Amiens - Angers (7 mars 2009)

 

Quart de finale de Ligue Magnus, match 4.

Les conditions difficiles et la confusion ayant régné la veille sont dans toutes les têtes au moment d'entamer cette quatrième manche, à laquelle Julian Marcos et Jonathan Bellemare ne participent pas. Le Québécois, suspendu pour son geste 'zidanesque', est suppléé sur le premier trio par Jokinen, dont les nouveaux partenaires de ligne se mettent vite en évidence.

Vainqueur de la mise au jeu initiale, Éric Fortier ne tarde pas à lancer de la gauche, pour un premier arrêt difficile de Buysse, d'autant que Laprise guette une éventuelle erreur. L'ancien Rouennais reprend le collier peu après, suite à une montée tranquille de Simon Lacroix, aucunement attaqué. Amiens entre difficilement dans la rencontre, concède deux dégagements interdits de suite et campe dans ses derniers retranchements. Toutefois, la première faute est angevine, sur une bonne sortie de la troisième ligne picarde.

Les Ducs parviennent à se dégager sans trop de soucis, Amado ne pouvant transmettre la rondelle, interceptée par Jokinen, parti en contre, et Fortier. Hésitant dans la recherche d'un partenaire, Miroslav Pazak est pour sa part contraint de lancer dans un angle assez fermé. Le retour à forces égales confirme les bonnes velléités des visiteurs, chez qui Braxenholm, en force, et Baluch, de la droite vers la botte du gardien, s'illustrent. Défensivement, Lauri Lahesalu écarte très proprement la menace Pazak, alerté de loin et même sanctionné pour avoir accroché son adversaire avant de marquer un but justement refusé.

La sortie temporaire du Slovaque, rejoint par Martin Paquet, permet à l'Estonien de faire parler la poudre... et à 'HCB' de briller, y compris lorsque Matias Metsäranta, décalé par Baluch, vient le titiller de près. Amiens respire en voyant Fortier manquer de sang-froid sur un dégagement raté et Albert trouver le poteau, du revers, sur un rebond.

En dehors des unités spéciales, qui offrent encore à Buysse l'occasion de détourner un missile de Simon Lacroix, les défenses écartent le plus souvent le danger. Les premiers échanges d'amabilités, entre Martin Lacroix et Pierre-Luc Émond, offrent une séquence de jeu à quatre logiquement plus ouvert : à la manoeuvre, Jodoin isole Laprise sur la gauche et Roussel en fait de même avec Petit. Cette rencontre, assez serrée, pourrait basculer à la première erreur, qui peut venir d'un contre gothique mené sur l'aile par Simon Petit. Le lancer, excentré, est difficilement repoussé par Ville Koivula, soulagé par l'étau défensif devant Brian Henderson, en quête de la rondelle devant une cage ouverte. Toujours rusé, Miroslav Pazak tente encore de faire vaciller le portier finlandais peu avant le premier coup de sirène, en vain.

Après l'éclairage au premier tiers, c'est l'état de la glace qui force le trio arbitral à différer la reprise du jeu. Un air de déjà-vu confirmé par l'action volontaire de Fortier, extirpé du coin droit à la faveur d'un effort solitaire entre deux défenseurs pour s'ouvrir l'angle de tir. Dans une position plus facile, seul face au dernier rempart adverse, Fortier rate le coche en tirant à droite du but. En face, la première ligne picarde tarde elle aussi à trouver le chemin des filets, Miroslav Pazak trébuchant même dans la zone offensive.

C'est une nouvelle percussion de la ligne Henderson-Offret-Petit qui est à l'origine d'une faute angevine. Le harcèlement de la paire finlandaise Metsäranta - Vidman, devant le coffre-fort, déjoue les plans adverses jusqu'à la fin de la pénalité purgée par Yven Sadoun... Moment choisi par Thomas Roussel pour lancer en force vers Koivula, contraint de concéder le rebond à Martin Paquet (1-0 à 26'24").

Les hommes de Heikki Leime, comme la veille enragés par un but concédé quelques secondes après avoir tué une pénalité, confient la riposte à l'omniprésente paire Jodoin-Lahesalu. Bien en place, les Gothiques exploitent au maximum les occasions de contre, par Béron ou Henderson, mis sur orbite par les relances rapides de Bachet ou Kowalczyk. D'ailleurs une longue passe du capitaine prend à revers la paire Lacroix-Braxenholm, dépassée par Amado, qui trouve le dessous de la barre (2-0 à 29'50"). Avantage que Martin Paquet, à l'affût d'un dégagement manqué de Mihalik, aurait pu encore accentuer.

Simon Lacroix tente à son tour de remettre de l'ordre côté angevin, en venant soutenir l'effort d'avants peu en veine, comme Éric Fortier sur une passe de derrière la cage. Une poussée volontaire dans le coin gauche lui offre cependant l'occasion de se rattraper. Oublié par la défense des roses, le numéro 9 canadien ajuste Henri-Corentin Buysse en hauteur (2-1 à 35'57").

Cette réduction de la marque, contestée avec beaucoup de véhémence par Paquet, accouche curieusement d'un manque de sérénité chez les visiteurs. Koivula se troue sur un slap de Kowalczyk, le palet passant au-dessus de son épaule, sur le jeu de puissance consécutif à un dégagement hors limites de Mihalik. Angers concède même une dernière pénalité avant la sirène, Lahesalu accrochant Henderson. Miroslav Pazak, comme souvent à la manoeuvre, opte cette fois pour le tir vers Koivula, bien replié.

Exercice particulièrement bien maîtrisé lors du troisième match, la supériorité numérique ne profite pas à Amiens, et Mirolsav Pazak est même invité une seconde fois en prison. La tactique des Ducs ne change pas : Lahesalu et Jodoin trouvent respectivement le gant de Buysse et le métal, puis l'Estonien perd en précision. Et pourtant, les occasions de forcer la prolongation ne manquent pas, car les quatre défenseurs alignés ce soir par Antoine Richer se succèdent dans la geôle... La solidité défensive des Gothiques vient à bout des derniers assauts de Metsäranta, devant qui la porte se ferme. Per Braxenholm, idéalement servi devant l'enclave par deux fois, s'avoue vaincu à deux reprises devant l'homme du match.

Buysse est logiquement récompensé de sa bonne performance, derrière une défense réduite à quatre hommes très appliqués. La rencontre fut moins heurtée et les palabres ont laissé la place au jeu, moins riche en buts et serré. Mais l'issue de débats indécis est la même : les Gothiques gagnent (pour l'instant ?) le droit d'espérer. Tout se jouera en Anjou, pour une nouvelle, dernière et décisive confrontation entre équipes inséparables cette saison.

Désigné meilleur Amiénois du match : Henri-Corentin Buysse.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Amiens - Angers 2-1 (0-0, 2-1, 0-0)

Samedi 7 mars 2009 à 20h00 au Coliseum. 2951 spectateurs.

Arbitrage de Nicolas Barbez assisté de Jérémy Rauline et Benjamin Gremion.

Pénalités : Amiens 38' (8', 2'+10', 18'), Angers 16' (4', 6', 6').

Évolution du score :

1-0 à 26'24" : Paquet assisté de Roussel

2-0 à 29'50" : Amado assisté de Bachet

2-1 à 35'57": Fortier assisté d'Albert

 

Amiens

Gardien : Henri-Corentin Buysse.

Défenseurs : Thomas Roussel - Jean-Philippe Glaude ; Pavel Kowalczyk - Vincent Bachet (C).

Attaquants : Matt Amado - Loïc Sadoun - Miroslav Pazak (A) ; Grégory Béron - Pierre-Luc Émond (A) - Martin Paquet ; Yannick Offret - Brian Henderson - Simon Petit ; Romain Bault.

Remplaçants : Sébastien Ylönen (G), Maxim Belov, Kévin Hamon, Jonathan Boehrer. Absent : Anthony Mortas (pied), Julian Marcos (suspendu). 

Angers

Gardien : Ville Koivula [sorti de 58'13" à 58'37" et de 58'54" à 60'00"].

Défenseurs : Per Braxenholm - Simon Lacroix ; Lauri Lahesalu - Jean-François Jodoin (C) ; Kévin Igier - Pavol Mihalik.

Attaquants : Pierre-Luc Laprise - Éric Fortier - Juho Jokinen (A) ; Tomas Baluch - Matias Metsäranta - Hermanni Vidman ; Yven Sadoun - Martin Lacroix (A) - Julien Albert.

Remplaçants : Frédérick Gilbert (G), Pierre-Antoine Simonneau, Nicolas Deshaies, Rodolphe Bretault. Absent : Jonathan Bellemare (suspendu).

 

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