Bordeaux - Reims (31 janvier 2009)

 

Championnat de France de division 1, dix-neuvième journée.

Le calme après la tempête

Une semaine de repos : c'est ce que la tempête ayant frappé la région a laissé aux Boxers. Mais c'est du même coup une semaine sans compétition, une rupture dans le rythme des matchs, une rupture dans la dynamique initiée par les Bordelais, renforcée par une belle victoire sur Montpellier il y a deux semaines. Reste donc à voir comment les locaux ont géré cette trêve.

En face, les Phénix de Reims arrivent avec une revanche à prendre. L'an passé, ils étaient arrivés démotivés, en sous-effectif, et étaient repartis avec un 5-0 dans la musette et un match terne où seuls les deux portiers s'étaient mis en valeur. Cette fois-ci, ils arrivent en bien meilleure condition et presque au complet (seul Tomas Sax manque à l'appel). De quoi donner des idées aux Champenois, comme celle de refaire le coup de Caen et de refaire tomber un prétendant au podium.

Tout le monde s'attend à un match très rythmé entre les jeunes pousses rémoises et des Bordelais réputés pour jouer un hockey vif et alerte. Cela ne se fait pas attendre puisqu'avant même la fin de la première minute, Cyril Boubé lance Nicolas Mariage qui pousse un peu trop son palet, permettant à Vladimir Neumann de tester son jeu de crosse. La véritable surprise, c'est que le jeu campe dans le camp rémois. Un joli slap de Majercak teste la mitaine de Neumann pendant la première supériorité. Pour réveiller les ardeurs des Phénix, rien de tel qu'une petite erreur. Jérôme Patard, en défense, offre le palet à Valère Vrielynck qui a ainsi une double opportunité de tromper Burnet sur un rare rebond que celui-ci laissera ce soir. Dès los, le jeu retourne dans la zone défensive des visiteurs et les Boxers vont se heurter à un double problème : d'une part un manque de réalisme parfois incroyable, d'autre part le talent d'un Neumann qui démontre à tous que ses performances ne sont pas usurpées. Grenier, Larrieu puis Mariage vont tout à tour échouer sur le portier rémois.

En trois minutes, les Phénix se font pénaliser deux fois pour des retards de jeu, parce que leur première ligne tarde sans doute trop à se mettre en place. Malgré cela, les Boxers continuent à être extrêmement maladroits, que cela soit dans la dernière passe ou dans la finition. Pire, la seconde infériorité offrira la meilleure occasion à Reims ! Jérémy Sabatier récupère un dégagement lobé et se retrouve seul, désespérément seul face à un Christophe Burnet impérial.

Il faut dire que le jeu rémois est pour le moment trop stéréotypé : sortie de zone rapide, temporisation dans la neutre puis un attaquant transperce seul la ligne bleue (généralement par la droite) et décoche un tir puissant en espérant que Burnet laisse un rebond. Seulement, le gardien bordelais, de plus en plus solide, n'en laisse que très rarement désormais. Après le tir de Tourte, en fin de tiers, le portier local concèdera son sixième rebond... de l'année 2009 !

Dans la dernière minute, les Boxers sont pour la seconde fois en infériorité. Et comme la meilleure occasion rémoise fut en infériorité, les locaux vont leur rendre la pareille. Exerçant un pressing haut, Xabi Lassalle récupère le palet suite à une relance complètement ratée de Kevin Dusseau, file droit au but et tire, laissant Raphaël Larrieu reprendre victorieusement le puck (1-0, 19'49").

Le deuxième tiers fonctionne de manière très cyclique : on alterne les périodes de flous où les Boxers font le siège de la cage de Neumann et les périodes où le tempo s'accélère... Ce sera le cas peu après la troisième minute de jeu : Michaël Marchand sonne le vent de la révolte rémoise mais son tir touche la barre avant de ricocher sur le poteau. Moins d'une minute plus tard, Lafrancesca s'infiltre, feinte Neumann qui se couche et sert Vincent Cadren donc le tir est dévié bien involontairement par le mollet de Sokolov ! Puis ce sont les Phénix qui repartent à l'attaque : percée de Lukas Sax, passe dans le dos pour le lancer de Vrielynck qui permet à Burnet de montrer à nouveau la solidité de sa mitaine.

Il faut attendre la mi-match pour voir de nouveau de belles occasions. Les Boxers dans un premier temps avec un tir de Dave Grenier, dévié par un coéquipier, qui rebondit sur la transversale. Puis, une erreur dans l'axe de Pérez permet à Jérémy Sabatier de se retrouver de nouveau en break face à Burnet : même situation, même feinte, même sanction... On croit que le tableau d'affichage va enfin bouger lorsque Nicolas Mariage dévie dans le but un shoot initial de Wiart, mais Mlle Picavet va refuser le but pour une crosse haute, au grand bonheur d'un Vladimir Neumann sur-agité ! Ce Neumann a toutes les qualités d'un grand gardien : d'excellents arrêts, des relances précises, et quand il lui arrive de se rater, c'est la chance qui vient à son secours. Alors qu'il était allongé sur la glace, à côté de son but, Raphaël Larrieu aura la délicatesse de lui glisser le palet sous la mitaine plutôt que dans le but désert.

Il ne reste donc plus que vingt minutes pour connaître l'issue de ce match. Bien qu'ils n'aient qu'un but d'avance, les locaux ne donnent pas l'impression d'être en danger. Les Rémois ne se créent que de rares occasions et Burnet veillent au grain. Néanmoins, comme Bordeaux est très maladroit et que Neumann n'est pas le premier venu, on peut toujours craindre un renversement de situation.

Malheureusement pour les visiteurs, il leur sera difficile de revenir au score puisqu'ils passeront la majorité du temps dans leur propre zone. La plus belle occasion de l'entame de ce dernier tiers sera l'œuvre de Yann Lecompère, incontestablement le meilleur défenseur de la soirée, qui verra son tir du revers frôler les montants de Neumann. Les Boxers continuent de gérer la fin de match magnifiquement. Lors d'un changement de ligne, Patard se retrouve seul entouré de cinq Phénix. Il joue tellement bien le coup qu'il obtient une faute et une supériorité numérique. Un domaine que les Bordelais maîtrisaient fort bien en 2008 (meilleur pourcentage d'efficacité) avant de balbutier depuis janvier. Mais ce coup-ci, le bon travail de Savage sur la gauche du but permettra à Xabi Lassalle d'inscrire le second but de la soirée (2-0, 50'03").

À partir de là, la partie semble terminée. Les pénalités se succèdent, ne laissant pas aux équipes l'opportunité d'installer leur power-play. On finira même avec un échange d'amabilité entre Boubé et Dusseau, juste avant la sonnerie finale. Seul un joli slap de Patard et un rebond pris par Mariage viendront égayer la partie.

Il s'agit là du deuxième blanchissage obtenu par Christophe Burnet devant son public depuis son arrivée à Bordeaux. Le premier avait eu lieu la saison passée face à... Reims ! Des Boxers qui ont su finir par forcer le verrou imposé par Neumann. Leur problème d'inefficacité n'est pas résolu pour autant. Le sursaut face à Montpellier ne doit pas faire oublier que les matchs face à Viry, Garges ou Reims auraient dû se terminer par des scores plus larges. Néanmoins, la défense a su faire preuve de sérieux, malgré quelques erreurs dangereuses. Le plus important est que les joueurs ont pu reprendre la compétition après leur semaine d'arrêt forcé, de quoi bien préparer un long déplacement à Nice.

De leur côté, les Phénix ont proposé une bien meilleure prestation que la saison passée. Pouvant s'appuyer sur un Vladimir Neumann très solide, cela leur permet de développer un jeu basé sur les variations de rythme et qui décontenance l'adversaire. Hormis les contres manqués de Jérémy Sabatier et les percées de Lukas Sax, ils n'ont pas pu ou su se créer d'actions dangereuses. Sans doute que l'absence de Tomas Sax s'est avérée préjudiciable dans ce domaine.

Élus hommes du match : Vladimir Neumann pour Reims et Xabi Lassalle pour Bordeaux.

Compte-rendu signé Alex Mondin

 

Bordeaux - Reims 2-0 (1-0, 0-0, 1-0)

Samedi 31 janvier 2009 à 18h20 à Mériadeck. 1495 spectateurs.

Arbitrage de Marie-Tjana Picavet assisté de Guillaume Barthe et Vincent Champion.

Pénalités : Bordeaux 24' (4', 0', 10'+10'), Reims 28' (6', 8', 14').

Évolution du score :

1-0 à 19'49" : Larrieu assisté de Lassalle (inf. num.)

2-0 à 50'03" : Lassalle assisté de Savage (sup. num.)

 

Bordeaux

Gardien : Christophe Burnet.

Défenseurs : Yann Lecompère (C) - Cyril Boubé ; Christophe Pérez - Mickaël Wiart ; Dave Grenier - Jan Majercak.

Attaquants : Cyril Lambert puis Romain Horrut à 40'00" - Nicolas Courally - Gautier Lafrancesca ; Vincent Cadren - Jérôme Patard (A) - Nicolas Mariage ; Jean-François Savage - Xabi Lassalle - Raphaël Larrieu (A).

Remplaçants : Julien Leclerc (G), Sébastien Cadren, Jill Cauly. Absent : Vincent Mary (choix de l'entraîneur).

Reims

Gardien : Vladimir Neumann.

Défenseurs : Wilfried Molmy (C) - Kévin Dusseau ; Damien Morel ou Gaëtan Tourte (A) - Martin Vesely.

Attaquants : Jérémy Sabatier - Florian Sabatier - Ondrej Prokop ; Gaël Jeanbourquin (A) - Lukas Sax - Valère Vrielynck ; Kirill Sokolov - Michaël Marchand - Julien Carolet.

Remplaçants : Axel Denis-Rambaud (G), Armand Coustenoble, Mathieu Combe, Julien Delaunois. Absents : Tomas Sax (conséquences de la charge dans le dos reçue contre Courbevoie), Dimitri Frapart (raisons professionnelles), Martin Zajicek (côtes), Albin Terrenoire (choix de l'entraîneur).

 

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