Amiens - Épinal (13 décembre 2008)

 

Ligue Magnus - Quinzième journée.

La victoire de prestige face aux Diables Rouges de Briançon a conforté la position des Dauphins, en embuscade derrière le quatuor de tête. À égalité de points avec leurs adversaires, ils tentent de confirmer leur probant succès ici même en Coupe de la Ligue. Toutefois, comme lors de leur dernière visite au Coliseum, les Spinaliens ne pourront disposer de toutes leurs forces offensives car Ilpo Salmivirta, déjà touché dès la neuvième minute le 28 octobre dernier, est sorti amoindri de la victoire épique enregistrée lors de la dernière journée. Il a pris un palet dans le doigt dans les dernières secondes.

Amiens décimé...

Amiens n'est guère mieux loti, avec sa défense réduite comme peau de chagrin. Jean-Philippe Glaude toujours sur le flanc, Romain Bault fait ce soir défaut, pour cause de préparation aux mondiaux U20 en Suisse, en compagnie notamment de Grégory Béron. Mais la principale défection est plus inattendue. Une blessure subie par Henri-Corentin Buysse durant la semaine place de facto le débutant Adrien Fénart sur le devant de la scène. Un baptême du feu pour le moins délicat, à la vue des récentes performances de ses assaillants.

Entre ces deux équipes aux prestations parfois inégales, l'affrontement promet des rebondissements. Les Gothiques dissipent rapidement une partie des craintes de leurs partisans, grâce à une application dans le respect des consignes défensives, doublée de coups d'éclats de leurs gâchettes offensives. Sitôt après avoir évité Lionel Simon sur la gauche, Matt Amado emploie Stanislav Petrik d'un lancer en lucarne. Une fois écartée la menace Offret, dont l'accélération sur l'autre aile met à mal la défensive lorraine, c'est Loïc Sadoun qui est accroché par Benoît Quessandier. Épinal protège sa cage avec efficacité pour empêcher Kowalczyk de lancer, mais Julian Marcos se défait de Chassard pour permettre à Thomas Roussel de cadrer. Au retour à égalité numérique, Matt Amado remet le feu dans la zone adverse, une première fois sans succès, car un coup de sifflet met fin à l'action, une seconde fois pour assister Miroslav Pazak face à Peter Slovak derrière la cage et servir Anthony Mortas (1-0 à 06'14").

Julian Marcos porte encore le danger dans la défense, mais le soutien d'Amado s'accompagne d'une faute du Canadien à l'encontre de Guillaume Chassard. Les Dauphins, qui n'ont alors lancé que timidement par Ilic, peuvent se porter à l'attaque par Stéphane Gervais, dont le lancer de volée fait trembler le cadre. Un court répit pour Stanislav Petrik, à nouveau défié par Amado, plus rapide que Slovak sur la droite et sauvé par le repli de Simo pour empêcher Mortas de signer le doublé. À son tour en infériorité, Épinal subit les assauts de Paquet et Marcos, à ras glace, et Pazak, d'une reprise instantanée, avant que Loïc Sadoun ne trouve en son capitaine Vincent Bachet une parfaite conclusion (2-0 à 14'24"). Double avantage d'autant plus rageant pour Stéphane Gervais que ce dernier s'était procuré une belle opportunité, d'une montée agrémentée d'un 'grand pont' sur Pazak et ponctuée d'un tir croisé écarté par la jambière de Fénart. Ce dernier s'en sort avec brio, toujours face au grand défenseur québécois, dont il dévie un gros lancer vers Jan Plch, malheureux dans le dernier geste depuis la droite.

En supériorité numérique pour terminer le premier tiers, les hommes de Shawn Allard commettent des erreurs dans la transmission du palet, ce qui permet à Miroslav Pazak de faire trembler le filet latéral, au grand désarroi d'un public déjà debout... Deux lancers de Jan Simko, dès l'engagement, et une passe inspirée de Jan Plch vers Michal Petrak, pour prendre à revers toute l'équipe adverse, font penser que les vrais Dauphins, capables de vaincre les leaders, sont de retour. Il n'en est rien.

...mais sans pitié

Stanislav Petrik s'interpose sur une échappée de Matt Amado (24'59") afin de retarder l'échéance, car le danger revient de plus belle aux abords de la mi-match. Une courte période à quatre contre quatre profite aux Picards, plus à l'aise, et un jeu à une touche de palet initié par Sadoun, relayé par Kowalczyk sur la droite et conclu de volée par Miroslav Pazak donne le tournis à l'arrière-garde vosgienne (3-0 à 27'07"). Une défense encore aux abois devant Simon Petit, suffisamment déterminé entre Paulson et Caicco pour transmettre le palet à Yannick Offret (4-0 à 31'07"). L'entrée de Väre n'arrange pas les affaires des Dauphins, car l'hécatombe se poursuit sur l'accélération de Matt Amado, insaisissable pour Quessandier et Simon, confinés au rôle de spectateurs devant Pierre-Luc Émond (5-0 à 32'43").

Pris en tenaille, Jan Plch ne peut ni exprimer son talent, ni obtenir le soutien de ses deux compères Simko et Petrak, dont la collision aux abords de la ligne bleue s'accompagne de l'hilarité du Coliseum, le second se relevant avec difficultés. Toutefois, une faute d'Émond pendant une pénalité différée donne l'occasion aux artilleurs slovaques de s'illustrer (35'15"). Le poteau gauche sauve certes Amiens sur un nouveau slap de Stéphane Gervais, mais la suite du 5 contre 3 est plus laborieuse pour les visiteurs. Michal Petrak ne trouve ainsi que le patin de Chassard, bien placé devant la cage, puis se heurte au roc Julian Marcos. Quant à Pierre-Luc Émond, de retour de prison, il est à l'arrivée d'un 2 contre 1 mené par Pazak face à Gervais, pour patiemment ajuster Eero Väre côté bâton (6-0 à 37'41"). Le portier finlandais est de nouveau laissé pour compte quelques secondes plus tard, lorsque le lancer de Julian Marcos est repris victorieusement par Simon Petit (7-0 à 38'06"). Il est vrai que Borislav Ilic est alors plus occupé par ses règlements de comptes avec Yannick Offret. Le tiers-calvaire se termine par une nouvelle perte de palet vosgienne, de Guillaume Papelier, mais le poteau contrarie les plans d'Amado.

Malheureusement pour Shawn Allard, l'ultime période tourne à l'humiliation. C'est d'abord le patin de Benoît Quessandier qui inquiète Väre, percuté par Lionel Simon sur une nouvelle alerte. De façon plus orthodoxe, Brian Henderson vient à son tour faire parler la poudre à deux reprises.

De l'autre côté, Adrien Fénart poursuit son match sérieux et appliqué, opposant la botte à la principale menace Gervais, ou la mitaine à John Paulson. En effet, les efforts de Michal Petrak pour relancer la machine depuis l'arrière sont réduits à néant par le manque de soutien apporté par des partenaires souvent bloqués à la ligne bleue. Et quand le numéro 40 vosgien provoque la faute de Pavel Kowalczyk, ses équipiers se heurtent encore à l'un des poteaux, comme Guillaume Chassard. Manquant de percussion, le jeu de puissance des blancs est également mis à rude épreuve par la facilité de Miroslav Pazak dans la conservation du palet. Parti en duel avec Stéphane Gervais, le Slovaque temporise et attire vers lui des défenseurs pris de court par le caviar servi à Martin Paquet (8-0 à 49'07"). Une minute plus tard, le Finlandais est sonné par un coup de semonce signé Brian Henderson, en plein casque, mais se relève pour voir Pierre-Luc Émond, en infériorité numérique, forcer le barrage proposé par sa jambière (9-0 à 53'40").

Les deux seules inconnues d'une rencontré dénuée de tout suspense depuis bien longtemps sont la capacité des Gothiques à atteindre la dizaine de buts et à garder leur cage inviolée. La première étape est réussie grâce à un tir lointain de Thomas Roussel (10-0 à 56'35") et une sortie ratée de Väre au-devant de la paire Amado-Pazak (11-0 à 57'02"). La seconde l'est tout autant sur un dernier lancer croisé de la gauche de Michal Petrak, encore déjoué par Adrien Fénart, nullement impressionné pour son entrée dans le grand bain.

Incapables de réagir et peu secourus par des individualités décevantes, les Spinaliens subissent un coup d'arrêt fracassant. L'absence d'Ilpo Salmivirta s'est avérée bien plus préjudiciable que les plus nombreuses défections amiénoises.

Le HCAS s'affirme de plus en plus comme le principal candidat à la cinquième place, en attendant peut-être mieux. Avec huit buteurs différents, la troupe décimée de Stéphane Richer affirme son potentiel offensif, couplé ce soir à une sérénité défensive qui demande confirmation, peut-être lors du prochain déplacement à Morzine-Avoriaz.

Désignés meilleurs joueurs du match : Adrien Fénart pour Amiens et Stéphane Gervais pour Épinal.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Réactions d'après-match :

Adrien Fénart (gardien de but d'Amiens) : "Le plus difficile était surtout le premier tiers, où la pression était plus importante sur la cage. La fin de rencontre était plus relax car ils ne jouaient plus trop. Je ne pensais pas faire cela pour mon premier match."

Antoine Richer (entraîneur d'Amiens) : "Les difficultés d'avant-match nous ont obligé à faire preuve de discipline et de rigueur. Il ne fallait pas se crisper, ne pas se tendre. L'ambiance chaude de ce soir a aidé les joueurs. Les conditions n'étaient pas favorables au départ, ils ne nous craignaient visiblement pas. Je suis satisfait du travail de l'équipe ; tout le monde a joué. Cela fait du bien."

 

Amiens - Épinal 11-0 (2-0, 5-0, 4-0)

Samedi 13 décembre 2008 à 20h00 au Coliseum. 2700 spectateurs.

Arbitrage de Marc Mendlowictz assisté de Mathieu Loos et Aurélien Smeeckaert.

Pénalités : Amiens 18' (6', 8', 4'), Épinal 12' (4', 4', 4').

Évolution du score :

1-0 à 06'14" : Mortas assisté de Pazak et Amado

2-0 à 14'24" : Bachet assisté de Sadoun et Mortas (sup. num.)

3-0 à 27'07" : Pazak assisté de Kowalczyk et Sadoun (sup. num.)

4-0 à 31'07" : Offret assisté de Petit

5-0 à 32'43" : Émond assisté de Amado

6-0 à 37'41" : Émond assisté de Pazak

7-0 à 38'06" : Petit assisté de Marcos et Offret

8-0 à 49'07" : Paquet assisté de Pazak (inf. num.)

9-0 à 53'40" : Émond assisté de Paquet (inf. num.)

10-0 à 56'35" : Roussel assisté de Mortas et Bachet (sup. num.)

11-0 à 57'02" : Pazak assisté de Amado 

 

Amiens

Gardien : Adrien Fénart.

Défenseurs : Vincent Bachet (C) - Thomas Roussel (A) ; Julian Marcos (A) - Pavel Kowalczyk ; Maxim Belov à 40'00".

Attaquants : Loïc Sadoun - Anthony Mortas - Martin Paquet ; Matt Amado - Pierre-Luc Émond - Miroslav Pazak ; Simon Petit - Brian Henderson - Yannick Offret ; Kévin Hamon et Jonathan Boehrer à 56'00".

Remplaçants : Sébastien Ylönen (G), Hugo Delecour. Absents : Henri-Corentin Buysse (genou), Jean-Philippe Glaude (clavicule), Grégory Béron et Romain Bault (équipe de France U20).

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik puis Eero Väre à 31'07".

Défenseurs : Peter Slovak - Stéphane Gervais (A) ; Benoît Quessandier - Lionel Simon ; Borislav Ilic - John Paulson.

Attaquants : Jan Simko - Michal Petrak - Jan Plch (C) ; Tarik Chipaux [Papelier de 20'00" à 40'00", Caicco à 40'00"] - Alexander Sundqvist - Guillaume Chassard (A) ; Guillaume Papelier [Chipaux de 20'00" à 40'00"] - Ryan Caicco [Papelier à 40'00"] - Erwan Agostini ; Anthony Pernot à 56'37".

Absents : Ilpo Salmivirta (blessé au doigt), Fabien Leroy (suspendu).

 

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