Dunkerque - Wasquehal (10 janvier 2009)

 

Championnat de France de division 2, poule nord, douzième journée.

L'année 2009 débute en fanfare pour le hockey nordiste. À quelques jours de l'ouverture du traditionnel carnaval, c'est à un nouveau derby que les spectateurs de Michel-Raffoux ont droit. Au match aller, Dunkerque s'en était allé imposer sa suprématie chez le voisin. Toutefois, ce dernier a depuis repris du poil de la bête, glanant, surtout à l'extérieur, de précieux points jusqu'à la dernière victoire, probante, face à Asnières.

Vaincre les Castors avant les fêtes a regonflé le moral des Lions. L'accueil des Corsaires pourrait bien avoir l'effet inverse : après vingt-huit secondes de jeu, Cément Thomas fait parler la poudre de l'aile droite, permettant à Loïc Destoop d'ouvrir la marque au grand désarroi de Fabien Chardon, auteur de l'arrêt initial (1-0, 00'28"). Dès la reprise, Aurélien Zajac, surpris, manque le doublé suite au travail derrière la cage de Benjamin N'Guyen. Ce dernier évolue depuis son retour de blessure aux côtés de l'ancien Amiénois et d'Arnaud Péan, Loïc Destoop prenant place sur le premier trio. De son côté, Miroslav Hantak conteste la supériorité présumée des Maritimes, d'un lancer en hauteur, mais subit une contre-attaque rapidement menée par Loïc Destoop sur l'aile gauche. Après avoir repoussé la rondelle en deux temps, Fabien Chardon doit s'incliner sur la reprise de Clément Thomas, arrivé à point nommé pour un but à l'air de déjà-vu (2-0, 03'25").

Le cauchemar vécu la saison dernière sur cette même glace peut commencer à trotter dans les têtes des Wasquehaliens, parfois contraints à patiner derrière la rondelle dans leur propre zone, où Péan crée à son tour le danger. Et lorsqu'ils pointent leurs crosses aux abords de la cage adverse, comme sur un tir d'Hamoudi repris au ras du poteau par Tristan Leclère, un nouveau contre survient, pour permettre à Ghislain Folcke de creuser l'écart en échappée, en infériorité (3-0, 05'40").

Toutefois, Wasquehal présente cette saison d'autres atouts, notamment la présence de Miroslav Hantak, qui se défait de Benjamin Louf avant de lancer au-dessus de la barre. Les fautes dunkerquoises se multipliant, les Lions redressent un peu plus la crinière par Thomas Fauchart, tu par Julien Peyre sur un essai en hauteur et sur une sortie en catastrophe. Le portier local est encore à l'ouvrage devant la paire Leclère-Fauchart et sur une reprise de Frédéric Nilly, terminée dans sa mitaine (17'17"). Finalement, le tir sur l'extérieur du poteau droit de Maxence Wagret ne fait qu'annoncer la réduction de la marque, au cours de la quatrième supériorité numérique, par Valentin Vienne, en embuscade (3-1, 19'22").

Les Lions se rapprochent...

Histoire de relancer la machine au retour des vestiaires, Karl Dewolf porte enfin le danger sur la cage adverse, d'un missile non cadré mais revenant inlassablement, via la balustrade, vers la zone de vérité. Une passe-abandon d'Alexandre Delmotte pour Clément Thomas prend la défense à revers, mais l'indiscipline handicape à nouveau les Corsaires. Le pressing de Thomas et Péan, ainsi que les luttes remportées par Karl Dewolf face à Leclère et Fauchart dans le coin, épargnent un temps leur gardien, jusqu'au tir précis et soudain de Loïc Destoop, du rond-point d'engagement droit, en pleine lucarne (4-1, 28'46").

Alors que Julien Peyre fait face à Miroslav Hantak et Thomas Fauchart, sur deux occasions crées par Nilly, Dunkerque peut entrevoir la suite avec sérénité. Et pourtant... Les fautes, de plus en plus contestées, se multiplient : plusieurs charges appuyées sont sanctionnées, envoyant des joueurs offensifs sur le flanc, comme N'Guyen, coupable d'avoir titillé le gardien d'un peu trop près, et Destoop, trop virulent face à Maxence Wagret contre le plexiglas. En double supériorité, Miroslav Hantak résiste à Karl Dewolf dans le coin gauche et offre le doublé à Valentin Vienne (4-2, 29'44"), plus tard contrarié par la jambière de Julien Peyre. Toujours en supériorité, une déviation de Wagret et une alerte provoquée par un lancer de Thiery contrarient encore l'ancien gardien de Viry-Châtillon, lui-même puni pour méconduite.

Frédéric Nilly sent la période favorable et organise le jeu des siens en conséquence ; il place Roman Moreau à la ligne bleue, d'où ce dernier intercepte une tentative de dégagement pour catapulter le palet sur la droite du gardien (4-3, 31'10"). Les visiteurs accentuent la pression par Thomas Fauchart, qui parvient à conserver la rondelle malgré une faute de Derepper et alerte Frédéric Nilly, dont la reprise quelque peu ratée flirte pourtant avec le poteau. Peyre, battu sur le coup, annule ensuite la pénalité, sur un lancer puissant de l'ancien Dunkerquois et devant Valentin Vienne, à qui Miroslav Hantak, vainqueur de la mise au jeu, pensait offrir le triplé.

Les sorties de zone soignées des visiteurs, couplées à des décalages incessants en attaque, perturbent les Corsaires, soulagés de se retrouver à égalité numérique après cette période trouble. Péan et Destoop s'illustrent à nouveau par leur jeu offensif, avant de passer le relais aux expérimentés Dewolf, au tir dangereux dans un angle très fermé, et N'Guyen, par deux fois à l'origine du danger en repiquant de l'arrière de la cage. Comme son vis-à-vis, Fabien Chardon veille, et lorsqu'il repousse un tir frappé de Clément Thomas, ses défenseurs sont cette fois les premiers à écarter la rondelle, permettant de conserver l'espoir à l'abord d'une ultime période indécise.

... de Corsaires toujours invaincus

Gêné par le pressing mené par Nilly ou Hantak, par le harcèlement d'un Valentin Vienne inspiré, notamment sur un retour très propre face à Benjamin N'Guyen le long de la bande, Dunkerque peine à se défaire de l'organisation adverse. Sachant qu'une contre-attaque peut être décisive, les Maritimes restent sur leurs gardes, y compris en possession du palet : Grégory Dubois veille ainsi pour couper net l'élan de Miroslav Hantak, à l'affût d'une contre-attaque.

La discipline des joueurs de Frédéric Nilly empêche en outre les bleus de se retrouver en supériorité, configuration dans laquelle la présence de gros lanceurs à la ligne bleue se fait particulièrement sentir. Toutefois, leur première opportunité, très tardive, sera la bonne pour Karl Dewolf, rapidement en possession d'une rondelle conduite en territoire adverse, pour offrir plusieurs occasions à Clément Thomas, dont la troisième tentative fait mouche, à ras glace, entre Chardon et son poteau gauche (5-3 à 47'30").

Dunkerque peut enfoncer le clou sur une faute de Miroslav Hantak, mais le jeu de puissance perd en efficacité, s'exposant à un éventuel retour lorsque Maxence Wagret reprend en force un palet laissé libre et se heurte à Julien Peyre. Dans les ultimes minutes, ce dernier ne chôme pas, et fait face à Moreau, venu porter main-forte à Hantak, et Thiery, de la bleue.

Quelques secondes après une alerte signée Benjamin N'Guyen, plus rapide que Guerra et Hamoudi, c'est au tour de Maxence Wagret de se retrouver seul devant le gardien, tout aussi inspiré que son vis-à-vis. À moins de trois minutes de la sirène finale, Fabien Chardon abandonne son filet pour permettre d'accentuer la pression sur la cage dunkerquoise. La tactique est payante car Frédéric Nilly trouve la faille (5-4 à 57'32"), avant d'être sanctionné pour obstruction sur l'engagement...

C'est même un double avantage numérique qui se présente pour Dunkerque après la faute de Moreau. Mais il était dit que le suspense resterait entier : incapables de se montrer dangereux, concédant même un dégagement interdit et un hors-jeu, les Corsaires retiennent leur souffle lorsque Valentin Vienne lance Frédéric Nilly, tout juste sorti de geôle, dans l'espace. Le silence gagne les travées à mesure que le numéro 12 des Lions s'approche de Julien Peyre, qui parvient à sortir la rondelle en s'allongeant sur la glace (59'47"). Dunkerque conserve son avantage, conforté à la sirène par un but de Ghislain Folcke dans la cage déserte (6-4 à 59'59"), histoire de fêter en beauté son vingt-sixième anniversaire et de faire honneur au numéro 26 habituellement porté par son illustre équipier, que Karl Dewolf lui a cédé le temps d'un match.

Les visiteurs peuvent sortir frustrés de ce derby, très disputé après un début à sens unique. Disciplinés et volontaires, ils ont réussi à semer le doute chez un adversaire peu à peu rattrapé. À l'abord de la rencontre, les observateurs faisaient état des progrès constants des Lions, mis en exergue par Karl Dewolf dans le programme du match. L'expérience des Corsaires a fini par payer au cours d'un troisième tiers sans pénalité pour eux, alors que Wasquehal subissait à quatre reprises les foudres du corps arbitral. Dunkerque préserve ainsi son invincibilité et l'espoir de disputer à Brest la première place de la poule.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaires d'après-match :

Karl Dewolf (entraîneur-joueur de Dunkerque) : "Le scénario que l'on craignait s'est produit. J'avais peur que l'on pêche par excès de confiance après avoir mené rapidement, comme ce fut le cas en début de saison. Nous sommes contents de gagner, face à un adversaire qui n'a rien à perdre et commet peu d'erreurs, mais nous n'avons pas été bons. Un match n'est jamais gagné malgré l'avantage à la marque. Il faudra changer de comportement car les play-offs approchent. Il reste cinq matchs pour progresser avant ce qui sera un nouveau championnat."

Frédéric Nilly (attaquant de Wasquehal) : "Je ne suis bien sûr pas satisfait de la défaite, mais à partir de la moitié du premier tiers on a vu une équipe qui jouait bien et construisait. Leur gardien fut déterminant sur plusieurs occasions où le palet traîne sans que l'on puisse le pousser au fond. Le quatrième but de Dunkerque est le reflet de la réussite qui nous fuit, à un moment où le vent tournait en notre faveur. Parfois l'équipe connaît des passages à vide et commet des erreurs de jeunesse, peut-être du fait de l'appréhension d'affronter un club plus réputé. Malgré cela, nous sommes dans la continuité du match d'Asnières, pourvu que cela dure et que l'on continue à travailler dans ce sens."

 

Dunkerque - Wasquehal 6-4 (3-1, 1-2, 2-1)

Samedi 10 janvier 2009 à 18h45 à la patinoire Michel Raffoux. 600 spectateurs.

Arbitrage de Nicolas Elbaze assisté de Thierry Fraysse.

Pénalités : Dunkerque 32' (10', 12'+10', 0'), Wasquehal 12' (2', 2', 8').

Évolution du score :

1-0 à 00'28" : Destoop assisté de Thomas et Dubois

2-0 à 03'25" : Thomas assisté de Destoop et Folcke

3-0 à 05'40" : Folcke assisté de N'Guyen (inf. num.)

3-1 à 19'22" : Vienne assisté de Nilly et Moreau (sup. num.)

4-1 à 28'46" : Destoop (inf. num.)

4-2 à 29'44" : Vienne assisté de Hantak et Nilly (double sup. num.)

4-3 à 31'10" : Moreau assisté de Nilly (double sup. num.)

5-3 à 47'30" : Thomas assisté de Dewolf (sup. num.)

5-4 à 57'32" : Nilly assisté de Guerra

6-4 à 59'59" : Folcke assisté de Dubois (sup. num., cage vide) 

 

Dunkerque

Gardien : Julien Peyre.

Défenseurs : Grégory Dubois (C) - Karl Dewolf (A) ; Benjamin Louf - Clément Derepper ; Benjamin Denis.

Attaquants : Clément Thomas - Loïc Destoop - Ghislain Folcke ; Aurélien Zajac - Benjamin N’Guyen (A) - Arnaud Péan ; François Moretti - Christophe Eichenholc - Alexandre Delmotte.

Remplaçants : Arthur Legrand (G), Grégory Renaux, José Mahieuw. Absents : Camille Argiolas (repos forcé), Olivier Batardière (adducteurs), Antoine Dewulf (obligations professionnelles).

Wasquehal

Gardien : Fabien Chardon [sorti de 57'14" à 57'32" et à 59'47"].

Défenseurs : Anthony Guerra - Nicolas Hamoudi (A) ; Thibault Cavrois - Julien Thiery (A).

Attaquants : Tristan Leclère - Thomas Fauchart - Maxime Delepierre ; Maxence Wagret - Florent Delreux - Valentin Vienne ; Roman Moreau (C) - Frédéric Nilly - Miroslav Hantak.

Remplaçants : François Durand (G), Aubin Lefort. Absents : Alexis Thomas (épaule), Jérôme Stachowiak (mâchoire), Hervé Macquet, Fabien Carouge.

 

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