Amiens - Strasbourg (21 février 2009)

 

Ligue Magnus - Vingt-sixième et dernière journée.

Sanctionnés sans "tentative de fraude" par la fédération, les Strasbourgeois voient leur septième place précarisée et en partie suspendue (!) au résultat de Morzine-Avoriaz à Angers. De quoi ajouter de l'enjeu à une partie bien entamée par Amiens, sûr de son sort (une cinquième place agrémentée d'une série face à Dijon) mais encore privé de deux cadres.

Le premier jeu de puissance ne tarde pas à faire mouche, après un tour de chauffe venu des Canadiens, notamment Jean-Philippe Glaude, monté aux avant-postes. Le relais est bien pris par Loïc Sadoun, qui laisse à Miroslav Pazak le soin de feinter le lancer pour tromper Hiadlovsky et mieux trouver le côté droit du but (1-0 à 02'18"). La réaction immédiate de Juho Lehtisalo, qui reprend de près une offrande d'Élie Marcos, paraît bien maigre pour une formation par moments bousculée et incapable de se donner de l'air à deux reprises. Thomas Roussel tente ainsi d'enfoncer le clou en coupant un dégagement à la ligne bleue, mais Martin Paquet ne parvient pas à trouver la cage ouverte Glaude dans la continuité de l'action vient mettre toute sa force dans un lancer puissant bien capté par le gardien slovaque.

La deuxième relance ratée est l'oeuvre de Milan Dirnbach, heureusement sans conséquence. Le défenseur strasbourgeois obtient même l'opportunité de se racheter sur un festival de David Cayer et Benoît Martin. Certes privés de leur habituel complice Riendeau, les deux compères canadiens mettent à mal la défense gothique, doublement poussée à la faute. Dirnbach trouve la lucarne depuis la gauche (1-1 à 07'35"), avant d'être imité par Pavol Resetka, à la recherche d'une solution, qu'il trouvera finalement dans son lancer balayé (1-2 à 08'20"). Encore défié par Cayer, Amiens riposte par des sorties rapides mises à profit par Amado, qui devance Pelletier avant de se heurter à Hiadlovsky, Roussel, dont le centre permet à Amado de s'essayer du revers, et Pazak, en accélération côté gauche.

Amiens dispose en effet de suffisamment de munitions pour trouver la cage adverse à tous moments, mais la défense picarde est encore défiée par David Cayer, au pressing sur Roussel. Henri-Corentin Buysse s'oppose à la montée de Cruchandeau et soulage sa défense, mise à mal par la rapidité du jeu de Juho Lehtisalo, en repoussant la reprise instantanée de Julien Burgert.

La période suivante démarre sur les chapeaux de roues. Positionné le long de la bande, le capitaine Maxime Catelin voit son lancer dévié par Esa Hämäläinen, dans une rare position d'attaquant (1-3 à 21'13"). La suite n'est pas aussi heureuse pour les hommes de Daniel Bourdages, car Miroslav Pazak, dans un angle impossible et marqué par Dirnbach, loge, en se retournant, la rondelle sous la barre (2-3 à 22'33") et prend le rôle de passeur pour Sadoun, sur un jeu à trois initié au centre de la glace par Henderson (3-3 à 23'41"). Revenus à la marque en soixante-huit secondes, les Gothiques poursuivent sur leur lancée par Brian Henderson, isolé par le stratège slovaque, et Matt Amado, servi par Martin Paquet mais déjoué par le dernier rempart alsacien.

Curieusement, la double supériorité numérique obtenue peu avant la mi-match ne permet pas aux hommes d'Antoine Richer de prendre les devants. En effet, la passe d'Henderson ne trouve pas la crosse de Loïc Sadoun, puis Pavel Kowalczyk rate le cadre. La seule fois où sa défense est mise hors de position, Vladimir Hiadlovsky effectue une belle parade devant Amado, alerté au centre par Martin Paquet. Le gardien slovaque cède ensuite sa place à Gilles Beck. Le nouvel entrant est d'ailleurs vite chauffé par Loïc Sadoun, d'une reprise en force.

Alors que l'indécision demeure sur l'issue de la rencontre, l'intensité physique ne baisse pas. Une charge de Jean-Philippe Glaude sur Maxime Catelin met le feu aux poudres car la riposte des visiteurs est immédiate sur le défenseur québécois, touché au visage. S'ensuit une explication virile entraînant la mise à l'écart d'Émond et Cayer. Vladimir Hiadlovsky, de son banc, échangemême quelques mots avec Henri-Corentin Buysse (32'24").

Toujours incapable de capitaliser sur le jeu de puissance consécutif à ces explications prolongées, Amiens subit la riposte de Yannick Maillot, qui se joue de Pazak et repique de la gauche pour mieux trouver la faille (3-4 à 35'08").

Toutefois le jeu de puissance alsacien perd vite de sa splendeur, Hämäläinen venant se heurter à un Pazak parti dangereusement en contre-attaque défier Beck, brillant. Dans le même exercice, Amiens est plus percutant, grâce notamment à Julian Marcos, qui s'impose dans le coin face au défenseur finlandais, et surtout à Matt Amado, qui trouve le poteau droit. Au retour à cinq, Gilles Beck, encore vainqueur d'un duel avec Miroslav Pazak, peut souffler car ses équipiers relèvent bien la tête. C'est d'abord Cayer qui bénéficie d'un break, annihilé par Buysse, puis Pelletier, à la récupération en zone neutre, s'appuie sur son capitaine pour venir faire sentir le vent du boulet au gardien local, bien placé et vif sur le tour de cage de Martin et une reprise de Devin.

Car la défense rose, privée par moments de Jean-Philippe Glaude au cours de ce dernier tiers, est bousculée dans son propre camp. Elle réagit toutefois par de longues passes toujours létales pour l'Étoile Noire ; l'ouverture de Kowalczyk, de son but, vers Sadoun, en témoigne, pour une nouvelle intervention de Gilles Beck. Le substitut de Hiadlovsky a plutôt bien réussi son entrée en matière. Il déjoue une fois de plus Pazak, de la mitaine, sur un tir vif dès la mise au jeu, et oppose la jambière à Roussel.

La situation paraît bloquée pour les Picards, au moment où Amado s'arrache en zone neutre face à Steve Pelletier, déborde sur la gauche et offre l'égalisation à Pierre-Luc Émond (4-4 à 57'35"). Le Coliseum, soulagé, redouble de décibels pour pousser les siens, surtout dans leur résistance aux deux derniers assauts alsaciens, signés Resetka, arrivé en flèche conclure le bon travail de Lehtisalo, et Pelletier, à l'origine d'un lancer dévié au ras du poteau.

Strasbourg ne se procure pas plus d'occasions au cours du temps supplémentaire. Seuls un tir en hauteur peu puissant de Devin et un boulet de canon de Pelletier viennent occuper Buysse. À deux reprises, le travail de Loïc Sadoun en repli défensif gêne en effet les visiteurs, plus souvent occupés à défendre. Le slap de Kowalczyk, stoppé en deux temps, l'accélération en zone neutre d'Amado et le soutien offensif de Julien Marcos et Jean-Philippe Glaude ne font qu'annoncer la délivrance, venue de Pavel Kowalczyk, qui prend le soin de contrôler la passe de Pazak pour mieux ajuster Gilles Beck (5-4 à 68'31").

Cette dernière rencontre de saison régulière, à l'enjeu supposé relatif, a offert une confrontation animée et musclée. Strasbourg a cru tenir sa victoire mais les Gothiques sont renversants, grâce à des individualités offensives capables de renverser le cours d'une rencontre. Une bonne mise en jambes, pour chacun, avant les séries.

Désignés meilleurs joueurs du match : Loïc Sadoun pour Amiens et Yannick Maillot pour Strasbourg.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Réactions d'après-match

Daniel Bourdages (attaquant de Strasbourg) : "La décision infligée hier a eu peu de conséquences sur l'état d'esprit de mes joueurs. Il fallait simplement que tout se finisse bien. Nous avons l'habitude de voir la saison se terminer bizarrement, deux ans après l'épisode de Dijon... Cette fois, cela n'est pas trop grave, c'est une comédie venue d'un manque de communication. Malgré deux absences qui nous ont obligé à modifier nos lignes et intégrer le polyvalent Julien Burgert, on a vu un bon match. Les deuxième et troisième buts encaissés viennent d'une action un peu bizarre et d'un mauvais positionnement. L'équipe a peut-être manqué de jus en prolongation, mais je suis satisfait. Pour les séries, je ne suis pas encore certain de pouvoir compter sur Michal Cesnek. En regardant la saison régulière, je suis content de la prestation de l'équipe, compte tenu d'un début de saison où nous aurions préféré disposer de deux joueurs supplémentaires. Sur le papier, peu de monde nous voyait là. C'est seulement dommage de ne pas avoir réussi à accrocher une des quatre grosses équipes."

 

Amiens - Strasbourg 5-4 (1-2, 2-2, 1-0,1-0)

Samedi 21 février 2009 à 20h00 au Coliseum. 2700 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté d'Adrien Ernecq et Benjamin Gremion.

Pénalités : Amiens 22' (6', 2'+10', 4', 0'), Strasbourg 28' (4', 10'+10', 4', 0').

Évolution du score :

1-0 à 02'18" : Pazak assisté de Sadoun (sup. num.)

1-1 à 07'35" : Dirnbach assisté de Hämäläinen et E. Marcos (double sup. num.)

1-2 à 08'20" : Resetka assisté de Pelletier et Martin (sup. num.)

1-3 à 21'13" : Hämäläinen assisté de Catelin et Devin

2-3 à 22'33" : Pazak assisté de Kowalczyk et Sadoun

3-3 à 23'41" : Henderson assisté de Pazak et Sadoun

3-4 à 35'08" : Maillot assisté de Pelletier et Bonnefond

4-4 à 57'35" : Émond assisté de Amado et Paquet

5-4 à 68'31" : Kowalczyk assisté de Pazak et Sadoun

 

Amiens

Gardien : Henri-Corentin Buysse.

Défenseurs : Maxim Belov - Pavel Kowalczyk ; Thomas Roussel (C) - Jean-Philippe Glaude ; Julian Marcos (A) - Romain Bault.

Attaquants : Loïc Sadoun - Brian Henderson - Miroslav Pazak ; Matt Amado - Pierre-Luc Émond (A) - Martin Paquet ; Grégory Béron - Kévin Hamon - Simon Petit.

Remplaçants : Adrien Fénart (G), Jonathan Boehrer, Yannick Offret. Absents : Vincent Bachet (genou), Anthony Mortas (pied).

Strasbourg

Gardien : Vladimir Hiadlovsky puis Gilles Beck à 30'06".

Défenseurs : Pavol Resetka - Steve Pelletier ; Milan Dirnbach - Esa Hämäläinen ; Hugues Cruchandeau.

Attaquants : Julien Burgert - Benoît Martin - David Cayer (A) ; Juho Lehtisalo - Elie Marcos - Pierre-Antoine Devin ; Yannick Maillot - Maxime Catelin (C) - Romain Bonnefond.

Absents : Michal Cesnek (coude), Yannick Riendeau (suspendu).

 

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