Ligue Magnus - Dix-huitième journée.

Il ne reste que quatre matches à domicile pour Neuilly-sur-Marne d'ici la fin de la saison régulière, dont un "compliqué" contre Rouen. Compte tenu de leurs quatre points de retard au classement sur le premier non-relégable (et sept sur Villard), les Bisons ont fatalement coché ce premier match de l'année sur leur calendrier. Il leur faut se remettre de la déception de mardi au Coliseum, où ils ont perdu 6-5 alors que les performances offensives de leur ligne nord-américaine leur avaient permis de mener 4-0.

Petite surprise en voyant M. Rousselin officier à ce match, lui qui arbitre généralement des matches de division 1, catégorie où il est d'ailleurs le meilleur de sa corporation dans la région. C'est un remplacement au pied levé puisque M. Mendlowictz avait été désigné pour ce match.

Dès la première présence, sur une sortie de zone de Virtanen, Terry Harrison déborde sur l'aile gauche et sert au second poteau T.J. Caig qui marque d'un tir du poignet (1-0, 00'36"). Un début idéal, mais on savait même leur mésaventure amiénoise que préserver un score n'est pas la spécialité des Bisons. L'égalisation finit par arriver à quatre contre quatre, sur un lancer de la bleue de Nicolas Favarin (1-1, 09'20"). Un Favarin qui remet ça cinq minutes plus tard d'un tir en angle après un engagement gagné par Mathieu Leblond (1-2, 14'05").

Cette mise au jeu, c'est Miroslav Kecka qui l'a perdue, lui qui a été ressorti de son placard en équipe-réserve pour justement renforcer ce poste de centre qui posait problème. Kecka doit une revanche, et il la prend de lui-même en trouvant la lucarne proche de Pascal Favarin du côté de la mitaine (2-2, 17'15"). Deux buts marqués par Nicolas, deux buts encaissés par Pascal : le bilan est pour l'instant équilibré pour les frères Favarin et Villard-de-Lans.

Mais si Neuilly a bien géré la première période, Villard-de-Lans prend rapidement le contrôle du jeu à la reprise, notamment à la faveur de la pénalité contre une charge avec la crosse de Joshua Boileau. Trois lancers de la bleue des arrières et une déviation devant la cage de Cyril Papa : pour l'instant, Roman Svaty bloque tout. Neuilly ne joue qu'une minute à cinq, car Yvan Fontana est sanctionné pour un retenir dans le camp adverse, à l'orée d'une contre-attaque. Pendant la supériorité villardienne, Leblond reste allongé sur la glace loin du palet. Sur recommandation de son juge de ligne, M. Rousselin appelle un cinglage de Carnegie. Les Bisons vont donc évoluer pendant 1'14" à 3 contre 5... et très exactement 1'14" plus tard, Daniel Sedlak s'avance côté droit et marque à mi-hauteur côté mitaine de Svaty (2-3, 26'58").

Même à cinq contre cinq, le jeu reste essentiellement dans la zone de Neuilly. On ne sait plus trop comment les Bisons vont s'en sortir, quand ils reçoivent la contribution inattendue de Benoît Paillet. Le centre se fait une spécialité ce soir de drainer les pénalités adverses. Il fait d'abord siffler une charge incorrecte de Thibaut Sage-Vallier. Quand l'équipe locale installe enfin son jeu de puissance, Favarin réussit un arrêt propre de la mitaine sur un lancer de la bleue, mais Carnegie s'approche pour chercher un rebond et se fait pénaliser pour cinglage. Treize secondes plus tard, Quentin Pépy se retrouve à genoux dans un duel hors du jeu avec Paillet. C'est la seconde fois dans le match que les deux hommes s'entrechoquent loin du palet. À chaque fois, c'est Pépy qui a fini au sol, et à chaque fois, c'est lui qui est parti en prison ! L'arbitre a en fait tranché dans le sens de l'équipe qui avait le palet, c'est-à-dire-Neuilly, en sanctionnant le Villardien pour obstruction. On n'a pourtant pas eu l'impression que Paillet ait spécialement cherché à évité le contact, ce n'est pas le genre de la maison. Cette action a en tout cas pour effet d'annuler la pénalité de Carnegie. Et c'est donc à 4 contre 4 que Terry Harrison signe un exploit personnel : il récupère le palet en zone neutre, dribble toute la défense (Birkeland, Carry, Antonoff) et glisse le palet entre les jambières de Pascal Favarin (3-3, 36'52").

Ce résultat peut intéresser les deux équipes, qui peuvent en espérer un second point pendant la prolongation. Encore faut-il tenir pour Neuilly. Après six minutes dans ce troisième tiers, Cyril Papa marque en angle fermé, mais la cage a bougé avant, percutée par Sage-Vallier sous la poussée de Boileau, qui prend deux minutes pour charge incorrecte. Les Villardiens sont meilleurs en supériorité numérique : ils s'installent plus longtemps, font mieux circuler le palet et lancent plus, alors que les Bisons s'en remettent uniquement aux tirs de Caig. La pénalité est cependant tuée. Les minutes passent, mais Papa peut finalement lever les bras pour de bon. Harrison, presque-héros égalisateur, était cette fois aux premières loges sur le but décisif de l'adversaire (3-4, 54'08").

Signe que la roue tourne, une obstruction est sifflée contre Paillet, et non plus pour lui, parce qu'il a fait trébucher Cédric Guillot-Diat à un engagement. En supériorité, Lefebvre centre pour Lemoine arrivé dans le slot à bout portant, mais Svaty pare. Les Villardiens ne parviennent plus à s'installer, mais c'est toujours du temps de gagné. Mais à deux minutes de la fin, Antonoff est pénalisé pour obstruction. Neuilly-sur-Marne fait son dernier effort, mais Yvan Fontana, qui joue le rôle du travailleur du powerplay au milieu des vedettes étrangères, est pénalisé pour crosse haute. Benoît Pourtanel sort son gardien pour jouer à cinq contre quatre. Une bagarre éclate entre Carnegie et Birkeland, pendant que Lefebvre s'en prend à Caig. Il reste alors sept secondes, à jouer sans le duo nord-américain. Kecka prend la mise au jeu pour un dernier tir de la bleue de Harrison. Quatre secondes, le palet ressort cette fois de la zone à l'engagement.

Quelques exploits isolés de la ligne nord-américaine et la contribution positive des autres centres, Benoît Paillet avec le préjugé favorable d'un arbitre qui l'a pourtant connu en D1 et le revenant Miroslav Kecka qui apporte une alternative, n'ont donc pas suffi à Neuilly-sur-Marne. La Ligue Magnus nécessite un travail plus constant y compris défensivement, et même si les Bisons ont plutôt bien tenu avec un bon Svaty, même s'ils n'ont pas commis d'erreurs affolantes ou de grosses bourdes, c'est Villard qui a gratté un peu plus de palets, ce tout petit plus qui se ressent dans le bilan final.

Compte-rendu signé Marc Branchu

Commentaires d'après-match

Benoît Pourtanel (entraîneur de Neuilly-sur-Marne) : "Je suis vert ! On ne fait pas un mauvais match, mais on ne fait pas un bon match non plus. C'est compliqué ce soir... On fait un bon premier tiers, mais les mauvaises pénalités du début du deuxième tiers ne nous ont pas aidé à nous développer. On a eu de mal à ressortir de notre zone. Le troisième tiers s'est joué sur des détails, des détails qui ont été en leur faveur. Il ne faut pas se mentir, cela va être dur maintenant. On avait vraiment compté sur ce match. Maintenant il faut gagner à Strasbourg, une équipe qu'on a déjà battue, sinon on ira en barrages. Le groupe a le niveau, mais on paie mentalement les défaites obtenues pendant les semaines à effectif réduit à cause des blessures."

Stéphane Barin (entraîneur-joueur de Villard-de-Lans) : "Ce n'était pas le plus beau match de l'année, ce ne devait pas être agréable à regarder mais c'était un match travaillé. Neuilly était dans l'optique de ramener des points face à nous, on a eu l'opportunité de ramener deux points à la maison et de ne pas leur en laisser. Notre objectif, ce n'est pas le maintien, c'est d'être dans les huit pour avoir l'avantage de la glace au premier tour des play-offs. On n'a pas le budget pour, mais on a le coeur pour. [...] Farrugia a pris du crédit comme gardien, le changement était pour ainsi dire obligatoire. Aujourd'hui il est malade, on n'y peut rien, Pascal Favarin a donc joué, et il a fait un bon match. Tant mieux. Je préfère avoir un problème pour choisir parce que mes deux gardiens se tirent la bourre. C'est très bien comme ça. Sykkö aussi a la grippe, c'est un élément important, qui fait un travail énorme, et qui s'est bien intégré chez nous parce qu'il est très cool et qu'il amène une vraie culture du hockey."

Neuilly-sur-Marne - Villard-de-Lans 3-4 (2-2, 1-1, 0-1)

Samedi 3 janvier 2009 à 18h30 à la patinoire municipale de Neuilly-sur-Marne. 315 spectateurs.

Arbitrage de Stéphane Rousselin assisté de Thibaud Juret et Benjamin Gremion.

Pénalités : Neuilly 28' (6', 8', 14') ; Villard 22' (6', 4', 12').

Tirs : Neuilly 31 (12, 10, 10) ; Villard 39 (11, 17, 11).

Évolution du score :

1-0 à 00'35" : Caig assisté de Harrison et Virtanen

1-1 à 09'20" : N. Favarin assisté de Lefebvre et Antonoff

1-2 à 14'05" : N. Favarin assisté de Leblond

2-2 à 17'15" : Kecka assisté de Delage

2-3 à 26'58" : Sedlak assisté de Papa (double sup. num.)

3-3 à 36'52" : Harrison assisté de Caig

3-4 à 54'08" : Papa assisté de Leblond

Neuilly-sur-Marne

Gardien : Roman Svaty.

Défenseurs : Joshua Boileau - Jani Virtanen ; Santeri Immonen - Jérôme Wagner (C) ; Alexis Birolini - Tony Delage.

Attaquants : Terry Harrison - Rane Carnegie - Trevor Jon Caig ; Benjamin Galmiche - Benoît Paillet - Ludovic Duranceau ; Milan Vastusko (A) - Miroslav Kecka - Yvan Fontana puis Jérôme Veret (A) à 40'00".

Remplaçants : Julien Figved (G), Clément Rey, Grégory Tarlé, Laurent Veret, Pierre-Charles Hordelalay.

Villard-de-Lans

Gardien : Pascal Favarin.

Défenseurs : Stéphane Guillot-Diat (A) - Barnabas Birkeland ; Nicolas Antonoff - Nicolas Favarin (A) ; Daniel Sedlak - Stéphane Barin.

Attaquants : Cédric Guillot-Diat - Alexandre Lefebvre - Tristan Lemoine ; Cyril Papa - Mathieu Leblond - Thibaut Sage-Vallier ; Quentin Pépy - Romain Carry (C) - Yann Diaferia.

Remplaçants : William Robert (G), Luc Tanésie, Fabien Seebach. Absents : Martin Millerioux (suspendu), Romain Farruggia (laryngite et otite), Tomi Sykkö (grippe).

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