Eisbären Berlin - Metallurg Magnitogorsk (3 décembre 2008)

 

Ligue des Champions, groupe A.

Première défaite russe en CHL

La rencontre débute par quelques instants d'observation. Il faut attendre 1'45" pour voir une tentative de tour de cage d'Alexander Weiss, première occasion du match. La réplique est immédiate mais Rob Zepp s'en sort de justesse lors d'une action côté gauche, avec un centre vers Igor Mirnov qui manque une cage ouverte. Le bon patinage allemand permet un décalage vers Steve Walker, qui profite d'un écran pour lancer en hauteur, sans réussite. Les Eisbären rentrent mieux dans la partie et tentent de contrôler la rondelle. Une bonne chance de Denis Pederson est manquée et profite aux Russes, qui s'offrent un 3 contre 1. Il n'y a pas de passe et le tir au centre n'est pas cadré, gaspillant une énorme occasion.

La partie s'installe dans un faux rythme, puis les Russes accélèrent : Evgeni Fedorov trouve la transversale et dans la foulée, Berlin n'arrive plus à sortir le palet. Zepp parvient finalement à garder le score, sortant un tir de Jan Marek en entrée de zone peu après. Magnitogorsk pique, mais peine quand même défensivement. Vladimir Malenkikh est ainsi sanctionné. La supériorité numérique commence très fort avec une occasion de Walker, qui met au supplice le gardien... mais Regehr perd ensuite un palet à la bleue et Zavarukhin part en contre : il trouve la barre sur son échappée, obtenant malgré tout une pénalité du frère du défenseur des Flames de Calgary. À quatre contre quatre, Berlin s'installe, sous l'impulsion de Nathan Robinson. Les deux formations se montrent plus prudentes après cette série d'occasions. Il faut attendre une nouvelle pénalité russe, contre Stanislav Chistov, pour revoir Berlin menaçant. Walker, sorti de la ligne de fond, se crée la meilleure chance. Malheureusement, alors que Regehr place une bonne mise en échec, il laisse filer Fedorov plein axe. Il est repris par Pederson, mais de manière irrégulière : deux minutes. La défensive de Berlin se montre solide et empêche son adversaire de s'installer, tuant facilement la courte supériorité.

Alors que l'on s'approche doucement de la fin du tiers, le public explose quand Andy Roach ouvre le score, d'un but gag. Son tir complètement à côté fait rebondir le palet, qui revient au ras du poteau, tape l'arrière du patin du gardien et rentre au fond des filets ! (1-0). Un but incroyable, mais qui permet aux Allemands de virer en tête. S'ils ont eu globalement la possession du palet, ils peuvent remercier leur transversale, qui a renvoyé deux fois le disque.

Berlin débute en avantage numérique, se créant une opportunité par Sven Felski. Cela ne donne rien, et Chistov, en contre, tente de surprendre Rob Zepp entre les jambières. Pas plus de réussite pour Aleksei Simakov en déviation sur le côté du but. Magnitogorsk profite d'une nouvelle pénalité pour s'installer : Zepp s'impose sur une série de tirs de la bleue, privant le Metallurg de rebonds, puis face à Kaigorodov côté droit. Un bon jeu de puissance, qui n'est pas concrétisé. Et comme souvent, la réplique fait mal : Denis Pederson trompe le gardien entre les jambières d'un tir surpuissant en entrée de zone, plein axe et sans écran. 2-0 et pas de réussite côté russe... d'autant qu'une très mauvaise relance d'Alexander Weiss offre un duel contre Zepp à Chistov, qui échoue encore : deux minutes tout de même pour le jeune attaquant allemand.

Magnitogorsk, malmené, frôle la correctionnelle sur un contre de Daniel Weiss, mais fait mouche dans la continuité par Tomas Rolinek, à la conclusion d'un superbe jeu en triangle : passe abandon, dévalage à droite et et un caviar de Jan Marek vers Tomas Rolinek à l'opposée, à une touche de puck (2-1). Mais Berlin continue : Ritchie Regehr met une nouvelle fois le gardien russe au supplice. Peu après la mi-période, Magnitogorsk se retrouve une nouvelle fois à 5 contre 4. Bon placement mais peu de tirs, le plus dangereux étant une déviation d'un tir de Varlamov, sorti par Zepp. Et encore une chance gaspillée... Et plus trop d'action dans les dernières minutes, chaque formation se neutralisant parfaitement.

Les Ours commencent plutôt bien cette ultime période avec un bon tir du controversé Florian Busch au cercle droit. Une bonne chance d'Alexander Weiss met le feu dans la défense, mais Berlin se fait piéger lors d'un changement de ligne : Kaigorodov s'échappe... et manque le cadre ! Encore une chance manquée pour le Metallurg, qui est vraiment à la peine. Défensivement, Ilya Proskuryakov ne rassure pas du tout la défense, et offensivement, les nombreuses occasions ne trompent pas Rob Zepp, soit par maladresse soit par malchance... soit évidemment à cause du bon placement du gardien. Illustration avec une relance calamiteuse près du but, qui manque de profiter à Berlin, puis une échappée de Quint, suite à un palet perdu à la bleue berlinoise par Simakov.

À mi-tiers, les Eisbären poursuivent leur grand match et mènent toujours. En face, on s'en remet à des exploits personnels, puisque seul le duo Marek-Rolinek parvient à jouer un minimum collectif. Robinson frôle même le break, avec une grosse chance manquée. Beaufait manque lui aussi une chance alors que le gardien est au sol, voyant le palet dévié par un défenseur. Plus le temps passe, moins Magnitogorsk se montre dangereux, incapable de surprendre le bon placement défensif adverse. Les dernières minutes opposent une équipe sereine à une formation peu combative et presque résignée. L'ultime lancer de Rolinek et plusieurs tirs contrés plus tard, Berlin s'impose.

Les Russes, pas vernis avec les poteaux, n'ont cependant jamais réussi à passer la vitesse supérieure ni à dominer collectivement. La rigueur berlinoise, un peu d'opportunisme et surtout une plus grande qualité dans les cages auront donc suffi à l'exploit du soir.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match

Dan Jackon (entraîneur de Berlin) : "Je suis très fier de ce qu'on a réalisé dans cette CHL. Aujourd'hui, on a battu un très gros adversaire. Rob Zepp et son amie la transversale ont très bien repoussé les palets et ont rendu cette victoire possible. Le Metallurg a rencontré quatre équipes du Dynamo en quelques jours [NDLR : Riga, Minsk, Moscou], mais n'a perdu qu'à Berlin."

Sven Felski (attaquant de Berlin) : "Il était très important de faire bonne figure en CHL. Même si ça n'a pas suffi pour nous qualifier, on peut être fier de ces trois victoires en quatre rencontres face à des équipes parmi les meilleures en Europe. La différence avec le match aller, c'est que nous avons mieux joué dans les dix premières minutes et que nous n'avons pas encaissé quatre buts au premier tiers. On aimerait retourner dans cette compétition mais... il faudra redevenir champion !"

Gennadi Velichkin (directeur général de Magnitogorsk) : "Nos fans ont vu à la télévision russe un reportage sur le gardien de Cologne, Robert Müller, et ont été impressionnés par son destin, mais plus encore par son engagement. Nous voulons demander aux Eisbären de transmettre nos meilleurs voeux à Robert Müller au nom de notre club. [Et Velichkin d'offrir à Don Jackson une mascotte de Metallurg à remettre à l'intéressé...]"

 

Eisbären Berlin (ALL) - Metallurg Magnitogorsk (RUS) 2-1 (1-0, 1-1, 0-0)

Mercredi 3 décembre 2008 à 19h30 au O2 World. 13500 spectateurs.

Pénalités : Berlin 10' (4', 6', 0'), Magnitogorsk 8' (4', 2', 2').

Évolution du score :

1-0 à 19'13" : Roach assisté de Busch

2-0 à 26'37" : Pederson assisté de Baxmann

2-1 à 29'06" : Rolinek assisté de Kudrna et Marek (sup. num.)

 

Eisbären Berlin

Gardien : Rob Zepp.

Défenseurs : Deron Quint - Frank Hördler ; Andy Roach - Jens Baxmann ; Richie Regehr - Dominik Bielke ; René Kramer.

Attaquants : Florian Busch - Denis Pederson - Steve Walker (C) ; Nathan Robinson - Mark Beaufait - Alexander Weiss ; Stefan Ustorf - Sven Felski - Daniel Weiss ; Tyson Mulock, Norman Martens.

Remplaçants : Youri Ziffzer (G), Patrick Pohl. Absents : Constantin Braun (infection virale), Matt McIlvane (rupture des ligaments croisés), Brandon Smith (luxation acromio-claviculaire), André Rankel.

Metallurg Magnitogorsk

Gardien : Ilya Proskuryakov.

Défenseurs : Evgeni Varlamov - Vitali Atyushov (C) ; Evgeni Biryukov - Vladimir Malenkikh ; Aleksandr Seluyanov - Vladislav Bulin (A) ; Karel Pilar - Rinat Ibrahimov.

Attaquants : Tomas Rolinek - Jan Marek - Jaroslav Kudrna ; Denis Platonov - Aleksei Kaigorodov (A) - Igor Mirnov ; Stanislav Chistov - Nikolai Zavarukhin - Aleksei Simakov ; Evgeni Fedorov - Denis Khlystov - Konstantin Pushkarev.

Remplaçant : Andrei Mezin (G). Absents : Anton Glovatsky, Mikhaïl Churlyaev (blessés), Ravil Gusmanov.

 

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