Bordeaux - Courbevoie (14 mars 2009)

 

Championnat de France de division 1, vingt-quatrième journée.

Pour la seconde fois de la saison, la patinoire de Mériadeck est indisponible pour cause de spectacle occultant la glace. Et puisqu' "Holiday on Ice" occupe la patinoire bordelaise, les Boxers vont jouer "Holiday on Niort". La petite glace de la Venise Verte est copieusement garnie - près de 550 personnes - et ce match fait office de gala de clôture d'une grande journée de hockey puisqu'un tournoi moustiques a occupé la journée des Niortais.

Pour cette confrontation, les Boxers se présentent avec une défense réduite à cinq unités : Jan Majercak est toujours blessé aux adducteurs tandis que Mickaël Wiart est au repos forcé suite à un slashing reçu à Gap. Comme les Girondins n'ont pas pu s'entraîner de la semaine, impossible de lancer un jeune dans le bain. De leur côté, les Coqs doivent se passer des services précieux de Grégory Boissière, dont la culotte récalcitrante lui a valu une blessure à la cuisse. Du coup, Yoann Petiot retrouve sa place en défense et Rishi Ovide-Etienne, le coach courbevoisien, a amené dans ses bagages le duo de juniors Guimbard / Barre.

Le match est capital pour les banlieusards afin de continuer à espérer participer aux play-offs, tandis que les Bordelais ont la possibilité de s'assurer la troisième place et de continuer à rêver au strapontin de dauphins des Rapaces de Gap.

Les deux équipes imposent un style quasi-similaire : dès la bleue franchie, le palet est envoyé dans le fond où se déroulent de nombreuses batailles pour récupérer la rondelle. Et à ce petit jeu, ce sont les "locaux" qui s'en sortent le mieux. Raphaël Larrieu, derrière la cage, sert plein axe Xabi Lassalle dont le lancer manque de peu le cadre. Puis c'est au tour de Jean-François Savage, excentré, de tenter sa chance sur un service de l'inévitable Lassalle. Plus on approche de la mi-tiers et plus le jeu s'équilibre. Un jeu de passe entre Arnaud Bougaran et Thierry Caillaux se ponctue par un lancer de ce dernier, obligeant Burnet à un triple arrêt. Dans la foulée, Juraj Varga envoie un missile de la bleue. Burnet capte le palet mais Sevcik persiste à mettre des coups de crosse dans les gants du portier bordelais. Mlle Picavet le rappelle donc à l'ordre. Et comme souvent, lorsque les Boxers marquent le pas, ils s'en sortent en contrant l'adversaire. Jérôme Patard récupère le palet dans sa zone, lance Nicolas Courally qui sert dans l'axe Vincent Cadren dont la déviation trompe Guillaume Drouot (1-0, 09'56"). Sur l'engagement, il faut un superbe arrêt de la mitaine de Drouot pour éviter que Lassalle ne double la mise.

La seconde partie de ce tiers sera une succession de fautes des Courbevoisiens. Mais finalement, cela ne leur portera pas préjudice. Le manque d'entraînement se ressent car les Bordelais ont beaucoup de mal à mettre en place leur jeu de puissance, gâchant même une double supériorité. Lorsque Daniel Sevcik commet un nouveau cinglage sur le gardien, les Boxers semblent enfin en place, multipliant les lancers puissants par Gautier Lafrancesca, mais c'est le moment choisi par Cyril Lambert pour se rendre coupable d'un trébucher. À deux minutes du terme, c'est Nicolas Courally qui rejoint le banc des prisons, à son tour pour un cinglage sur gardien. On ne peut que se féliciter de l'attitude choisie par Mlle Picavet qui sanctionne enfin un geste devenu traditionnel. C'est toutes les semaines que l'on voit des cinglages sur les portiers de D1, mais ils ne sont quasiment jamais sifflés, entraînant échanges de baffes et politesses en tout genre. Avec ces sanctions, l'arbitre calme le jeu et empêche le match de dévier sur un règlement de compte à OK Corral. Du coup, les Coqs ont enfin l'occasion de mettre en place leur power-play. Mais finalement, ils s'en sortaient mieux en infériorité... Dave Grenier intercepte un énième palet et lance Lassalle. La vitesse de l'ex-Angloy fait la différence et il trompe calmement le portier adverse (2-0, 19'47").

Il faudra une seconde pénalité contre Lafrancesca pour voir les visiteurs se montrer dangereux à la reprise. Le match continue à se jouer derrière les buts et Guillaume Pons est un spécialiste du genre. Il glisse le palet à Yann Guyot qui, à bout portant, bute sur Burnet. Sitôt la pénalité terminée, les Boxers reprennent les choses en main et s'installent durablement dans la zone adverse grâce à un excellent travail du toujours utile Jill Cauly. Sa capacité à garder le puck collé à sa palette contraint Yann Guyot à faire faute sur lui. Il faudra une petite minute aux Boxers pour transformer l'occasion : Raphaël Larrieu s'infiltre sur un côté et donne le palet à Savage. De la bleue, le Québécois tire et la rondelle est magnifiquement déviée par Dave Grenier, l'autre québécois de la bande à Tartari (3-0, 27'47").

Trois buts d'avance, cela paraît confortable pour les Bordelais, mais le manque d'exercice dans la semaine pourrait rapidement se transformer en handicap. En cela ne manque pas, à peine le coup d'envoi donné, les Coqs s'installent dans la zone adverse. Duda tire le premier, mais Burnet repousse le palet dans les airs avec son bouclier. Varga, en embuscade, reprend de volée mais le portier bordelais l'arrête de la mitaine. Sur la remise en jeu, Doreille tente sa chance mais cela finit de nouveau dans la mitaine du gardien. Nouvelle mise en jeu, nouvelle domination des Coqs qui se ponctue par un lancer de William Place qui finit sa course... dans la mitaine de Burnet ! Pour clore la présentation de la collection printemps/été de la mitaine Reebok de Burnet, il réalisera un quatrième captage en moins de deux minutes...

La prochaine occasion sera la bonne pour Courbevoie : Duda décale Sarnovsky qui glisse le palet dans la lucarne opposée, passant au dessus de la mitaine du gardien... Enfin ! (3-1, 34'13"). Les Bordelais ne veulent pas se faire rattraper et repartent aussitôt à l'attaque. Devant la pointe de vitesse de Lassalle, Caillaux n'a pas d'autres solutions que de l'accrocher, mais le jeu de puissance bordelais est stérile. Le score ne bougera pas plus lorsque Motte puis Sarnovsky iront visiter le banc des prisons, situé en pleine tribune. Finalement, il faut attendre les toutes dernières secondes pour voir de réelles opportunités de but. Cyril Boubé parvient enfin à cadrer un de ses missiles de la bleue. Jérôme Patard est au rebond mais envoie le puck sur le poteau. La récupération des Coqs permet une contre-attaque éclair où Juraj Varga part en break et tente de glisser le palet dans la lucarne de Burnet. Inutile de vous dire que la mitaine de Burnet a, une nouvelle fois, capté la rondelle.

Deux buts d'avance à l'entame de l'ultime période, les Boxers semblent à l'abri d'un retour des visiteurs. Le mot d'ordre du coach Tartari est simple : insister sur le travail défensif afin de ne pas prendre de but trop rapidement. Consigne peu écoutée puisqu'au bout d'une minute, Bougaran envoie le palet au fond des filets. Tout de suite, les Boxers contestent, Mlle l'arbitre consulte son juge de ligne et invalide le but, visiblement inscrit volontairement d'un geste du patin. Les Coqs ne baissent pas le pied : une combinaison Trabach / Guyot oblige Burnet à un arrêt de grande classe. À force de fléchir, les Boxers vont finir par rompre : Place, situé dans la zone neutre, envoie la rondelle à Duda dont le lancer est dévié plusieurs fois avant de finir sa course dans les buts bordelais (3-2, 45'32"). Les locaux sont désormais sous pression et se doivent de se repositionner plus haut. Courbevoie se retrouve une nouvelle fois en infériorité lorsque Guillaume Drouot opte pour une sortie suicide dans les jambes de son ami d'enfance Raphaël Larrieu (règlement de compte dans la cour de récré ?). Mais les Boxers ne sont toujours pas au point dans cet exercice ce soir.

C'est en pressant la défense des Coqs dans leur zone que Raphaël Larrieu parvient à grappiller un palet. Il sert en retrait Xabi Lassalle qui entame un slalom somptueux qui se ponctue par un but lorsqu'il glisse le palet au dessus de la jambière de Drouot (4-2, 49'06"). Ça y est, les Bordelais semblent avoir fait le trou. Mais dans ces circonstances, le plus dangereux est la déconcentration. Et ça ne rate pas, sur la mise en jeu, débordement de Motte sur la gauche qui centre sur Bougaran pour un but d'école (4-3, 49'16"). Se faire recoller dix secondes après avoir fait le trou, c'est dur mentalement. Les Boxers se mettent à douter et les Coqs à croire en leur chance. Sevcik continue à multiplier les débordements, mais cette fois-ci, il choisit de servir Sarnovsky qui tente le même geste qui lui avait valu d'ouvrir le compteur de son équipe. Mais comme c'est au moins la quatrième fois qu'il tente ce geste, Burnet peut capter le palet les yeux fermés tant il en devient prévisible.

Les Bordelais s'étaient rarement mis à la faute, mais la pénalité contre Cyril Boubé n'intervient vraiment pas au bon moment. Les Boxers se replient dans leur zone et endiguent les vagues offensives adverses. Il faut dire que le jeu adverse devient trop stéréotypé en cette fin de match, Mistrik et Duda se contentant de balancer des lancers de la bleue que la mitaine de Burnet capte aisément (on ne refait pas l'histoire...).

La pression se fait de plus en plus forte durant ces dernières minutes et ce sont les Coqs qui vont craquer ! S'ils profitent d'un petit coup de pouce lorsque Xabi Lassalle est sanctionné pour s'être vengé de la charge ahurissante de Sarnovsky qui a envoyé Grenier s'écraser contre la bande, ils se saborderont par l'intermédiaire de Daniel Sevcik, envoyé en prison pour... un cinglage sur le gardien, bien entendu ! Puis, alors que la première pénalité se terminait, c'était au tour de Caillaux de partir se reposer prématurément, annihilant toute possibilité de sortir le gardien pour jouer le surnombre.

Le match se termine donc sur un score identique à celui que les Bordelais avaient obtenu lorsqu'ils avaient reçu Annecy à Limoges. Match sur glace neutre, victoire des Boxers 4-3, c'est bon à savoir. Zdenko Sarnovsky reçoit l'étoile du meilleur joueur des Coqs bien qu'on le sente bien moins incisif que par le passé, alors que Xabi Lassalle, une nouvelle fois, est récompensé pour les Boxers.

Compte-rendu signé Alex Mondin

 

Bordeaux - Courbevoie 4-3 (2-0, 1-1, 1-2)

Samedi 14 mars 2009 à la patinoire René-Gaillard de Niort. 550 spectateurs.

Arbitrage de Marie-Tjana Picavet assistée de Charlotte Girard et de Vincent Champion.

Pénalités : Bordeaux 10' (4', 2', 4') ; Courbevoie 20' (6', 8', 6').

Évolution du score :

1-0 à 09'56" : Cadren assisté de Courally et Patard

2-0 à 19'49" : Lassalle assisté de Grenier (inf. num.)

3-0 à 27'47" : Grenier assisté de Savage et Larrieu (sup. num.)

3-1 à 34'13" : Sarnovsky assisté de Sevcik et Place

3-2 à 45'32" : Duda assisté de Place et Sarnovsky

4-2 à 49'06" : Lassalle assisté de Larrieu

4-3 à 49'16" : Bougaran

 

Bordeaux

Gardien : Christophe Burnet.

Défenseurs : Dave Grenier - Cyril Boubé ; Yann Lecompère (C) - Christophe Pérez ; Alexandre Boirie.

Attaquants : Jean-François Savage - Xabi Lassalle - Raphaël Larrieu (A) ; Jill Cauly ou Cyril Lambert - Gautier Lafrancesca - Nicolas Mariage ; Vincent Cadren - Nicolas Courally - Jérôme Patard (A).

Remplaçant : Julien Leclerc (G). Absents : Jan Majercak (adducteurs), Mickaël Wiart (poignet), Thomas Giraudau (convalescent), Vincent Mary (pubalgie), Sébastien Cadren (choix de l'entraîneur), Romain Horrut.

Courbevoie

Gardien : Guillaume Drouot.

Défenseurs : Lubomir Duda - William Place ; Juraj Varga - Stanislav Mistrik ; Simon Doreille - Yoann Petiot.

Attaquants : Alexandre Motte - Thierry Caillaux - Arnaud Bougaran ; Zdenko Sarnovsky - Guillaume Pons - Daniel Sevcik ; Alexandre Capet ou Kévin Guimbard - Yann Guyot - Sébastien Trabach ; Thomas Barre.

Remplaçant : Nicolas Fourcade (G). Absents : Grégory Boissière (cuisse), Jan Timko (a quitté le club), Mathieu Ganivet et Vincent Elbaze (choix de l'entraîneur).

 

Retour à la division 1