Grenoble - Dijon (26 décembre 2008)

 

Ligue Magnus - Seizième journée.

Les Brûleurs de Loups continuent leur marathon de Noël. Après avoir disposé facilement de Montpellier en coupe mardi, ils enchaînent avec la réception de Dijon ce soir avant le double affrontement face à Briançon dimanche et mardi. Un sacré programme en perspective. L'objectif du soir se résume donc simplement à la victoire avec l'ambition de ne pas laisser trop de forces en route. Les Ducs, qualifiés eux aussi mardi pour les demi-finales de la coupe de France, viennent avec l'espérance de prendre au moins un point en Isère mais sont privés de Guttig, blessé mardi, et Decock, convalescent. Du côté grenoblois, Manavian effectue son retour, seul Hammar manque donc à l'appel ce soir.

Les affaires commencent mal pour Dijon, mis d'entrée sous pression. Martin Balcik est sanctionné après seulement une minute de jeu pour une violente charge qui lui vaut 2'+10'. Sur le power-play qui suit, Wallin trouve Masa à la ligne bleue qui fausse compagnie à la défense des Ducs pour se présenter seul face à Hurajt. Le buteur tchèque des Brûleurs de Loups ne rate pas l'occasion et ouvre le score d'un tir entre les jambes du portier dijonnais (1-0, 02'50"). Stephen Dugas écope de dix minutes de méconduite pour avoir fait une remarque à M. Barbez suite à une pénalité différée sifflée sur l'action. Privé de deux joueurs importants, Dijon subit en ce début de match. Les Brûleurs de Loups continuent sur leur lancée du match face à Montpellier et déroulent leur jeu dans la zone dijonnaise. Sur l'une de ces actions, Fleury décale Wallin monté aux avant-postes, lequel s'approche de la cage dijonnaise et ajuste Hurajt d'un tir croisé (2-0, 06'49").

Au fond du trou, Dijon réagit et c'est au tour d'Eddy Ferhi de se mettre en valeur. Il s'oppose à Séguy sur un break de l'attaquant dijonnais avant de se montrer héroïque lors d'une double infériorité numérique concédée par Arrossamena et Wallin. Les Ducs laissent passer une chance énorme de revenir dans le match. Car quelques minutes plus tard, avec cette fois Kristin en prison, les Brûleurs de Loups enfoncent le clou : bien servi par Forsander impressionnant de facilité, Sivic dribble la défense dijonnaise, fixe le gardien et finit la travail dans la cage grande ouverte (3-0, 14'51"). Daniel Maric demande un temps mort pour calmer le jeu et remotiver ses troupes. L'hémorragie s'arrête mais les Ducs ne parviennent pas à éviter les fautes : Stephen Dugas et Marek Jancek partent successivement en prison et c'est au tour de Grenoble de bénéficier d'une double supériorité numérique. Le 4-0 n'est pas loin mais Hurajt effectue une parade spectaculaire avec la crosse à ras de glace pour empêcher Broz de marquer alors que la cage lui semblait ouverte. Les Brûleurs de Loups devront se contenter de leurs trois buts d'avance à la pause.

Le scénario se répète en début de deuxième période : Dijon n'arrive pas à sortir de sa zone et commet des fautes. Dauphin puis Balcik, préposé à la prison ce soir, sont sanctionnés coup sur coup. Nouveau 5 contre 3 pour Grenoble, le palet circule mais au moment où Dauphin revient sur la glace, Rouleau envoie un tir de la bleue, légèrement dévié au passage par la défense dijonnaise. Hurajt est battu pour la quatrième fois de la soirée (4-0, 24'49"). Les Ducs, dépassés, multiplient les retenir et les accrocher pour limiter la casse mais M. Barbez est impitoyable avec l'application du règlement et les sanctionne à tour de bras. Grenoble évolue en permanence en supériorité numérique, parfois double pendant près de deux minutes, et assiège littéralement la cage de Hurajt sans beaucoup de réussite. Broz puis Rouleau sont envoyés successivement en prison, mais cet épisode permet surtout aux visiteurs de souffler un peu après avoir disputé près de huit minutes consécutives en infériorité numérique. Si les Ducs ne marquent pas, ils parviennent néanmoins à colmater les brèches vu le contexte très défavorable. Une pénalité de Mazerolle en fin de tiers est finalement celle de trop : Hurajt doit s'incliner sur un nouveau slap de loin, celui de Bergström, dévié au passage par Sabol (5-0, 38'08"). Il ne reste plus beaucoup de suspense dans un match qui semble à sens unique.

La dernière période voit les Brûleurs de Loups poursuivre leur domination même si le jeu à tendance à s'équilibrer à cinq contre cinq. Un surnombre vient compliquer un peu plus les affaires dijonnaises mais le power-play grenoblois se montre moins convaincant que lors des deux tiers précédents. Pire même, Bergström, pour une charge la crosse en l'air, puis Manavian, pour avoir dégagé le palet dans les tribunes, sont sanctionnés en l'espace de cinq secondes. Cette fois l'occasion est trop belle pour que les hommes de Daniel Maric la laissent passer. Wallin se met hors de position en effectuant une charge contre la bande à trois contre cinq, ouvrant un boulevard devant le but où Kristin sert Bochna sur un plateau qui n'a plus qu'à pousser le palet au fond des filets (5-1, 45'45").

Dijon sauve l'honneur et tente même de faire mieux dans les minutes suivantes. Pourtant Balcik écope de sa cinquième pénalité du match, offrant une nouvelle supériorité à Grenoble. Le jeu de puissance grenoblois se met en place mais manque de conviction. Une passe molle de Bergström pour Rouleau est interceptée par Kristin, qui file seul au but, évite le retour du défenseur et place le palet en hauteur alors que Ferhi s'était baissé dans sa cage (5-2, 50'23"). Ce but est le signe d'un petit relâchement du côté des Grenoblois qui sont moins concentrés défensivement. Quelques minutes plus tard, nouveau surnombre dijonnais, nouvelle supériorité numérique grenobloise et bis repetita avec cette fois un 2 contre 1 Bochna-Kristin joué à la perfection, le premier servant le seconde lequel bat une deuxième fois Ferhi en hauteur, d'un tir quasi identique au précédent (5-3, 52'19"). Avec ces deux buts encaissés en peu de temps, la défense grenobloise se voit contrainte de resserrer les rangs car les Ducs se remettent à croire à un retour qui paraissait encore utopique quelques minutes plus tôt. La fin de match qui devait être sans histoire s'annonce plus compliquée que prévue. La tension est palpable entre Sivic et Balcik qui vont se calmer tous les deux en prison. Maric se paye le luxe de sortir son gardien pour les deux dernières minutes mais la défense grenobloise tient bon face aux assauts dijonnais. Broz et Nilsson ratent la cage vide sur des tirs lointains mais l'essentiel est là pour Grenoble qui assure les deux points de la victoire dans le temps réglementaire.

Victoire plus laborieuse que prévue pour les Brûleurs de Loups, ultra-dominateurs pendant deux tiers-temps avant de connaître un relâchement coupable lors du troisième. Si le premier but encaissé était difficilement évitable, il n'en va pas de même pour les deux suivants, dus à des inattentions défensives de la paire Rouleau-Bergström. Au lieu de dérouler et faire tourner son effectif, Grenoble s'est remis la pression tout seul avec une fin de match compliquée. Une fin de match qui vient ternir l'ensemble malgré un début de rencontre très prometteur avec notamment quatre buts marqués en power-play (il y aurait pu même en avoir plus) et un Ferhi des grands soirs. À noter le retour aux affaires de Martin Masa, peu en réussite ces derniers temps, et la régularité de Mitja Sivic, encore auteur d'un très beau but ce soir. Avec cette quinzième victoire d'affilée, les Brûleurs de Loups sont désormais prêts pour leur double affrontement face à Briançon. Sans doute une autre paire de manches.

Du côté dijonnais, le constat est également mitigé. Inexistants pendant deux tiers-temps avec notamment une indiscipline très coûteuse, les Ducs ont eu une belle réaction d'orgueil lors du troisième tiers-temps grâce notamment à leur gâchette Kristin, diablement efficace dans l'exercice de la contre-attaque dès lors qu'on lui laisse un peu d'espace. Les Ducs ont pu ainsi montrer qu'ils ne méritaient pas de prendre une correction ce soir et auraient pu même espérer mieux sans ces nombreuses pénalités qui les ont contraints à évoluer pendant plus de vingt minutes en infériorité, avec quatre buts encaissés à la clé. Un problème chronique, à l'image de Martin Balcik (22 minutes de pénalité ce soir !), qu'il faudra régler rapidement pour espérer mieux, à commencer par le match décisif pour la qualification à Chamonix mardi.

Désignés meilleurs joueurs du match : Calle Bergström (Grenoble) et Miroslav Kristin (Dijon).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Grenoble - Dijon 5-3 (3-0, 2-0, 0-3)

Vendredi 26 décembre à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3500 spectateurs

Arbitrage de Nicolas Barbez assisté de David Courgeon et Guillaume Gielly.

Pénalités : Grenoble 20' (6', 8', 6'), Dijon 54' (10'+10'+10', 16', 8').

Évolution du score :

1-0 à 02'50" : Masa assisté de Wallin et Ferhi (sup. num.)

2-0 à 06'49" : Wallin assisté de Fleury et Baylacq

3-0 à 14'51" : Sivic assisté de Rouleau et Forsander (sup. num.)

4-0 à 24'49" : Rouleau assisté de Bergström et Forsander (sup. num.)

5-0 à 38'08" : Bergström assisté de Krayzel et Masa (sup. num.)

5-1 à 45'45" : Bochna assisté de Kristin et Gillet (double sup. num.)

5-2 à 50'23" : Kristin (inf. num.)

5-3 à 52'19" : Kristin assisté de Bochna (inf. num.)

 

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Viktor Wallin - Antonin Manavian ; Alexandre Rouleau - Baptiste Amar (C) ; Teddy Trabichet - Calle Bergström.

Attaquants : Ludek Krayzel - Ludek Broz (A) - Martin Masa ; Julien Baylacq - Mitja Sivic - Damien Fleury ; Johan Forsander - Christophe Tartari (A) - Anders Nilsson ; Raphaël Papa - Nicolas Arrossamena.

Remplaçants : Lucas Normandon (G), Maxime Moisand, Jason Crossman. Absents : Martin Jansson (genou, saison terminée), Mathieu Frecon (blessé), Jan Hammar (malade).

Dijon

Gardien : Radovan Hurajt [sorti à 58'04"].

Défenseurs : Martin Balcik - Aymeric Gillet (A) ; Juraj Senko - Vladimir Sabol ; Marek Jancek.

Attaquants : David Dauphin - Erik Bochna - Miroslav Kristin (A) ; Stephen Dugas (C) - Luc Mazerolle - Mathieu Séguy ; Tomas Janak - Kévin Dugas - Antoine Cohen ; Loïc Chabert.

Remplaçants : Julien Roullier (G), Daniel Masik. Absents : Thomas Decock (convalescent), Anthony Guttig (humérus), Yassine Fahas.

 

Retour à la Ligue Magnus