Grenoble - Angers (9 décembre 2008)

 

Coupe de la Ligue - Demi-finale retour.

Les Grenoblois, vainqueurs 5-2 lors du match aller en Anjou, ont pris une sérieuse option sur la qualification. Ils viennent d'enchaîner une onzième victoire d'affilée face à Tours en Ligue Magnus (8-2) et tout semble leur réussir même s'ils devront tenir compte de l'absence des internationaux juniors pour ce match, retenus avec l'équipe de France U20. Bonne nouvelle en revanche du côté de l'infirmerie puisqu'ils enregistrent le retour de Johan Nilsson. Du côté angevin, les soucis concernent la défense avec pas moins de trois absents : Mihalik, Braxenholm et Deshaies. Du coup, Hermanni Vidman est aligné à l'arrière au coup d'envoi.

La première période débute mal pour Grenoble puisque Jan Hammar se fait sanctionner après seulement trente secondes de jeu. Une bonne affaire pour Angers qui doit remonter trois buts et qui a déjà l'occasion de réduire un peu l'écart. Le jeu de puissance s'installe rapidement avec Tomas Baluch devant la cage et Matias Metsärantä pour distribuer le jeu. Le premier tente une déviation tandis que le second se procure la première occasion nette de la rencontre mais Ferhi parvient à neutraliser le Finlandais qui était pourtant en bonne position. Les Grenoblois ne prennent pas vraiment de risques et adoptent une attitude plutôt défensive, laissant les Angevins venir à eux. Les Tchèques tentent quelques incursions dans la zone offensive, à l'image de Martin Masa, mais il faut attendre une pénalité de Martin Lacroix pour voir enfin les Dauphinois inquiéter Ville Koivula. La pression se fait plus forte sur le gardien finlandais à tel point qu'une occasion de Ferhi dégénère en gros brassage devant la cage angevine.

La tension est palpable, Angers n'est pas venu en victime expiatoire et compte bien le faire savoir. Les supériorités numériques n'ont pas fait la différence mais c'est finalement sur une action relativement anodine que le score est ouvert : lancer de la bleue d'Alexandre Rouleau, Koivula, en partie masqué, ne voit pas arriver le palet et celui-ci finit sa course au fond des filets (1-0, 11'50"). Début de match parfait pour Grenoble qui porte son avance à quatre buts. La pénalité concédée dans la foulée par Amar vient tempérer quelque peu l'euphorie ambiante mais la défense locale tient bien le choc. Les Ducs peinent à se procurer des occasions vraiment dangereuses, si ce n'est Fortier qui échoue sur Ferhi en bonne position. Le gardien international grenoblois préserve l'essentiel. Angers grille une nouvelle cartouche en ne profitant pas de la prison de Tartari. Dès lors, la tension monte d'un cran entre Forsander et Jokinen qui en viennent aux mains et partent se calmer sur le banc des prisons. Cela promet pour le deuxième tiers.

Les hommes de Heikki Leime ne se découragent pas malgré le déficit au tableau d'affichage, continuent d'attaquer et proposent un défi physique toujours aussi conséquent. Du coup, les occasions sont angevines en ce début de deuxième tiers. Les trois lignes des Ducs sont au diapason : Metsärantä échoue sur Ferhi puis c'est au tour de Martin Lacroix de mettre le feu dans la zone défensive grenobloise. Une défense malmenée par la volonté affichée des visiteurs et qui connaît une période de flottement. Cela se traduit logiquement par une pénalité de Damien Fleury qui permet aux Ducs d'accroître la pression. Mais ces derniers gâchent bêtement cette occasion en commettant un surnombre dans la minute suivante. À quatre contre quatre, les espaces sont plus nombreux, Hammar en profite pour lancer Rouleau en contre. Le défenseur québécois s'échappe sur la gauche, feinte le slap pour finalement contourner Koivula et tenter un astucieux tir en cloche qui vient s'écraser... sur le poteau angevin. Occasion ratée que les Brûleurs de Loups vont rapidement regretter. Car Angers ne renonce pas et après une première occasion chaude devant la cage grenobloise grande ouverte, les Ducs remettent ça : un tir de Laprise est repoussé par Ferhi... dans la crosse de Bellemare, qui décale immédiatement Fortier qui n'a plus qu'à pousser le palet dans les buts vides (1-1, 26'22"). L'égalisation angevine, loin d'être imméritée, sème le trouble dans les esprits grenoblois.

Alexandre Rouleau assume son rôle de leader grandissant dans cette équipe et sonne la révolte : entrée de zone rageuse et tir plein axe que Koivula détourne. Mais les coéquipiers du Québécois ne sont pas au diapason. Christophe Tartari écope de deux minutes de pénalité. La cinquième supériorité numérique du match pour Angers sera cette fois la bonne : un lancer de Vidman est subtilement dévié par Baluch dans le haut du filet, Ferhi est battu (1-2, 30'37"). Les Ducs ne se trouvent plus qu'à deux buts de l'égalisation sur les deux rencontres. La première ligne angevine met le feu dans la zone grenobloise, la défense souffre et Ferhi doit se démener pour colmater les brèches, d'abord en s'imposant magistralement face à Metsärantä puis face à Baluch et Laprise. Le troisième but angevin chauffe et les Isérois semblent mal embarqués. Et au plus fort de la domination des visiteurs, Grenoble va se sortir du piège grâce à son trio tchèque : Masa récupère un palet mal dégagé par la défense angevine et sert Broz seul devant les buts. Au lieu de tirer, le centre tchèque décale Krayzel sur le côté gauche qui n'a plus qu'à pousser le palet dans la cage grande ouverte (2-2, 37'33"). L'égalisation grenobloise, peu avant le retour au vestiaire, survient au meilleur moment.

Les compteurs sont remis à zéro au début de la troisième période et Angers doit toujours remonter ses trois buts de retard. Les Brûleurs de Loups n'ont plus qu'à gérer pour obtenir leur qualification. Il prennent donc un minimum de risques en attendant les Ducs en zone neutre et en essayant de contenir leurs assauts. La tactique marche plutôt bien malgré quelques incursions des Angevins dans la zone grenobloise. Forcés de se découvrir, les Ducs ne sont pas à l'abri d'un contre. C'est qui se passe une première fois par l'entremise de Krayzel, mais Koivula répond présent. La deuxième occasion est la bonne pour Grenoble : Hammar récupère le palet dans sa zone et sert Fleury qui s'échappe sur l'aile droite. Ce dernier se rue sur la cage de Koivula et centre au dernier moment pour Sivic arrivé lancé devant le slot. Le tempo de la passe, comme celui du Slovène, est parfait, Koivula n'y peut strictement rien (3-2, 45'37"). Cette fois, le suspense est définitivement envolé car Angers doit remonter quatre buts.

Grenoble a la route vers Méribel grande ouverte mais une frayeur parcourt Pôle Sud lorsque Forsander regagne précipitamment le banc en se tenant la main après un cinglage de Jodoin. Plus de peur que de mal pour l'attaquant suédois des Brûleurs de Loups qui reviendra quelques minutes plus tard après avoir appliqué une poche de glace sur son poignet. Les deux minutes de prison infligées à Jodoin ne donnent rien et les minutes défilent en faveur des locaux. Fleury tente à nouveau le débordement sur son aile mais cette fois y va tout seul en échouant de très peu sur Koivula. Les dernières minutes sont dures pour Angers qui perd Yven Sadoun sur blessure à la cheville, contraint de retourner prématurément au vestiaire. Bretault écope de deux minutes de pénalité dans les cinq dernières minutes, Forsander s'échappe en break mais ne parvient pas à conclure face à Koivula. L'issue du match ne fait plus de doute mais M. Bourreau trouve le moyen de sanctionner Forsander dans la dernière minute. Leime joue le jeu et sort son gardien pour créer un double surnombre. Jan Hammar en profitera pour marquer dans le filet désert au moment même où la sirène retentit (4-2, 59'59").

Contrat rempli pour Grenoble qui a su préserver l'essentiel, à savoir la qualification pour la finale, déjà bien engagée au match aller. Les Brûleurs de Loups ont pourtant souffert pour s'imposer avec notamment un deuxième tiers-temps difficile qui aurait pu mal tourner. Mais cette équipe grenobloise est en pleine confiance actuellement et a su faire le dos rond sans paniquer lorsqu'Angers est repassé devant au score. Et elle a su marquer ensuite deux buts importants en fin de deuxième période et en début de troisième pour se mettre définitivement à l'abri. Certaines individualités ont répondu présent dans les moments difficiles, à commencer par Alexandre Rouleau qui confirme sa montée en puissance depuis quelques matchs. La ligne Hammar-Sivic-Fleury a continué à faire parler d'elle avec notamment la complicité grandissante entre Damien Fleury et Mitja Sivic, encore buteur ce soir. Rouleau et Sivic, éléments clés des Brûleurs de Loups, retrouveront à Méribel leur ancienne équipe pour un match qui s'annonce déjà comme une très grosse affiche entre Alpins.

Du côté d'Angers, on peut nourrir quelques regrets même si la tâche semblait ardue. Les Ducs ont au moins eu le mérite de ne pas lâcher prise et ont joué leur chance à fond dans le sillage de la ligne Laprise-Bellemare-Fortier, très active mais aussi du remuant Metsärantä et de Tomas Baluch, opportuniste. Les absences de Braxenholm et Mihalik ont sans doute pesé dans certains moments clés car les deux derniers buts grenoblois sont tout de même marqués sur des erreurs défensives. Koivula a sorti quelques arrêts importants sans lesquels le score aurait pu être plus lourd. Angers n'a donc pas à rougir de sa défaite et pourra corriger le tir dès samedi avec la réception des Brûleurs de Loups, cette fois pour le compte de la Ligue Magnus. Ce sera peut-être sans Albert et Sadoun qui n'ont pas terminé le match, ce qui pourrait constituer une autre mauvaise nouvelle pour les Ducs ce soir.

Désignés meilleurs joueurs du match : Alexandre Rouleau (Grenoble) et Éric Fortier (Angers).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (d'après Le Dauphiné Libéré) :

Eddy Ferhi (gardien de Grenoble) : "C'est hyper important, cette finale, même si on a aussi pour objectif de la gagner. On avait à cœur de tenir les premiers rôles dans les trois compétitions principales. On a peut-être un peu été pris par l'événement. On s'est répété 20 000 fois qu'on jouait ce match pour le gagner, pas pour le gérer. L'objectif de ce soir était de se qualifier, mais ça n'a pas été facile. On a prouvé notre capacité à gérer ces matchs-là."

Heikki Leime (entraîneur d'Angers) : "Nous sommes déçus, c'est sûr. Ca fait encore un match où l'on joue bien, mais que l'on perd. J'en ai un peu marre. Il faut trouver des solutions. Nous n'avons jamais été ridicules contre les grosses équipes, mais pour nous il est important de commencer à les battre."

 

Grenoble - Angers 4-2 (1-0, 1-2, 2-0)

Mardi 9 décembre à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3007 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté de Cyril Carlin et Guillaume Gielly.

Pénalités : Grenoble 16' (10', 4', 2'), Angers 12' (6', 4', 2').

Évolution du score :

1-0 à 11'50" : Rouleau assisté de Masa

1-1 à 26'22" : Fortier assisté de Bellemare et Laprise

1-2 à 30'37" : Baluch assisté de Vidman (sup. num.)

2-2 à 37'33" : Krayzel assisté de Broz et Masa

3-2 à 45'37" : Sivic assisté de Fleury et Hammar

4-2 à 59'59" : Hammar (inf. num., cage vide)

 

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Alexandre Rouleau - Baptiste Amar (C) ; Viktor Wallin - Antonin Manavian ; Teddy Trabichet - Calle Bergström.

Attaquants : Jan Hammar - Mitja Sivic - Damien Fleury ; Ludek Krayzel - Ludek Broz (A) - Martin Masa ; Johan Forsander - Christophe Tartari (A) - Anders Nilsson.

Remplaçant : Lucas Normandon (G). Absents : Martin Jansson (genou, saison terminée), Mathieu Frecon (blessé), Nicolas Arrossamena, Sébastien Raibon, Jason Crossman, Maxime Moisand, Julien Baylacq, Raphaël Papa (équipe de France U20).

Angers

Gardien : Ville Koivula [sorti à 59'18"].

Défenseurs : Pierre-Antoine Simonneau - Simon Lacroix ; Hermanni Vidman - Lauri Lahesalu ; Jean-François Jodoin (C) - Kévin Igier.

Attaquants : Pierre-Luc Laprise - Jonathan Bellemare - Eric Fortier ; Juho Jokinen (A) - Matias Metsärantä - Tomas Baluch ; Yven Sadoun - Martin Lacroix (A) - Julien Albert puis Rodolphe Bretault à la mi-match.

Remplaçant : Frédéric Gilbert (G). Absents : Pavol Mihalik (virus), Per Braxenholm (appendicite), Nicolas Deshaies (cervicales).

 

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