Neuilly-sur-Marne - Saint-Gervais/Megève (6 mars 2009)

 

Ligue Magnus, barrage de relégation, match 3.

Neuilly-sur-Marne n'a pas pu rivaliser au pied du Mont-Blanc et se retrouve donc au pied... du mur, avec le risque de dire adieu à la Ligue Magnus dès ce soir en cas de défaite. Le capitaine Laurent Veret est absent, souffrant de contractures au bas du dos après un grosse charge au deuxième tiers samedi dernier à Saint-Gervais. C'est Benjamin Galmiche qui fait office de nouveau capitaine.

L'Entente Saint-Gervais/Megève s'est pour l'instant montrée supérieure dans ce barrage de maintien, et elle le confirme dans les premières minutes en prenant le match à son compte. Même deux pénalités de suite ne la troublent pas vraiment. Elle repart sans sourciller de l'avant. Mathias Arnaud dévie au-dessus de la cage un centre de la gauche de Clément Masson. Mais quelques minutes plus tard, il se montre beaucoup plus précis lorsque son lancer en entrée de zone se loge en pleine lucarne. La mitaine de Roman Svaty n'a pas eu le temps de réagir (1-0, 12'04").

Neuilly-sur-Marne reste sous le feu nourri des attaques alpines, mais sur sa seule contre-attaque, Terry Harrison dribble Markku Paukkunen puis feinte le gardien Guillaume Richard (1-1, 13'31"). Une bonne affaire pour les Bisons qui pourraient même finir le tiers en avantage numérique après une action de Carnegie sanctionnée d'une obstruction de Subit. Mais Jérôme Veret le suit en prison douze secondes plus tard et on finit à 4 contre 4.

Le jeu change en deuxième période. Neuilly-sur-Marne gagne plus de palets et détient désormais la domination territoriale. Francis Ballet, qui avait aidé à faire monter les Bisons en Magnus mais porte cette saison le maillot adverse, se montre solide pour écarter T.J. Caig. Le gardien visiteur Guillaume Richard est également vigilant dans son slot. De plus, il communique parfaitement avec ses coéquipiers en signalant de grands coups de crosse dans la glace le moindre espace laissé à un adversaire en zone neutre. Face à des rouges toujours à l'affût des contre-attaques, il est important que le jeune gardien dirige ainsi sa défense à distance.

Neuilly n'en domine pas moins le jeu, et sur un engagement gagné par Benoît Paillet, le néo-capitaine Benjamin Galmiche tire... sur le poteau ! Alors que les Bisons pressent en zone offensive, Clément Masson remonte la glace en dribblant, pivote dans la zone offensive et bifurque à droite, d'où il prend un tir en feuille morte en angle... qui trompe Svaty (1-2, 31'22"). Les Bisons sont menés au moment où ils dominent.

Il y a ensuite une supériorité numérique de chaque côté. Le seul évènement de celle de Neuilly, c'est que l'arbitre est obligé d'arrêter l'action parce qu'il y a deux palets dans l'aire de jeu... En fait, un jeune enfant placé derrière la cage, qui avait récupéré un palet dévié au-dessus du filet, l'a renvoyé sur la glace quelques minutes plus tard à travers les mailles ! Avant d'ouvrir un dossier sur l'affaiblissement de l'autorité dans l'éducation, rassurez-vous : son père a eu comme première réaction de lui mettre une gifle. Mais comme le jeu se déroulait alors à l'opposé, ni les joueurs ni les arbitres n'ont compris d'où venait ce palet découvert ultérieurement. L'avantage numérique de Mont-Blanc, lui, n'est pas une simple anecdote. Au quatrième rebond, Clément Masson finit par marquer à six secondes de la fin du tiers (1-3, 39'54").

Si près de la pause, cela ressemble à un coup de grâce. À cet instant, on se dit qu'un troisième club francilien est sur le point d'être relégué (après Viry et Garges en division 1 et en attendant le combat de l'ACBB en division 2) et que, paradoxe de l'affaire, les trois buts qui sont en train de rayer la région parisienne de l'élite ont été inscrits par deux joueurs "locaux" : Masson et Arnaud ont en effet été formés ensemble à Viry-Châtillon...

On attend bien sûr un miracle de la ligne canadienne des rouges en troisième période. Après sept minutes, une bonne passe du revers de Rane Carnegie fait entrer en zone Terry Harrison dans le couloir gauche, et Paukkunen le retient pour l'empêcher de déborder. Sur la supériorité numérique, la chance semble se refuser à Neuilly quand un lancer de la ligne bleue de Jani Virtanen fait résonner la transversale (48'47"). Les joueurs de Seine-Saint-Denis restent cependant installés après la fin de la pénalité, et Carnegie convertit un palet remis dans le slot par Kecka (2-3, 49'39"). Soudain, Neuilly découvre que ses "supporters sont là" : ils se mettent à y croire et sortent de leur réserve.

Trois minutes plus tard, Roman Svaty perd sa crosse au contact avec un pied adverse dans une tentative de poke-check et se tord de douleur en se tenant la main droite. Figved ne fait pas un mouvement sur le banc, étant en réalité blessé et pas prêt à jouer. Svaty grimace mais finit par se relever (52'32").

L'égalisation vient finalement du capitaine de circonstance Benjamin Galmiche, qui marque en angle dans le haut du filet (3-3, 55'56"). À le voir sauter dans les bras de Paillet, on a presque peur qu'ils se fassent mal... Le premier trio essaie d'enchaîner avec un tir de Caig, mais le rebond de Harrison trouve un poteau, un de plus. Caig et Granath sont ensuite pénalisés tous les deux dans un duel dans le coin de la zone défensive locale (56'58"). À 4 contre 4, c'est encore et toujours Masson qui provoque le danger, pour un arrêt de la jambière de Svaty. La réponse arrive par Boileau de la bleue.

Lorsque la sirène retentit, les deux équipes reviennent chacune près de leur banc, et voici ce qu'on entend dans les travées : "Par où est la sortie ?" ou encore "C'est surprenant, ils ne sont pas rentrés [aux vestiaires]", cette dernière phrase étant énoncée d'un air distrait par une spectatrice sur le chemin de la sortie... Elle est soudain prise d'un doute quand le micro annonce dix minutes de prolongation en mort subite. L'homme qui cherchait une issue, malgré un dernier regard aux joueurs qui reprennent place pour l'engagement, quitte en revanche les lieux.

Il pourra regretter de ne pas être resté, car cela n'aurait pas fichu en l'air sa soirée. La prolongation dure en effet... dix secondes ! Terry Harrison se défait de son défenseur et décoche un tir précis, côté mitaine de Richard (4-3, 60'10"). Dix secondes, c'est à peu près le temps qu'il faudra au Mont-Blanc pour rentrer aux vestiaires, pendant que les rouges se congratulent sans non plus trop s'attarder. La suite arrive vite, c'est demain...

Trois buts marqués par le trio canadien de Neuilly, trois buts encaissés par le trio finlandais de Mont-Blanc, cela pourrait faire office de résumé un peu lapidaire de ce match.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Jérôme Pourtanel (entraîneur de Neuilly-sur-Marne) : "On revient de nulle part. J'appliquais la méthode Coué depuis lundi. On n'était pas nombreux à y croire. À 1-3, il fallait absolument marquer dans les dix premières minutes du premier tiers, sinon cela aurait été dur. On l'a fait, et après le but, on a changé de système de jeu. On a pressé à deux joueurs tout le temps, en lieu et place du 1-1-3 qu'on appliquait depuis le début de la partie. En effet, ils savent qu'on a du mal en défense, alors qu'à l'inverse, si on met du rythme, on peut profiter des faiblesses de leurs défenseurs. [...] Bon arbitrage, comme samedi, avec des arbitres concentrés et intéressés par leur sujet. [...] Normalement, Jérôme Wagner est le second capitaine après Laurent Veret. Mais comme il est ami en dehors avec Benjamin Galmiche, ils se sont arrangés entre eux et il a demandé à lui céder le capitanat. Benjamin a plus parlé dans le vestiaire que moi, c'est une véritable pile électrique."

Ari Salo (entraîneur de Saint-Gervais/Megève) : "En troisième période, nous avons peut-être été un peu trop passifs. On fait des erreurs individuelles, on perd le palet, et on se fait remonter à 3-3. Ce sont de petits détails qui font la différence. Nous avons manqué d'engagement physique et de combativité, Neuilly mérite sa victoire. Mes trois compatriotes finlandais n'ont pas été à leur niveau ce soir. Masson a bien joué, c'est un cadre maintenant."

Christian Pouget (défenseur de Saint-Gervais/Megève) : "On a passé la journée d'hier dans le bus, on a pourtant fait un décrassage hier soir en arrivant, mais ce soir, certains n'avançaient pas."

 

Neuilly-sur-Marne - Saint-Gervais/Megève 4-3 après prolongation (1-1, 0-2, 2-0, 1-0)

Vendredi 6 mars 2009 à 18h15 à la patinoire municipale de Neuilly-sur-Marne. 538 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté de Jérémy Rauline et Adrien Ernecq.

Pénalités : Neuilly-sur-Marne 6' (2', 2', 2'), Mont-Blanc 12' (6', 2', 4').

Tirs : Neuilly 27 (6, 10, 10, 1), Mont-Blanc 30 (10, 13, 7, 0).

Évolution du score :

0-1 à 12'04" : Arnaud assisté de Pouget

1-1 à 13'31" : Harrison assisté de Carnegie et Caig

1-2 à 31'22" : Masson assisté de Paukkunen

1-3 à 39'54" : Masson assisté de Kainulainen (sup. num.)

2-3 à 49'39" : Carnegie assisté de Kecka et Harrison

3-3 à 55'56" : Galmiche assisté de Hordelalay et Paillet

4-3 à 60'10" : Harrison assisté de Carnegie et Caig

 

Neuilly-sur-Marne

Gardien : Roman Svaty.

Défenseurs : Joshua Boileau - Jani Virtanen ; Santeri Immonen - Jérôme Wagner (A) ; Alexis Birolini.

Attaquants : Trevor Jon Caig - Rane Carnegie - Terry Harrison ; Pierre-Charles Hordelalay - Benoît Paillet - Benjamin Galmiche (C) ; Milan Vastusko - Miroslav Kecka - Jérôme Veret (A) ; Grégory Tarlé.

Remplaçants : Julien Figved (G), Tony Delage, Yvan Fontana, Guillaume Leclancher. Absents : Laurent Veret (contractures dorsales et fessières), Clément Rey (adducteurs), Ludovic Duranceau.

Saint-Gervais/Megève

Gardien : Guillaume Richard.

Défenseurs : Christopher Lepers - Markku Paukkunen ; Christian Pouget (A) - Francis Ballet ; Arthur Cocar.

Attaquants : Tuomas Mikkonen - Mikko Kainulainen - Sébastien Subit ; Tobias Granath - Clément Masson - Mathias Arnaud ; Thierry Nicoud (C) - Étienne Croz (A) - Patxi Biscard.

Remplaçants : Radek Lukes (G), Romain Orset. Absents : Sylvain Nicoud (ligaments du genou), Numa Besson (épaule), Antoine Vigier, Robin Gaborit.

 

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