Allemagne - Autriche (7 février 2009)

 

Qualifications olympiques, poule F.

Un Tripp pour Vancouver

Si les Allemands n'ont pas fait dans la dentelle face au Japon (7-1), les Autrichiens, eux, ont souffert pour battre la Slovénie (4-3 aux pénaltys). Voilà donc les deux "cousins germains" opposés pour la finale officieuse du groupe et l'obtention du seul billet pour Vancouver. Lars Bergström, le sélectionneur (suédois) de l'Autriche, croyait dur comme fer aux qualités d'un contingent venu en Basse-Saxe pour gagner.

Mais voilà, si les Autrichiens ont plus tiré au but tout au long de la partie, les Allemands furent les plus réalistes. Après un premier tiers-temps d'observation, où les visiteurs affichaient davantage d'initiatives (et, donc, de lancers), les locaux brisaient la glace à l'entame de la deuxième période. Un signe que les hommes d'Uwe Krupp revenaient au jeu avec plus d'agressivité en échec-avant. Un effort que John Tripp rentabilisait en pressant André Lakos, ce qui engendre une séquence partagée avec Christoph Ullmann derrière la cage et conclue par Yannic Seidenberg. L'attaquant d'Ingolstadt, excentré, déjouait Brückler d'un tir en pivot filant entre ses jambières (0-1 à 22'04").

Les représailles autrichiennes seront immédiates, avec une poussée sur Pätzold aboutissant à l'incarcération d'André Reiss (24'54"). Une situation qui sera plutôt favorable aux Allemands avec une interception de Sven Felski. Le Berlinois, qui est un des rares sélectionnés à avoir déjà connu les Jeux olympiques, armant un lancer trouvant le haut de la barre transversale (26e). L'Autriche reprend dès lors sa domination collective, ponctuée de montées et de manoeuvres n'aboutissant pas. Du moins jusqu'à ce que Matthias Trattnig, parti du coin, se remette dans l'axe pour tenter sa chance. L'attaquant de Salzbourg a beau écraser son tir, Dimitri Pätzold ne peut contrôler un rebond brûlant qu'André Reiss, encore lui, ne saura écarter. Le capitaine Dieter Kalt, qui pressait dans le slot, tirera les marrons du feu (1-1 à 30'49").

Pour n'avoir pas su contenir l'activité autrichienne, l'Allemagne a donc concédé une égalisation logique vu la physionomie des débats. Pour autant, l'espoir national Philipp Gogulla trébuchera devant Phillippe Lakos, ce qui va envoyer le défenseur d'Innsbruck au cachot (32'54"). Le tournant du match puisque sitôt la mise au jeu glanée par Ullmann, Chris Schmidt ressort le disque sur John Tripp, qui dégaîne de la bleue et score dans le petit filet (1-2 à 33'03"). D'un Canadien naturalisé à l'autre, avec la complicité d'un Christoph Ullmann masquant la vue de Bernd Brückler.

Le coup est dur à encaisser pour Bergström et ses hommes, qui ne déméritent pas mais ne sauront pas exploiter les ouvertures laissées vers Dimitri Pätzold. Le portier des Scorpions, rentré au pays après ses années en ligues mineures (dans l'organisation des Sharks de San José, où les prospects allemands ont eu la cote), préservera l'avantage des siens. Une avance que Christoph Ullmann, qui surnage dans le marasme des Kölner Haie cette saison, croyait avoir accentué sur un débordement repoussé in-extremis par Brückler (51e). Pour le voir, une concertation vidéo s'imposait mais les espoirs autrichiens, eux, s'affaissaient en fin de match. Sur une mauvaise gestion des situations spéciales, où Brückler sortit pour conserver l'égalité numérique.

Le rêve olympique est passé pour les Autrichiens. Celui des Allemands, en revanche, ne fait que commencer !

Désignés joueurs du match : Robert Lukas pour l'Autriche et Sven Felski pour l'Allemagne.

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Commentaires d'après-match

Uwe Krupp (entraîneur de l'Allemagne) : "Ce fut serré, comme prévu. Les deux équipes se sont sacrifiées au combat. La différence s'est faite en supériorité et en infériorité numérique, c'est important dans le jeu moderne. La défense, ce n'est que du travail, rien de spectaculaire. L'Autriche nous a poussés à nos limites. C'était le match le plus important de toute ma vie, plus important que la Coupe Stanley. Il suffit d'ouvrir les journaux, et on comprend combien la pression est grande. Chaque décision était remise en question publiquement. Mais c'est ce qui se passe sur la glace qui compte."

Lars Bergström (entraîneur de l'Autriche) : "C'était un bon match, très tactique avec beaucoup de duels. Mon équipe jouait un peu mieux, mais l'Allemagne a été plus efficace. La décision est venue en supériorité, normalement nous sommes bons dans ce domaine. La vie et le hockey continuent... Le meilleur remède après une défaite comme celle-ci, c'est une victoire. Mais nous savons que nous aurions pu battre une équipe du top-10 comme l'Allemagne chez elle, il faudra s'en souvenir."

 

Allemagne - Autriche 2-1 (0-0, 2-1, 0-0)

Samedi 7 février 2009 à 15h30 à la TUI-Arena de Hanovre. 5034 spectateurs.

Arbitrage d'Ulf Rönnmark (SUE) et Chris Savage (CAN) assistés d'Ivan Dedioulia (BLR) et Tobias Wehrli (SUI).

Pénalités : Allemagne 10' (2', 4', 4'), Autriche 10' (2', 2', 6').

Tirs : Allemagne 16 (7, 5, 4), Autriche 28 (10, 11, 7).

Évolution du score :

0-1 à 22'04" : Seidenberg

1-1 à 30'49" : Kalt

1-2 à 33'03" : Tripp assisté de Schmidt (sup. num.)

 

Allemagne

Gardien : Dimitri Pätzold.

Défenseurs : Chris Schmidt - Michael Bakos ; Sven Butenschön - Frank Hördler ; Andreas Renz (C) - Martin Ancicka ; André Reiss - Moritz Müller.

Attaquants : Sven Felski - Alexander Barta - Manuel Klinge ; Yannic Seidenberg - Christoph Ullmann - John Tripp ; Philipp Gogulla - Michael Hackert - Michael Wolf ; Richard Mueller - Travis Jason Mulock - André Rankel.

Remplaçant : Dennis Endras (G).

Autriche

Gardien : Bernd Brückler [sorti de sa cage à 59'16"].

Défenseurs : Dercy Werenka - Gerhard Unterluggauer ; André Lakos - Jeremy Rebek ; Philippe Lakos - Robert Lukas ; Martin Oraze.

Attaquants : Dieter Kalt (C) - Thomas Koch - Matthias Trattnig ; Oliver Setzinger - Philipp Lukas - Michael Grabner ; Michael Raffl - Roland Kaspitz - Daniel Welser ; Markus Peintner - David Schuller - Gregor Hager.

Remplaçant : Jürgen Penker (G). Absent : Mario Altmann (en réserve).

 

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