Bordeaux - Amnéville (28 février 2009)

 

Championnat de France de division 1, vingt-troisième journée.

Match a priori déséquilibré ce soir à Mériadeck entre une équipe de Bordeaux qui reste sur une série de sept victoires consécutives et une équipe d'Amnéville qui sort d'une déroute dans les Hautes-Alpes (10-2) et pour qui les play-offs sont de plus en plus inaccessibles. Mais c'est justement ce genre de match qui constitue un piège parfait pour les Boxers. Tous les voyants sont au vert mais l'adversaire du soir n'a rien à perdre. Les Galaxians savent qu'un gros coup en Gironde les relancerait enfin dans la course aux huit premières places. Tandis que les visiteurs sont au complet (c'est-à-dire deux lignes en défense et trois devant), les locaux doivent compter avec les forfaits de Cyril Lambert et Romain Horrut, réduisant un peu la profondeur de banc qui représente souvent un avantage non négligeable des Bordelais sur leur glace.

Dès le début, les Boxers impriment un rythme élevé que les Galaxians ont du mal à contrer. Raphaël Larrieu rate la cage grande ouverte sur un rebond initié par un tir de Xabi Lassalle. La pression se fait de plus en plus forte sur les buts de Diétrich qui craque rapidement. Sur une accélération de Grenier, Jean-François Savage s'infiltre dans la défense adverse et sert astucieusement Lassalle, lancé, qui fait le tour de la cage et glisse le palet au fond des filets (1-0, 03'21"). L'ouverture du score réveille enfin les visiteurs. Antoine Thomas bloque un défenseur, Goga fait un contre-appel, laissant le champ libre à Rehor dont le lancer est stoppé par la mitaine de Burnet. La mise en jeu se fait donc dans la zone défensive des Boxers : Nicolas Courally la gagne et lance Patard qui, une fois à la bleue, envoie un missile que Diétrich ne peut que repousser. Vincent Cadren, au rebond, lève le palet au-dessus de l'épaule du gardien adverse (2-0, 04'13"). Ces deux buts initiaux rassurent les Boxers, rentrés dans le match comme il le fallait. Confirmation à peine vingt secondes plus tard : Lassalle s'en va battre Diétrich en solitaire (3-0, 05'01"). Trois buts au bout de cinq minutes, la messe semble dite. Encore faudra-t-il éviter le traditionnel passage à vide des locaux.

Mais ça n'est pas pour tout de suite puisque les Boxers continuent leur marche en avant. Cauly intercepte un palet à la neutre et il faut toute la dextérité de Marian Hanzel pour empêcher Courally, totalement seul au côté opposé de recevoir la passe de son coéquipier. Les Galaxians se mettent une nouvelle fois en difficulté puis Loureiro bloque Cadren avec le bras, ce qui l'envoie en prison. Paradoxalement, cette situation d'infériorité procure la meilleure occasion aux visiteurs. Grenier manque sa passe en retrait, ce qui permet à Rehor de partir en break, mais qui échoue devant la vigilance de Burnet. La supériorité numérique bordelaise prend fin lorsque, sur une nouvelle passe en retrait manquée, Lafrancesca concède une obstruction. C'est ce même Lafrancesca qui offrira la meilleure opportunité de but à l'adversaire lors de sa sortie de prison. Le palet traîne dans la défense bordelaise, tout le monde tente de le récupérer, mais les multiples coups de crosse finissent par envoyer le puck dans la lame de Lafrancesca, puck qui passe entre les jambes de Burnet... Heureusement, celui-ci a suffisamment vite refermé les jambes pour dévier la rondelle vers un coin !

Les Bordelais remettent en route leur rouleau compresseur et Lassalle, en pivot, manque de quelques millimètres le cadre. Puis Mariage déborde sur son côté droit et sert au second poteau où la reprise en revers de Cauly échoue sur le torse de Diétrich. Quelques minutes plus tard, Hanzel récupère un palet et parvient enfin à percer le pressing haut des Boxers. Seulement, une fois en zone offensive, il se rend compte que personne ne l'a suivi. Lui qui semblait vouloir enfin poser le jeu est contraint de tirer de la bleue, signe d'impuissance pour une équipe qui n'arrive pas à produire de jeu... Pire, les Bordelais en rajoutent une couche lorsque Lassalle récupère victorieusement un rebond de Grenier (4-0, 17'44"). Première erreur d'inattention des Bordelais qui ne sont que quatre sur la glace à la remise en jeu. Mais cela ne porte pas à conséquence et les Boxers rejoignent le vestiaire avec quatre unités d'avance au tableau d'affichage.

Dès l'entame du deuxième tiers, on sent que les Bordelais ne se rueront plus à l'attaque, histoire de préserver leurs forces, de travailler leur jeu de défense et de, pourquoi pas, préserver les buts de Burnet. En même temps, Amnéville ne parvient toujours pas à produire de jeu. Le système est stéréotypé à l'extrême sur la première ligne : longue passe venue de l'arrière qui atterrit dans la palette de Goga ou de Rehor qui tire de la bleue voire de la neutre... Pas de quoi faire trembler un Burnet qui est, en plus, bien protégé par une défense attentive et concentrée sur son sujet. Les Boxers ont toujours la maîtrise du palet, posent leur jeu dans la zone offensive et font le siège des buts de Diétrich qui laisse trop de rebonds. Et lorsqu'Amnéville parvient enfin à rentrer dans la zone adverse avec plusieurs joueurs, ils se font irrémédiablement contrer. Grenier part en contre et décale Lassalle qui plein axe envoie le palet dans le but puis ressort. Gamelle au baby-foot, simple but au hockey, Mlle Picavet le valide et voilà Lassalle auteur d'un quadruplé ce soir (5-0, 28'59"). Lafrancesca, en position de défenseur, passe à Cauly, isolé sur la ligne bleue adverse, qui adresse une passe transversale à Patard qui fusille le portier mosellan (6-0, 30'51"). Les Boxers tentent même un nouveau triplé rapide, comme au premier tiers, mais la reprise du revers de Vincent Cadren est stoppée miraculeusement par l'épaule de Diétrich. La suite du tiers est composée d'une longue litanie de tirs lointains d'Amnéville et de contres bordelais. Pour finir, Mariage partira en break mais le retour, très limite, d'un défenseur mettra fin à l'hémorragie subie par les Galaxians.

Le dernier vingt ne restera pas dans les annales. Si Amnéville tente un baroud d'honneur, il ne se concrétise toujours pas, la défense bordelaise ne se laissant pas prendre à défaut. Très vite, les locaux reprennent les choses en main et Diétrich est bien heureux de dévier le lancer en pivot de Larrieu. Puis, largués physiquement, les Mosellans sont poussés à la faute. Antoine Thomas écope d'un 2'+2' et il est rejoint, dès la fin de la première pénalité, par Kauppinen, auteur d'un cinglage. Deux minutes en double supériorité, voilà de quoi permettre aux locaux de repartir à l'assaut des cages de Diétrich. Mais celui-ci élève - enfin - son niveau de jeu et repousse toutes les tentatives. Les trois lignes bordelaises viennent se heurter au portier et ni les tentatives de Patard, ni celles de Pérez ou Cadren ne font mouche.

La double pénalité se termine enfin, mais Rehor, victime sans doute d'un syndrome du prisonnier (la peur d'évoluer en égalité numérique donc), charge contre la bande le petit Jill Cauly, ce qui l'envoie en prison aussi sec. Mais là non plus, Diétrich ne cède rien. Même lorsque Lafrancesca assène un violent tir, le palet tout juste freiné par les jambières du portier est suffisamment ralenti pour s'arrêter sur la ligne. Jill Cauly, trop court, ne parvient pas à le pousser et Amnéville se dégage enfin. Un peu plus tard, Hanzel se sacrifie en plongeant dans les jambes de Larrieu, l'empêchant d'armer son tir. Il écope, à son tour, d'une pénalité, mais une fois de plus, le power-play des Boxers reste inefficace.

Les cinq dernières minutes seront très très tranquilles... Peu d'actions, plus de pénalités, les Boxers préservent le score et s'économise pour le prochain match, Amnéville, résigné, ne se fait plus d'illusion et ne va pas se mettre à jouer correctement après avoir bafouillé son hockey pendant cinquante-cinq minutes.

Malgré les 42 tirs qu'il aura eu à repousser, Burnet assure tranquillement son blanchissage, la plupart des lancers ayant eu lieu, au mieux, à mi-distance. Peu de frayeurs pour le portier bordelais donc, qui assure là son troisième blanchissage de la saison. Second quadruplé de la saison pour Xabi Lassalle, après celui de Nice, et encore une grosse performance de la première ligne, qui bénéficie toujours du travail façon "rouleau compresseur" des deux autres lignes. Le tour d'honneur sera finalement le moment le plus original de la fin de match puisqu'en plus des Boxers, Yann Vannienwenhove, qui a passé deux ans ici et a toujours apprécié le public bordelais, s'est joint aux Bordelais pour remercier le public.

Amnéville a dit adieu aux play-offs ce soir car, même si mathématiquement ça n'est pas fait, ils ne se font plus d'illusions à la vue des ternes prestations qu'ils ont fourni ces derniers temps. Pour Bordeaux, il s'agit d'une huitième victoire de rang, une performance qu'il sera extrêmement difficile de poursuivre puisque le prochain match aura lieu à Gap, leader incontesté de la division et qui va vouloir se venger du nul concédé ce soir à Courbevoie.

Élus hommes du match : Michal Goga et ses multiples tirs de la neutre (sic) pour Amnéville et Xabi Lassalle pour Bordeaux.

Compte-rendu signé Alex Mondin

 

Bordeaux - Amnéville 6-0 (4-0, 2-0, 0-0)

Samedi 28 février 2009 à 18h20 à Mériadeck. 1240 spectateurs.

Arbitrage de Marie-Tjana Picavet assistée de Vincent Champion et Pascal Telliez.

Pénalités : Bordeaux 4' (4', 0', 0'), Amnéville 18' (4', 2', 12').

Tirs : Bordeaux 44 (18, 7, 19), Amnéville 42 (16, 18, 8).

Engagements : Bordeaux 36 (13, 10, 13), Amnéville 28 (10, 10, 8).

Évolution du score :

1-0 à 03'21" : Lassalle assisté de Savage

2-0 à 04'38" : V. Cadren assisté de Patard et Courally

3-0 à 05'01" : Lassalle assisté de Grenier et Savage (sup. num.)

4-0 à 17'44" : Lassalle assisté de Grenier et Majercak

5-0 à 28'59" : Lassalle assisté de Grenier et Larrieu

6-0 à 30'51" : Patard assisté de Cauly et Lafrancesca

 

Bordeaux

Gardien : Christophe Burnet.

Défenseurs : Mickaël Wiart - Christophe Pérez ; Dave Grenier - Jan Majercak ; Yann Lecompère - Cyril Boubé ; Alexandre Boirie [à 30'] ; Thomas Giraudau [à 59'30"].

Attaquants : Vincent Cadren - Nicolas Courally - Jérôme Patard ; Jean-François Savage - Xabi Lassalle - Raphaël Larrieu ; Jill Cauly - Gautier Lafrancesca - Nicolas Mariage ; Sébastien Cadren [à 59'].

Remplaçant : Julien Leclerc (G). Absents : Cyril Lambert (main), Romain Horrut (obligations personnelles), Vincent Mary (pubalgie).

Amnéville

Gardien : Cédric Diétrich.

Défenseurs : Marian Hanzel - David Hennebert ; Igor Vyskoc - Peter Steklac.

Attaquants : Jan Rehor - Antoine Thomas - Michal Goga ; Frédéric Loureiro da Fonseca - Yann Vannienwenhove - Tobias Kauppinen ; Yannick Hamri - Arnaud Disnard - Jonathan Paredes.

Remplaçant : Corentin Mauris (G). Absents : Adrien Maurer (blessé), Mickaël Richard et Charly Aubry (choix de l'entraîneur).

 

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