Vítkovice - Slavia Prague (9 mars 2009)

 

Extraliga tchèque, quarts de finale, match 3.

Vitkovice, "l'adversaire idéal" des playoffs tchèques, s'avère un cadeau empoisonné car après avoir avalé les tigres de Liberec au premier tour (trois manches sèches et seulement deux buts concédés), l'équipe d'Ostrava s'attaque à d'autres fauves, les lions du Slavia, en quarts de finale. Surpris 1-5 lors de la première manche disputée dans sa Sazka Arena, le Slavia Prague, vainqueur de la saison régulière, a égalisé le lendemain (3-2) mais n'en mène pas large à l'heure de se déplacer à Ostrava, une ville fatale aux... tennismen français, éliminés hier de la Coupe Davis par les Tchèques dans cette même CEZ Arena.

En parlant de Français, Yorick Treille est bien présent mais au bout du banc d'Alois Hadamczik, en tant qu'attaquant surnuméraire. L'entraîneur de Vitkovice et ancien sélectionneur national ne touche pas à ses lignes offensives et les faits lui donnent vite raison puisque le bloc Viktor Ujcik - Vladimir Svarcina - Radim Hruska s'illustre très vite. Ujcik, depuis la droite, remet à Svarcina, étrangement démarqué dans le slot, qui reprend de volée sans aucune chance pour Furch (1-0, 2'20"). Le jeune gardien du Slavia (18 ans) n'a pas le temps de récriminer sur sa défense laxiste qu'il doit s'imposer devant Klimek.

Bientôt, Varada trouvera le poteau sur un lancer depuis la bleue avant que deux breakaways, de Klimek (en supériorité) puis Kvapil, n'échouent sur Furch. Ajoutez à cela un tour de cage d'Ujcik et vous aurez compris pourquoi le cerbère de la capitale est tout trempé sous son casque à la fin du tiers, et bienheureux de n'avoir encaissé qu'un but.

Mais qu'en est-il des Praguois, tenants du titre pourtant ? Absents, sans impact physique ni vitesse de jeu. Ruzicka a beau abuser de sa ligne Dolezal-Bednar-Cervenka, qui multiplie les présences, le rythme de ce premier tiers est bas et l'intensité faible, témoin les deux seules minutes de prison répertoriées (Kadlec, du Slavia). Les Moraves s'en portent très bien, merci, et n'ont même pas eu à réellement s'employer pour rentrer au vestiaire avec l'avantage.

La deuxième période est du même bois (ou du même acier, devrait-on dire, en hommage au nom officiel du HC Vitkovice Steel). Les bleus attendent devant leur gardien Stepanek et n'attaquent qu'avec parcimonie, mais acuité puisque Klimek manque de doubler le score en exploitant un rebond laissé par Furch sur lancer de Stefanka. C'est le même Klimek qui prendra, quasiment à la mi-match, les deux premières minutes de pénalité de son équipe. Une occasion pour le Slavia de sortir de sa léthargie ? Que nenni ! À peine installés, les champions en titre (il est bon de le rappeler, tant ils s'acharnent à le démentir sur la glace) perdent le contrôle du palet malgré la présence ininterrompue de Bednar, auteur du seul lancer des blancs pendant ce surnombre.

Un candidat pour réveiller le champion ? Hruska lève le doigt, jaillit de l'ombre et s'offre un tour de cage victorieux. Oui, mais il s'agissait de Radim Hruska, l'attaquant de Vitkovice, et non de David, son homonyme du Slavia (2-0, 34'20"). Ce deuxième but fait naître un sentiment d'urgence chez les Praguois mais c'est au tour de Stepanek d'entrer en scène, en cueillant de la mitaine un lancer de Beranek et en fermant les jambières face à Vondrka.

Le troisième tiers débute par un échange de pénalités sans conséquence. On retiendra surtout l'imprudence de Furch qui, en voulant négocier un palet derrière sa cage, manque de se le faire piquer par Svacina. Le sort lui épargnera cette infortune, il n'a pas vraiment besoin de ça d'autant plus que deux nouvelles minutes de supériorité morave s'annoncent (Vasicek pour retenir). Tout de suite, Krenzelok prend un lancer cadré mais une mauvaise fermeture de zone permet à Dolezal et Cervenka de partir en deux-contre-deux. Le premier sert le second qui reprend de volée entre les jambières de Stepanek (2-1, 45'08"). Inefficace en surnombre, mangé à égalité numérique, le Slavia marque en infériorité ! Bel esprit de contradiction.

Les lions accélèrent, mettent enfin un peu d'intensité à l'aube des dix dernières minutes. Kubos accroche Beranek en position de lancer mais, bizarrement, n'est pas sanctionné avant qu'Ujcik ne soit envoyé en geôle pour une peccadille. Le Slavia a là une occasion en or que Vondrka gâche par un accrocher. Rien à faire, ce n'est pas le jour du Slavia qui perd en plus Zizka, apparemment touché au genou suite à un choc avec un adversaire. Ce coup du sort semble assommer le Slavia qui ne sollicitera quasiment plus Stepanek, hormis par Cervenka et Beranek, dont le lancer balayé finira dans la mitaine de l'excellent portier bleu.

Au contraire, Vitkovice aurait pu aggraver le score si Klimek ou Svarcina, respectivement servis par Stefanka et Ujcik, n'avaient manqué de lucidité face à Furch. Ou lors des trente dernières secondes, une fois Furch sorti.

Deux manches à une pour Vitkovice, et Vladimir Ruzicka doit commencer à regretter de ne pas avoir répondu favorablement à l'offre de l'Avangard Omsk. À l'heure qu'il est, il fêterait peut-être l'élimination du vainqueur de la saison régulière (Salavat Yulaev Ufa) par son équipe au lieu de craindre que la sienne ne soit sortie prématurément par une prétendue victime expiatoire.

De son côté, Alois Hadamczik, même s'il n'est pas devenu un chantre du hockey-champagne, se voit peut-être renouveler l'exploit de 2002, quand il avait emmené son Vitkovice en finale (défaite face au Sparta Prague). Nouvel épisode ce mardi soir, toujours à la CEZ Arena.

Compte-rendu signé François Borel-Hänni

 

Vítkovice - Slavia Prague 2-1 (1-0, 1-0, 0-1)

Lundi 9 mars 2009 à 18h00 à la CEZ Arena d';Ostrava.

Pénalités : Vitkovice 6' (0', 4', 2'), Slavia 10' (2', 4', 4').

Évolution du score :

1-0 à 02'20" : Svarcina assisté d';Ujcik

2-0 à 34'20" : Radim Hruska assisté de Strapac

2-1 à 45'08" : Cervenka assisté de Dolezal (inf. num.)

 

Vítkovice

Gardien : Jakub Stepánek.

Défenseurs : Michal Barinka - Petr Jurecka ; Petr Kubos - Richard Stehlik ; Pavel Trnka - Angel Krstev.

Attaquants : Lukas Krenzelok - Juraj Stefanka - Lukas Klimek ; Petr Hubacek - Jirí Burger (A) - Zdenek Ondrej ; Marek Kvapil - Lubomir Hurtaj - Petr Strapac ; Vladimir Svacina - Radim Hruska - Viktor Ujcik.

Remplaçants : Tomás Vosvrda (G), Yorick Treille, Václav Varada. Absents : Roman Simicek (problème musculaire à la cuisse), Ctirad Ovcacik.

Slavia Prague

Gardien : Dominik Furch.

Défenseurs : Jiri Vasicek - Pet Kadlec ; Pavel Kolarik - Karol Sloboda ; Tomas Zizka - Jiri Drtina [sorti à 55']

Attaquants : Jiri Dolezal - Roman Cervenka - Jaroslav Bednar (A) ; Petr Jelinek - Josef Beranek (C) - David Hruska ; Michal Vondrka - Marek Tomica - Miloslav Cermak ; Tomas Micka - Lukás Endál - Tomas Svoboda.

Remplaçants : Stanislav Neruda (G), Lukás Spelda, Michael Vyhlídal.

 

Retour au championnat tchèque