l'erreur."

John Van Boxmeer (entraîneur de Berne) : "Je ne pense pas que nous ayons mal joué. Nous avons eu du mal à obtenir le palet en zone offensive face à une bonne équipe défensive. Tout compte fait, la CHL fut une expérience positive et j'espère que nous y serons l'an prochain."

 

Blues Espoo (FIN) - SC Berne (SUI) 2-1 (2-1, 0-0, 0-0)

Mercredi 19 novembre 2008 à 19h30 à la Länsi-Auto Arena. 6247 spectateurs.

Arbitrage de Vladimir Baluska et Peter Loksik (SVK) assistés de Milan Masik et Jozef Tvrdon (SVK).

Pénalités : Espoo 16' (2', 2', 12'), Berne 38' (6', 6', 16'+10').

Tirs : Espoo 19 (7, 9, 3), Berne 17 (4, 7, 6).

Évolution du score :

0-1 à 00'47" : Dubé assisté de Gamache (inf. num.)

1-1 à 06'28" : Puustinen assisté de Ryhänen

2-1 à 15'26" : Keller assisté d'Uhlbäck et Kuoppala (sup. num.)

 

Blues Espoo

Gardien : Mikko Koskinen.

Défenseurs : Rami Alanko (C) - Mikael Kurki ; Miika Huczkowski - Dale Clarke ; Petri Kokko (A) - Joonas Ronnberg ; Ismo Kuoppala.

Attaquants : Jaakko Uhlbäck - Ben Eaves - Ryan Keller ; Sami Ryhänen - Stefan Öhman - Juuso Puustinen ; Erkki Rajamäki (A) - Tomi Sallinen - Toni Kähkonen ; Jari Tolsa - Joonas Nättinen - Patrik Lostedt ; Camilo Miettinen.

Remplaçant : Bernd Brückler (G). Absents : Petri Lammassaari, Santeri Heiskanen, Ville Lajunen (blessés).

SC Berne

Gardien : Marco Bührer [sorti de 59'00" à 59'55"].

Défenseurs : Roman Josi - David Jobin ; Philipp Rytz - Travis Roche ; Philippe Furrer - Beat Gerber (A) ; Thomas Ziegler (A) - Marc Leuenberger.

Attaquants : Ivo Rüthemann (C) - Martin Plüss - Ramzi Abid ; Christian Dubé - Marc Reichert - Simon Gamache ; Sébastien Bordeleau - Martin Gélinas - Étienne Froidevaux ; Daniel Meier - Trevor Meier - Pascal Berger.

Remplaçant : Jonas Müller (G). Absents : Alex Chatelain (genou droit), Patrik Bärtschi (doigt cassé), Reto Kobach (prêté à Langnau).

 

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