Montpellier - Avignon (10 janvier 2009)
Championnat de France de division 1, seizième journée.
On le sait, pour faire un match spectaculaire, il faut deux équipes qui aient envie de jouer. On oublie trop souvent qu'il faut aussi un bon arbitre. Julien Avavian y a mis du sien, donnant par un tir de pénalité la poussée d'adrénaline de départ dans un derby qu'il aura su ne pas décapiter par un excès de sifflet. Les sifflets du public étaient eux d'abord dirigés contre lui, lorsque, sur une action paraissant anodine, Marcel Simak se trouvait sanctionné de cette pénalité reine. Le prolifique buteur Carl Lauzon s'élançait pour échouer devant Robert Marton, choisi par Lionel Bilbao pour affronter les ogres québécois de la cité papale (01'42).
En parlant de derby, un autre motif de rivalité s'ajoutait à une prééminence sudiste, celui de la guerre des Québécois. Sevré de Champagne, le duo Allard - Dick se trouvaient opposés à leurs "cousins à eux" Lauzon, Carignan, Côté. C'est Marc-André Allard qui profitait de la première pénalité de Peter Macek pour partir, sur une passe de Marcel Simak, tromper Johan Scanff d'un de ces tirs du poignet qu'il affectionne (1-0, 5'28).
Le derby montait d'un cran lorsque Robert Marton se trouvait plaqué contre la bande par Guillaume Ribourg avec comme conséquence de se retrouver plaqué lui-même, mais contre la glace, par un Thomas Dumenil vengeur. C'est en toute fin d'une pénalité concédée par Aris qu'un manque d'initiative montpelliéraine en zone de défense permettait au trio maléfique de penser qu'il allait connaître une bonne soirée. Alexandre Carignan, aidé de Jean Philippe Côté et Carl Lauzon ne laissait aucune chance à Robert Marton (1-1, 14'48).
Les "Avignon, Avignon", scandés par une nombreuse colonie venue des bords du Rhône, résonnaient dans un silence sépulcral lorsque Alexandre Carignan logeait le palet par-dessus l'épaule du portier de Montpellier (1-2, 20'43). Un vent de révolte traversait alors le banc montpelliérain. Une révolte qui passait encore une fois par la ligne de Julius Malcek. Celui-ci, pouvant capter le palet transmis par Matus Hanes, se retrouvait dans l'enclave pour repérer le trou béant laissé par Johan Scanff, il n'allait pas le manquer (2-2, 21'27). Matus Hanes récupérait un palet perdu dans la zone neutre pour aller défier le gardien des Castors. Une feinte conclue par un revers dans le haut du filet remettait les Vipers sur les bons rails (3-2, 23'58).
Mais la soirée était québécoise. Jonathan Dick partait comme une flèche et trouvait le trou de souris entre les bottes serrées du gardien (4-2, 26'47). La révolte des Vipers allaient se poursuivre, lorsque, réduits à 4, John Sandsjö parvenait à transmettre à Marc André Allard qui exécutait le malheureux Johan Scanff (5-2, 31'45). Celui-ci décidait lui-même que la hotte était pleine et se dirigeait vers le banc. Denis Charpentier acceptait d'envoyer Benoît Maroncelli dans la mêlée.
Les dix minutes de folie avaient provoqué des dégâts dans la confiance des Castors, mais la pénalité des Vipers était encore en cours lorsqu'Alexandre Carignan finissait le travail de Vincent Lacaes et Nicolas Ruel (5-3, 32'55). Le gardien des blancs à peine dans la cage, les tirs pleuvaient du côté des Vipers, mais Maroncelli y répondait d'un gant sûr. Marcel Simak profitait de la passe de Marc André Allard et tirait dans le trafic devant la cage, un trafic orchestré par Jonathan Dick qui masquait le tir au gardien (6-3, 33'53). Survenaient ensuite quatre minutes de pénalités consécutives contre les vauclusiens et l'on aurait pu penser que c'en était fini. Le jeune gardien s'employait à garder son équipe dans le match. Rien n'y faisait, la porte était fermée.
Un derby, ça se joue. Les Avignonnais le savent, eux qui remettent chaque année en chantier une première victoire en championnat contre les Vipers. Une victoire qui leur échappe depuis si longtemps (5 saisons, 12 rencontres). Forts de cette ténacité, les Castors poussaient jusqu'à ce que Rastislav Böhme trouve la faille par un tir puissant. L'opposition de Robert Marton ne parvenait qu'à freiner le palet, mais pas suffisamment pour empêcher le cylindre noir de franchir la ligne rouge (6-4, 47'07). Sachant combien ses coéquipiers peuvent être fragiles sur les remontées au score, le gardien slovaque quittait sa cage dans un mouvement d'humeur trahissant sa colère contre lui-même.
Mais les Vipers allaient tenir bon. Les Castors, se rappelant de l'impérissable souvenir d'une remontée égalisatrice à cinq secondes de la fin, se jetaient à corps perdus dans de grands rushs offensifs que les Vipers s'ingéniaient cette fois à contenir. La ligne prolifique muselée, il ne restait à Denis Charpentier qu'à sortir son gardien en toute fin de match. Jonathan Dick scellait les débats en envoyant, du haut de ses cercles d'engagement, le palet au fond de la cage vidée de son gardien (7-4, 59'52).
Les Vipers ont recommencé à patiner, ont tenté de plus frapper. Le talent offensif et la fierté ont fait le reste. Les spectateurs de Végapolis ont assisté au rebond de leurs protégés. C'était aussi l'enjeu d'un match qui aurait sorti les Vipers des huit qualifiés en cas de défaite...
Compte-rendu du site officiel de Montpellier
Montpellier - Avignon 7-4 (1-1, 5-2, 1-1)
Samedi 10 janvier 2009 à 19h30 à Végapolis. 1102 spectateurs.
Arbitrage de Julien Avavian assisté de Guillaume Barthe et Adrian Popa.
Pénalités : Montpellier 18' (4'+10', 4', 0'), Avignon 24' (6'+10', 6', 2').
Tirs : Montpellier 37 (7, 16, 15), Avignon 29 (11, 11, 7).
Évolution du score :
1-0 à 05'28" : Allard assisté de Simak (sup. num.)
1-1 à 14'48" : Carignan assisté de Lauzon et Coté (sup. num.)
1-2 à 20'43" : Carignan assisté de D. Ribourg
2-2 à 21'27" : Malcek assisté de Hanes
3-2 à 23'58" : Hanes
4-2 à 26'47" : Dick assisté de Simak et Vernikov
5-2 à 31'45" : Allard assisté de Sandsjö (inf. num.)
5-3 à 32'55" : Carignan assisté de Lacaes et Ruel (sup. num.)
6-3 à 33'53" : Simak assisté d'Allard
6-4 à 47'07" : Böhme assisté de D. Ribourg
7-4 à 59'52" : Dick assisté d'Allard (cage vide)