Montpellier - Caen (14 février 2009)

 

Championnat de France de division 1, vingt-et-unième journée.

Les ingrédients étaient réunis pour une belle soirée de hockey. Un arbitre capable, dont les décisions ne sont contestées par personne, un public nombreux en dépit des vacances de février et des Vipers décidés à entrer de suite dans leur sujet du soir.

Les Caennais, embourbés dans une mauvaise séquence, savaient qu'ils passaient là un test important pour la confiance et la sérénité. Se souvenant qu'ils avaient plié le match en quelques minutes à l'aller, les Drakkars avaient mis toute la voilure pour enfoncer à nouveau ces sudistes balayés en même pas un tiers-temps... Mais les Vipers de novembre ne sont pas ceux de février, comme en témoignaient les premiers arrêts de Robert Marton, qui d'une botte sûre et d'un gant ferme faisait savoir à ses anciens coéquipiers que les facilités accordées à Caen ne seraient plus de mise ici, à Végapolis.

Rassurés sur leurs arrières, les chevau-légers montpelliérains entamaient leurs combinaisons offensives, montrant que "petites" équipes ou "grosses", le danger serait présent encore et encore si l'assise défensive leur était donnée. Arnaud Goëtz était donc invité à faire chauffer les articulations.

Stanislav Vernikov, décidément en verve ces derniers matchs, rentrait en zone pour reprendre de volée la conclusion d'un power play passé par Hanes et Malcek (1-0, 9'03). Les Caennais soufflaient fort sur la cage à Marton et là aussi, c'est un défenseur, Slavomir Vorobel qui, bien alerté par Graham Avenel, profitait que Robert Marton soit masqué pour loger le palet dans le haut droit du filet (1-1, 18'56).

Il en est de ces statistiques qui passent souvent inaperçues, alors qu'elles révèlent pourtant beaucoup. Si certaines équipes sont intraitables après une ouverture de score (Avignon et Gap sont premiers à cet exercice), les Vipers en sont loin, pointant même parmi les derniers. La conséquence des doutes et des tâtonnements antérieurs.

C'est peut-être en sachant cela que le Drakkar forçait au retour, tentant de faire basculer à leur profit cette inconstance montpelliéraine. Il y a eu un déclic chez les orange et bleu depuis la défaite à Bordeaux et le bras de fer tournait à l'avantage des locaux lorsque le guerrier John Sandsjö inscrivait, avec l'appui de Josse Mielonen, un autre but en power play (2-1, 27'42).

Cet avantage pris, les hommes de Lionel Bilbao s'oubliaient un tant soit peu et étaient réduits à 3 contre 5. Pour Robert Marton, cette séquence permettait de montrer à ses coéquipiers qu'il saurait ce soir fermer la porte à double tour. Rien n'y faisait, ni les attaques de Poudrier, ni celles d'Himler, Dostal, Prosvic... Robert Marton et une défense rigoureuse cadenassaient les filets.

C'est quand même sur une action litigieuse que les Vipers décollaient. Alors qu'un palet était ressorti de la zone caennaise pour y revenir en hors-jeu, les joueurs de David Dostal, en infériorité numérique, levaient un peu le pied attendant le coup de sifflet. Sans se poser de questions, Stanislav Vernikov transmettait à Matus Hanes, totalement isolé qui n'avait plus qu'à glisser le palet au fond de la cage (3-1, 31'58).

Un peu sonnés, les joueurs du Drakkar n'empêchaient pas la combinaison entre Sébastien Aris et Josse Mielonen d'atterrir sur la fusée Marc-André Allard qui servait à Arnaud Goetz sa feinte favorite, avec freinage intense devant le gardien et "dépose" du palet sous la barre transversale (4-1, 32'25).

David Dostal sait son hockey. Appel des troupes au banc pour un temps mort aux consignes claires : "Hit them ! Frappez-les !". Une affaire qui aurait sans doute fonctionné il y a quelques temps. Aujourd'hui, les Vipers répondent et frappent aussi....Les protagonistes se retrouvaient tous au banc des pénalités après des bourre-pifs qui vidaient les bancs des deux équipes.

Matus Hanes en profitait pour surgir, lancé par Alexis Billard et Julius Malcek, pour un breakaway qui frustrait Arnaud Goetz une fois de plus (5-1, 32'54). Le tiers-temps se terminait ainsi, sans que l'on sache vraiment si les Vipers avaient les moyens de tenir devant la deuxième attaque de la division.

Les Caennais y croyaient quand deux pénalités héraultaises successives leur donnaient un avantage de deux hommes sur la glace. Rien n'y faisait : bien placés, avec un gardien vigilant, les Vipers contenaient les attaques en les laissant se perdre en combinaisons inoffensives.

Les débats se tendaient un peu alors que la frustration des Normands devenait palpable. L'expérimenté Vorobel, l'homme du match côté caennais, y cédait vers la fin, s'exprimant par des gestes déplacés au public heureux d'une victoire qui s'annonçait. Laurent Vaissaire, vraiment impeccable ce soir, sortait le défenseur pour une méconduite et terminait par ce geste une soirée où aucun de ses jugements n'a porté à confusion, ni chez les joueurs des deux équipes, ni dans le public. Après le match de Valence, qui a impliqué la suspension de Dick ce soir, ça rassure...

Contre le gardien Arnaud Goetz, parti visiblement frustré au vestiaire dès le coup de sifflet final et sans souscrire au traditionnel serrage de mains, Laurent Vaissaire ne pouvait rien faire. L'impolitesse ne fait pas partie du manuel...

L'envie... Ces deux syllabes traduisent bien à elles seules le sentiment qui a habité les Montpelliérains durant ce match clé. L'envie d'en finir avec les regrets et les humiliations, l'envie d'exister, l'envie de gagner. Dans cette période cruciale pour le club et le hockey sur glace à Montpellier, les joueurs ont bien traduit l'état d'esprit qui anime tous les acteurs qui se battent en coulisses. Une formidable envie de vivre !

Compte-rendu du site officiel de Montpellier

 

Montpellier - Caen 5-1 (1-1, 4-0, 0-0)

Samedi 14 février 2009 à 19h30 à Végapolis. 953 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Patrick Peythieu et Frédéric Peurière.

Pénalités : Montpellier 34' (10', 18', 6'), Caen 42' (8', 22', 2'+10').

Tirs : Montpellier 27 (8, 11, 8), Caen 54 (18, 18, 18).

Engagements : Montpellier 39 (15, 12, 12), Caen 39 (15, 15, 9).

Évolution du score :

1-0 à 09'03" : Vernikov assisté de Hanes et Malcek (sup. num.)

1-1 à 18'56" : Vorobel assisté de G. Avenel et Poudrier

2-1 à 27'42" : Sandsjö assisté de Mielonen (sup. num.)

3-1 à 31'58" : Hanes assisté de Vernikov (sup. num.)

4-1 à 32'25" : Allard assisté d'Aris et Mielonen

5-1 à 32'54" : Hanes assisté de Malcek et Billard

 

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