Danemark - France (5 février 2009)

 

Qualifications olympiques, groupe G.

Ce sont deux équipes diminuées qui abordent ces qualifications olympiques. La France a perdu l'impact physique des frères Treille, tous deux blessés. Le staff avait espoir que Yorick puisse revenir à temps après presque deux mois d'arrêt, mais l'échéance a été trop juste. Le plus problématique cependant, c'est la perte de Vincent Bachet. Déjà que le renouvellement de la défense était le plus grand chantier des Bleus, voilà qu'elle perd un de ses deux cadres (avec Amar) au pire moment, cette occasion d'une qualification olympique qui ne se représente que tous les quatre ans.

Le casse-tête devenait impossible pour Dave Henderson et Pousse. Que faire ? Appeler un jeune de plus à ce poste où l'expérience compte tant ? Ils ont choisi un pari plus osé encore en sortant de sa retraite Stéphane Barin, qui n'a rechaussé les patins cette année que pour pallier les absences dans l'équipe de Villard-de-Lans qu'il entraîne. Barin n'est pas là uniquement pour parler dans le vestiaire, le retraité est placé directement à la place de Bachet, faisant la paire avec Amar pour la première fois de sa carrière. La France ne partait pas favorite, elle l'est encore moins.

C'est différent pour le Danemark. Au complet, il pourrait être l'égal de la Norvège et envisager une première participation olympique qui concrétiserait sa nette progression. Le problème, c'est que ladite progression a été si nette qu'elle a été remarquée jusqu'en Amérique du nord, où jouent désormais les meilleurs Danois. Les Frans Nielsen, Jannik Hansen, Mikkel Bødker et Peter Regin (qui a débuté à son tour avec les Ottawa Senators depuis deux semaines) font certes parler du hockey comme jamais au pays par la nouveauté que constituent leurs performances en NHL, mais du même coup, ils ne peuvent pas aider leur équipe à se qualifier pour le plus grand évènement sportif au monde, les Jeux olympiques.

Le Danemark n'a cependant pas besoin d'eux pour être intrinsèquement supérieur à la France. Il le prouve dès la première période, largement dominée. Une crosse haute de Kevin Hecquefeuille permet à Daniel Nielsen, l'ancien coéquipier de Bellemare à Leksand, d'ouvrir le score en supériorité numérique. Mais les Scandinaves n'arrivent pas à faire la différence. Ce manque de buteur qui concrétiserait la supériorité danoise est encore plus patent au deuxième tiers-temps. Les Vikings échouent deux fois sur le poteau. Le reste du temps, ils sont frustrés par Fabrice Lhenry, gardien du championnat danois qui a évidemment une motivation particulière dans ce match.

La France tient donc le score, même si elle a montré ses limites dans le jeu. C'est le cas en particulier de l'invité-surprise Jérémie Romand. Sa bonne intégration en décembre lui a valu une place de titulaire, mais la marche a peut-être été trop rapide. L'ailier rouennais au jeu physique s'est mis pas mal de pression. Il retourne donc sur le banc en troisième période. L'expérience compte dans ce genre de match, et ce sont trois joueurs éprouvés, Desrosiers, Meunier et Hecquefeuille, qui forment une nouvelle deuxième ligne dans les vingt dernières minutes.

Ce nouvel équilibre ne tarde pas à fonctionner. On joue à quatre contre quatre après deux obstructions de Barin et Eller, et Sébastien Bordeleau égalise. La France a l'avantage d'avoir un vrai leader avec Bordeleau, de retour à chaque qualification olympique, un peu comme les comètes. Ce n'est pas le cas du Danemark où le trio Thomasssen-Green-Eller a bien du mal à justifier son statut de première ligne.

Les Bleus accrochent donc au moins le point du nul dans le temps réglementaire, ce qui est déjà une performance. Le seul buteur danois, le défenseur Daniel Nielsen, fait trébucher un tricolore en prolongation, et 26 secondes plus tard, Baptiste Amar marque le but gagnant de la ligne bleue sur une combinaison travaillée à l'entraînement (1-2). La France peut rêver alors que le Danemark confirme ses craintes.

 

Commentaires d'après-match (dans L'Équipe)

Dave Henderson (entraîneur de la France) : "Le plus important n'était pas de démarrer pied au plancher, mais de bien finir. Pendant trente minutes, on ne jouait pas sur nos qualités. Elles ne sont pas si nombreuses, pourtant, il y en a trois : le caractère, le cœur, le physique. Quand l'équipe de France s'est rappelée à elle-même, le match a changé de visage. [...] Romand va revenir, il n'y a aucun doute. Simplement, dans une compétition comme ça, on doit réagir vite quand quelque chose ne fonctionne pas."

Fabrice Lhenry (gardien de la France) : "Les Danois ont raté l'occasion de nous battre en gâchant beaucoup de situations favorables. Dans ma cage, j'ai essayé de donner le moins de rebonds possible. Les défenseurs ne m'ont jamais abandonné, et j'ai parfois été aidé par la chance : les Danois ont quand même enchaîné une barre transversale et un poteau sur la même action... Joueurs, presse, tout le monde m'en parlait là-bas [au Danemark]. Depuis quelques jours, ils étaient prêts à chambrer. Manque de bol pour eux, ce sera dans l'autre sens ! Je suis très fier !"

 

Danemark - France 1-2 après prolongation (1-0, 0-0, 0-1, 0-1)

Jeudi 5 février 2009 à 15h00 au Jordal Amfi d'Oslo. 325 spectateurs.

Arbitrage de Rafail Kadyrov (RUS) et Rick Looker (USA) assistés de Stefan Fonselius (FIN) et Thomas Gienke (NOR).

Pénalités : Danemark 10' (4', 0', 4', 2'), France 8' (6', 0', 2', 0').

Tirs cadrés : Danemark 27 (12, 10, 5, 0), France 16 (3, 4, 8, 1).

Évolution du score :

1-0 à 08'11" : Nielsen assisté de Larsen (sup. num.)

1-1 à 43'19" : Bordeleau assisté de Besch

1-2 à 61'18" : Amar assisté de Bellemare (sup. num.)

 

Danemark

Gardien : Patrick Galbraith.

Défenseurs : Michael Eskesen - Jesper Damgaard (C) ; Mads Bødker - Daniel Nielsen ; Stefan Lassen - Philip Larsen ; Thomas Johnsen.

Attaquants : Ronni Thomassen - Morten Green - Lars Eller ; Nicklas Hardt - Lasse Degn - Kasper Degn ; Julian Jakobsen - Mads Christensen - Kirill Starkov ; Kim Lykkeskov - Thor Dresler - Alexander Sundberg ; Rasmus Olsen.

Remplaçant : Frederik Andersen (G).

France

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Baptiste Amar - Stéphane Barin ; Nicolas Besch - Benoît Quessandier ; Mathieu Mille - Teddy Trabichet.

Attaquants : Pierre-Édouard Bellemare - Sébastien Bordeleau - Olivier Coqueux ; Laurent Gras - Laurent Meunier (C) [puis Tardif à 40'] - François Rozenthal ; Julien Desrosiers - Jonathan Zwikel [puis Meunier à 40'] - Jérémie Romand [puis Hecquefeuille à 40'] ; Luc Tardif [puis Zwikel à 40'] - Damien Raux - Kévin Hecquefeuille puis Damien Fleury à 40'.

Remplaçants : Eddy Ferhi (G), Antonin Manavian.

 

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