Tours - Strasbourg (20 décembre 2008)

 

Ligue Magnus, vingt-deuxième journée, match avancé.

Les équipes sans internationaux profitent de la trêve pour avancer ce match. Tours se crée ainsi une série de trois matches à domicile. Le problème est que le premier a été perdu contre Chamonix, ce qui était la cinquième défaite consécutive pour les Diables noirs. Rien ne va plus dans la patinoire de la rue de l'Elysée, au point que le début de la partie est retardé de 25 minutes... parce que la feuille de match a été égarée et retrouvée dans une poubelle ! Cinq minutes de plus, et l'ASGT perdait par forfait. C'eût été le pompon !

Il y a urgence à relancer la machine tourangelle, et une mauvaise relance strasbourgeoise y aide. Nicholas Romano, devenu dans la tourmente le meilleur marqueur de l'ASGT, en profite (1-0). Les Diables noirs semblent revenus dans leur assiette et résistent aux attaques strasbourgeoises, notamment de cette étonnante troisième ligne alsacienne où l'on retrouve un Julien Burgert arrivé par ses propres moyens au retour du stage de l'équipe de France des moins 18 ans. À l'initiative de Romain Bonnefond, ce trio vient porter deux fois le danger sur le but de Russo. Même en infériorité, Tours résiste. Mieux encore, Vladimir Hiadlovsky dégage le palet en tribune alors que son équipe est en avantage numérique. On reprend le jeu à 4 contre 4... et en sortant de prison, Omar Ennaffati reçoit la longue passe de Gannon et va marquer en solitaire (2-0).

Les Tourangeaux semblent revenus sur de bons rails, mais c'est au tour de Michael Clarke d'être sanctionné. Dix secondes plus tard, Steve Pelletier déclenche une merveille de slap enrobé à la canadienne (2-1). Soudain, le match bascule, sous impulsion finlandaise. Juho Lehtisalo, rentré de blessure malgré une cheville encore douloureuse, dévie en lucarne une passe de la bleue de Hämäläinen, puis lance David Cayer en breakaway. Russo s'incline (2-3). Pat Gannon, le seul joueur de l'ASGT qui ait donné satisfaction dans cette période noire, s'emporte et se voit infliger une méconduite.

Il va donc falloir remonter le score sans Gannon. La crosse d'Elie Marcos dans le visage de Kaye et le retard de jeu de Resetka y aident. À cinq contre trois, les noirs font bien circuler le palet, et ont un peu de chance puisque le palet est dévié contre son camp par un défenseur (3-3). La supériorité numérique s'inverse après une charge incorrecte de Périard, mais Clarke contre le palet et Nicholas Romano s'échappe pour redonner l'avantage aux siens (4-3). Le retour de Gannon donne du tonus supplémentaire, et oblige Hiadlovsky à bouger sa cage. L'équipe locale semble avoir remis la main sur ce match... mais elle oublie Yannick Riendeau seul au second poteau, et l'opportuniste Canadien n'a plus qu'à transformer l'offrande de son compatriote Benoît Martin (4-4). Un Martin qui se fait sanctionner treize secondes plus tard pour une charge incorrecte, mais Strasbourg tue cette pénalité grâce à Resetka qui plonge dans les patins de Proulx.

Il reste vingt minutes et tout paraît possible. Les relances de Tours sont de plus en plus compromises, mauvais signe. Le hockey canadien enthousiaste dont Millette rêvait cette saison, c'est Strasbourg qui le pratique. Et le finisseur patenté se nomme Yannick Riendeau, sur un petit rebond après un slap de Dirnbach, puis un superbe une-deux avec Cayer (4-6). La sortie du gardien n'y changera rien.

Le gardien strasbourgeois Vladimir Hiadlovsky était venu avec ses jambières orange de l'an passé comme pour mieux narguer son ancien coach... qui lui a jeté du sel lorsqu'il priait en début de match ! Entre le sorcier canado-tourangeau et le possédé slovaco-strasbourgeois, voilà vraiment un drôle de couple... Hiadlovsky, donc, peut parader face à son ancienne équipe, des fanfaronnades qu'apprécient très moyennement Mike Clarke (qui prendra une méconduite en même temps que le portier slovaque) et le public tourangeau. Il est vrai que les faits donnent raison à "Vlado" et à ses pitreries ce soir. Adam Russo n'arrive même plus à sauver les meubles, et les lacunes défensives déjà visibles en début de saison se confirment de jour en jour. Tours a perdu un duel face à un adversaire direct qui lui passe devant au classement... et qui le mérite. L'Étoile noire est bel et bien la bonne surprise de la saison. Au contraire de l'ASGT qui a encore mangé la feuille de match à défaut de l'avoir fait disparaître...

 

Commentaires d'après-match (dans la Nouvelle République et les Dernières Nouvelles d'Alsace)

Robert Millette (entraîneur de Tours) : "On a des gars rapides. On est capables de marquer des buts. Mais on manque beaucoup de patience. [Quand Strasbourg passe de 2-0 à 2-1] on part comme des fous à l'avant pour reprendre ce but ! On prend la mauvaise décision. Ici, à la maison, on veut trop faire le jeu. Il va falloir réviser ça. Quand on gagne, il faut penser plus défensivement. Il ne faut pas essayer de faire le spectacle. Virage à prendre rapidement. Je vais changer mon système de jeu. Un système qui n'est pas évident et qui était trop dur pour des centres qui ne sont pas des centres naturels. On perd tous nos engagements. Ça, c'est un gros signe. Y a du boulot. Il va falloir se regrouper, se ressouder."

Daniel Bourdages (entraîneur de Strasbourg) : "Au début de match, on est menés 2-0 contre le cours du jeu. On développait du bon hockey, et je sentais que les garçons allaient revenir. [La 3e ligne] m'a impressionné ce soir. Mais tous les joueurs ont répondu présent. On était beaucoup plus compact en défense. Ça nous a permis de faire de meilleures sorties de zone, d'être tout de suite dangereux, d'avoir des solutions. [...] Juho nous a beaucoup aidés. Il a joué aussi avec moins de précipitation, et plus vers les autres. C'est comme ça qu'il doit jouer. [...] J'espère qu'il y a eu un déclic. Ce n'est pas tant dans le positionnement qu'on était meilleur, mais dans la compréhension du positionnement. Si tu sais pourquoi tu te retrouves à tel endroit à tel moment, tu joues tout de suite plus facilement avec les autres."

 

Tours - Strasbourg 4-6 (2-3, 2-1, 0-2)

Samedi 20 décembre à 20h00 à la patinoire de la rue de l'Élysée. 1200 spectateurs.

Arbitrage de Nicolas Barbez assisté de Yann Furet et Thibaud Juret.

Pénalités : Tours 34' (6'+10', 4', 4'+10'), Strasbourg 24' (2', 8', 4'+10').

Tirs : Tours 28, Strasbourg 41.

Évolution du score :

1-0 à 02'00" : Romano assisté de Tessier et Stepan

2-0 à 12'19" : Ennaffati assisté de Gannon et Romano (sup. num.)

2-1 à 14'06" : Pelletier assisté de Cayer (sup. num.)

2-2 à 16'31" : Lehtisalo assisté de Hämäläinen et Devin

2-3 à 19'20" : Cayer assisté de Lehtisalo

3-3 à 23'21" : Kaye assisté de Proulx et Tessier (double sup. num.)

4-3 à 27'47" : Romano assisté de Clarke (inf. num.)

4-4 à 37'23" : Riendeau assisté de Martin et Pelletier

4-5 à 45'14" : Riendeau assisté de Cayer et Dirnbach

4-6 à 49'48" : Riendeau assisté de Cayer

 

Tours

Gardien : Adam Russo.

Défenseurs : Dominic Périard - Michael Clarke ; Radek Stepan (C) - Mathieu Wathier ; Michael Novosad - Jozef Drzik (A).

Attaquants : Steven Kaye (A) - Olivier Proulx - Michael Tessier ; Andy Corran - Patrick Gannon - Nicholas Romano ; Nolan Boike ; Omar Ennaffati ; Alexis Ouellette.

Remplaçants : Pierre Pochon (G), Vincent Ouellette. Absents : Dominic Noël (épaule), Adrian Saul (au Canada auprès de sa mère malade).

Strasbourg

Gardien : Vladimir Hiadlovsky.

Défenseurs : Michal Cesnek - Steve Pelletier ; Esa Hämälainen - Milan Dirnbach ; Pavol Resetka - Hughes Cruchandeau.

Attaquants : Yannick Riendeau (A) - Benoît Martin - David Cayer-Brissette (A) ; Juho Lehtisalo - Elie Marcos - Pierre Antoine Devin ; Romain Bonnefond - Maxime Catelin (C) - Julien Burgert.

Remplaçant : Gilles Beck (G). Absent : Yannick Maillot (genou).

 

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